OPHTALMOLOGIE ET SPORTS
Toutes ces propriétés visuelles peuvent être étudiées dans le regard statique mais dans la
réalité, les yeux sont en mouvement, de même que le corps qui les porte, entraînant la
nécessité d’une adaptation permanente de l’intégration cérébrale de l’image.
Les mouvements oculomoteurs jouent aussi un rôle important dans la performance visuelle et
on commence à connaître de mieux en mieux le rôle des informations proprioceptives
provenant de systèmes extérieurs à l’œil, avec en particulier les organes de l’équilibre mais
aussi les muscles du cou, latéro-vertébraux, et toute la posturologie.
Au total la vision est un phénomène multi-factoriel complexe et surtout cérébral, avec un
étage de perception de l’image et transformation en message codé, un étage de transmission
jusqu’au cerveau et un étage majeur d’interprétation et d’utilisation de l’image avec une
composante psychique fondamentale.
Une image a donc un passé lié à une expérience, un présent qui correspond à la perception
visuelle immédiate et un avenir qui est l’extrapolation des informations données par cette
image.
Le but final en particulier pour le sportif est la programmation d’une réponse adaptée qui va
permettre la meilleure performance visuelle ce qui, comme dans d’autres domaines, peut être
largement augmenté par l’entraînement.
II - Particularités physiologiques liées à la pratique du sport :
Entre l’image extérieure et l’intégration cérébrale le parcours est assez long, avec des étapes
clés comme la formation optique de l’image nécessitant une bonne accommodation et une
bonne focalisation de celle-ci sur la macula et à l’autre extrémité la rapidité de l’intégration
de cette image au niveau cérébral.
Si l’entraînement et donc l’expérience peuvent diminuer la durée de cette chaîne visuelle,
d’autres facteurs peuvent l’augmenter comme la fatigue, le bruit ou la diminution de
l’attention ou de la motivation.
Le sportif utilise tout autant la performance visuelle de l’acuité centrale que la vision du
mouvement avec perception du déplacement et de sa vitesse. Plusieurs facteurs vont
influencer ces performances, en particulier l’éclairage avec au maximum un risque
d’éblouissement, l’adaptation au changement de luminosité, le contraste (maillot des joueurs),
le temps d’observation, la couleur des objets, ainsi que des facteurs propres au sportif que sont
les vices de réfraction, ou le diamètre de la pupille.
Tous les éléments de la vision et de la chaîne visuelle doivent être au maximum de leur
possibilité de même que la motricité oculaire et la vision binoculaire.
La perception du relief et de la profondeur, pour être parfaits, nécessitent une excellente
vision binoculaire mais peuvent être compensés en cas de vision monoculaire.
Le champ visuel fonctionnel, c’est-à-dire la perception des images en dehors de celle fixée,
est un phénomène très complexe où l’entraînement va jouer un rôle fondamental.
L’axe sensorio-moteur correspond à l’adaptation d’une réponse motrice à partir de la
perception visuelle et sa durée doit être diminuée au maximum en particulier dans les sports
rapide (tennis…). L’entraînement et l’expérience jouent là aussi un rôle primordial dans la
performance de la réponse adaptée.