
MEDIKULTI, N° 001 – Juillet 2013
Magazine de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Télédistributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
par rapport au monde de la consommation. L’adhésion recherchée est semble-t-il, le partage d’un
même domaine, celui de l’humour. Le rire est un début d’acceptation, une baisse des défenses de
l’individu vis-à-vis du film publicitaire.
Avec les trois grands moments de l’évolution historique des procédés discursivo-persuasifs du film
publicitaire présentés ci-dessus, on pensait avoir épuisé toutes les possibilités d’innovation en
matière de discours dans le film publicitaire. Mais en regardant autour de nous, on se rend bien
compte que tel n’est le cas. En effet, la volonté des annonceurs d’inciter à une consommation
massive de leurs productions les a aujourd’hui amenés à aller plus loin qu’ils ne l’avaient été jusque là
et à adopter des procédés incitatifs en rupture avec les canons de fabrication du film publicitaire «
traditionnel ». En se défaisant ainsi des règles de fabrication du film publicitaire « classique » et en
optant pour une « cinématographisation » de la persuasion marketing, les annonceurs ont
aujourd’hui « donné naissance à ce qu’on pourrait appeler le « nouveau film publicitaire ».
Révolutionnaire, ce nouveau film publicitaire dont les procédés discursivo-persuasifs sont issus d’un
jumelage subtil entre art cinématographique et persuasion marketing semble être aujourd’hui la
nouvelle approche séductionnelle retenue par les annonceurs pour persuader, mieux, transformer les
cinéphiles en potentiels consommateurs des produits montrés dans les films qu’ils regardent. En
effet, rares sont aujourd’hui les films qui ne promeuvent pas des marques ou des produits, la
tendance qui est désormais au cinémarketing ne laisse que très peu de liberté au téléspectateur ou
spectateur qui sans s’en rendre compte, est aujourd’hui et comme jamais avant, prisonnier d’un
système ultra capitaliste face auquel la seule arme est probablement, l’éducation des uns et des
autres, à la réception des œuvres cinémarkétistes qui, outre leur dimension esthético-artistique, sont
de subtiles invitations à davantage de consommation.
Jacques Merlin BELL YEMBEL, Rédacteur
LES RENCONTRES THÉÂTRALES UNIVERSITAIRES, UNE LUEUR D’ESPOIR POUR
LA PRATIQUE THÉÂTRALE CAMEROUNAISE
Des échos de part et d’autre de la cité capitale, Yaoundé, un public qui
recommence à fréquenter les salles, un seul lieu de convergence toutes
les fins de mois, des spectacles alléchants, les Rencontres Théâtrales
Universitaires (RETU) redonnent un nouveau souffle à la pratique
théâtrale au Cameroun.
La question de la pratique théâtrale pose, aujourd’hui, un épineux
problème et constitue un frein à la vie culturelle camerounaise. Le
théâtre se voulant une double production, la production théâtrale, au Cameroun, s’est révélée plus
littéraire que scénique. Il faut dire que le théâtre a connu une évolution ondulatoire. Né de
l’écrasement de trois cultures coloniales : d’abord la culture allemande, puis celles française et
anglaise, qui éclipsent la culture nationale et exaltent la civilisation occidentale, le théâtre
camerounais ne se fera véritablement qu’après l’indépendance. Dans ce sens, l’histoire du théâtre
camerounais nous permet de retenir quatre registres au niveau linguistique à savoir : le théâtre en
langue nationale, le théâtre d’expression allemande, le théâtre en langue française et celui en langue
anglaise. Même si quelques pièces sont produites et représentées pendant la période coloniale, elles
sont régentées par le dictat des maitres intellectuels et religieux qui veillent à l’ordre par tous les
moyens : des représentations à la Molière ou Shakespeare ou la punition !
Si dans la période 1970-1990, le théâtre camerounais a connu une sorte d’âge d’or, c’est certainement
parce que la production littéraire y est accompagnée de celle scénique. Il existe pratiquement