Bâle, le 11 avril 2011 Annonce du jour à l'attention des rédactions: 450'000 phoques seront massacrés sur la banquise Le Conseil des Etats sabote le boycott mondial des produits dérivés du phoque En date du 20.8.2010, l'interdiction de l'importation et de la vente de peaux et fourrures de phoques est entrée en vigueur à l'échelle européenne. Une telle interdiction existe depuis 1971 aux USA et des douzaines d'autres Etats – dont la Chine, le plus grand preneur de ces produits – suivront probablement cet embargo international. La Suisse est l'un des rares pays qui permet encore le commerce de ce produit obtenu de manière cruelle – et elle risque ainsi de devenir le centre de transit des peaux et fourrures de phoques! Pendant ce temps, le Canada a ouvert la campagne 2011 et autorisé la chasse sanguinaire de 468'000 phoques du Groenland, phoques gris et phoques à capuchon. Et pourtant, la demande de ces peaux et fourrures est dérisoire. En septembre 2010, le Conseil des Etats a refusé à une courte majorité (19 voix contre 16) son soutien au boycott international des peaux et fourrures de phoque alors qu'auparavant, le Conseil national avait manifestement appuyé cette mesure par 149 oui contre 2 non. Ainsi rien ne change: en Suisse, l'importation et la vente de ces produits provenant des massacres annuels pratiqués par les Canadiens sont toujours autorisés. Le Conseil fédéral allègue des "réserves quant au droit du commerce" envers le Canada et la crainte d'une plainte déposée par ce pays auprès de l'OMC, alors même que cet organisme décrit l'interdiction décrétée par l'UE comme "nécessaire à la protection de la morale publique"! Mais il est probable que la prise en considération de prétendues "traditions" de chasse joue également un rôle en cette affaire. Cette position ignore le fait que nombre de pays ont déjà mis en application cet embargo – sans conséquences au plan du droit commercial, ni intervention de l'OMC. Par ailleurs, les produits de la chasse non commerciale des Inuits de l'Arctique (souvenirs) ne sont pas touchés par l'interdiction, de sorte que les réserves d'ordre "culturel" émises face à la chasse commerciale pratiquée par les Canadiens paraissent absurdes. Horribles tourments, raisons absurdes Les motifs que le gouvernement Harper ose donner pour justifier la chasse des phoques dans la zone de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent seraient, selon ses propos cyniques, une chasse "humaine" et "nécessaire pour l'écologie". Les phoques mettent bas sur la banquise et n'ont aucune possibilité d'échapper aux chasseurs. Ceux-ci vont d'un animal à l'autre et les frappent à la tête avec des gourdins et de simples barres de fer. Les animaux sont encore dépecés sur la glace – et il n'est pas rare que cela se fasse sur des animaux vivants, comme le prouvent les enregistrements vidéo de protecteurs des animaux. Ce n'est pas sans raison que les bourreaux sont accompagnés par les gardes-côtes canadiens et qu'il est interdit de filmer la traque sanguinaire. Les populations de phoques du St-Laurent sont menacées à cause de la surpêche (humaine) de leur nourriture de base et du réchauffement climatique – mais les pêcheurs les chassent parce qu'on impute injustement aux phoques le recul des effectifs de poissons. Durant les dernières années, l'extension et la durée de l'épaisseur de la banquise furent si minimes que des milliers de femelles phoques ont dû mettre au monde leurs petits dans l'eau – et 90 pour cent des individus de la relève attendue se sont noyés. Quelques douzaines de familles de pêcheurs se procurent un revenu (supplémentaire) grâce à la chasse aux phoques des Canadiens, qui représente environ 0,06 pour cent du PIB. Mais en raison d'intérêts de politique régionale, cette "tradition" reçoit le soutien du gouvernement canadien sous forme de subventions annuelles – même si nombre de ressortissants de ce pays s'opposent à ce que ces tueries soient financées par leurs impôts. Rien que les quotas de cette année ont été augmentés de 80'000 unités, et ce malgré les réserves exprimées au plan éthique et écologique dans le monde entier; ils ont ainsi atteint l'ordre de grandeur de 1971 alors que les effectifs ont diminué de deux tiers en raison de la chasse. La majorité du Conseil des Etats fait perdre à la Suisse sa crédibilité morale La Suisse dispose d'une loi sur la protection des animaux les plus strictes au monde, mais ne semble pas intéressée à appliquer ses standards de l'éthique animale au plan mondial également. Les intérêts commerciaux les plus infimes passent une fois de plus avant les horribles tourments qui seront infligés à des centaines de milliers d'êtres vivants sensibles. En l'occurrence, par sa décision incompréhensible de mars 2011 contre l'interdiction d'importation de peaux et fourrures provenant d'animaux maltraités et, en décembre 2010, contre une interdiction légale du transit d'animaux d'abattage, la majorité du Conseil des Etats affiche une fois de plus sa résistance à la protection des animaux et une position en totale contradiction avec la majorité de la population qui soutiendrait un boycott de ces produits dérivés du phoque. La pétition est disponible sous: www.protection-animaux.com/animauxsauvages/phoques Renseignements complémentaires: Sara Wehrli, Zoologiste, Service spécialisé Animaux sauvages à la Protection Suisse des Animaux PSA, natel 076 345 14 48