Classification générale des Chordés
I) Les Urochordés
Ils possèdent une chorde à l’état larvaire mais pas à l’âge adulte. Ce sont les tuniciers.
Les Ascidies sont fixées au sol, les Thalliacés et les Appendiculaires sont planctoniques. Ils
ont tous une caractéristique commune : la larve de forme têtard.
Les ascidies ont un système de siphon où l’eau rentre par le grand siphon et sort par le petit. Il
existe des Ascidies comestibles comme le violet (pomme de terre de mer) enveloppé d’une
tunique en cellulose relativement épaisse. Le système digestif est très chargé en iode.
Ces animaux vivent fixés sur le sol sans pédoncule.
Les Thaliacés vivent tous en pleine eau (plancton) et sont difficiles à observer, il faut un trait
de filet à plancton ou alors il faut les voir échoués sur la plage. Ils possèdent aussi un système
de siphons. On peut citer les dolioles, les pyrosomes, les salpes (formant de longues chaînes).
Ce sont des animaux gélatineux à deux siphons, qu’il ne faut pas confondre avec les cnidaires
ou cténaires (comme le beroe) gélatineux.
II) Les vertébrés
A) Les amphibiens ou batraciens (2500 3500 espèces, 3 ordres)
Ils étaient longtemps mélangés avec les reptiles, ce n’est qu’au 20ème siècle qu’ils ont été
classés à part. Ces animaux sont une charnière de l’évolution, puisqu’ils restent dans
l’ensemble inféodés au milieu aquatique (ponte dans l’eau douce) même si certains se retirent
de l’eau douce. On peut citer par exemple des amphibiens qui ne pondent pas dans l’eau mais
qui gardent leurs œufs à l’air libre, comme le crapaud accoucheur (alyte retrouvés dans la
région Lyonnaise) où la femelle accroche sa ponte aux pattes du mâle qui se ballade à l’air
libre tout en allant régulièrement humidifier ses œufs. Des batraciens d’Asie ou d’Amérique
du Sud s’affranchissent encore plus avec accumulation des œufs sur la peau du dos de la
femelle, assurant une relation entre la mère et ses œufs (pas un véritable placenta, mais la
fonction est identique puisque l’œuf a peu de vitellus et que de la substance est transférée à
partir des replis de la peau). Il n’existe cependant que 20 espèces se comportant de cette
façon. Chez Rhéobatracus, les œufs sont pondus puis avalés et incubés dans l’estomac de la
mère, ces œufs stimulent la sécrétion des prostaglandines de l’estomac, inhibant la sécrétion
d’enzymes et la digestion durant les 3 semaines du développement embryonnaire. Ces
prostaglandines sont utilisées dans les cas de troubles digestifs, ce qui rend la connaissance
des batraciens plus intéressante.
Certains crapauds peuvent même vivre en milieu désertique, les grenouilles ne pouvant pas
car elles ont la peau trop fine et donc des pertes d’eau trop importantes. Cette peau est si fine
car la respiration pulmonaire est peu développée, la majorité de la respiration se faisant par la
cavité buccale ou par la peau, qui doit donc être fine pour laisser passer l’oxygène (et
malheureusement aussi l’eau). Ces animaux sont donc très sensibles à la déshydratation.
1) Ordre des Apodes ou Gymniophones
Ce sont des organismes fouisseurs, aveugles, ressemblant aux vers de terre.
2) Ordre des Anoures (majorité des espèces)
Ils perdent la queue à l’état adulte. En France on connaît les Discoglosses (intermédiaires
rares), la Rana (grenouille), les Bufonidés (crapauds dont la femelle peut peser plus de 500
grammes) et les Hylidés (Hyla, endémique du Sud-Est de la France).
Rana esculeta n’est pas une espèce mais un synklepton, c'est-à-dire un hybride fertile entre
deux grenouilles (ici la rieuse et la grenouille de Lesson).
3) Ordre des Urodèles (400 espèces)
Il comprend les tritons et les salamandres.
Le triton est très adapté à la vie terrestre (ex : le triton alpestre), il revêtit une morphologie
différente pendant quelques jours voire une semaine, le poussant à vivre en milieu aquatique
(mare…) où il effectuera une danse nuptiale, et l’accouplement avant de perdre sa livrée
colorée de phase aquatique. La larve est un têtard urodèle, possédant 4 pattes et une queue
aplatie ainsi que des branchies.
La salamandre (ex : Salamandra salamandra) a un intérêt culturel, François Ier l’utilisait
comme emblème de son blason, et prétendait qu’elle était capable d’éteindre le feu.
La salamandre sécrète par de grosses glandes paratoïdes un mucus pouvant être toxique, s’il
est porté à la bouche d’un prédateur. Ceci est un moyen de protection.
Salamandra atra est totalement noire, vivant en montagne, elle présente un mélanisme
comme une grande partie de la faune de montagne, permettant de résister au froid
(thermorégulation plus efficace). Pour s’adapter à la montagne, où l’eau est souvent gelée, la
reproduction se fait par viviparité, cette espèce s’est totalement affranchie du milieu
aquatique.
On peut encore citer d’autres urodèles :
- hydromante : endémique des Alpes-Maritimes, très particulier car sa peau est très fine et il
n’a plus de poumons : sa respiration est entièrement cutanée. On le trouve dans des grottes.
- euprocte de Corse : petit triton, il en existe aussi un endémique des Pyrénées
- axoltl : ne se métamorphose pas habituellement, se reproduit à l’état larvaire (il vit au
Mexique). Il peut se métamorphoser dans des conditions particulières.
- protée : il est à l’état larvaire toute sa vie, et ne peut pas se métamorphoser. Il est blanc,
aveugle, inféodé aux grottes (cavernicole ou troglobie), a perdu ses pigments et ses yeux. On
le trouve en Slovénie mais pas en France.
- siren des Etats-Unis
B) Les reptiles (7500 espèces)
Ils ont une peau kératinisée, n’ont pas de glandes, mais portent des écailles épidermiques
comme les oiseaux. Chez les tortues, la colonne vertébrale est soudée aux plaques dermiques
ossifiées (carapace).
Les reptiles ne représentent pas un groupe homogène d’un point de vue phylogénétique,
comme les poissons. Il existe de nombreuses erreurs que l’on fait couramment à leur sujet : on
dit que « ce sont des animaux à sang froid » alors que le corps est à la température ambiante
car il n’y a pas de thermorégulation (ectothermes ou poïkilothermes). Ils s’exposent plus ou
moins au soleil pour avoir un métabolisme plus ou moins important. Ils sont capables, pour se
débarrasser de pathogènes, d’avoir de la « fièvre » en s’exposant au soleil encore plus que
d’habitude. On dit aussi souvent que « la queue du lézard pousse indéfiniment », alors que
celle-ci peut subir une autotomie (capacité de couper un appendice) une seule fois. Ce qui
repousse est un moignon dépourvu de squelette. Les vipères ne causent que très peu de décès
chaque année en France, et pourtant on ose prétendre qu’elles « sucent les pieds de vaches »,
« qu’elles se mettent en boule pour courir après les gens »…
La majorité des serpents mange ses proies vivantes sans les mâcher. Celles-ci peuvent être de
très grande taille. Pour ne pas s’étouffer, il y a deux adaptations particulières :
- pharynx : poumon trachéen, très irrigué et capable d’échanger l’oxygène, le serpent peut
donc respirer avec une proie dans la gorge
- glotte rigide, formant un tuba qui va permettre au serpent de respirer.
La bouche peut s’ouvrir très grand pour avaler les grosses proies, grâce à deux zones mobiles
au lieu d’une seule chez le lézard :
Chez les mammifères, le carré et l’articulaire forment l’enclume et le marteau de l’oreille
interne et disparaissent de la mâchoire.
Le venin cause près de 200 000 décès par an dans le monde. C’est un neurotoxique puissant,
paralysant le système nerveux ou cardiaque. L’institut Pasteur a une collection de serpents et
de venins pour des sérums antivenimeux.
Ce sont les glandes salivaires qui sont modifiées en glandes à venin. Il existe différentes
façons d’injecter le venin :
- aglyphes = la dent ne peut pas injecter le venin
- opisthoglyphes = dent capable de véhiculer le venin mais, celle-ci est à l’arrière de la
mâchoire et il faut avaler la proie avant de lui injecter le venin (ex : couleuvre de Montpellier)
- solénoglyphes = dent à l’avant de la mâchoire, mobile, se dépliant pour mordre la proie (ex :
vipère).
- protéroglyphes = comme solénoglyphes mais dent non mobile
Les serpents n’ont pas de paupières, ce qui leur donne un regard fixe qui nous fait penser
qu’ils hypnotisent leurs proies, ce qui est totalement faux ! Les serpents sont sourds, et le
charmeur de serpents n’utilise pas sa musique mais le battement de son pied (le serpent étant
très sensible aux vibrations du sol).
Un certain nombre d’animaux, comme le python, perçoivent l’infrarouge, ce qui permet de
détecter les proies par la chaleur. Les serpents ont une langue bifide qu’ils tirent souvent pour
percevoir les odeurs : les 2 parties de la langue bifide vont stimuler l’organe de Jakobson dans
la bouche, pour analyser le goût et l’odeur.
D’un point de vue systématique, on a les ordres :
- Chéloniens : tortues d’eau douce (ex : cistude en voie de disparition à cause de
l’introduction de la tortue de Floride) ou terrestres.
- Rhynocéphales : le seul lézard dangereux car venimeux
- Squamates, 3 sous ordres :
- Amphisbènes : fouisseur, ayant une convergence de forme avec les batraciens
fouisseurs, ils sont serpentiformes et ressemblent à un gros vers de terre.
- Ophidiens : serpents, ayant une morphologie très particulière, une anatomie modifiée
(ex : 1 seul poumon) et un mode de vie variable : sur le sol, arboricole… On distingue les
colubridés comme la couleuvre d’esculape (la seule qui mord), verte et jaune, vipérine
(ressemble à une vipère) et les vipéridés comme la vipère aspic. La différence se fait au
niveau de la pupille (verticale chez la vipère, ronde chez la couleuvre) et les plaques
céphaliques (grandes chez la couleuvre, petites chez la vipère) ou encore la queue (très courte
chez la vipère).
- Sauriens (ex : lézard vert) : certains lézards ressemblent à des serpents, n’ont pas de
pattes. La différence entre lézards et serpents se fait au niveau des écailles. Certains serpents
peuvent même avoir des rudiments de pattes. On distingue parmi les Sauriens : lézards,
geckos et orvets (sans pattes), présents dans nos régions.
- Crocodiliens : proches des oiseaux, avec la famille des crocodiliens vrais (dents visibles) et
celle des alligators ou des caïmans
C) Les oiseaux (8500 espèces)
Leur caractéristique générale est de posséder des plumes et d’être des endothermes
homéothermes, à sang chaud. C’est sans doute le groupe le plus connu.
Archaeopteryx lithographica a été découvert en Bavière (Allemagne), c’est l’ancêtre de
l’oiseau. Il avait des plumes ne servant pas à voler, mais cet animal faisait des bonds entre les
branches. On le considère comme un cousin des oiseaux, d’une voie qui n’a pas eu de
descendants.
La plume à l’origine a servi comme isolant ou comme structure pour le vol, on ne sait pas
encore sa première fonction. En tous cas elle permet :
- un rôle homologue aux écailles des reptiles (phanères)
- la régulation de la température à 40-42°C
- le vol
- le camouflage
- la communication sociale
Il semble que ce soit une exaptation (mot proposé par S.J. Gould, signifiant « adaptation a
posteriori », un organe initialement prévu pour une fonction s’adapte à une autre fonction).
La morphologie des plumes est assez simple, avec rachis (axe principal), barbes et barbules
(partant des barbes, agissant comme du velcro (« scratch ») dans la plume).
Il existe différents types de plumes : les plumes de contour qui sont les plus visibles, les
plumules formant un duvet, et les filoplumes servant à l’isolation et à emmagasiner de l’air
pour alléger l’animal. Le membre chiridien sert à la fixation des plumes.
La couleur est due à des pigments (noir, brun, jaune, rouge), ou à la structuration causée par la
diffraction de la lumière sur des particules (bleu).
L’entretien se fait par lissage avec le bec pour replacer les barbules, graissage, huilage grâce à
la glande uropygienne, lavage (Gypaète) ou épouillage (fourmis…).
Le vol nécessite un rapport masse / surface des ailes assez petit et une modification du
squelette : fusion des vertèbres et un sternum élargi (Bréchet) permettant un accrochage des
muscles, une cage thoracique robuste et les vertèbres du cou allongées. Le vol peut être plané
ou battu.
La respiration est liée à des besoins métaboliques élevés (homéothermie, vol), il y a des
parabronches et une circulation unidirectionnelle dans les poumons, la ventilation est assurée
par des sacs aériens. C’est un système très efficace qui diminue le volume mort.
L’alimentation répond à des besoins métaboliques élevés. Les régimes sont variés :
carnivores, insectivores, piscivores, granivores… Il n’y a pas de dents (peut-être car elles sont
trop pesantes) et un gésier broie la nourriture.
L’étude des pelotes de réjection est très intéressante : c’est le résidu du broyage par le gésier,
rejeté par la bouche car il ne peut pas être digéré. On peut déterminer l’espèce par la forme de
cette pelote qui contient les os et les poils agglomérés. Ils sont très utilisés pour déterminer la
faune du milieu (car les petits rongeurs sont difficiles à attraper), ou le régime alimentaire de
l’oiseau.
La taille des pattes, la forme des ailes et de la queue servent à la détermination. On distingue 3
super ordres :
- Ratites : sternum sans bréchet (autruche, émeu, nandou, kiwi)
- Impennés : ailes transformées en nageoires (manchot)
- Carinates : la plupart des oiseaux actuels
Dans notre région on trouve le martinet noir, le coucou gris (qui pond ses œufs dans un nid
étranger, ceux-ci vont éclore plus vite et la larve éjecte les autres œufs du nid, les parents
s’occupant des jeunes coucous gris comme soi c’étaient leurs enfants, parfois jusqu’à
épuisement), le moineau domestique, le geai des chênes, le martin pêcheur, le goéland
argenté, l’avocette…
La conservation de la diversité pose de nombreux problèmes, en effet le plomb a un effet sur
les canards et les huards, les DDT provoquent ce qu’on appelle le « grasshopper effect », la
destruction de l’habitat, le déversement de pétrole, la chasse lors de migrations…
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