L’URSS poursuit également sa politique africaine à l’ONU où l’équilibre est-ouest à
l’assemblée a été bouleversé par l’arrivée des pays neufs au détriment de l’ouest.
La diplomatie soviétique va récupérer ce phénomène en jouant régulièrement la
carte de la solidarité avec le tiers-monde lors des votes à l’assemblée. Pour
s’attirer la sympathie des africains, l’URSS va régulièrement condamner à la
tribune de l’ONU la république sud-africaine et la domination portugaise, dernier
empire colonial européen en Afrique : sachant que Portugal et Rep sud-afr sont 2
alliés des US.
3) Formation d’un réseau diplomatique et d’un lobby africain
Cette première pénétration soviétique en Afrique noire se conjugue également
avec l’établissement de relations diplomatiques entre l’URSS et les nouveaux états
indépendants africains. On y envoie les jeunes diplômés de l’Institut des relations
internationales de Moscou. Les ambassades soviétiques en Afrique constituent un
véritable tremplin pour leur carrière.
Parallèlement il y a un véritable lobby africain qui se forme à Moscou, comprenant
des élites politiques mais aussi des responsables du commerce extérieur (on
retiendra que dès 1965, l’URSS a signé des accords de coopération économique
avec 22 pays africains), sans oublier le complexe militaro-industriel qui trouve dans
les pays africains des clients importants pour les armements soviétiques.
II. 1975 : Une politique d’expansion plus radicale
1) Une conjoncture favorable à un nouvel élan expansionniste
Dans les années 70, la politique africaine de Moscou se durcit, elle s’inscrit dans le
cadre de la réaffirmation de l’URSS comme centre du mouvement communiste
international. C’est une rupture avec la phase précédente où on utilisait seulement
les mouvements de libération nationale, même non communistes, dans le simple
but d’affaiblir l’occident. La politique africaine de l’URSS dans les années 70
renoue avec sa vocation d’étendre le « système socialiste mondial ».
Pour ce faire, elle bénéficie d’une conjoncture plutôt favorable qui explique sa
nouvelle offensive en Afrique en 1974 et 1975 :
- L’occident subit une crise éco consécutive au choc pétrolier
- Les USA sont paralysés après le scandale du Watergate et la chute de Saigon
- L’URSS possède des moyens militaires accrus (marine, aviation)
+ Il faut concurrencer le modèle chinois.
2) L’exemple de l’Angola (1975) : une ingérence directe
Une occasion en or d’étendre le communisme lui est offerte avec la chute du
régime salazariste au Portugal en 1974, qui entraîne une décolonisation précipitée
en Angola, au Mozambique et en Guinée -Bissau. L’URSS, avec le concours de Cuba,
va saisir cette opportunité et imposer le communisme par l’intervention militaire,
à partir de mouvements locaux qu’elle va parfois construire et souvent contrôler.
Dans le cas de l’Angola : elle va apporter son appui militaire au MPLA, un
mouvement de libération nationale proche de Cuba qui se réclame du marxisme-
léninisme, et elle va contribuer à le porter au pouvoir au détriment de
mouvements rivaux soutenus par les Etats-Unis et la république sud-africaine.