Rétablissement

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Qu’est-ce que le rétablissement en santé mentale ?
Le mouvement en faveur du
rétablissement en santé mentale est relativement récent : il
remonte aux années 90. À cette époque, les personnes
souffrant de troubles mentaux avaient souvent une mauvaise
expérience avec les services de santé; elles se sont dit qu’il
devait bien exister une autre approche, et ont commencé à
exiger des soins de meilleure qualité. Ces personnes refusaient
de croire qu’une maladie mentale les condamnait à mener une
vie de tristesse et de solitude.
Elles ont été appuyées dans leur cause par des chercheurs et
cliniciens progressistes comme Larry Davidson de la Yale
University, William Anthony à la Boston University et Robert
Drake à la Dartmouth Medical School.
Dans un premier temps il a fallu rassembler des preuves, ce qui
a conduit à la publication de livres comme The Center Cannot
Hold, d’Elyn Saks, De l’exaltation à la dépression, de Kay
Redfield Jamison, et A Piece of Cake, de Cupcake Brown, qui
ont marqué un tournant décisif dans le concept de
rétablissement en santé mentale.
Les politiciens ont alors commencé à s’intéresser à ces
témoignages et à mettre en place des services davantage axés
sur le rétablissement.
De nombreuses définitions
Les personnes qui ont fait l’expérience de la maladie mentale
ont donné leur propre définition du rétablissement, la plus
courante d’entre elles provenant de William Anthony:
«C'est une démarche personnelle et unique, visant à changer
l’attitude, les valeurs, les sentiments, les objectifs, les capacités
et/ou les rôles de chacun. C’est la façon de vivre une vie
satisfaisante et utile, où l’espoir a sa place malgré les limites
imposées par la maladie. Pour guérir, le malade doit donner un
nouveau sens à sa vie, et passer outre aux effets
catastrophiques de la maladie mentale». [..]
Patricia Deegan, l’une des premières personnes à avoir
survécu à la schizophrénie, explique que pour se rétablir il est
essentiel de constituer sa personnalité indépendamment de la
maladie mentale «parce qu’à partir du moment où vous ne
faites plus qu’un avec la maladie, il n’y a plus personne à
l’intérieur pour faire le travail de guérison» [...]
Myra Piat, chercheuse à l’Institut
Douglas,ét
udie le rétablissement en santé mentale depuis le début des
années 2000.Ses études décrivent l’expérience des usagers,
des professionnels et des décideurs en rétablissement. Ceux-ci
définissent le rétablissement de deux façons contrastantes:

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En terme de maladie: le rétablissement signifie être guéri,
il dépend de la médication et il a pour but de revenir à
l'ancien moi
En terme de bien-être: le rétablissement signifie se
prendre en main, c'est un processurs et il a pour but
d'évoluer vers un nouveau moi
Les chercheurs Rob Whitley et Robert Drake ont pour leur part
défini cinq dimensions au rétablissement dans cette étude:
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La dimension clinique (rémission des symptômes) ;
La dimension fonctionnelle (avoir un travail, être
indépendant) ;
La dimension sociale (reprendre contact avec sa famille et
ses amis, avoir un sentiment d’appartenance) ;
La dimension physique (améliorer sa santé, avoir une
bonne alimentation, faire de l’exercice) ;
La dimension existentielle (avoir un but, donner un sens à
sa vie, ne pas désespérer, faire de la place à la
spiritualité).
Facteurs de rétablissement
Le rétablissement n’est pas synonyme
de guérison clinique ou de remède. Le rétablissement est un
processus de longue haleine qui consiste à faire sa vie malgré
la maladie, de la même façon que les personnes qui souffrent
de maladie chronique, comme les diabétiques ou les
asthmatiques.
D’après Boardman, trois facteurs essentiels entrent dans le
rétablissement :
1. Espérer : l’espoir est au centre du rétablissement; si on
n’entrevoit pas la possibilité d’un avenir, à quoi bon
essayer de guérir ?
2. Prendre sa vie en charge : régler ses propres problèmes,
s’occuper de sa vie et de son avenir.
3. Avoir la possibilité de faire partie de la société et d’y
contribuer, être apprécié ; avoir accès aux possibilités
offertes par la société et pouvoir y apporter quelque chose.
L’espoir, la responsabilité personnelle, l’autonomie, la prise en
charge de sa propre vie, le bien-être, l’éducation et l’appui des
pairs sont quelques-uns des facteurs de rétablissement.
D’autres facteurs mis en avant par les patients qui ont triomphé
de la maladie sont l’acceptation, la prise en charge de soimême, l’autodétermination, le contrôle des symptômes et
l’appui d’un psychiatre.
De nombreux chercheurs qui étudient le rétablissement et
défendent ce concept estiment que c’est finalement à chacun
de donner sa propre définition du rétablissement. Ça ne veut
pas nécessairement dire la disparition des symptômes, mais ça
pourra inclure des facteurs comme le fait d’avoir un travail, un
appartement, un chien et de bons amis.
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