Les personnes qui ont fait l’expérience de la maladie mentale
ont donné leur propre définition du rétablissement, la plus
courante d’entre elles provenant de William Anthony:
«C'est une démarche personnelle et unique, visant à changer
l’attitude, les valeurs, les sentiments, les objectifs, les capacités
et/ou les rôles de chacun. C’est la façon de vivre une vie
satisfaisante et utile, où l’espoir a sa place malgré les limites
imposées par la maladie. Pour guérir, le malade doit donner un
nouveau sens à sa vie, et passer outre aux effets
catastrophiques de la maladie mentale». [..]
Patricia Deegan, l’une des premières personnes à avoir
survécu à la schizophrénie, explique que pour se rétablir il est
essentiel de constituer sa personnalité indépendamment de la
maladie mentale «parce qu’à partir du moment où vous ne
faites plus qu’un avec la maladie, il n’y a plus personne à
l’intérieur pour faire le travail de guérison» [...]
Myra Piat, chercheuse à l’Institut
Douglas,ét
udie le rétablissement en santé mentale depuis le début des
années 2000.Ses études décrivent l’expérience des usagers,
des professionnels et des décideurs en rétablissement. Ceux-ci
définissent le rétablissement de deux façons contrastantes:
En terme de maladie: le rétablissement signifie être guéri,
il dépend de la médication et il a pour but de revenir à
l'ancien moi
En terme de bien-être: le rétablissement signifie se
prendre en main, c'est un processurs et il a pour but
d'évoluer vers un nouveau moi
Les chercheurs Rob Whitley et Robert Drake ont pour leur part
défini cinq dimensions au rétablissement dans cette étude: