RESEAU AQUISEP
RESEAU AQUITAIN DE PRISE EN CHARGE DE LA SCLEROSE EN PLAQUES
FICHE THEMATIQUE NUMERO 5
Bilan cognitif à un stade précoce
Fiche élaborée le 24 janvier 2002 et adoptée le 14 mars 2002 et actualisée les 2 et 24
septembre 2004
INTRODUCTION :
Chez un patient au stade précoce de la maladie, le dépistage des troubles cognitifs doit il être
systématique, répondre à une plainte du sujet, de son entourage ? Quelle procédure utilisée ;
y-a-t-il des tests validés pour le dépistage, quel bilan cognitif plus élaboré faut-il demander ?
POURQUOI DEPISTER LES TROUBLES NEUROPSYCHOLOGIQUES ?
En l’absence de thérapeutique validée permettant une amélioration des troubles cognitifs de la
SEP, est-il justifié de les rechercher par des tests de dépistage ?
Différents types de raisons justifient la recherche de ces troubles :
- Ces troubles peuvent avoir des conséquences sociales majeures dans la vie des sujets,
en particulier en terme d’orientation professionnelle, d’adaptation à une fonction ou à un
poste de travail ou d’orientation vers telle ou telle formation. Les décisions à prendre à ces
instants essentiels de la vie des patients peuvent nécessiter de recherche l’existence de
troubles cognitifs.
- Un certain nombre de patients ont une évolution clinique de leur maladie stabilisée
sous traitement, en ce qui concerne les poussées et/ou l’évolution progressive neurologique
« somatique » (troubles moteurs, sensitifs et sensoriels) mais leur maladie continue cependant
d’évoluer. Parfois l’évolution se manifeste par des troubles cognitifs patents qu’il faut prendre
en compte pour adapter le traitement de fond. Mais dans d’autres cas, l’évolution de la
maladie, principalement liée à une atteinte axonale progressive, sera responsable d’une
atteinte cognitive progressive beaucoup plus discrète et insidieuse. Son dépistage est essentiel
pour adapter le traitement de fond et prévenir un handicap plus sévère à terme. Les données
de l’étude AQUISEP confirment le lien entre ces troubles et l’atteinte axonale diffuse
précoce.
- Des essais thérapeutiques sont proposés pour le traitement des troubles cognitifs.
QUAND DEPISTER ?
- La plainte du sujet (troubles de mémoire, de concentration, etc..) n’est pas prédictive de
l’existence de troubles. Elle reflète essentiellement l’état affectif du sujet. Le signalement de
difficultés par son entourage a plus de valeur (Benedict et al., 2004)..
- Quand le médecin suspecte ces troubles au décours de l’entretien médical classique en
consultation.
- Le dépistage systématique chez tous les patients par une batterie minimale n’est pas
réalisable dans l’état actuel des connaissances. L’utilisation du test Symbol Digit Modalities
Test (prédictif dans plus de 75% des cas dans l’étude AQUISEP) fera l’objet d’une évaluation
par le réseau.
COMMENT DEPISTER
Le SDMT permet une prédiction des troubles cognitifs dans plus de 75% des cas. Une étude
de validation est proposée en situation réelle au sein du réseau. Le formulaire du test sera
diffusé aux neurologues avec les consignes. Le test dure 90 secondes.
Les patients ayant un test anormal pourront bénéficier d’un rendez-vous d’évaluation
neuropsychologique dans le département de Neurologie à Pellegrin. En fonction du résultat et
de la disponibilité d’essai thérapeutique des propositions seront transmises au neurologue
pour la prise en charge.
BILAN NEUROPSYCHOLOGIQUE
Une fois les troubles dépistés un bilan plus complet est nécessaire par un neuropsychologue. Il
n’y a pas de consensus sur le bilan idéal. Le bilan usuel dans le cadre de la « clinique » de la
SEP à Pellegrin comprend principalement les tests suivants :
-California verbal learning test (apprentissage verbal) ou Selective Reminnding Test
(mémoire verbale)
- Spatial recall test (10/36) : mémoire visuo-spatiale.
- PASAT 3s: vitesse de traitement, mémoire de travail, attention.
- SDMT : vitesse de traitement, mémoire de travail, attention.
- Sous-tests des similitudes la WAIS3 : conceptualisation.
- Stroop test (version papier) : attention, inhibition.
- Word list generation : production langagière.
- Boston : dénomination.
- Ruff fluency test : fluence non verbale.
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