Situation économique et financière de Malte Mars 2010 © DG Trésor Dans un contexte économique global qui s’est fortement détérioré depuis 2008, l’économie maltaise, qui présente des vulnérabilités structurelles importantes, a fait preuve d’une bonne résistance mais est entrée en récession en 2009. Sa forte ouverture sur l’extérieur qui l’a pénalisée en période de crise devrait toutefois lui permettre de profiter du redémarrage progressif de l’économie mondiale à partir de 2010 Le cadre macro économique Des améliorations en partie remises en cause Malte, qui a intégré l’Union Européenne en mai 2004, a retrouvé dès 2005 le chemin de la croissance et réussi à améliorer progressivement ses principaux indicateurs macro-économiques. Cela lui a permis d’intégrer la zone euro dès le 1er janvier 2008. Cette amélioration est en partie remise en cause par la crise économique dont l’impact, bien que moins sensible et retardé par rapport à beaucoup d’autres pays de l’Union, est bien réel. La croissance Le pays est entré en récession en 2009 Très vulnérable car encore concentrée sur quelques secteurs, comme la production de composants électroniques (plus de 50% des exportations du pays assurées par la société franco-italienne STMicroelectronics) et de médicaments ainsi que sur les services financiers et le tourisme, particulièrement sensibles à l’évolution des marchés internationaux, l’économie maltaise est entrée en récession, après trois trimestres de baisse du PIB, au deuxième trimestre 2009. Après avoir enregistré une croissance de : + 3,1% en 2005, + 3,4% en 2006 et + 3,8% en 2007, l’économie maltaise, qui a largement échappé à la crise bancaire, a commencé à subir la crise économique mondiale au second semestre 2008, ce qui a ramené la croissance annuelle, cette année-là, à + 2,1%. Les dernières estimations disponibles pour 2009 font état d’un recul du PIB de -1,9%. Ce recul aurait été plus marqué au cours du second semestre de l’année. L’un des secteurs particulièrement touché par la crise serait le tourisme (qui représente environ 25 % du PIB avec les effets induits). Le nombre de touristes a en effet reculé en 2009 de 8,4% par rapport à 2008. A contrario, le secteur financier aurait, semble-t-il, profité de la crise et continué à croître rapidement (+22% entre le troisième trimestre 2008 et 2009). La crise a eu un effet particulièrement sensible sur la demande intérieure (0,8% en 2009), sur les investissements (- 21,8% en 2008 et – 16,7% en 2009) ainsi que sur le commerce extérieur du pays (importations – 15,5% et AMBASSADE DE FRANCE A MALTE - SERVICE ECONOMIQUE Situation économique et financière de Malte en 2009 - 04 mars 2010 © DG Trésor exportations – 11,7% en 2009). La timide reprise mondiale annoncée à partir de 2010 devrait se traduire, pour Malte, par un retour progressif à la croissance. Les autorités maltaises prévoient que, sauf accident, celle-ci devrait redevenir positive et atteindre +1,1% en 2010 puis 2,3% en 2011 et 2,9% en 2012 L’emploi Le chômage augmente lentement Malte qui avait enregistré ces dernières années, une baisse du chômage de 7% en 2005 à 6% en 2007 a vu ce taux repartir à la hausse en 2008 : 6,3% et 7,1% en 2009. Cette tendance devrait continuer, selon les autorités locales, en 2010 (7,4% prévus) et ne s’inverser qu’à partir de 2011. Les prévisions de la Commission sont, elles, plus pessimistes et tablent sur une détérioration du taux de chômage qui pourrait atteindre respectivement 7,4% et 7,9%, en 2009 et 2010. L’inflation L’inflation fléchit mais reste vive Après avoir enregistré un taux historiquement bas en 2007 (0,7%, contre 2,7% en 2006 et 3% en 2005), provenant principalement de la non répercussion aux consommateurs (en période pré électorale) des augmentations des prix du pétrole et d’une réelle modération des tarifs de l’industrie touristique, le taux d’inflation (IPCH) a fortement progressé après les élections législatives de mars 2008, et atteint 4,7% en 2008. Ce taux, s’est par la suite sensiblement amélioré du fait de la conjoncture internationale mais reste, avec + 1,8% en 2009, l’un des plus forts de l’Union. Le gouvernement maltais estime que ce taux ne devrait que légèrement baisser en 2010 pour revenir aux alentours de 2% en 2010 et 2011. Finances publiques Une dégradation depuis 2008 La forte augmentation du déficit public enregistrée en 2008 pourrait toutefois n’être que passagère Le déficit public qui avait régulièrement baissé depuis 2005 pour devenir inférieur à 2% en 2007 a fortement progressé et a atteint 4,7% du PIB en 2008. Cette augmentation sensible provient principalement de dépenses exceptionnelles en matière de subventions temporaires au fournisseur national d’énergie et d’indemnisations de licenciement des travailleurs des chantiers navals nationaux qui ont été privatisés. Ce déficit n’a par la suite décru que lentement du fait de la crise sur les comptes publics (augmentation des dépenses de soutien à l’activité économique et baisse de certains revenus) et Malte a été placée, en juillet 2009, en procédure de déficit excessif par la Commission Européenne. Le déficit 2009 s’est finalement élevé à 3,8% du PIB. Il devrait s’élever à 3,9% du PIB en 2010 puis redescendre en 2011, AMBASSADE DE FRANCE A MALTE - SERVICE ECONOMIQUE - 2 - Situation économique et financière de Malte en 2009 - 04 mars 2010 © DG Trésor conformément aux délais d’un an supplémentaire accordé par Bruxelles en février 2010 et si le début de reprise se confirme, sous la barre des 3 points de PIB. Il resterait aux alentours de 2,8% en 2012. Si le retour à l’équilibre budgétaire demeure l’objectif à atteindre, il n’est plus inscrit dans le temps. Ce dernier ne pourra intervenir que si des réformes structurelles importantes sont entreprises. Or, ces dernières sont longues à mettre en place. A l’ordre du jour depuis de nombreuses années, les réformes du système de retraite (les dépenses de retraite devraient passer de 8,3% du PIB en 2010 à 12% en 2050) et de l’assurance maladie (les dépenses maladie devraient passer de 4,9% du PIB en 2010 à 7,6% en 2050) ne connaissent qu’un début de solution pour les retraites. Aucune réforme sérieuse du système de l’assurance maladie, politiquement sensible, n’est pour l’instant annoncée. La dette progresse depuis 2008 La dette publique qui se résorbait régulièrement depuis la fin des années 2000 (- 10% de 2002 à 2005) pour arriver à 62,2% du PIB en 2007, (ce qui a permis à Malte d’intégrer la zone Euro dès janvier 2008) est repartie à la hausse en 2008, du fait du creusement du déficit public. Compte tenu des déficits prévus, elle devrait continuer à croître jusqu’en 2010 à 68,6% du PIB avant d’amorcer un lent mouvement de retrait. te Balance commerciale Balance des paiements courants L’amélioration du solde de la balance commerciale entraîne celle du solde courant Le solde de la balance des échanges de biens et services s’améliore en 2009 passant d’un déficit de 3,1% du PIB à un excédent de 1,6% du PIB, du fait essentiellement d’une diminution plus importante, en valeur, des importations que des exportations. Le déficit courant s’amenuise en 2009 (-1,6% du PIB contre -5,5% en 2008) grâce à une amélioration de 4,7 points de PIB de la balance des biens et services qui fait plus que compenser une détérioration de 0,8% de la balance de revenus et transferts. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Economique de LA VALETTE (adresser les demandes à [email protected]). Auteur : Service Economique Adresse : B Dolphin Court, 7 Embassy Way, TA’ XBIEX - XBX 1071. MALTE Clause de non-responsabilité Le Service Economique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette. Rédigée par : Michel HERMITTE Revue par : Marguerite PACE BONELLO Version du 4 mars 2010 Version originelle du 4 mars 2010 AMBASSADE DE FRANCE A MALTE - SERVICE ECONOMIQUE - 3 -