Doc 5 : Une description littéraire d’une scène de combat en première ligne
pendant la Première Guerre mondiale.
« Feu roulant, tir de barrage, rideau de fer, mines, gaz, tanks, mitrailleuses, grenades, ce
sont là des mots, des mots, mais ils renferment toute l’horreur du monde. Nos visages sont pleins
de croûtes : notre pensée est anéantie, nous sommes mortellement las. Lorsque l’attaque arrive, il
faut en frapper plus d’un à coups de poing pour qu’il se réveille et suive. (...) Sont-ce des
semaines, des mois ou des années qui passent ici ? De simples journées. Nous voyons le temps
disparaître à côté de nous sur le visage des mourants. (...) Nous voyons des gens, à qui le crâne a
été enlevé, continuer de vivre ; nous voyons courir des soldats dont les deux pieds ont été fauchés ;
sur leurs moignons éclatés, ils se traînent en trébuchant jusqu’au prochain trou d’obus ; un soldat
de première classe rampe sur ses mains pendant deux kilomètres en traînant derrière lui ses genoux
blessés ; (...) le soleil se lève, la nuit arrive, les obus sifflent ; la vie s’arrête. Cependant le petit
morceau de terre déchirée où nous sommes a été conservé, malgré des forces supérieures et seules
quelques centaines de mètres ont été sacrifiées. Mais pour chaque mètre, il y a un mort. »
Erich Maria Remarque, écrivain et ancien soldat allemand, extrait d’A l’Ouest, rien de nouveau, 1929
Montrez en quoi ce texte rend compte de la violence spécifique et nouvelle de la Première Guerre
mondiale.
Ou
Dégagez les idées principales de ce texte et montrez son apport et ses limites pour rendre
compte des spécificités de l’expérience combattante pendant la première guerre mondiale.
Doc 6 : La violence d’une guerre d’anéantissement
« Le sort d’un Russe, comme celui d’un Tchèque, m’est totalement indifférent (...). Que les
autres nations vivent dans l’opulence où qu’elles meurent de faim, cela ne m’intéresse que dans la
mesure où nous avons besoin d’esclaves pour notre Kultur, sinon cela ne m’intéresse pas. (...) Si
quelqu’un vient me voir pour me dire : « Je ne peux pas faire construire le fossé anti-tank par des
enfants ou des femmes. Cela est inhumain, car ils mourront », je dois lui répondre : « Tu es un
assassin pour ceux de ta race, car si le fossé n’est pas construit, des soldats allemands mourront et
ce sont des fils de mères allemandes. Ils sont de notre race ».
Discours d’Himmler, chef des SS (brigade d’élite du parti nazi), à ses troupes à Poznan (Pologne), 4 octobre 1943, cité
dans Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire de Nuremberg, 1948.
Montrez en quoi ce texte rend compte des modalités et des objectifs d’une guerre d’anéantissement.
Remarque : on peut aussi proposer une analyse type bac de ce document et du graphique 2 p.99 (Manuel
Nathan Le Quintrec) avec l’intitulé suivant :
Confrontez ces deux documents et montrez en quoi ils témoignent de la spécificité de la violence de la
Deuxième Guerre mondiale. Présentez leurs apports et leurs limites pour comprendre cette
spécificité.