Leagility Organisationnel » sur la compétitivité des entreprises PME

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Abderrahmane MOUSSAID
Doctorant à l’Université HassanII, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociale
Casablanca
Tel : 06 13 38 90 67 [email protected]
Impact du concept « Leagility Organisationnel » sur la compétitivité des entreprises PME
Résumé
La mondialisation de l’économie, la concurrence accrue, la personnalisation des
produits, leur durée de vie toujours plus courte, la concentration et le poids de la grande
distribution ainsi que des clients exigeants et leur demande toujours plus volatile, … sont
autant de facteurs qui rendent le combat économique de plus en plus difficile et fragilisent
davantage les entreprises PME. Ce constat fait appel à des solutions innovantes et
performantes permettant à ces entreprises en difficulté de mieux s’adapter aux nouvelles
exigences conjoncturelles.
Notre travail a pour objectif de mettre l’accent sur la nécessité d’adopter le concept
organisationnel de gestion hybride appelé « Leagility » intégrant l'organisation, la main
d’œuvre et la technologie dans une unité significative en exploitant les
avancées de
technologies de l'information et des structures organisationnelles flexibles et agiles au profit
de la main d’œuvre bien informée et motivée [Gupta, U.G. et Mittal, R.O, 1996].
En effet, ce concept consiste en la combinaison de deux concepts organisationnels : un
système rationnel «lean Management» (LM), [Womack, K. Jones et D. Roos, 1990], un
système progressif et continu qui favorise la démarche qualité totale et le développement
d’une chaîne de valeur tout en éliminant tout genre de gaspillages ou pertes ; et un système
réactif «Agile Thinking» (AT), [Stalk and George,
1988], qui met l’accent sur la
connaissance parfaite du marché et l’exploitation judicieuse de la notion d’une société
virtuelle pour exploiter les opportunités qui se présentent dans un marché volatil afin de
pouvoir garantir une qualité du premier coup.
Ainsi, la reconfiguration du système de fabrication et la variété des produits sont des
aspects critiques d’AT. Selon Tu [Tu, 1997], ceci conduit à un nouveau concept d'une
entreprise virtuelle qui se compose de plusieurs unités de sous-production, géographiquement
dispersés dans le monde sous forme des filiales, des coentreprises et des sous-traitants.
Pour certaines entreprises notamment PME (qui se caractérisent principalement par
leur vulnérabilité incarnée essentiellement dans la faiblesse de leurs capacités financières,
matérielles, immatérielles et mêmes humaines), il est nécessaire de se transformer en
entreprise virtuelle afin de devenir agile. Une organisation virtuelle est une intégration des
unités de compétences complémentaires soigneusement choisis, intégrant toutes les
composantes de l’organisation avec des chaînes d'approvisionnement axées sur la rapidité de
réponse aux besoins du marché, la réduction du coût et la qualité adéquate.
Mots clés : Leagility organisationnel, Lean Management et entreprise virtuelle.
Summary
The globalization of the economy, the increased competition, the customization of
products, their life cycle always shorter, the concentration and the weight of the mass-market
large distribution demanding customers and always asks them for more volatile, ,… are all
factors that make the economic fight harder and brittle SME companies. This observation
makes use of innovative and effective solutions to these firms in difficulty to better adapt to
new cyclical requirements.
The paper is for objective to emphasize the necessity of adopting the organizational
concept of hybrid management called "Leagility" integrating the organization, the hand of
work and the technology in a significant unit by exploiting the advances of information
technologies and the flexible and agile organizational structures in favor of the knowledgeable
and motivated workforce.
Indeed, this concept is the combination of two organizational concepts: a rational
system called "Lean Management" (LM). It is a progressive and continuous system that
promotes total quality approach and the development of a value chain while eliminating any
kind wastes or losses; and reactive system called "Agile Thinking" (AT), which focuses on
the knowledge of the market and judicious use of the notion of a virtual corporation to exploit
the opportunities that arise in a volatile market in order to ensure a quality first time.
Thus, the reconfiguration of the manufacturing system and variety product are critical
aspects of agility; this leads to a new concept of a virtual enterprise consists of several subunits of production geographically dispersed throughout the world in the form of subsidiaries,
joint ventures and subcontractors.
For certain companies notably Small and Medium-Sized firms (SMEs) (which are
mainly characterized by the vulnerability embodied essentially in the weakness of their
financial, material, immaterial and human means), it is necessary to be transformed into
virtual company to become agile. A virtual organization is an integration of complementary
competence units carefully selected, integrating all components of the organization with
supply chains focus on speed of response to market needs, reducing the cost and adequate
quality.
Keywords: Organizational Leagility, Lean Management and Virtual Enterprise.
A partir de 2008, l’économie mondiale connait une crise aigue. La plupart des
secteurs économiques sont sérieusement affectés. Ce travail de recherche doit apporter
quelques éléments pour un débat sur le concept Leagility organisationnel que les entreprises
PME notamment celles en difficulté doivent recourir, instrument actuellement en plein
développement orienté à rassurer la qualité des produits et des services, tout en améliorant la
compétitivité, grâce à l’instauration d’esprit d’équipe qui a connu un succès remarquable,
résultat de l’apport de la flexibilité, la réactivité, la synergie et la polyvalence s’appuyant sur
la contribution que peut offrir les nouvelles technologies de l’information et de la
communication.
On note bien que le développement de la pensée Lean et de paradigme agile est
effectué dans un contexte séparé. Toutefois, vu de leur complémentarité, la combinaison et
l’utilisation de ces deux concepts s’avèrent de plus en plus une condition sine qua non de la
survie des entreprises PME ; en particulier dans la situation actuelle où la demande est
devenue imprévisible et fluctuante.
1. Concept Lean
En effet, quelque soit le secteur d’activité, les impératifs de compétitivité imposent
aux entreprises PME surtout celle en difficulté d’adopter des innovations organisationnelles
(IO), telles que le Lean Management.
1.1. L’innovation organisationnelle (IO) : Lean Management
Le Lean Management (LM) est défini comme de nouvelles pratiques
organisationnelles destinées à éliminer ou réduire tout type de gaspillages ou pertes tout en
maintenant un processus d’amélioration continue et en gardant comme référence la valeur
attendue par le client [Womack et Jones, 2009]. Le Lean Management représente une IO
majeure [Robert et Giuliani, 2013].
Par ailleurs, l’IO fait partie des innovations de procédés non technologiques
[Abernathy et Utterback, 1978 ; Edquist et al., 2001]. Elle prend ainsi une place dans les
systèmes organisationnels et sociaux de l’entreprise. Elle diffère des innovations
technologiques par le fait qu’elle ne comprend aucun élément technologique [Edquist et al.,
2001].
Contrairement aux innovations de produits ou de services qui sont orientées vers les
demandes des clients, les IO mettent l’accent sur les besoins internes avec pour objectif
l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité des pratiques organisationnels [Abernathy et
Utterback, 1978]. L’IO englobe ainsi les nouvelles pratiques managériales, les nouvelles
procédures, politiques, stratégies et structures organisationnelles [Birkinshaw et al., 2008 ;
Damanpour et Aravind, 2012].
Toutefois, La notion de nouveauté reste relative pour la définition de l’IO. En effet, la
majorité des recherches sur l’IO la considère au niveau de l’entreprise [Aiken et Hage, 1971],
et non liée à celle de l’état de l’art [Birkinshaw et al., 2008].
1.2. Les principes des pratiques techniques du Lean Management (Lean Manufacturing)
Les pratiques, adoptées par lean management, reposent sur deux concepts principaux
[Ohno, 1995] : le juste-à-temps (JAT) et l’autonomation. Le JAT consiste à organiser son
entreprise de telle sorte qu’elle puisse livrer exactement et au bon moment la quantité de biens
souhaités par ses clients. l’autonomation regroupe un ensemble de procédures précises dont le
but est d’inciter l’ensemble des employés d’une entreprise à améliorer la qualité des produits
et des services vendus.
Le JAT et l’autonomation sont donc les deux piliers du lean management. L’ensemble
des procédures qui leur sont associées ont pour objectif de réduire les gaspillages (Un
gaspillage est une action ou une situation non créatrice de valeur pour le client.) dans
l’entreprise [Shingo, 1983].
Généralement, sept types de gaspillages sont répertoriés : les surproductions, les temps
d’attentes, les transports ou manutentions inutiles, les usinages inutiles, les stocks, les
mouvements inutiles et les productions défectueuses.
La définition de Jeffrey Liker publiée dans son ouvrage paru en 2004, The Toyota
Way, se décompose en quatorze principes. Ces quatorze principes être interprétés pour
l’entreprise selon trois niveaux d’analyse.
Le premier niveau d’analyse concerne la valeur produite par une entreprise. Cette
valeur doit être définie du point de vue du client et couler sans interruption le long de la
chaîne de valeur pour faire apparaître immédiatement les problèmes.
Le deuxième niveau d’analyse doit tirer sa production en fonction de la demande et
s’appuyer sur des processus de production standardisés. La standardisation des tâches
productives est un pré-requis à l’amélioration continue de l’ensemble des processus de
l’entreprise par suppression des opérations non créatrices de valeur.
Enfin, le troisième niveau d’analyse a trait à l’attitude des managers. Ils doivent
aider les opérateurs à trouver des solutions rapidement lorsqu’un problème survient. Leur rôle
est d’inciter chaque opérateur à identifier les problèmes, à y réfléchir et à proposer des contremesures pour améliorer le système productif. Par conséquent, le management doit se faire au
plus près des opérateurs car seule l’expérience directe des situations de crise permet un
diagnostic efficace.
1.3. Les principes des pratiques sociales du Lean Management
Le système social pourrait être assimilé à ce que Guthrie (2001) nomme un système de
management des RH composé de pratiques de mobilisation (ou High-Involvement Practices).
Du point de vue du management des RH, ces pratiques ont pour but d’améliorer la
motivation et l’implication des salariés et de les encourager à mettre en œuvre leurs
compétences et capacités pour réaliser un objectif commun ou un projet collectif [BaraudDidier et al., 2003].
Depuis Lawler (1986), diverses typologies de pratiques de mobilisation ont été
proposées dans la littérature. Leur synthèse nous permet de retenir quatre familles de
pratiques communément citées comme mobilisatrices [Baraud-Didier, et al., 2003] : les
pratiques de formation et de développement des compétences, les pratiques de récompenses et
d’incitations financières et/ou non financières, les pratiques de communication et de partage
de l’information et les pratiques de participation et responsabilisation.
Ainsi, Mazzanti et al. (2006) ont montré que des pratiques de mobilisation des RH
telles que les mécanismes d’encouragement et de participation des employés favorisaient
l’adoption des IO. De même, l’analyse faite par [Sandra Dubouloz, 2014] de 35 entretiens
semi-directifs réalisés dans six entreprises industrielles françaises qui ont toutes décidé
d’adopter le Lean. Les résultats permettent d’identifier les pratiques de mobilisation qui
jouent un rôle de levier lors du processus d’adoption du Lean.
Les résultats conduisent à formuler sept composantes ci-après qui font émerger le
modèle d’adoption d’une IO telle que le Lean, à savoir des pratiques de formation,
participation du personnel, communication formelle et informelle, contrôle participatif,
reconnaissance non financière et incitations financières collectives ainsi que soutien et
accompagnement du personnel sont développées conjointement (voir figure 01). Ces sept
composantes permettent d’envisager un modèle d’adoption de l’IO qui intègre les pratiques de
mobilisation des RH.
1.4. L’innovation organisationnelle (IO) est une innovation sociotechnique
On cite deux approches qui perçoivent l’innovation organisationnelle selon deux
dimensions : technique et sociale. En effet, La première approche défend les principes «
d’optimisation jointe » de la théorie des systèmes sociotechniques [Emery et Trist, 1969] et
elle suggère que les systèmes technique et social sont interdépendants. La seconde qui
favorise la « combinaison des ressources » de l’approche basée sur les ressources [Penrose,
1959], exige que la complémentarité des actifs (ressources et capacités) est nécessaire pour
tirer bénéfices de toute stratégie, technologie ou innovation [Christmann, 2000 ; Teece, 1986].
Dans le cas du Lean, plusieurs recherches s’inscrivent dans cette voie. Tout d’abord,
MacDuffie (1995) montre que le fait de combiner des pratiques de mobilisation des ressources
humaines (RH) aux pratiques de production flexible explique en grande partie l’amélioration
des performances (productivité et qualité) du Lean par rapport à la production de masse.
Ensuite, MacDuffie (1995) et Cua et al. (2001) mettent en évidence que la mise en œuvre
conjointe de pratiques issues du « système technique » et du « système social » a un effet
positif sur la performance du Lean.
1.4.1 L’innovation organisationnelle selon les principes « d’optimisation jointe »
D’après le principe d’optimisation jointe, issue de la théorie des systèmes
sociotechniques [Emery et Trist, 1969], les systèmes techniques et social sont
interdépendants et s’influencent mutuellement. Daft (1978), dans son « Dual-core model »,
suggère que l’IO prend place conjointement dans deux domaines de l’organisation (technique
et administratif).
Cette perspective sociotechnique de l’IO incite à envisager son processus d’adoption
sous l’angle du principe d’optimisation jointe [Emery et Trist, 1969]. L’adoption d’une IO,
qui est définie comme un processus en trois phases – décision, mise en usage et poursuite de
l’usage [Damanpour, 1991] – ne pourrait être un succès (au sens de poursuite durable de
l’usage de l’IO) qu’à condition de combiner des pratiques d’ordre technique avec des
pratiques d’ordre social.
En effet, de nouveaux arrangements qui paraissent optimaux pour un sous-système
pourraient ne pas l’être pour l’autre ce qui rend nécessaire des ajustements mutuels. Toutefois,
la perspective sociotechnique développée par Emery et Trist (1969) sous-entend que le point
d’entrée se situe plus au niveau du système technique (ST) et que l’efficacité du système
global dépend de la capacité du système social (SS) à faire face aux exigences du ST.
Ainsi, dans le cas de l’IO comme système sociotechnique, des modifications ou
innovations dans le ST impliqueraient des changements dans le SS pour optimiser sa
performance ou ses chances de succès.
La recherche de MacDuffie (1995) réalisée sur 62 entreprises du milieu automobile,
montre que c’est le fait d’adopter des pratiques de formation et rémunération conjointement
aux pratiques de production flexible qui explique en grande partie les gains de performance
(productivité et qualité) du Lean par rapport à la production de masse.
Sur la base d’un échantillon de 163 entreprises industrielles issues de différents pays,
Cua et al. (2009) analysent l’impact de l’adoption de trois pratiques Lean (JIT, TPM, TQM)
sur la performance (Cinq mesures de performance sont retenues dans cette étude : mesures de
coût, de qualité, de délais, de flexibilité et une mesure de performance) des entreprises.
Leurs résultats les conduisent à conclure que le niveau de performance est optimisé
lorsque les pratiques Lean issues du système technique sont adoptées de manière coordonnée
avec des pratiques issues du système social.
1.4.2 L’innovation organisationnelle selon les principes «combinaison de ressources»
L’approche basée sur les ressources (Resource Based View, RBV), qui trouve son
origine dans les travaux de Penrose (1959), soutient aussi cette idée de nécessaire
combinaison de ressources ou pratiques.
Tout en mettant l’accent sur la nécessité d’identifier les ressources rares, elle insiste
également sur l’importance de savoir les combiner. Elle suggère, en effet, que la
complémentarité des actifs (ressources et capacités) est nécessaire pour tirer bénéfices de
toute stratégie, technologie ou innovation [Christmann, 2000 ; Teece, 1986].
Figure 1 – Modèle de recherche émergent [Sandra Dubouloz, 2014]
Des exemples mettent en évidence le rôle déterminant des actifs complémentaires pour
le succès des IO. Arrègle (2006) montre que la production flexible à laquelle s’apparente le
Lean, nécessite de posséder des actifs complémentaires tels que l’« information du réseau de
distribution » sans lequel l’entreprise ne peut adapter son niveau de production à la demande.
Si le concept Lean Management a montré ses points forts dans la rationalisation des
entreprises à travers l’élimination des pertes et des gaspillages. Toutefois, sa combinaison
avec le concept agilité reste une condition sino qua non pour permettre aux entreprises PME
de mieux se positionner en augmentant leurs compétitivités et leurs efficacités surtout pour les
demandes clients volatiles. Alors c’est quoi l’agilité ?
2. Concept Agile
L’agilité est définie comme la capacité d’une entreprise à croître dans un
environnement imprévisible qui se caractérise par et un changement perpétuel, une demande
d’une qualité supérieure, un coût faible et de produits et services qui répondent parfaitement
aux exigences des consommateurs [Breu, Hemingway et al., 2001 ; Yusuf, Sarhadi et al.,
1999 ; Badot, 1997] (voir tableau 01).
Ainsi, l’agilité organisationnelle apparaît comme l’aptitude d’une entreprise à
répondre avec flexibilité, réactivité et différenciation aux différentes fluctuations de son
environnement et à proposer des services et des produits de qualité correspondant aux
exigences de ses clients. Elle intègre trois notions principales à savoir : la réactivité, la
flexibilité et la différenciation [Sharifi, Zhang, 1999 ; Lindberg, 1990 et Kidd 1994].
Primo, la flexibilité permet de mesurer la capacité d’une entreprise à s’ajuster à un
niveau de production donné en utilisant la même technologie. Elle correspond alors au
nombre d’alternatives futures, postérieures à une décision donnée [Cohendet, Llerena, 1999 ;
Reix, 1989]. Secundo, la différenciation renvoie à la production d’une offre perçue comme
différente par rapport à une offre d’origine [Porter, 1982]. Tertio, la réactivité renvoie au
temps de réaction à une évolution inattendue, autrement c’est la vitesse à laquelle une
entreprise peut répondre à l’évolution des demandes de ses clients, y compris celles non
anticipées.
Ces différents attributs de l’agilité organisationnelle ont été pensés en référence aux
grandes entreprises, mais qu’en est-il des PME ? Que proposent les recherches sur l’agilité
dans les petites et moyennes entreprises ?
2.1.Une agilité des PME à multiples dimensions
Le concept d’agilité englobe trois principales dimensions : la flexibilité, la
différenciation et la réactivité.
2.1.1 Flexibilité : Pour atteindre l’agilité des PME, la flexibilité est réalisée majoritairement à
travers l’orientation ressources humaines, qui permet aux entreprises PME de bénéficier
d’une synergie remarquable et d’une grande facilité dans la mobilisation de leur personnel, il
s’agit d’un atout majeur en cas d’absentéisme ou de hausse brutale de l’activité. Toutefois, les
salariés doivent bénéficier d’une polyvalence élevée, que les dirigeants développent avec une
grande attention compte tenu de ses effets positifs sur la productivité. Ainsi, il est
recommandé d’inclure des plans de formation dans un but d’optimiser les tâches de manière
continue et de mettre en place un système favorisant l’apprentissage des équipes
interentreprises et le transfert des compétences et des savoirs Nicolas (2008).
En plus, les entreprises PME doivent développer un esprit d’équipe et des relations
amicales voire familiales entre les dirigeants et les salariés ainsi qu’adopter un style
paternaliste et s’investir dans la vie personnelle de leurs salariés, notamment en les assistant
lors de procédures administratives privées ou en les aidant lors d’événements importants
comme les mariages, les décès, etc. Cette gestion a pour but de fidéliser le personnel et de
limiter la rotation des effectifs. La confiance mutuelle joue ici un rôle important dans la
pacification des rapports au sein de PME [Coutret, 1998].
2.1.2 Différenciation : La différenciation a trait à deux facteurs d’agilité à savoir une
orientation clients et une orientation créativité.
Pour l’orientation clients, et dans un but de préserver la pérennité de leurs
entreprises, les dirigeants insistent sur l’importance de la qualité, surtout pour des produits ou
des services destinés essentiellement vers l’export. Ils déclarent multiplier les procédures de
contrôle à différentes étapes de la production et respecter le cahier de charges. Ce cahier, gage
de réussite, regroupe l’ensemble des exigences des clients en termes de qualité, de traçabilité,
de normes environnementales et de charte sociale.
Ainsi, ces offres de services différenciés permettent de contribuer à fidéliser les
donneurs d’ordres, dont les choix ne sont pas toujours tributaires du prix mais des relations de
confiance entre partenaires : des relations personnelles se créent entre les individus qui
préfèrent perpétuer des relations inter-organisationnelles [Delerue, Bérard, 2007].
Concernant l’orientation créativité, on parle des stratégies coopératives et de
différenciation mises en œuvre par les entreprises. Les stratégies coopératives appellent à la
production en co-traitance avec les donneurs d’ordres. L’objectif est de tirer profit des
synergies entre les entreprises ainsi que d’intégrer des processus à forte valeur ajoutée comme
le cas de la conception. Ces PME essaient ainsi de dépasser la logique de sous-traitance grâce
à l’apprentissage organisationnel à l’instar des PME japonaises [Colovic, 2008]. Quant aux
stratégies de différenciation, elles favorisent la création de marques et la fabrication de
nouvelles gammes de produits.
Ces stratégies entrepreneuriales [Verstraete, Fayolle, 2005] permettent de se
démarquer à travers la création des styles propres, différents de ceux des concurrents et
justifiant une marge bénéficiaire plus importante. Ces stratégies volontaristes et proactives
développent ainsi, les capacités dynamiques des entreprises et stimulent leur agilité dans le
temps [Bessant et al., 2001].
2.1.3 Réactivité
La réactivité concerne deux facteurs d’agilité à savoir un engagement délai et des
stratégies souples.
En effet, le respect des délais de production et de livraison est un facteur clé de succès
dans le métier nécessitant un délai très réduit. Ainsi, les entreprises PME doivent se mobiliser
pour être en mesure de réagir rapidement aux changements de l'information sur le marché
[Goldman, Nagel et Preiss, 1995].
Tableau 1 – Les attributs de l’organisation agile [Yusuf et al., 1999]
Cela nécessite la réduction des délais de livraison en termes de flux d'informations et
de matériel et la possibilité, à court terme, de passer à une grande variété de produits [Kidd,
1994]. Par conséquent, la capacité de reconfigurer rapidement le processus de production est
essentielle.
Sous l’angle stratégique, les entreprises poursuivent des stratégies de report qui
permettent une adaptation permanente aux changements de l’environnement, L'objectif de
report est d'accroître l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement en déplaçant la
différenciation des produits au plus près de l'utilisateur final. Le report du point de découplage
réduit considérablement aussi bien le risque d'être en rupture de stock que le temps inutile de
stockage.
Lorsque les entreprises focalisent leur intention sur l'utilisateur final, beaucoup de
paramètres sont pris en considération. Ces paramètres peuvent être résumés en quatre
éléments essentiels qui présentent pour l'utilisateur final la valeur totale d'un produit à savoir :
le service, la Qualité, le Coût et le Délai de livraison [Johansson, .al, 1993].
Si la coopération offre aux entreprises de nouvelles opportunités, elle fait également
augmenter la pression sur ces entreprises pour qu’elles soient plus compétitives dans ce
contexte de globalisation. Pour ce faire, les entreprises modélisent leurs activités industrielles
par
des
processus
(procédés)
métier
(business
processes)
et
coopèrent
ensuite
électroniquement via un nouveau concept appelé entreprises virtuelles.
3. Entreprise virtuelle
D’après la définition de Favier et Coat (1997), « l’entreprise virtuelle est un concept
mais pas un lieu. C’est une activité, mais pas un bâtiment. Les participants sont des adhérents,
l’organisation est en quelque sorte mutualisée (…) la réalité physique et globale de
l’entreprise disparaît au profit de coopérations entre personnes pour réaliser un produit, ou
proposer un service, sur la base d’objectifs communs. Le cœur de ce type d’entreprise repose
sur les équipes virtuelles ».
L’entreprise virtuelle désigne un regroupement, souvent temporaire, de plusieurs
intervenants fonctionnant sur une même plate-forme informationnelle, et ce, pour la durée du
projet ou de la réalisation du produit [Lefebvre et al., 1998]. Ces intervenants ne font
généralement pas partie de la même entreprise et ne se retrouvent pas nécessairement sur le
même lieu. Ce type d’entreprise cherche à exploiter des opportunités pour accéder à de
nouveaux marchés tout en partageant les risques et les coûts. Leur réussite peut être attribuée
à l’apport incontestable des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’organisation virtuelle car elle « apparait
comme une réponse aux besoins de flexibilité et de prompte réactivité qu’éprouvent les
entreprises pour rester compétitives ». [Becheikh N., 2005] En effet, « l’entreprise virtuelle
est une solution très prometteuse pour le développement générale des organisations et de
l’économie » (Ettighoffer D. et Benden V., 2000).
Le concept de l’entreprise virtuelle, dans le sens d’alliances stratégiques, n’est pas
nouveau. Comme l’explique Mailiat (1990) : « Des structures basées sur des alliances
stratégiques ou opportunistes existent depuis longtemps dans des secteurs tels que l’horlogerie
et la construction ». En effet, c’est grâce à l’intégration des technologies de l’information et
de la communication que les entreprises indépendantes peuvent former de véritables
entreprises virtuelles exploitant les meilleures compétences du monde.
3.1 Types d’entreprises virtuelles
Selon Bandeira et al. (2010), trois périodes stratégiques dans l’histoire des entreprises
peuvent être distinguées : « faire seule » (par internalisation des ressources ou intégration
verticale de l’activité), puis « faire faire » (sous-traitance et externalisation), et aujourd’hui «
faire ensemble » (par coopération interentreprises). Nous constatons ainsi l’importance
croissante de nouveaux modèles de création de valeur, basés sur le principe général de coactivité (co-conception, co-élaboration et co-production), au travers duquel des firmes
décident de mutualiser des ressources – financières, matérielles, humaines… – et de
coordonner des actions [Hauch, 1995] pour mener une activité qu’elles n’auraient pu
accomplir avec la même performance de façon isolée [Barney, 1991 ; Pichault 2002], ou pour
faire face et résister à une situation de déclin [Cummings et al., 1983].
Il existe trois types d’entreprises virtuelles : l’entreprise virtuelle à court terme, le
consortium et l’entreprise étendue. Le point de départ est une entreprise virtuelle à court terme
dans un marché opportuniste. Avec la stabilisation du partenariat, cette entreprise virtuelle à
court terme migre vers une entreprise virtuelle de type consortium. Une entreprise virtuelle à
court terme ou de type consortium peut avoir une durée de vie plus longue si ses membres
regroupent ensemble leurs qualités pour répondre à une opportunité du marché qui grandit
(voir figure 02). Dans ce cas l’entreprise virtuelle passe à la forme de l’entreprise virtuelle de
type étendu en stabilisant sa structure.
Dans ce modèle, couramment appelé « entreprise étendue », les entreprises recentrent
leurs activités internes sur des domaines d’excellence réellement stratégiques, et s’associent
de façon temporaire ou permanente avec des partenaires extérieurs (clients, fournisseurs, co-
traitants, sous-traitants) sur les autres éléments de la chaîne de valeur [Collins et Doorley,
1992], pour mutualiser des moyens, accéder à de nouvelles ressources ou encore innover.
Pour prendre en compte le caractère « étendu » des nouveaux espaces d’activité sur
lesquels elles se déploient. Nous proposons, pour mener cette analyse, de nous appuyer sur
des travaux récents qui invitent à envisager des « nouvelles dimensions » de la gestion des
compétences [Retour et al., 2009]. Une compétence est généralement définie comme une
combinaison de ressources en situation : précisément, les recherches récentes montrent que
cette combinaison de ressources doit se penser et se pratiquer à plusieurs niveaux.
Figure 2. Le modèle des compétences mutualisées [Christian Defélix et Thierry Picq, 2013]
Certes, le niveau le plus connu est celui des compétences individuelles. Un opérateur
combine par exemple en contexte de travail les acquis de sa formation et les ressources de son
expérience pour produire sur sa machine dans l’atelier. Mais d’autres niveaux sont à prendre
en compte :
–– d’abord, le niveau collectif : une équipe de soignants en service d’urgence est
porteuse d’une compétence collective, par la combinaison des ressources de ses membres en
situation très contrainte [Collins et Grasser, 2009]. La notion de compétence collective,
encore en émergence et en questionnement, s’intéresse ainsi à la compréhension des « effets
d’équipes » [Michaud, 2008], mais aussi à des situations d’échanges de pratiques au sein de
communautés professionnelles [Wenger, 1998], de travail en mode transversal ou encore de
phénomènes d’apprentissages collectifs lors de situation de changement [Michaud, 2008] ;
–– ensuite, le niveau organisationnel : la notion de compétence organisationnelle vient
de la littérature stratégique, notamment du champ de la théorie des ressources [Wernerfelt,
1984]. Le savoir organisationnel, contenu et diffusé au travers de routines, systèmes et normes
est une ressource essentielle qui dépasse les individus et les équipes pour garantir un
fonctionnement institutionnel performant dans la durée.
Certaines compétences et capacités de l’organisation, quand elles sont combinées sur
un ou plusieurs marchés, lui confèrent alors un avantage concurrentiel distinctif [Javidan,
1998]. Elles deviennent alors stratégiques, au sens où elles sont rares, ont de la valeur, sont
non substituables et sont difficilement imitables [Barney, 1991] ;
–– enfin, le niveau inter-organisationnel : en ouvrant leur frontière et en mutualisant
leurs ressources, des organisations différentes et complémentaires peuvent construire,
ensemble, des compétences qui naissent précisément de la combinaison de leurs ressources.
Ce nouvel ensemble peut rassembler des acteurs qui ne sont pas physiquement proches et qui
collaborent à distance. Quand les différentes compétences sont géographiquement proches,
elles peuvent permettre à un territoire d’afficher une spécialisation compétitive [Retour et al.,
2009]. Les compétences inter-organisationnelles deviennent alors territoriales. Par exemple,
un pôle d’innovation vise à bâtir une compétence territoriale en combinant sur un espace
géographique donné les ressources des entreprises et des laboratoires [Defélix et Mazzilli,
2009].
3.2 Entreprise virtuelle : potentiels
Ces potentiels peuvent êtres résumés par les points suivants.
– Cette nouvelle forme de partenariat offre aux entreprises une capacité d’adaptation
remarquable, comme l’explique J. A. Bartoli (1996) : « Si, pour une activité donnée, un
nouveau prestataire s’avère plus efficace ou mieux adapté en raison d’une évolution subite de
la situation (modification du marché, innovation technologique), il suffit de faire appel aux
services de ce nouveau partenaire, en remplacement du précédent. Ceci donne plus de
souplesse, en supportant les coûts de restructuration et sans toujours posséder les compétences
nécessaires. ». Cet avantage procure donc à l’entreprise une optimisation en termes de temps,
de coûts et de qualité des processus internes de l’entreprise.
– Contrairement aux entreprises traditionnelles qui se contentent d’inclure
l’environnement dans leur système de pilotage comme simple variable supplémentaire,
l’organisation virtuelle le considère comme partie intégrante.
Davidow et Malone (1996), expliquent que « l’organisation virtuelle, en remettant en
question la notion de frontières, se « répand » dans son environnement, arrive à capter
l’attention de ses acteurs et parvient même à les impliquer dans son activité. Ainsi, les
frontières internes d’une activité économique deviennent, elles aussi, mouvantes et floues.
– Si, par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la
communication, la contrainte d’espace est surmontée plus facilement, l’organisation virtuelle
pourra, a priori, mieux qu’une entreprise traditionnelle, s’adresser à de nouveaux marchés.
Parrish (1997) note ainsi que dans une organisation virtuelle, « vous pouvez recourir à du
personnel n’importe où dans le monde. Et, au moins, vous obtenez un pool de talents du fait
que vous n’êtes plus limité à de la prospection dans une zone géographique spécifique. »
– La création des réseaux de communication entre des acteurs, experts de différents
domaines, peut favoriser le développement de l’apprentissage organisationnel. Erceau (1997)
considère que « (...) les organisations humaines se développent comme des réseaux
enchevêtrés multi-compétences, multi-connaissances, multi-métiers, multicultures. La mise en
réseau de ceux qui les animent en fait des systèmes d’intelligence collective. ». L’entreprise
virtuelle peut être vue comme une forme d’organisation favorable à la mise en commun des
compétences et des expertises. Cependant, de nombreux freins organisationnels (problèmes de
confiance entre les acteurs) peuvent survenir.
3.3 Entreprise virtuelle : limites
Souvent, l’organisation des entreprises virtuelles implique des relations de confiance
et une compréhension mutuelle de la manière de traiter les affaires.
En effet, la réussite du projet nécessite souvent de partager sans restriction des
informations confidentielles. Ces échanges informationnels s’effectuent sur la base d’une
confiance mutuelle.
De ce fait, la confiance se présente comme une variable clé de la réussite de
l’entreprise virtuelle. Pour Handy C., (1995) la confiance entre les acteurs est une condition
nécessaire pour le bon fonctionnement de l’organisation virtuelle. « S’il est vrai, en partie, que
le manque de confiance a pour conséquence de rendre le personnel indigne de confiance, ce
cercle vicieux est assurément de mauvaise augure pour l’avenir de la virtualité au sein des
organisations. » La confiance et la protection du savoir-faire, constituent des obstacles
majeurs à surmonter pour assurer le développement de toute forme d’entreprise virtuelle.
3.4 L’apport de l’intelligence économique dans le cadre d’une entreprise virtuelle
S’associer avec des partenaires peut mettre l’entreprise dans des situations où elle se
sent menacée si des informations d’ordre stratégique ou de haute valeur ajoutée sont
divulguées. L’intégration de la démarche de l’intelligence économique peut être une solution,
afin de faire face à toute fuite éventuelle d’information. Cette démarche peut s’avérer
également intéressante au moment du choix des partenaires et lors de l’engagement dans une
entreprise virtuelle.
Avant de présenter l’apport de l’intelligence économique, nous avons choisi deux
définitions qui permettent de montrer le rôle de l’IE à gérer les relations interpersonnelles et à
canaliser les flux d’informations.
Selon le rapport du Commissariat général au Plan, dirigé par Henri Martre,
l’intelligence économique « c’est l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de
traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs
économiques. Ces actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection
nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de
qualité, de délai et de coût ». Thiery et David (2002) considèrent également que « ce concept
d’intelligence économique s’affirme, où il s’agit d’étudier les processus impliqués dans la
production des indicateurs interprétables pour la prise de décision en se basant sur des
informations internes et externes à l’organisation en question ».
De ces définitions de l’IE, nous pouvons identifier plusieurs points susceptibles
d’aider l’entreprise qui cherche à construire ou à intégrer un groupe virtuel. D’abord les
activités de veille vont permettre d’identifier les acteurs les plus performants par rapport à une
activité particulière et de collecter les informations nécessaires sur chaque acteur. La
connaissance des acteurs susceptibles de collaborer avec l’entreprise va permettre d’aider
l’entreprise dans son choix d’intégrer le groupe. Ensuite, un autre apport est également
possible au niveau de la protection des informations et du développement d’une culture
informationnelle. L’entreprise qui cherche à protéger certaines informations stratégiques doit
développer une culture informationnelle qui prend en compte la dimension de confidentialité.
Afin d’assurer la protection des informations critiques, l’intelligence économique peut
se baser sur l’apport de la technologie de l’information et de la communication en exploitant
plusieurs techniques qui permettent d’atteindre cet objectif. Ces outils et ces techniques
permettent l’interopérabilité des informations ainsi que la protection du savoir-faire.
Conclusion
Lean Management est considéré comme une innovation organisationnelle à deux
dimensions : technique et sociale. Les pratiques techniques permettent aux entreprises PME
d’éliminer les pertes et les gaspillages tout en augmentant la qualité. Les pratiques sociales
composées essentiellement de pratiques de mobilisation, selon les deux approches à savoir les
principes « d’optimisation jointe » de la théorie des systèmes sociotechniques qui suggère que
les systèmes technique et social sont interdépendants et la seconde qui favorise la «
combinaison des ressources » de l’approche basée sur les ressources qui exige que la
complémentarité des actifs (ressources et capacités) est nécessaire pour tirer bénéfices de
toute stratégie.
Par ailleurs, l’agilité organisationnelle apparaît comme l’aptitude d’une entreprise,
notamment celle des PME, à répondre avec flexibilité, réactivité et différenciation aux
différentes fluctuations de son environnement et à proposer des services et des produits de
qualité correspondant aux exigences de ses clients.
L’entreprise virtuelle montre plusieurs avantages particulièrement appréciables. Il
s’agit surtout d’une structure fondamentalement modulaire, et donc extrêmement flexible, qui
peut faire face à la complexité économique et environnementale.
Nous considérons que l’entreprise virtuelle peut être vue comme une issue pour les
PME. L’apport de l’intelligence économique se manifeste à deux niveaux, d’abord au niveau
du choix des partenaires fiables et ensuite au niveau de la protection du savoir-faire de
l’entreprise. La protection du savoir-faire peut être assurée en se basant sur l’apport des
nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Nous considérons donc l’intelligence économique comme un moyen qui peut
aider l’entreprise virtuelle à surmonter certaines limites évoquées dans ce papier. Cette
proposition nécessite encore de l’approfondissement.
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