Appel à Communications du GT 49 – Histoire de la sociologie VIe Congrès de l’AFS, Versailles Saint-Quentin en Yvelines 29 juin-2 juillet 2015 L’interrogation sur « la sociologie : science contre nature » que l’Association Française de Sociologie propose comme thème de son VIème Congrès offre aux historiens de la sociologie une belle occasion d’appliquer la méthode sociologique et historique à l’analyse de ce qu’ont été réellement les relations des sociologues avec les sciences naturelles. L’on ne peut pas en effet considérer l’intérêt actuel pour « le naturalisme social » comme le seul effet du développement spectaculaire de la génétique et des neurosciences. Il renvoie à une tendance présente, dès la constitution de la sociologie, d’aller chercher une partie de ses explications du côté des « vraies » sciences. Au regard d’une histoire non « mythifiée » de la discipline, la définition de la sociologie comme science contre-nature est donc probablement trop courte. La première session prendra ainsi comme objet la critique ou l’usage fait par les sociologues, au cours de la seconde moitié du XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle, des théories issues de la biologie (l’hérédité facteur de la criminalité), de l’anthropologie physique (les différences entre les races à l’origine des différences culturelles), et pourra se prolonger par l’étude de la façon dont les sociologues ont construit, après la seconde guerre mondiale, l’analyse du social sur l’opposition radicale entre nature/culture. Faisant le choix d’une histoire « historienne », on ne se limitera pas à la présentation des prises de position et des débats, mais l’on s’efforcera de les contextualiser en mettant en évidence les enjeux, les réseaux, les acteurs, le poids des idéologies et des choix politiques. La deuxième session se situera dans le prolongement des réflexions entamées à Nantes et continuées à Montpellier. Si un sociologue veut devenir au vrai sens du terme un historien des sciences sociales et développer le programme de recherche correspondant, il se trouve nécessairement confronté au problème des méthodes et des matériaux utilisés : archives, correspondances… La question est donc de savoir comment le sociologue devient un historien. Les communications devront donc porter sur la méthodologie utilisée dans des recherches effectuées ou en cours. La troisième session aura pour objectif la préparation d’un numéro spécial de la revue Socio-Logos sur l’histoire de la sociologie. Essentiel pour la visibilité de l’histoire de la sociologie comme spécialité à part entière, ce numéro prendra comme objet une question qui n’a pas fait jusqu’à maintenant l’objet d’une étude systématique, à savoir la place, le contenu et le rôle de l’enseignement de l’histoire de la sociologie dans les cursus de sociologie en France comme à l’étranger. A quel moment du cursus, cette histoire est-elle enseignée ? Quel en est le contenu : une histoire « historienne » qui met à jour les conditions de production des textes sociologiques ou une histoire « conventionnelle » portant sur des auteurs et des théories le plus souvent décontextualisés ? Renvoie-t-il à une logique « présentiste » qui met le passé au service du présent, qui fait de l’histoire de la sociologie un des supports de l’identité du sociologue ou à une logique de formation intellectuelle, l’histoire de la discipline étant présentée comme champ de recherche ? A travers cette enquête, sur un objet qui peut apparaître mineur, ce sont les représentations que nous avons de notre discipline et de son régime de scientificité qui sont en question. Une dernière session enfin sera consacrée à l’actualité des recherches et devrait permettre d’identifier les différentes orientations ou manières de faire de l’histoire de la sociologie. Consignes pour l’envoi des propositions Les propositions de communication (au format doc ou pdf) comporteront un titre et un résumé de 2000 signes environ et seront accompagnées d’une courte présentation de l’auteur (statut, discipline, rattachement institutionnel et adresse électronique). Elles devront être envoyées conjointement à Matthieu Béra ([email protected]), Monique Hirschhorn ([email protected]) et Patricia Vannier ([email protected]) avant le 20 janvier 2015. La réponse sera transmise courant février.