Conf no 3, 24 janvier, [cas et rôles thématiques]

Conférence no 3 (23 janvier 2007)
FRENCH 3H03 Linguistique Générale II
Dr. Alexandre Sevigny
Brousseau / Roberge, Chapitre 3
1.0 Introduction
- Le système X-barre et Déplacer- nous a donné une architecture générative très
puissante qui nous permet d’arriver à ds généralisations sur le langage.
- Maintenant, nous devons commencer à remplir le système des éléments qui nous
permettrons de comprendre la grammaire générative du français.
- Nous allons rajouter les deux éléments suivants:
1.1 La théorie de cas
1.2 Les rôles thématiques
2.0 La théorie des cas
- L’ordre des éléments peut nous dire beaucoup sur les relations qui existent entre les
éléments d’une phrase. Changer l’ordre des éléments changent leur rôle grammatical:
Alex adore Lisa
Lisa adore Alex
- Ceci n’est pas le cas pour toutes les langues. Le latin utilise la morphologie des noms
pour indiquer leur fonction. On appelle des langues comme le latin des langues à cas.
- En français, un système d’assignation de cas est nécessaire pour expliquer la
distribution des N’’ dans la phrase.
La condition des cas: Un N’’ doit avoir un cas.
3.0 Les pronoms personnels en français
- le pronom il
Il: {3e personne, singulier, masculin}
*Alex veut parler à il.
Il: {3e personne, singulier, masculin, nominatif}
le: {3e personne, singulier, masculin, accusatif}
lui: {3e personne, singulier, masculin, oblique}

nominatif = toujours peut servir comme sujet
accusatif = toujours peut servir comme objet direct
oblique = toujours peut servir comme objet indirect
- la fonction des pronoms est marquée de deux façons: morphologique ou syntaxique
4.0 Le cas du sujet
- Les N’’ ne sont pas permis partout où on penserait qu’il le serait.
Je crois que Jean connaît Marie.
Sujet = Jean; verbe =connaître; Marie=objet direct
*Je crois que Jean vient Marie
Connaître prend un objet direct; venir n’en prend pas
*Je crois Jean connaître Marie.
Je crois connaître Marie.
Donc, seuls les verbes conjugués peuvent recevoir un sujet.
J’ai vu l’assiette tomber.
Il a fait manger la tarte à l’enfant.
Deux verbes à l’infinitif, mais les deux ont des sujets!
- ceci marche juste avec les verbes de perception.
- Ceci marche avec le faire causatif (faire ou laisser)
Je crois Jean connaître Marie.
Je crois que Jean connaît Marie.
La présence d’un sujet dans la phrase est permise par la présence d’un Temps.
Donc c’est le temps qui permet au verbe d’avoir un sujet. Ce n’est pas un trait
intrinsèque du verbe.
- Le cas sujet (ou nominatif) est donné par le Temps.
La configuration suivante est nécessaire pour l’assignation d’un sujet:
I’’
N’’ I’
I
[+T]

5.0 Verbes de perception et phrases causatives
J’ai vu l’assiette tomber.
Il a fait manger la tarte à l’enfant.
- des phrases grammaticales même si le verbe à l’infinitif enchassé n’a pas de temps.
- elles devrait être ingrammaticales! Le sujet doit provenir d’ailleurs!
- 1e phrase: intuition: l’assiette est le sujet de tomber mais aussi l’objet de voir.
- hypothèse: le N’’ reçoit son cas du verbe
- nous pouvons faire un test de remplacement:
* J’ai vu elle tomber.
Je l’ai vu tomber.
Donc: assiette n’a pas le cas nominatif mais plutôt accusatif. C’est toujours [+T] qui
assigne le verbe, car c’est l’objet du verbe conjugué.
Il a fait manger la tarte à l’enfant.
- le verbe n’a pas de temps
- mais il y a une préposition à qui peut assigner un cas. Il faut voir si l’enfant a le cas
oblique. Nous pouvons faire ceci en utilisant le test de remplacement:
* Il a fait manger la tarte il.
* Il a fait il manger la tarte.
Il lui a fait manger la tarte.
- le sujet se pronominalise comme un cas oblique
- nous pouvons conserver l’hypothèse que le cas du sujet est assigné par [+T]
6.0 Le cas de l’objet direct
V’’
|
V’
V N’’
Nous allons formaliser cette relation au chapitre 4.

7.0 Le cas du complément de la préposition
P’’
|
P’
P N’’
- certaines prépositions en français et dans d’autres langues sont dites “vides”:
- des prépositions presque sans contenu sémantique: passe-partout
- les assignateurs de cas par excellence, mais changent pas la sémantique
En anglais:
I want Chandra to win.
“* Je veux Chandra gagner”
For Chandra to win would be nice.
“* Pour Chandra gagner serait bien”
* Chandra to win would be nice
“* Chandra gagner serait bien”
- Le seul rôle joué par cette préposition est d’agir comme assigneur de cas pour le sujet
de l’infinitif.
8.0 Nominalisations
- certains verbes du français peuvent être nominalisés
établir – établissement
construire – construction
laver – lavage
etc.
- ces verbes peuvent prendre un objet quand utilisé dans une phrase:
Ils ont établi un régime dictatorial
Il ont construit cette maison
Ils lavent le plancher.

- mais nous ne pouvons pas ajouter un objet direct à leur version nominalisée
* l’établissement un régime dictatorial
* la construction cette maison
* le lavage le plancher
- la théorie des cas prédit cette agrammaticalité: les N’’ n’assignent pas de cas
- l’insertion d’une préposition nous permet de rendre ces phrases grammaticales. La
préposition assigne le cas:
L’établissement d’un régime dictatorial
La construction de cette maison
Le lavage du plancher
9.0 Les cas sont assigné par V, P, et [+T]
10.0 La théorie thématique
- nous n’avons pas encore trouvé une façon de spécifier ce qui est contenu dans le lexique
- le lexique comprend:
- Les morphèmes de la langue
- Les propriétés idosyncratiques de ces mots.
- Mais le lexique contribue à la syntaxe:
- Les traits sémantique ont un rôle à jouer dans l’organisation syntaxique
11.0 Les entrées lexicales
- un exemple d’une entrée lexicale (mettre)
mettre V - catégorie
/phon/ - prononciation
[_ N’’ P’’] - distribution
- mais cet élément entre aussi en des relations sémantiques avec d’autres éléments. Nous
ajoutons donc une autre ligne à l’entrée lexicale:
mettre V - catégorie
/phon/ - prononciation
[_ N’’ P’’] - distribution
(, , ) - structure des arguments (rôles théta)