On distinguera donc LES TRANSPORTEURS DE PETROLE BRUT ET DE PRODUITS RAFFINES -Les hydrocarbures saturés (terminaison en « ane »). Les atomes de carbone sont reliés entre eux par une liaison simple. Ils peuvent être: - linéaires (paraffinique) ou alcanes: CnH2n+2 - cyclique (naphténique): CnH2n, -Les hydrocarbures non saturés (terminaison en « ène »). Les atomes de carbone sont reliés entre eux par des ilaisons doubles ou triples. - les éthyléniques CnH2n (double liaison) dérivés de l’’éthylène (C2H4) - les acétylénique CnH2n-2 (triple liaison) dérivés de l’acétylène (C2H2) - les aromatiques pour les chaînes cycliques (CnH2n6). Benzène C6H6, toluène (C7H8). 1) LES PRODUITS TRANSPORTES Le pétrole brut (crude oil) est une huile minérale naturelle. C’est le résultat de la lente dégradation bactériologique d’organismes aquatiques végétaux et animaux. Son nom vient du latin pétroléum (huile de pierre). C’est un mélange complexe d’hydrocarbures gazeux, liquides et/ ou solides dont la nature et les caractéristiques varient avec l’origine. C’est un liquide vert foncé par réflexion et brun rouge par transparence. On utilise le terme d’HYDROCARBURES aussi bien pour désigner le pétrole brut (crude oil) que les produits provenant du raffinage (products) ou des incondensables (hydrocarbures gazeux). On trouve enfin des composés chimiquement mal définis Les résines (solubles dans les paraffines légères) et Les asphaltènes (non solubles) qui sont des molécules hétérocycliques lourdes. A température et pression normales, les hydrocarbures se présentent: - sous forme gazeuse: nombre d’atomes de carbones < 6 - sous forme liquide: nombre d’atomes de carbone compris entre 6 et 24 - sous forme solide: nombre d’atomes > 25. La production mondiale de pétrole brut est d’environ 3,5 milliards de tonnes par an dont environ 50% est transporté par mer. Composition des hydrocarbures GAZ Les pétroles bruts sont constitués de: - Carbone (84 à 87%) - Hydrogène (11 à 14%) - Soufre, azote, oxygène, hydrogène sulfuré, phosphore et autres impuretés, qui seront recueillis ou éliminés au moment de la distillation (calcium, magnésium, silicium, sodium, fer, nickel etc...). SOLIDE LIQUIDE 6 25 Les constituants du pétrole brut extrait pourront varier dans les proportions suivantes : - 30 à 70% d’hydrocarbures saturés (Alcanes et naphtènes). 20 à 40% d’hydrocarbures aromatiques (Hydrocarbures cycliques non saturés). - 5 à 25% de résines. - 0 à 10% d’asphaltènes. L’importante proportion de carbone et d’hydrogène constituera un mélange d’hydrocarbures, c’est à dire de molécules constituées d’atomes de carbone et d’hydrogène. D’un gisement à l’autre, le brut contient plus ou moins de molécules légères ou lourdes. Il aura donc des caractéristiques différentes. On distingue 3 classes de pétroles bruts: Le nom chimique d’un hydrocarbure dépend du nombre d’atomes de carbone du radical: n=1: méth n=2 éth n=3: prop n=4: but puis pent, hex, hept, oct, etc... On parlera en raffinage de coupe C6, C7 en fonction du nombre d’atomes de carbone dans le produit obtenu. - le brut paraffinique où le pourcentage de produits légers est élevé et dans lequel la paraffine est dissoute. - le brut naphténique (ou asphaltique). - le brut mixte qui est un mélange des deux précédents. Les hydrocarbures seront classés dans différentes familles en fonction de leur structure. Ces structures sont liées à la tétravalence du carbone, c'est-à-dire au nombre de fois (4) où peut se lier chimiquement à l’hydrogène un atome de carbone. On trouvera donc quatre types de liaisons : Après extraction, le pétrole peut être dégazé et éventuellement désulfurisé. - Des liaisons simples : Méthane CH4 - Des doubles liaisons : Ethylène C2H4 - Des liaisons triples : Acétylène C2H2 - Des liaisons en cycle : Les benzènes 1 - la masse volumique à 15°C dans le vide. API = (141,5 / Specific gravity 60°F) - 131,5 Le raffinage Le but du raffinage va être d’élaborer des produits commerciaux à partir de ce pétrole brut. Ces produits devront répondre à un certain nombre de critères administratifs et douaniers, les spécifications. LA VISCOSITE C’est à dire la tendance plus ou moins grande à l’écoulement. Selon la viscosité, on les appellera: HEAVY (FO, asphalte), MEDIUM ou LIGHT (GO, kérosène). Les unités utilisées sont les Second Saybolt Universel (SSU), les Centistokes (cSt) ou les mm2/s. Le raffinage comprend un certain nombre de procédés que l’on peut classer schématiquement en trois familles. - Les procédés de séparation Le principal est la distillation atmosphérique. C’est le premier traitement. Le pétrole brut qui a été préalablement réchauffé et dessalé est ensuite chauffé à environ 350°C pour être vaporisé dans une colonne de distillation composé d’un certain nombre d’étages ou règnent des températures décroissantes en fonction de l’élévation. La distillation génèrera en fonction de la température des produits de densités différentes. - des hydrocarbures gazeux (propanes, butanes) - des éthers de pétrole - des essences de pétrole (essences légères, moyennes et lourdes) - des solvants; - des pétroles lampants - des huiles lourdes qui donneront de la paraffine. Une fois déparaffinée, ces huiles donneront des gazoles et des huiles de graissage. - des produits très lourds qui donneront les fuels des soutes et les bitumes. La viscosité diminue avec la température. Des tables permettent d’obtenir la viscosité à une température quelconque, la température pour obtenir une viscosité donnée, ou la conversion d’une unité à l’autre. LA VOLATILITE Le point d’ébullition des hydrocarbures varie entre 162°C pour le méthane et plus de 400°C pour les molécules les plus lourdes. Dans une citerne chargée, si la température est suffisante, une partie du liquide s’évaporera. Ce phénomène se produit d’autant plus aisément que l’hydrocarbure est de faible densité. Si la citerne est hermétique, l’évaporation cesse d’elle-même lorsque la concentration de vapeur au-dessus du liquide a atteint son maximum, c’est à dire lorsque l’espace libre est saturé de vapeur. La quantité de vapeur présente audessus de la phase liquide, et donc la volatilité, est caractérisée par la Tension de Vapeur Saturante (ou la pression de vapeur REID qui est mesurée à l’appareil REID à 100°F /37,7°C en unité psi). La pression atmosphérique correspond ˆ 14,7 psi. La tension de vapeur varie en fonction de la température. - Les procédés de transformation Ces procédés vont permettre d’améliorer les propriétés des produits (procédés d’amélioration) ou de les transformer en des produits mieux adaptés au marché (procédés de conversion). Les principaux procédés de conversion consistent à casser des molécules longues en molécules courtes. C’est le craquage ou cracking qui va consister à chauffer le produit sous pression (craquage thermique). Des essences sont ainsi préparés à partir de produits lourds. L’INFLAMMABILITE - Produits volatils (catégorie 1): point éclair inférieur à 60°C (essence, pétrole lampant, naphta, gasoil léger); - Produits non volatils (catégorie 2): point éclair supérieur à 6°¡C (gasole, diesel, fioul, bitume). LA DENSITE DES GAZ - Les procédés de finition Ce sont les dernières opérations pour rendre le produit commercialisable. Il s’agit d’éliminer les impuretés et principalement le soufre. On procède par apport d’hydrogène qui captera le soufre et le transformera en H2S. Les teneurs maximum en soufre sont données par les spécifications. Les gaz d’hydrocarbure présents dans les liquides sont plus lourds que l’air (pas le méthane). Propane (1,55) ; Butane (2); pentane (2,5). LE POINT DE GOUTTE (pour point) C’est la température la plus basse à laquelle un pétrole restera liquide et ne se figera pas. Les caractéristiques des hydrocarbures LE DEGRE DE SALISSURE ELECTRICITE STATIQUE Si l’on tient compte de leur degré de salissure, on parlera de produits blancs (essences, alcool), et de produits noirs (FO, DO, goudron). Les hydrocarbures liquides ont une capacité plus ou moins grande d’accumuler (ou de conduire) de l’électricité statique. Produits conducteurs: les produits noirs (crude, residual FO, black DO, bitume). Produits accumulateurs: les produits blancs (essence, kérosène, naphta, gasoil lourd etc...). LA DENSITE Les unités utilisées sont généralement: - l’API: gravity (American Petroleum Institute) en degré - la specific gravity ou relative density à 60°F 2 La valeur plafond (Ceiling) ne doit pas être dépassée même pour des périodes courtes au risque d’affecter sérieusement la personne qui y est exposée. La présence de benzène ou d’hydrogène sulfuré provoque des lésions irréversibles (cerveau, reins). Il en est de même pour le tétraéthyle et le tétraméthyle de plomb. A noter que certains gaz neutralisent l’odorat. Les dangers liés aux hydrocarbures DANGERS DE COMBUSTION/ EXPLOSION Ils sont liés à la présence de vapeurs d hydrocarbure, d’oxygène et de sources de chaleurs (triangle du feu). Un carburant est caractérisé par son point éclair et sa zone d’inflammabilité limitée par la LIE et la LSE. Enfin l’absence d’oxygène entraîne l’asphyxie. Un certain nombre de mesures sont prises ˆ bord pour écarter les risques d’incendie ou d’explosion: - Inertage des citernes; - contrôle des atmosphères; - dilution des vapeurs d’hydrocarbure - suppression des points chauds; - élimination de l’électricité statique; - utilisation d’appareils « sécurité intrinsèque » - consignes de sécurité diverses. Mesures préventives: - isolation des zones de service et de logement (ventilation en circuit fermé pendant les opérations commerciales); - contrôle de l’atmosphère (teneur en 02/ gaz toxiques) et ventilation dans les espaces clos; - utilisation de vêtements de travail et de protection appropriés. LA TOXICITE POLLUTION MARINE Le pétrole est un produit toxique et dangereux pour l’homme. Il est dangereux par: - inhalation de gaz (irritation, narcose, coma, mort); - par contact cutané (dermatose, eczéma, cancer). Le danger varie avec la concentration des gaz d’hydrocarbure (en %, ppm ou % de la LIE) et la durée d’exposition (Court terme / long terme). La toxicité d’une substance s’exprime par la quantité de substance nécessaire pour tuer un animal par le poids de cet animal en kgs. La CMA (Threshold Limit Value), ou concentration maximum admissible est la valeur exprimée en ppm qui peut être supportée par l’homme sans inconvénient quand il travaille 8 heures par jour pendant un semaine de 40 heures. Les conséquences des pollutions par les hydrocarbures sont considérables (faune, flore, tourisme). Tout un train de mesures de recherche, de prévention, de surveillance et de lutte a été mis en place pour éviter les accidents ou en réduire les conséquences. A noter que la pollution des mer du fait du transport maritime représente un part relativement faible (<10%) par rapport aux pollutions qui ont une autre origine, mais elle est beaucoup plus spectaculaire. Un baril = 159 litres 1 tonne = 7,3 barils EXEMPLE DE CARACTERISTIQUES DE PETROLES BRUTS DESIGNATION ALGERIE CLASS. LIGHT API grv 45,4 Relativ e Viscosité Density SSU 60°F 0,800 34 TV REID psi Pour Point °F % Souf re 7,3 30 0,14 0,3 35 0,18 0,3 60 5,50 320 SUMATRA MEDIUM 22,8 0,917 600 VENEZUELA HEAVY 10,2 0,999 90000 3200 3 La zone des citernes de cargaison est généralement cloisonnée transversalement (2 ou 3 tranches, 1 centrale et 2 latérales) et longitudinalement (4 à 10 tranches). Elles ne doivent pas dépasser une taille maximale (Marpol Annexe 1 Règle 13) V<30000m3 2) LES NAVIRES On va distinguer - les transporteurs de pétrole brut (crude carrier) ULCC: ultra large crude carrier (500 000 TPL) VLCC: very large crude carrier; (+ 200 000 TPL) SUEZMAX: 140 000 TPL AFRAMAX : 80 000 TPL Handy size: taille plus réduite. Les citernes de ballastage sont, pour les navires à double coque, situés dans cette double coque. Pour les navires à ballasts séparés, ils doivent être localisés de manière défensive. La réglementation prévoit qu’ils aient une capacité suffisante pour que, navire sur ballast, les conditions de tirant d’eau milieu et d’assiette soient satisfaisantes. L’hélice doit également être complètement immergée. - les transporteurs de produits raffinés (product carrier): Ils sont en général de taille inférieure (50 000 TPL) et peuvent transporter plusieurs produits. - les transporteurs de naphte ou de bitume (transport à température élevée: 175°F/ 80°C). Les citernes de décantation (Slop tanks) permettent la décantation des eaux et des huiles avant rejet à la mer selon les règlementations en vigueur. Sur les navires de plus de 70000 t de pel, il y en aura au moins 2 (parfois 3). Leur volume doit être au moins égal à 3% de la capacité totale du navire. Dispositions générales Le pétrolier est un navire à un seul pont, la machine et le château étant réglementairement disposés à l’arrière. Les circuits La tranche des citernes est disposée sur la partie milieu. Elle doit être séparée des locaux machines et des locaux d’habitation et de service par des cofferdams. La salle des pompes est en général située dans le cofferdam arrière. LE CIRCUIT DE DECANTATION Les citernes de décantation sont situées à l’arrière du navire. Une des citernes est alimentée par le circuit d’assèchement. Un circuit simple (traverse) relie la partie basse de la première à la partie haute de la seconde. Le rejet à la mer se fait par un système de surveillance en continu (avec enregistrement) en respectant les normes définies par Marpol. Après élimination de l’eau, les résidus de décantation pourront être conservés et mélangés (avec l’accord des chargeurs) au chargement et déchargés à terre. Dans ce cas, les citernes de décantation seront complétées au port de chargement par de la cargaison. (Procédé Load on top). Dans le cas contraire, les résidus devront être déchargés à terre dans des installations spécialisées. La tranche cargaison est divisée en : - citernes de cargaison - citernes de ballastage (ballasts séparés) - citernes de décantation (slop tanks) La tranche cargaison est cloisonnée dans le sens transversal et longitudinal. CITERNES DE DECANTATION (SLOPS) Circuit d’assèchement Citerne Bd Td Trav erse Ballast S Rejet à la mer Cof f erdam Séparateur d’eau mazouteuse + contrôle des rejets 4 LE CIRCUIT DE BALLASTAGE LE CIRCUIT DE LAVAGE AU BRUT Il est maintenant totalement séparé du circuit de cargaison et ne passe pas par les citernes à cargaison. Le circuit de lavage au brut est utilisé pendant le déchargement pour nettoyer les parois des citernes, réduire et récupérer les boues. Il alimente en pétrole brut piqué au refoulement d’une pompe à cargaison (ou assèchement) des canons de lavage disposés sous le pont principal dans les citernes. L’orientation des canons est programmée selon le niveau de la citerne. Le lavage au brut se fait sous gaz inerte. LE CIRCUIT DE RECHAUFFAGE Il sera nécessaire de réchauffer certains produits pour les transporter ou pour pouvoir les décharger. Un fluide chaud (vapeur ou huile) circulera dans des serpentins situés soit sur les parois, soit sur les fonds des citernes. LE CIRCUIT DE GAZ INERTE Il permet d’inerter les citernes de cargaison au cours du déchargement. Pour éviter tout risque d’explosion, et aussi réduire de façon significative la corrosion dans les citernes, les citernes sont inertées le plus souvent avec les gaz d’échappement de la chaudière de mouillage, qui seront, avant utilisation, refroidis et lavés. LES CIRCUITS DE CARGAISON Les pétroliers se font charger par la terre, ils déchargent avec leurs propres moyens. - Le circuit principal Son diamètre est important (400 à 800 mm). Il comprend : -les manifolds : ce sont les traverses de liaison avec la terre par où transitent les cargaisons. - Le circuit de pont (collecteur de pont) relié d’une part aux manifolds, d’autre part aux refoulements des pompes. Il circule sur le pont dans la partie centrale du navire pour limiter les conséquences d’un abordage. Les pompes LES POMPES DE CARGAISON Traverses de chargement Circuit de pont Elles ne sont pratiquement utilisées que pour le déchargement. Ce sont des pompes centrifuges de débit important situées dans la chambre des pompes. Ce sont entraînées, soit par une turbine vapeur, soit électriquement. Leur débit peut atteindre 10000 m3 /heure. LES POMPES D’ASSECHEMENT Ce sont, soit des pompes centrifuges, soit des pompes volumétriques. Leur débit est plus faible (400 m3/heure). Elles servent à la finition du déchargement et à l’alimentation des canons de lavage. On différencie sur certains navires les pompes d’assèchement et les pompes de finition. Descentes directes LES EJECTEURS Circuit de fond (drain) Un fluide, le fluide moteur (en général, du brut), est injecté dans un convergent/divergent (VENTURI) et crée une dépression utilisée pour aspirer le fluide à assécher et le refouler généralement vers un slop-tank. Ce sont des appareils sans pièces mobiles, autoamorçables qui peuvent pomper les liquides, des solides de dimensions correctes (celles de la buse) et de l’air. Il ne désamorce pas quelque soit la pression à l’aspiration. Cependant la hauteur de refoulement est limitée. Elles sont utilisées pour l’assèchement des citernes ou des ballasts en remplacement ou en complément des pompes de finition. Salle des pompes - Les descentes directes dans les citernes. Elles sont piquées sur le collecteur de pont et servent au chargement. - Le circuit de fond. Il va notamment permettre le déchargement par aspiration. Il est situé dans les fonds (drains de fond) et est relié au collecteur de pont par les colonnes montantes et les pompes à cargaison. On trouve différents types de circuits : en boucle, en cascade, par groupes séparés (possibilité de décharger plusieurs produits) ou flot libre. Le système flot libre permet de limiter le tuyautage. Les citernes se déversent l’une dans l’autre par des portes. L’aspiration se faisant par la citerne la plus proche de la chambre des pompes. Ref oulement EJECTEUR - Le circuit d’assèchement (stripping) Clapet de non-retour Il est de section plus réduite (150 à 300 mm). Les aspirations sont situées plus bas. Il sera utilisé pour assécher les citernes au déchargement. Il est relié aux manifolds par l’intermédiaire d’éjecteurs et de pompes d’assèchement. Pompe Fluide moteur 5 Aspiration Le deballastage Les pipes d’aspiration Selon MARPOL, on distingue 3 types de ballasts: Les Pipes d’aspiration Cloche patte d’éléphant aspirateur Le ballast séparé (SBT) Il est disposé dans des citernes prévues pour recevoir uniquement de l’eau de mer. Ces citernes sont reliées à un circuit (pompes et collecteurs) entièrement indépendant du circuit cargaison. Le ballast sale Il complète le ballast propre pour obtenir un ballastage “lourd” si les conditions météorologiques se dégradent. Des citernes à cargaison, préalablement lavées au brut, reçoivent ce ballast sale qui, au cours du voyage, sera progressivement décanté dans les slops et rejeté en mer selon les normes en vigueur. Après lavage à l’eau, les citernes sont ensuite remplies avec du ballast propre. à section variable Elles doivent être d’un type approprié pour permettre le maintien d’une bonne aspiration pendant tout le cycle de déchargement, y compris l’assèchement. Elles sont donc situées le plus près possible du fond de la citerne, sur l’arrière de celle-ci. Le navire sera en effet maintenu avec de l’assiette sur le cul pendant les opérations commerciales. Le ballast propre (CBT) Il est réalisé en cours de traversée dans des citernes à cargaison ayant été lavées au brut puis à l’eau de mer (ballast propre d’arrivée). Pour le déballastage du ballast propre, un double ségrégation des circuits est nécessaire (deux vannes d’isolement). Dans le cas où le circuit cargaison est utilisé pour le déballastage, un rinçage du circuit et des pompes est nécessaire. 3) LES OPERATIONS COMMERCIALES Les opérations commerciales à bord d’un pétrolier seront toujours exécutées en fonction de deux priorités - la sécurité - la lutte anti-pollution. La procédure Le déballastage se fait en trois temps: - le déballastage par gravité - le déballastage par les pompes de déballastage - l’assèchement des ballasts (mise en service du système de mise sous vide). Le déballastage pour être efficace doit être effectué avec une assiette positive relativement importante. Pour éviter les amendes, un essai réel de déballastage doit être fait dans une zone autorisée pour vérifier la qualité de l’eau de ballastage. Certains ports interdisent tout rejet à la mer des eaux de ballast. En matière de sécurité, les listes de contrôle (check lists) Navire/Terminal de l’ISGOTT font référence. Les différentes opérations commerciales seront, le navire étant au départ sur ballast, - Le déballastage - Le chargement - Le déchargement - Le lavage des citernes - Le ballastage Les installations portuaires Le chargement -Les appontements pétroliers Les circuits de terre sont reliés aux manifolds par des liaisons rigides ou souples. Ces liaisons doivent pouvoir absorber les mouvements du navire par rapport à l’appontement. Les bras seront généralement équipés de système de sécurité permettant de stopper les pompes et isoler le circuit au niveau du manifold. Une fois toutes les inspections et vérifications effectuées (propreté des citernes, prise d’échantillons), les manifolds branchés, les circuits bord sont disposés: la terre donne alors l’autorisation d’ouvrir les vannes des manifolds. Le chargement s’effectue par gravité et refoulement des pompes de terre. La cadence de chargement est au début très réduite. La cadence est augmentée après vérification. Le réchauffage des citernes est, si nécessaire, mis en service. -Les appontements au large Le navire est amarré à un système SPM ( single point mooring) ou SBM (single buoy mooring) qui est relié à un pipe sous marin. Raccordement par bras articulé Il faut noter que sur les navires modernes, déballastage et chargement sont conduits simultanément. Ceci permettant de limiter les contraintes subies par le navire. La cadence de chargement est réglée en fonction de la vitesse de déballastage, des impératifs d’assiette, de tirant d’eau et des fatigues de coque. On définit généralement un plan de chargement constitué de passages par un certain nombre d’étapes (Steps). SPM sy stème -Il faut également noter la pratique courante en transport de brut des allègements navire /navire STS (ship to ship) Les ullages des citernes et les températures sont régulièrement mesurés. Le chargement de plusieurs produits s’effectue séparément par des collecteurs différents si possible. 6 En cas de chargement simultané par un circuit commun, la double ségrégation est impérative (minimum 2 vannes d’isolement). Le lavage des citernes Le lavage des citernes peut être effectué pour plusieurs raisons: - obtenir un “ballast propre” - se débarrasser des résidus des pétroles bruts - éviter de contaminer une cargaison plus légère. Le lavage des citernes s’effectue au lourd, à l’eau froide, à l’eau chaude (80°C) avec ou sans additifs. LA FINITION Il faut choisir une citerne pour la finition, puis décaler les autres de 2 à 3 mètres de façon à finir séparément chaque citerne. Demander la cadence réduite à la terre, puis aux valeurs choisies, demander le stop. La terre draine ensuite ses lignes à bord (chasse). Lorsque cette opération est finie, on peut fermer partout puis procéder au débranchement. Les citernes sont généralement remplies à 98% en volume. LE LAVAGE AU BRUT (COW) Le principe est de projeter à une pression d’environ 10/12 bars du pétrole brut sur les parois intérieures des citernes, pendant le déchargement, pour en décoller les résidus qui vont se dissoudre dans la cargaison. Il est réalisé pendant le déchargement. LA QUANTITE EMBARQUEE Des échantillons des différents produits chargés sont remis à bord pour analyse en cas de contentieux. Cela permet également de mesurer la densité et la température des produits pour éventuellement ajuster les calculs à la finition. Le volume occupé par la cargaison se fait par mesure des ullages. Il sera tenu compte de l’assiette du navire et des éventuels pieds d’eau. La densité du produit est calculée en fonction de sa densité API et de sa température. La quantité chargée sera établie de manière contradictoire. Il permet - de limiter la quantité de produit restant à bord; - de limiter les vapeurs combustibles; - de réduire la quantité des résidus. (Le lavage au pétrole brut provoque moins de corrosion que le lavage à l’eau de mer). Un lavage efficace (pression suffisante, température adéquate, programmation correcte) permet d’augmenter la quantité déchargée d’environ 0,5%. Il existe des tables de lavages (en fonction des différents chargements successifs) qui précisent la procédure à suivre et les précautions à prendre. Le voyage chargé Manif olds Deux points sont à prendre en considération: - la température de la cargaison: le volume étant fonction de la température, il ne faut pas la laisser la cargaison déborder ou au contraire la laisser se figer dans les citernes. - la teneur en oxygène du gaz inerte dans les citernes: il sera parfois nécessaire de mettre l’installation de gaz inerte en service en cas de refroidissement de la cargaison. Pont P mini : 10 bars BRUT Citerne Décantation CANON DE LAVAGE Citerne en v idange Citerne pleine LAVAGE AU BRUT (COW) Le déchargement LE LAVAGE A L’EAU Le navire est mis sur le cul. Les pompes du bord sont utilisées pour le déchargement. Après branchement des manifolds, jaugeage, mesures des températures et des pieds d’eau, les vannes sont ouvertes avec accord de la terre. La montée en pression est progressive jusqu’à une valeur pré-établie. Les citernes destinées à recevoir du ballastage sont vidées en priorité. De même que pour le chargement, il sera établi un plan de déchargement passant par un certain nombre d’étapes. Le déchargement et le ballastage seront, sur les navires modernes conduits simultanément. Le lavage au brut et l’inertage sont mis en service dans les citernes en vidange. Une citerne pleine peut servir de réserve pour le lavage au brut. L’assèchement s’effectue avec une assiette positive importante. On utilise les pompes de cargaison et le système de mise sous vide, les pompes d’assèchement ou les éjecteurs. Il est réalisé lorsqu’il est nécessaire de ballaster une citerne à cargaison, de charger un produit raffiné ou de visiter la citerne pendant le voyage. L’eau est envoyée dans les citernes de décantation pour être réutilisée. Le lavage, quelque soit sa raison, se termine toujours par une vérification plus ou moins poussée de l’état de la citerne lavée. Dans le cas ou une citerne devra être visitée, on procédera d’abord à un lavage au brut, puis au lavage en eau (environ 3heures par citerne). Ensuite, balayage en gaz inerte plusieurs heures et ventilation forcée lorsque l’atmosphère ne contient plus de gaz de pétrole. Les travaux ne seront autorisés qu’après l’obtention d’un certificat de dégazage. Le ballastage Le ballastage séparé s’effectue simultanément ou après le déchargement (cas d’un produit chaud). Il débute par gravité puis avec l’aide des pompes. Si nécessaire, on complète par un ballast lourd dans des citernes lavées au brut et l’eau. 7 4) L’INSTALLATION DE GAZ INERTE Les gaz sont ensuite introduits dans les citernes par l'intermédiaire: - d'une soupape automatique de régulation. - d'un joint hydraulique alimenté par 2 pompes séparées); - et d'un clapet de non retour (muni d'un moyen de fermeture manuel). Les citernes à cargaison doivent être protégées par des clapets de surpression/dépression. Le collecteur de gaz inerte peut refouler à l'extérieur par l'intermédiaire d mâts de dégagement. Pour qu'il y ait incendie ou explosion, il faut la présence simultanée: - d'un combustible - et d'un comburant dans des proportions adéquates - d'une énergie d'activation (étincelle, échauffement). Pour éviter ces incendies et ces explosions, il faut donc éliminer les sources de chaleur, et/ou faire varier les proportions du mélange en dehors de la zone dangereuse. Malgré toutes les précautions prises, on ne peut pas éliminer totalement les sources de chaleur. En effet, il peut y avoir apparition d'électricité statique dès qu'il y a circulation d'un fluide ou d'un gaz dans une canalisation; ce qui ne peut être évité sur un pétrolier ou un transport de gaz pendant le chargement ou le déchargement. Il est donc impératif, pour éliminer tout risque, d'agir sur les proportions carburant/ comburant. Si on introduit dans les citernes un gaz inerte comme le CO2 ou de l'azote de telle façon que la teneur en oxygène tombe au-dessous de 11 % du volume du compartiment, il n'y aura plus d'explosion possible. A bord, on peut obtenir du gaz inerte en récupérant, après lavage et séchage les gaz brûlés (et donc incombustibles) provenant des chaudières. L’installation de gaz inerte est obligatoire lorsque le lavage au brut est utilisé. Les gaz de chaudières combustion des La réglementation - Débit en gaz inerte : 125 % de la capacité maximale des pompes de déchargement. - Teneur en O2 du G.I. fourni : < 5 %; - Teneur en O2 de l'atmosphère dans chaque citerne: < 8%. - Pression positive dans les citernes (> 0,1 mètre d’eau). Azote : 79/81 % CO2 : 12/14 % O2 : 2/ 4 % SO2 : 0,02/0,03 % Vapeur d'eau et solides divers Température : 200°C. Pour utiliser ces gaz d'échappement pour l'inertage des cuves, il faut : - les refroidir, - les débarrasser de leurs impuretés, - les sécher. La surveillance de l’installation - Teneur en O2, température des gaz, pression, débit du GI - niveau et pression de l'eau dans les laveurs - niveau d'eau dans les joints hydrauliques - défaillance des soufflantes - défaillance de l'alimentation de la commande de la soupape de régulation, du générateur, de la commande "auto" du générateur. L’installation Une chaudière principale ou une chaudière d’appoint est utilisée selon le débit de gaz inerte nécessaire. Les gaz de combustion sont extraits des carneaux par des conduits munis d'un ou plusieurs sectionnements et d'un joint hydraulique. Les gaz de combustion sont lavés à l'eau de mer dans un laveur ou laveur dépoussiéreur. Ces défauts commandent des alarmes sonores et visuelles et parfois l'arrêt pur et simple des opérations de déchargement (pression GI < 0,1 mètre d’eau). La conduite de l’installation Un des principes de lavage consiste à faire circuler les fumées arrivant à la base d'une tour, à contre-courant de l'eau de mer introduite au sommet de la tour, à travers des chicanes disposées dans cette tour (Système Peabody). L'autre principe consiste à faire passer les fumées au travers d'un rideau d'eau de mer. Les eaux de lavage sont évacuées à la mer par l'intermédiaire d'un joint hydraulique. Les gaz lavés et refroidis sont aspirés par au moins deux ventilateurs dont les aspirations et les refoulements sont munis de sectionnements. - Au chargement: Peu de temps avant l’arrivée, la pression de GI est baissée à 100mm d’eau. Il ne faut en effet pas diminuer la capacité de chargement du navire. En cours de chargement, la pression sera régulée par les vannes IOTA (Vannes haute vélocité). En fin d’opération, les citernes seront pleines de pétrole. Seul subsistera un petit espace qui restera inerté. 8 9 - Traversée en charge: Le GI est progressivement remplacé par des gaz d’hydrocarbure. La concentration est telle qu’il n’y a pas de risques d’explosion. .En cas de diminution de la température extérieure, il faut remettre l’installation GI en service pour maintenir la pression. (%<1,3) dans les citernes pendant toutes opérations de chargement et de lavage au brut. les -Traversée sur ballast: Les caractéristiques de l’atmosphère inertée des citernes sont surveillées. La pression est maintenue autour de 1000mm (Elle variera en fonction de la température, du jour et de la nuit). L’installation GI est mise en service si nécessaire. - Au déchargement: Mise en service du gaz inerte pour maintenir une pression positive (P=1000mm d’eau), éviter les entrées d’air et l’augmentation du % de gaz combustibles 10