J’ai rencontré l’homme parfait…
J’ai vécu une histoire d’amour comme on en vit très peu dans une vie. Et pourtant je
suis parfaitement consciente, qu’à chaque fois qu’on tombe amoureuse, on se dit je
n’ai jamais vécu cela auparavant.
Cette personne je la connais depuis presque 10 ans, nous n’étions pas
particulièrement ami, mais nous prenions des nouvelles l’un de l’autre de temps à
autre.
Apres ma rupture avec la personne qui a partagé ma vie durant plus de 6 ans, je me
suis effondrée, et cet homme parfait a été là pour moi.
C’était purement amical, nous étions tous les deux entrain de vivre personnellement
des choses qui allaient changer notre vie sans nous en rendre compte. Nous
passions nos jours et nos nuits à échanger sur tous les sujets qui nous
passionnaient : la littérature, le cinéma, la musique, la philosophie.
J’avais face à moi quelqu’un qui savait me stimuler intellectuellement, me poussait à
réfléchir différemment, à accepter de m’avouer vaincue par moment sur certains
thèmes, à revoir mes principes et mes valeurs, à m’étendre plus sur qui j’étais, et
aussi à m’accepter et cesser de culpabiliser.
Petit à petit nous sommes devenus accroc à nos échanges par mail. Certains sujets
atteignaient les 200 mails et duraient des jours et des nuits.
Un soir tout a basculé. Un soir nos vies ont changé. Un soir nos sentiments ont subi
une mutation.
Etrangement, alors que je ne suis ni romantique, ni fleur bleue, j’ai développe une
addiction a ses poèmes et ses déclarations amoureuses. Très rapidement j’étais en
manque de lui, d’échanges, de sa voix.
Entre ce moment la et le premier baiser, s’est écoulé quelques semaines. Je me
souviens de cette première fois ou il a essayé de m’embrasser dans la rue, un excès
de timidité m’a envahit et j’ai bégaye un « Je ne suis pas très à l’aise, désolée » en
me dégageant des ses bras et en fuyant comme si un ours me poursuivait.
Nous en avions rêvé chacun, et j’avais saccagé ce moment. Enfin je le croyais ! Cet
homme a saisit ma timidité mais n’a malheureusement pas saisit à quel point elle
pouvait me paralyser.
Nous avons vécu quelques mois avec de merveilleux moments qui resteront
exceptionnels. Il m’a quitté pour différentes raisons, mais principalement parce qu’il
souhaitait vivre une histoire d’amour sans s’engager. Incompréhensible, je sais ! Je
résume cette séparation par cette phrase tout simplement parce sa version est plus
complexe et bien plus longue. Et fait notamment référence à ma timidité.
Je sais que nous avons besoin de comprendre les choses, et savoir pour quoi cela
n’a pas fonctionne. C’est ancré en nous, et nous ne pouvons pas combattre cette
nécessité de savoir. Que cela nous blesse n’est pas le plus important, c’est
comprendre et éventuellement accepté et passer à autre chose qui me semble le
plus important.
Pour moi c’est une réelle difficulté, tout simplement parce que c’est LA personne qui
a réveillé ma sensibilité à des niveaux physiques et intellectuels.
Aujourd’hui, je ressens toujours ce manque, aujourd’hui je me remémore tous ces
moments passés, et j’essaie me dire que je finirais par l’oublier comme lui m’a
oubliée. J’essaie ne pas re - lire ces milliers de mails (3992 exactement), et encore
moins ces poèmes (45 exactement). J’essaie d’oublier les fois ou il m’a dit « si ce
n’est pas toi, ce ne sera personne d’autre », « tu m’inspires et me motives », « je n’ai
jamais aimé comme cela ».
On pourrait bien évidemment me dire que les hommes sont des beaux parleurs et
que j’ai eu affaires à un beau spécimen, ou bien d’autre chose encore… peut entre
bien, je ne sais pas.
Ce que je sais c’est que j’ai rencontré l’homme parfait pour moi, celui qui me faisait
voyager, ensoleillait mes journées d’hiver, mes nuits trop sombre, et que je l’ai fait
fuir.
Je n’arriverais clairement pas à vous traduire ce que je ressens pour cet homme.
C’est physique et ça coule dans mes veines. C’est mon évidence.
Mon autre évidence, c’est ma névrose, qui a fait fuir cet homme. Cet homme que j’ai
chargé de mes angoisses et de mes peurs. Je sais que j’ai beaucoup contribué à
cette fin, que nous aurions pu vivre quelque chose de durable, et que je n’ai vécu
que 10% de cette histoire.
Je suis profondément agacée de savoir que je ne suis pas capable de préserver le
bonheur quand il croise ma route. Et encore plus de ne pas réussir à lutter contre
cette névrose qui m’empêche de le vivre.
J’ai rencontre l’homme parfait, je l’ai fait fuir mais j’ai décidé de me soigner
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