comme les herpèsvirus, les myxovirus (grippe), les paramyxovirus (rougeole,
VRS...), les arbovirus ou le VIH. Pour ces virus, l'enveloppe appelée également
péplos (manteau, en grec) dérive par bourgeonnement des membranes nucléaires
ou cytoplasmiques, elle est ainsi faite d'une bicouche lipidique parfaitement visible et
agrémentée de glycoprotéines virales sous forme de spicules. Ces virus à péplos
partagent la fragilité des membranes cellulaires et sont de ce fait rapidement
inactivés dans le milieu extérieur et transmis uniquement par des contacts
interhumains rapprochés. Au contraire, le VHB est à classer parmi les virus
relativement résistants comme certains virus nus, sans enveloppe, même si son
enveloppe constituée au niveau de la membrane cytoplasmique de l'hépatocyte
associe à l'antigène HBs des molécules de glycoprotéines et de lipides cellulaires.
Ainsi, l'infection à VHB est beaucoup plus contagieuse que l'infection à VIH. Ces
deux virus partagent une transmission par le sang, le sexe et les relations materno-
foetales, mais le risque de transmission est bien plus élevé dans le cas du VHB. Le
risque d'infection par accident d'exposition au sang (AES) du fait d'une piqûre a été
estimé à 30 % en ce qui concerne le VHB, 3 % pour le VHC et 0, 3 % pour le VIH.
Les soins aux malades lorsque sont respectées les conditions d'hygiène et la vie en
famille sans rapport sexuel auprès d'un parent infecté ne présentent pas de risque en
matière de VIH, alors qu'au contraire les personnels soignants ont, avant la
généralisation de la vaccination contre l'hépatite B, été souvent victimes du VHB, en
particulier dans les services d'hémodialyse, de réanimation médicale ou chirurgicale,
en cabinet de soins dentaires, en laboratoires d'analyses biologiques. D'autre part, le
VHB se transmet assurément "sous le toit".
Tout cela en raison de la résistance du virus que l'on peut objectiver comme suit : il
résiste à l'éther, contrairement aux virus à enveloppe classique ; il se conserve au
moins 20 ans au congélateur à - 20°C, supportant très bien les cycles de
congélation-décongélation ; il résiste 60 minutes à 37°C ; des sérums laissés 6 mois
à 30-32°C restent infectieux. Il faut pour l'inactiver dans le sérum une concentration
d'hypochlorite de soude de 5 % (eau de Javel pure), alors que d'habitude la plupart
des virus sont détruits par l'hypochlorite de soude à 0,5 %.
En ce qui concerne sa structure antigénique, l'antigène HBs comporte au moins 5
spécificités : le déterminant majeur (a) est commun à toutes les souches, donc
spécifique de groupe ; les anticorps correspondants suscités par l'infection naturelle
quand elle évolue vers la guérison, ou par la vaccination, sont neutralisants,
protecteurs. S'ajoutent à cela deux paires de déterminants de sous-type, les
déterminants de chaque paire étant mutuellement exclusifs. Ainsi, 4 sous-types
d'antigènes HBs ont été définis : adw, ayw, adr et ayr, de répartition géographique
distincte. Par exemple, adw prédomine dans le Nord de l'Europe, en Amérique du
Nord et en Amérique du Sud, en Australie, tandis que ayr se rencontre dans le Nord
et l'Est de l'Afrique, l'Est de la Méditerranée, l'Est de l'Europe, le Nord et le Centre de
l'Asie, l'Inde. A vrai dire, les progrès des techniques d'analyse des génomes viraux
favorisent désormais le génotypage du VHB, des amorces spécifiques permettant en
PCR de distinguer les génotypes de A à H.