Professeur De Crombrugghe Deconninck Corentin Ruelle Sébastien Le Japon : La crise des années 90, interventions des autorités financières. ECON 2009-2010 Financement de l’entreprise, risques et rôle des banques. Table des matières. 0. Introduction………………………………………………………………………P.3 I. Les causes de la crise………………...……………………………………...……P.3 I.1 La bulle des actifs…………………………………………………………….P.3 I.2 Le système financier japonais : des origines à la dérégulation…………….....P.4 I.3 Caractéristiques et problèmes structurels du système financier………………P.5 - Surveillance inadéquate et manque de transparence……………………P.5 - Les Orientations administratives et la régulation collusive………...…...P.5 - Problème de rentabilité……………………………………………….....P.6 I.4 L’accumulation de prêts non-performants……………………………………P.6 I.5 L’éclatement de la bulle………………………………………………………P.7 - Conséquence sur la capitalisation des banques et distorsion du crédit…P.7 I.6 Dispositions des autorités financières face aux problèmes avant la crise…….P.9 II. Déroulement de la crise…………………………………………………………..P.10 II.1 Première partie de la crise : de 94 à 96………………………………….P.10 II.2 Deuxième partie de la crise : La crise de 1997………………………….P.12 II.3 Troisième partie de la crise : A partir de 1998, une gestion globale et systémique de la crise………………………………………………………...P.14 III. Conclusion………………………………………………………………………..P.15 0. Introduction. Durant les années 90, le Japon a connu une grande crise financière suite à l’explosion d’une bulle. Dans ce papier, nous expliquerons tout d’abord la création de cette bulle jusqu’à son éclatement. Nous décrirons ensuite les spécificités et les problèmes structurels du marché financier japonais dû à l’accumulation de prêts non-performants dans les bilans des institutions financières. Ensuite, nous détaillerons la crise en trois phases : les premières faillites de 1994 à 1996, l’aggravation de la crise en 1997, et enfin l’intervention du gouvernement en 1998. 1. Les causes de la crise. La bulle des actifs. La principale cause de la crise financière au Japon est l’explosion d’une bulle sur les actifs immobiliers et boursiers. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, Le Japon a connu 3 booms distincts dans le prix des actifs. La formation de cette bulle s’est déroulée de 1986 à 1990 (appelée « Heisei Boom »). Elle fut générée par l’interaction de différents facteurs. Durant les années précédant la crise, le Japon a connu une croissance forte et une inflation stable. Ces conditions ont rapidement conduit à un excès de confiance dans l’économie, menant à un comportement euphorique des agents investisseurs. Mais la cause principale de cette appréciation des actifs au Japon se trouve dans les « accords du Plaza », signés en septembre 1985, et qui avaient pour but de réévaluer le yen par rapport au dollar. Suite à cette réévaluation susceptible d’amener une récession pour l’économie Japonaise basée en grande partie sur les exportations, la banque du japon baissa son taux directeur, qui passe de 5% à 2,5% entre 1986 et 1987. Le Japon a aussi dans les années précédentes accumulé une importante épargne extérieure (principalement en dollar), qui va se trouver massivement rapatriée pour éviter l’effet négatif de la dévaluation du dollar par rapport au Yen. Comme les taux d’intérêt diminuent, cet argent est majoritairement placé dans les autres types d’actifs disponibles, immobiliers et boursiers. De plus, dans un contexte de dérégulation financière menée par les autorités depuis les années 1980, la concurrence entre banques s’est accrue, de même que la concurrence entre le secteur bancaire et le marché des capitaux pour le financement des entreprises. Cela a donné lieu à un comportement agressif des banques, celles-ci ont octroyé plus aisément des crédits à de petites et moyennes entreprises, en acceptant des actifs immobiliers comme collatéral, et en pratiquant des taux faibles. Il y a donc eu une conjugaison de différentes facteurs : - Surplus de liquidité, - Rapatriement important de capitaux dans les actifs immobiliers et boursiers – Concurrence accrue entre banques, - et une confiance importante dans l’économie Japonaise. Par conséquent, le prix des actifs immobiliers et boursiers, ainsi que celui des terrains s’est rapidement accru, augmentant ainsi la valeur des collatéraux, qui à leur tour ont permis d’augmenter l’octroi de crédit, créant un cercle et intensifiant la bulle. Cet accroissement des prix était bien plus rapide que l’accroissement du PIB nominal. En 1991, le prix des terrains atteignait jusqu’à quatre fois le prix de 1980. Les actifs boursiers quant à eux atteignirent leur maximum en 1989, avec un prix six fois supérieur à celui de 1980. En comparaison le PIB nominal de 1990 ne valait que 1.8 fois celui de 1980. (Hoshi, Kashyap, 2003) Le système financier japonais : des origines à la dérégulation. De 1950 à 1973, le Japon a connu une période de croissance rapide et ininterrompue. Durant cette période, le fonctionnement du système bancaire Japonais était très particulier : Le gouvernement utilisait les banques pour transférer l’épargne des ménages vers certains secteurs industriels. . C’est ce qu’on a appelé le « convoy system ». Pour cela, le système bancaire était lourdement régulé par le ministère des finances. - Premièrement, Le principe du « convoy system » était que les banques étaient régulées de telle manière que les plus faibles d’entre elles ne soient jamais mises en danger par de nouvelles règles. - Deuxièmement, les taux d’intérêts étaient régulés, afin d’assurer un financement à bas prix pour le secteur industriel. Il en résulte une absence de concurrence sur les taux entre les banques, puisque ceux-ci ne sont pas décidés librement. - Ensuite, à cause des ces taux maintenus artificiellement bas, les banques faisaient face à un excès de demande de fonds et se retrouvaient donc dépendantes de la liquidité fournie par la banque centrale pour satisfaire cette demande. Via un ensemble de règles administratives, la banque centrale pouvait donc orienter le comportement d’octroi de prêts des banques. L’effet résultant de ce mécanisme est que, les décisions des banques étant indirectement guidées par la banque centrale, il n’y a pas de compétition entre les banques, et donc pas de forte nécessité ou d’incitant à une gestion efficace et compétitive. - En outre, afin de garder le contrôle sur le financement des entreprises, l’état limitait très fortement le marché des capitaux, de même que l’accès au marché financier international. De ce fait, le secteur du financement était largement dominé par le financement indirect bancaire. Cette méthode de régulation permettait aux autorités de stimuler l’activité industrielle. En échange, Le système bancaire était tacitement garanti que le ministère des finances protégerait et viendrait au secours d’une banque en cas de problème. Mais après la première crise pétrolière des années 70, la dérégulation du système bancaire débuta étape par étape. Les taux d’intérêts furent peu à peu libéralisés, et le marché des capitaux fut autorisé à se développer de plus en plus librement. Pour les banques, cela a conduit à l’apparition rapide d’une situation concurrentielle, des banques entre elles, mais aussi entre le secteur bancaire et le marché des capitaux. Le problème est que ce processus de dérégulation s’est déroulé sans que le système ne soit préparé à un environnement compétitif. Peu de règles strictes de management et de régulation ont été mise en place. La régulation a continué à se faire selon le principe du «convoy system » et des orientations administratives de la banque centrale. Les banques avaient donc toujours l’impression d’une garantie implicite des autorités envers elles, alors que celles-ci, confrontées à une concurrence croissante, devenaient plus agressives dans leurs activités de prêts. Cette transformation progressive du système financier Japonais est à l’origine de problèmes structurels du secteur bancaire. Ce sont ces problèmes ou lacunes structurelles, ainsi que des comportements inadéquats des institutions financières qui ont conduit à une accumulation de Mauvais prêts (prêts nonperformants/ Non-performing loan). Caractéristiques et problèmes structurels du système financier. Le système financier Japonais a donc été progressivement dérégulé à partir des années 1970 mais cette dérégulation n’a pas été accompagnée d’une mise en place de règles strictes en matière de management et de surveillance pour les institutions financières, et en particuliers les banques. La régulation a continué à se faire de manière situationnelle selon le principe du «convoy system », plutôt que sur un cadre strict de règles clairement définies. Surveillance inadéquate et manque de transparence. La supervision bancaire se déroulait à plusieurs niveaux, les banques commerciales étaient inspectées par le MOF (Ministry of Finance) et la BOJ (Bank of Japan), mais les plus petites institutions étaient seulement surveillées par les gouvernements locaux. De plus, le nombre de superviseurs était seulement de 400 pour 1250 institutions bancaires (en comparaison, aux USA, il y avait 8000 inspecteurs). Il y a donc 0,32 inspecteur par institution au Japon contre 0,8 aux USA. En outre, les contacts entre banques et régulateurs n’avaient lieu qu’une fois tous les deux ou trois ans (une fois par an aux USA) (Shaede, 1996). Avant 1992, il n’existait quasiment aucune règle de déclaration publique des mauvais prêts dans le système financier Japonais. Les exigences de déclaration publiques introduites en 1992 avaient un effet très limité et par conséquent, une partie importante des prêts nonperformants n’avaient pas à être déclaré. Les Orientations administratives et la régulation collusive. Pour implémenter des politiques ou des règles, le ministère des finances utilisait toujours les orientations administratives. Il s’agit de notifications écrites ou orales mais qui le plus souvent ne sont basées sur aucune loi. De ce fait, ces orientations pouvaient être implémentées ou retirées à la discrétion du ministre en charge. Il en résulte premièrement un manque de transparence, ainsi qu’une régulation qui dans les faits, est réalisée de manière situationnelle. Un tel mécanisme de régulation demande une coopération importante entre les institutions financières et le régulateur. Pour cela, chaque banque a donc une personne désignée à la coopération avec le ministère dont le rôle est de s’y rendre régulièrement pour s’entretenir avec les régulateurs. Cette proximité dans les relations régulateurs-régulés est accentuée au Japon par le phénomène des « amakudari ». Il s’agit d’officiels du gouvernement à la retraite qui sont par la suite employés à des hauts-postes par le secteur privé. Cette pratique était très courante au Japon, particulièrement dans le secteur bancaire, et était même considérée dans le passé comme utile, parce que les relations personnelles étroites facilitaient la communication entre les banques et les autorités. Mais cette pratique a eu des effets néfastes sur la régulation car le ministère des finances avait un incitant à laisser plus de liberté aux institutions employant des amakudari. Celles-ci étaient informellement autorisées à prendre plus de risque, en échange des faveurs accordées aux anciens officiels du ministère (un poste à salaire élevé) (Suzuki, 2001). Plusieurs études ont montré que l’emploi des amakudari était lié avec une moins bonne performance des banques (plus grande prise de risques) (Horiuchi, Shimizu, 1998) Les contacts étroits entre les banques et le ministère des finances, accentué par le phénomène des amakudari, ont conduit à une situation de collusion entre les autorités chargées de la régulation du système financier et les institutions financières. Problème de rentabilité Avec la libéralisation progressive du secteur financier depuis les années 80, les banques Japonaises ont rencontré un problème général de rentabilité. A partir de 1993, le secteur Bancaire Japonais n’a plus eu de profit opérationnel (Fukao, 2003) Ces pertes ont été compensées par des plus-values sur des actifs boursiers et immobiliers détenus. Plusieurs raisons expliquent ce manque de rentabilité : - L’accès progressif au marché des capitaux pour les entreprises à conduit à une certaine désintermédiation. Beaucoup d’entreprises ont abandonné le financement bancaire pour le financement sur le marché des capitaux domestique et étranger. Les banques Japonaises n’ont pas su s’adapter assez rapidement et développer suffisamment de nouvelles sources de revenus. - Des marges d’intérêts trop faibles sur les opérations de prêts. Cela est du en partie au fait que les banques Japonaises sont en concurrence avec des institutions financières du gouvernement dans l’octroi des prêts. Par exemple le système d’épargne de la poste ou la « Governement Housing Loan Corporation ». Ces institutions reçoivent des subsides de l’état et offre des conditions de prêts et de dépôts similaires et parfois plus favorables, tout en bénéficiant d’une garantie explicite des dépôts du gouvernement. - Les pertes importantes dues aux Prêts non-performants, alors que les banques Japonaises dépendent plus fortement des prêts que dans les autres pays. (Hoshi, Kashyap, 2003) L’accumulation de prêts non-performants Pendant la bulle, les banques ont accumulé un nombre important de prêts non-performants. D’une part, cela est du au comportement de surinvestissement général pendant la bulle. D’autre part, dans un contexte de concurrence exacerbée pour les banques et de manque de rentabilité, elles ont été incitées à accroître exagérément l’octroi de prêts souvent risqués. Elles ont pu le faire grâce à la régulation très lacunaire, au manque de surveillance et à la collusion souvent présente entre les banques régulées et les autorités financières Un autre phénomène à permis aux banques d’augmenter le nombre de prêts risqués : il s’agit d’une particularité des entreprises Japonaises : les Keiretsu. Un Keiretsu est un conglomérat d’entreprises liées entre elles par des participations croisées et des liens financiers tissés à partir d’une banque qui dispose d’un contrôle important sur les différentes organisations membres du keiretsu. Les banques Japonaises ont utilisé leurs pouvoirs au sein des keiretsu dont elles faisaient partie afin de transférer certains de leurs actifs risqués à des entreprises affiliées (par exemple des coopératives de crédit). Cela leur permettait de débarrasser leur bilan des prêts risqués ou non-performants qu’elles revendaient aux firmes affiliées au dessus de la valeur de marché. Par la suite, la banque refusait d’assumer la responsabilité en cas de difficulté due aux défauts de paiement sur ces prêts. L’éclatement de la bulle Face à l’envolée du prix des actifs, la Banque du Japon décida de remonter ses taux d’intérêts en décembre 1989, celui-ci passant de 2,5% fin 89 à 6% en Aout 1990. Il s’en suivit l’éclatement de la bulle d’investissement qui s’était formée jusqu’alors. Le prix des actifs immobiliers et boursiers s’effondra rapidement, et la valeur des collatéraux chuta en parallèle Conséquence sur la capitalisation des banques et distorsion du crédit Suite à l’éclatement de la bulle et l’augmentation consécutive du nombre de prêts nonperformants, les banques Japonaises ont observé une détérioration rapide de leur capitalisation réelle. Au Japon, les règles résultant des accords de Bâle furent introduites en 1989. Le ratio Cooke en est le principal élément. Le principe du ratio Cooke est que les banques doivent détenir un montant de fonds propres dépendant des risques de leurs actifs. Plus précisément, en matière de risque de crédit, les fonds propres doivent atteindre un minimum de 8 % du total des actifs (pondérés selon leur risque respectifs). L’accroissement de prêts non-performants, et donc la possible augmentation du risque des actifs des bilans bancaires menaçait donc fortement les banques Japonaises de ne pas pouvoir respecter les règles de Bâle concernant les fonds propres. Ce problème a conduit à un phénomène important de distorsion du crédit vis-à-vis des emprunteurs. En effet, pour pouvoir respecter l’exigence du ratio cooke alors que leurs actifs deviennent plus risqués, les banques ont deux solutions : augmenter la valeur de leur fonds propres d’une part (le numérateur du ratio) ou tenter de limiter la valeur du dénominateur du ratio (limiter le risque de leurs actifs) d’autre part. Les banques Japonaises ont premièrement pu augmenter la valeur de leurs fonds propres grâce aux gains non réalisés sur les valeurs boursières qu’elles détenaient (ces gains non-réalisés pouvaient être contés à hauteur de 45% dans le capital de Tier 2). (Kanaya, Woo, 2000) Ensuite, pour maintenir la valeur du dénominateur du ratio, les banques ont d’abord diminué drastiquement l’octroi de prêts. Mais elles ont surtout essayé de masquer les nombreux mauvais prêts qui n’avaient pas encore été révélé publiquement. Pour cela, les banques ont maintenu en vie des entreprises proches de la faillite afin de retarder au maximum ces faillites effectives et donc la reconnaissance de pertes sur des prêts non-performants. Les réductions de crédit se sont donc faites au détriment des entreprises saines. Il en a résulté une distorsion dans l’allocation du crédit des bonnes entreprises vers les mauvaises. Ce phénomène à été par la suite dénommé « le phénomène des prêts zombies ». Après l’éclatement de la bulle, tous les secteurs de l’économie ont subi une diminution de crédit, à l’exception du secteur immobilier, qui était pourtant en très mauvais état. (Sasaki, 2006). En 1993, les banques Japonaises respectaient sans difficulté les exigences du ratio cooke, mais la situation réelle de leurs prêts non-performants était fortement sous-estimée, notamment à cause des prêts zombies. En prenant en compte le risque réel sur leurs actifs, de nombreuses banques étaient en fait en situation de sous-capitalisation par rapport aux règles de Bâle. (Nakaso, 2001) Le rôle des normes de fonds propres est double : - Rôle de co-assurance pour le déposant. Au plus l’actionnaire doit fournir de fonds propres proportionnellement au risque pris, au mieux le déposant est assuré d’être remboursé. De plus, les fonds propres sont plus couteux pour la banque que les dépôts. De ce fait, les gestionnaires de la banque sont incités à mieux gérer les risques, de manière à limiter les exigences de fonds propres et à diminuer le cout du financement. - Rôle de « matelas » : dont le but est d’amortir les éventuelles pertes qui pourraient avoir lieu, afin de rendre la banque plus résistante. Donc, cette sous-capitalisation effective des banques pose un problème. Les fonds propres ne sont pas suffisants par rapport au risque réel des actifs pour assurer correctement la fonction de co-assurance et de matelas. Le phénomène de prêt zombie va totalement à l’encontre d’un des rôles principaux de l’intermédiaire financier. Dans une situation ‘normale’, la banque opère la fonction de gestion des prêts aux emprunteurs et de production d’information à la place des agents en surplus étant donné l’asymétrie d’information existante sur le marché du crédit entre agents en surplus et en déficit. Premièrement, la banque réalise une sélection des emprunteurs afin d’éviter le phénomène de la sélection adverse. Deuxièmement, la banque assure un monitoring des emprunteurs pour réduire le hasard moral. Par conséquent, en allouant les crédits aux entreprises en difficulté dans le seul but de retarder les pertes sur les mauvais prêts, ces deux fonctions ne sont plus du tout assurées par l’intermédiaire financier. Dispositions des autorités financières face aux problèmes avant la crise Le premier système de garantie pour le secteur bancaire fut mis en place en 1971 et révisé en 1986 : Le Deposit Insurance Law. Il s’agit d’un mécanisme de « filet de sécurité » selon lequel un organisme : La Deposit Insurance Corporation peut intervenir de deux manières - les déposants des banques en faillites étaient protégés et assurés jusqu’à un certain montant par déposant (10 Millions de Yen). Vis-à-vis de la stabilité du système financier, l’assurance dépôt possède un avantage et un inconvénient. La garantie de couverture des dépôts fait en sorte que les déposants ont davantage confiance dans le système financier, ce qui diminue le risque de bank run. Mais avec cette assurance, le risque de hasard moral est plus important car sachant que les dépôts sont garantis, les banques sont plus incitées à prendre du risque. Pour contrer ce problème de hasard moral, une supervision de l’activité bancaire est donc nécessaire. Or, la supervision des autorités financières était fortement défaillante. - La seconde mesure consiste en une assistance financière. Dans un cas de faillite bancaire, les actifs et les dettes de cette institution seraient transférés à une banque repreneuse, et les pertes seraient couvertes, d’une part par le capital de la banque en faillite, et pour le reste par une assistance financière de la DIC, sous la forme d'un transfert de fond envers la banque repreneuse. Après la révision de 1986, le fond d’assurance de la DIC s’élevait à 300 Milliards de Yen, qui est un montant bien insuffisant dans le cas d’une faillite d’une banque importante. 2. Déroulement de la crise. Après l’éclatement de la bulle et la rapide diminution du prix des actifs à partir de 1990, les autorités financières n’ont pas réagi. Il y avait un optimisme important que la situation s’améliore rapidement et que le prix des actifs reparte consécutivement à la hausse, et donc que la valeur des collatéraux remonte également, éliminant ainsi la menace sur le système financier. Il s’agissait clairement d’une politique de « Wait and see ». En octobre 1994, Le gouverneur de la Banque du Japon tint un discours dans lequel il déclarait que le rôle de la banque centrale n’était pas de sauver toutes les institutions financières de la faillite, et que la faillite d’institutions en mauvaise situation pouvait même être nécessaire pour maintenir le système financier dans un état sain. En délivrant ce message clair et fort, le gouverneur pensait diminuer la prise de risque (hasard moral) de la part des managers du système financier car leur place ne serait dés lors pas garantie en cas de défaillance. A. Première partie de la crise : de 94 à 96. Les premières faillites sérieuses eurent lieu en décembre 1994 avec la chute de Tokyo Kyowa et Anzen, deux coopératives de crédits. Il s’agissait des premiers cas de difficultés pour des institutions récoltant des dépôts. Pour faire face à ces difficultés, les autorités financières (La banque du Japon et le Ministère des finances) pouvaient utiliser les deux mécanismes possibles de la Deposit Insurance Law, à savoir - soit une mise en faillite des deux coopératives, avec une assurance des dépôts à concurrence de 10 millions de Yen par déposants. -Soit le système de l’assistance financière, qui consiste à ce que les actifs et dettes soient transférés à un repreneur, avec une assistance financière de la Deposit Insurance Corporation pour couvrir les pertes. Dans ce cas-ci les autorités optèrent pour la deuxième solution. En effet, dans un contexte de fragilité généralisée du système financier, les autorités pensaient qu’il y avait un risque que, si des déposants devaient encourir des pertes, cela pourrait déclencher de multiples « bank-run » vis-à-vis d’autres institutions financières perçues comme en mauvaise santé. Cependant, aucune institutions financières n’était prête à reprendre les actifs et dettes. De plus, la Deposit Insurance Corporation ne pouvait dépasser une certaine assistance par déposant, il fallait donc des sources additionnelles de fonds. La solution fut de fonder une nouvelle institution : la Tokyo Kyoudou Bank (TKB). Elle fut créée par la Banque du Japon et des institutions financières privées dans le but de reprendre l’actif et le passif de Tokyo Kyowa et Anzen. La contribution au capital fut de 20 milliards de Yen pour la Banque du Japon et les institutions privées pour un total de 40 milliards de Yen. De plus, la DIC fournit une assistance jusqu’à concurrence de la limite possible par déposant, et le TKB reçut également des prêts à taux faible de la part des organismes privés engagés dans le processus. De cette manière, l’ensemble des dépôts des deux institutions en faillite se voyait protégé. Cette résolution du problème où des institutions financières privées contribuent sur base volontaire a été appelée « l’approche Hougachou ». Il s’agit donc d’une sorte de résolution par le secteur privé organisée par les autorités publiques. En 1995, Il y eut une nouvelle vague de faillite d’institutions financières : La Cosmo credit cooperative en Juillet, suivie en Aout de la Kizu cooperative et de la Hyogo Bank. La « Cosmo credit cooperative » était la plus large coopérative de crédit à Tokyo. Pour Cosmo et la Hyogo Bank, L’approche Hougachou fut réitérée. Les actfis de Cosmo furent transférés à la TKB et les pertes furent couvertes par la participation de la DIC ainsi que par l’apport d’institutions privées. Dans le cas de Hyogo, une banque repreneuse fut fondée, la Midori Bank, dont le capital fut établi par des institutions privées ainsi que par l’apport de prêts subordonnés de la Banque Du Japon. Entre le moment de la faillite et le transfert effectif de leurs activités, la Banque du Japon fournit de la liquidité aux deux institutions afin qu’elles puissent continuer leurs activités, y compris le remboursement des dépôts. Durant cette première partie de la crise, les autorités firent donc usage de la législation en place, c'est-à-dire la ‘Insurance Deposit Law’. L’assistance financière de la Deposit Insurance Corporation fut accompagnée de la contribution d’institutions privées pour créer la TKB. La Banque du Japon a aussi injecté du capital à risque dans la TKB, 1996, le problème des Jusen Les Jusen sont des institutions non-bancaires de prêts immobiliers. Elles furent fondées par des banques et d’autres institutions dans les années 1970 afin de contourner la régulation sur les taux d’interêts qui s’appliquait aux banques à cette époque. Ces firmes étaient financées par des prêts à long terme, dont une grande partie provenait des institutions fondatrices. En 1995, Le ministère des finances estimait que des prêts pour une valeur de 6500 milliards de Yen étaient irrécupérables, sur un total de 12800 milliards des prêts des Jusen. Ces pertes étaient bien supérieures à ce que les banques fondatrices pouvaient couvrir. Face à l’ampleur du problème, le gouvernement du intervenir à l’aide d’un plan spécial. 3500 milliards des pertes furent allouées aux banques fondatrices, 1700 aux banques prêteuses, 530 aux institutions financières agricoles et le reste du être couvert par de l’argent public. Il s’agissait de la première fois ou de l’argent publique était utilisé directement pour compenser les pertes du système financier. Il en résulta un fort ressentiment de la part du public et des médias Japonais. A un tel point que l’utilisation ultérieure de fonds publics dans le cadre des problèmes financiers devint un tabou politique. Une nouvelle institution fut fondée pour reprendre les mauvais prêts des Jusen : La Housing Loan Administration Corporation (HLAC). Dont le capital de 100 milliards fut fournit par la Banque du Japon. Fin 1996 : renforcement de la législation Après les problèmes successifs d’une importante coopérative (Kizu credit cooperative) et des Jusen, les autorités prirent conscience que La Deposit Insurance Law n’était pas suffisante pour faire face à des difficultés importantes du système financier. C’est pourquoi, en Juin 1996, Des changements législatifs conséquents furent réalisés afin d’amender la Deposit Insurance Law : 1- La limite de l’assurance dépôt fut enlevée jusque mars 2001. 2- La prime d’assurance sur les dépôts fut augmentée de 0,012% à 0,084% afin de renforcer les rentrées financières de la DIC. 3- La Tokyo Kyodou Bank fut réorganisée et renommée en « Resolution and Collection Bank ». Il lui fut donné un rôle plus large de structure de défaisance publique, c’est à dire une institution ayant la possibilité de prendre à son compte des prêts non performants d’une institution financière en difficulté dans le but de retrouver plus facilement une banque privée repreneuse. Grâce à ces réformes, les autorités étaient capables de travailler sans dépendre de l’approche Hougachou, sans dépendre donc de la participation des autres institutions privées. Cependant, le DIC n’était toujours pas de taille à faire face à une éventuelle faillite d’une banque majeure et elle n’avait toujours pas accès aux fonds publics. Résumé de l’intervention publique Pour les faillites des institutions financières de 1995, la résolution se fit par les mécanismes du marché, avec au final une recapitalisation de facto par des fonds privés (via la création de nouvelles institutions reprenant les bilans). Au contraire, le cas des Jusen fut résolu par l’intervention des autorités publiques et le recours à l’argent du contribuable. Avec ces fonds, une société fut créée à laquelle fut transférée les créances douteuses des Jusen (une banque hopital). La TKB fut aussi réorganisée en tant qu’institution de défaisance publique. Dans un contexte d’instabilité de plus en plus forte du système financier, le renforcement de la garantie des dépôts a pour but de rassurer les déposants afin d’éviter tout « Bank run ». B. Deuxième partie de la crise : La crise de 1997. En 1997, le problème des prêts non performants commença a menacé la viabilité des grandes banques. La Nippon Credit Banque (NCB) et la Hokkaido Takushoku Bank (HTB) offrant des services importants à l’économie Japonaise, les autorités jugèrent qu’il était nécessaire que ces institutions puissent survivre à la crise. Dans le cas de la Nippon Credit Bank (NCB), les autorités organisèrent un consortium de compagnies privées (principaux actionnaires) afin d’y injecter du capital. La banque du Japon du mobiliser ses propres fonds pour compléter la contribution du consortium. En ce qui concerne la Hokkaido Takushoku Bank, il fut décidé que ses actifs et dettes seraient transférés à une banque repreneuse. La banque du Japon fournit des liquidités à HTB durant la période intermédiaire entre la décision de transférer les activités et le transfert effectif. En novembre 97, une société de gestion de titres (securities house), Sanyo Securities, ne fut plus en mesure de faire face à ses dettes. En tant qu’institution aux activités non-bancaires, le cas de Sanyo n’était pas couvert par le système d’assurance dépôt de la Deposit Insurance Corporation. Le Ministère des finances décida pour la première fois depuis le début de la crise de purement et simplement mettre l’entreprise en faillite sans essayer de garantir les créances en cours. L’idée pour les autorités était qu’il s’agissait de la solution la plus efficace pour éviter tout hasard moral face à des difficultés des institutions financières. De plus, il fut supposé que cette faillite aurait peu d’implication sur le risque systémique étant donné que Sanyo ne fournissait pas de service bancaire. Mais ce ne fut pas le cas, en effet Sanyo était un emprunteur sur le marché interbancaire et suite à la faillite, elle fut en situation de défaut de paiement sur une partie de ses emprunts. Ce qui provoqua une situation de panique sur le marché interbancaire car il s’agissait là du premier cas de défaut de paiement sur ce marché. Il en résulta une contraction rapide et importante de ce marché Cette situation incita la Banque du Japon à injecter massivement des liquidités sur le marché en se proposant comme contrepartie dans les échanges. Le montant de cette injection de liquidité s’élevait à 22 000 milliards de Yen en décembre 1997. Peu après, ce fut une autre société de gestion de titres qui rencontra des difficultés, Yamaichi Securities. Mais cette fois-ci, le risque systémique fut pris en compte et Yamaichi fut autorisé à continuer ses activités jusqu’à la fin de ses contrats existants avec un apport de liquidité de la part de la banque centrale. Fin novembre 1997, la faillite d’une quatrième banque durant ce mois, provoqua un impact psychologique significatif parmi le public qui spéculait sur d’autres faillites bancaires. Cela eut pour conséquence un début de bank run visant certaine banques régionales malgré la protection totale des dépôts. Pour essayer d’endiguer ce problème, le ministre des finances et le gouverneur de la banque du Japon tinrent une réunion exceptionnelle dans le but de rassurer le public en rappelant que les dépôts et prêts interbancaires étaient totalement garantis ainsi que les prêts interbancaires. Résumé de l’intervention publique Dans les deux cas de la NCB et de la HTB, la banque du Japon joue son rôle de prêteur en dernier ressort mais de deux manières différentes. Tout d’abord, dans le cas de la NCB, elle injecta du capital à risque dans la banque afin que celle-ci puisse continuer ses activités. Alors que dans le cas de la HTB, elle lui prêtait des liquidités pour qu’elle puisse continuer ses activités durant la période de transfert. Ces deux interventions sont différentes dans le sens où pour la NCB, la banque du Japon joue en quelque sorte le rôle d’actionnaire en y injectant du capital. Par contre, pour la HTB, la banque centrale prête des liquidités durant la période de transfert. Le cas de Sanyo fut quant à lui vite réglé en prononçant la faillite sans intervention au préalable. Mais suite aux problèmes sur le marché interbancaire qui en découlent, la banque du Japon du encore faire office de prêteur en dernier ressort. Mais dans ce cas-ci, il s’agit de sa fonction première, c'est-à-dire fournir des liquidités ultimes sur ce marché afin d’éviter que le problème d’illiquidité ne se transforme pas en problème d’insolvabilité. Alors que la nature de l’intervention de la banque centrale vise à régler un problème de solvabilité pour la NCB et HTB. Le problème de bank run (fuite des déposants) est une conséquence de l’asymétrie d’information existant entre déposants et les banques. En effet, les déposants disposaient de peu d’informations quant à la santé financière du secteur bancaire, d’autant plus que les règles de transparence étaient quasiment inexistantes au Japon. De ce fait, avec un nombre important de faillites survenues au mois de novembre, la panique s’empara des déposants ce qui provoqua une ruée bancaire. Or, une ruée bancaire peut mener à un problème d’illiquidité des banques. Ces problèmes d'illiquidité peuvent même par la suite impliquer des problèmes de solvabilité pour des banques tout à fait solvables. C'est la raison pour laquelle les autorités ont immédiatement communiqué afin de rassurer le public par leurs déclarations. C. Troisième partie de la crise : A partir de 1998, une gestion globale et systémique de la crise. Suite aux importantes faillites de l’année précédente, et à l’ampleur grandissante des difficultés du système financier nippon, le gouvernement assuma ses responsabilités et des décisions majeures furent prises : - Une nouvelle législation autorisa l’utilisation de fonds publics pour restaurer la stabilité du système financier, 30 000 milliards de Yen furent alloués à la couverture des pertes des institutions en faillites et à des injections de capital dans les banques. Dans le même temps fut créé le « financial crisis management committee », chargé des décisions d’injections de capital. Cependant ce comité n’avait accès à aucune information relative à l’état de santé des banques, et n’était donc pas en mesure de savoir quelle banque nécessitait une recapitalisation. De plus les banques demandèrent collectivement une injection de capital, car chacune avait peur d’être considéré comme faible en cas d’une demande individuelle. Par conséquent, Le montant de fond public alloué fut donc divisé égalitairement entre 21 banques majeures du pays. Le montant par banque fut donc relativement faible, et le résultat de cette opération peu efficace. En effet, le système financier fut encore secoué avec la faillite de la « Long Term Credit Bank of Japan » (LTCB). Il s’agissait de la faillite bancaire la plus importante depuis le début de la crise en 90. L’intention des autorités était de maintenir les activités de cette banque pour ne pas mettre en difficulté ses nombreux clients et emprunteurs. Etant donné l’importance du portefeuille de mauvais prêts de la LCTB, aucun investisseur ne put être trouvé pour reprendre la banque. En tant que banque, la faillite de la LTCB était couverte par le Deposit Insurance System (DIS) mais ce système n’était pas suffisant pour permettre de maintenir l’activité. Il devint clair pour les autorités que de nouvelles mesures législatives devaient être prises : - La Financial Reconstruction Law qui dit qu’une banque en faillite peut se mettre soit sous la Financial Reorganisation Administration (FRA) qui permet à cette institution de recevoir des liquidités de la part de la Banque du Japon, soit d’être temporairement nationalisée où la DIC fournit de la liquidité. Dans les deux cas, les activités peuvent continuer sans interruption. - La Financial Function Early Strenthening Law remplaçait la législation de février 1998 mais permettait également d’injecter de l’argent public dans une institution encore viable mais qui connait des difficultés. Pour financer cette décision, le montant de fond public disponible fut doublé, passant de 30 000 milliards de Yen à 60 000 milliards de Yen. En montrant un volume suffisant large de fond public, le gouvernement voulait montrer sa ferme intention de régler le problème des prêts non performants. Sous ces nouvelles législations, la LTCB fut temporairement nationalisée, son management fut remplacé, et les pertes furent couvertes par le capital des actionnaires existants et le restant par la DIC. La Nippon Credit Bank, dont la situation avait empiré depuis 1997 malgré sa restructuration par les autorités, fut également nationalisée temporairement. En mars 1999, la Financial Function Early Strenthening fut également utilisée pour injecter des fonds publics dans quelques banques majeures. En contrepartie, les banques durent fournir des plans en vue d’améliorer la rentabilité et en vue de résoudre le problème des prêts non performants. Résumé de l’intervention publique. Malgré les interventions des années précédentes, la crise continuait de prendre de l’ampleur. Des mesures d’importances majeures furent donc prises pour régler en profondeur les problèmes latents de sous-capitalisation des banques. Ces décisions marquaient les premières véritables injections massives de fonds publics pour s’attaquer à l’instabilité croissante des banques. Ces interventions se sont faites à travers des nationalisations et des recapitalisations. 3. Conclusion On peut, donc voir suite aux différentes interventions des autorités financières, que celles-ci ne savaient pas tout à fait réagir en cas de crise. En effet, le système financier était adapté durant la période de rattrapage de l’après guerre mais quand l’économie n’est plus aussi florissante, ce système rencontre des problèmes. Au début de la crise, les autorités ont décidé de ne rien faire en espérant que le marché reprenne son activité de lui-même mais ce ne fut le cas. Cela les poussa donc à réagir durant l’année 94 et les années suivantes via la Deposit Insurance Law et l’approche Hougachou, mais ces mesures n’étaient adaptées que pour faire face aux difficultés à court terme. L’ampleur réelle des problèmes affectant le système financier n’était pas prise en compte. Durant les années 96 et 97, la crise s’intensifia, obligeant les autorités à accroître leur intervention, notamment via des modifications de la loi. Néanmoins, ce n’est qu’en 1998 que les graves difficultés du secteur financier furent adressées de manière globale et systémique. Bibliographie Paper Nakaso H., The financial crisis in Japan during the 1990s : how the Bank of Japan responded and the lessons learnt, BIS Papers N°6, Octobre 2001. Gasteuil A., La crise financière japonaise des années 90:Quelles leçons en tirer?, Société Générale, 2008. Shaede U., The 1995 Financial Crisis in Japan, Working Paper 85, Février 1996. Hoshi, Kashyap, Japan’s Economic and Financial Crisis: An Overview, The Journal of Economic Perspectives, 2004. Nanto D., The U.S. Financial Crisis: Lessons From Japan, CRS Report for Congress, Septembre 2008. 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