Charles JEANNIN

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La morale
l'économie?
a-t-elle
sa
place
dans
A première vue, l’économie ne semble suivre la morale de personne. En effet, l’économie
capitaliste à entraîner la crise financière et économique de 2008, et cette crise est due aux nonrespects des principes fondamentaux de chaque morale, c’est-à-dire les droits de l’homme. On peut
ainsi se demander si la morale a une place dans l’économie ; cette question est fondamentale. En
effet, l’économie, c’est-à-dire les rapports économiques entre les hommes, donc les échanges entre
les hommes, font ainsi appel à des règles pour normaliser les échanges. Ainsi, le problème
philosophique posé est de savoir si les règles utilisées proviennent uniquement d’Etat capitaliste,
donc des Etats fonctionnant dans une logique économique ou si les règles régulant l’économie
proviennent de nous-mêmes et sont donc notre morale. Nous verrons ainsi que l’économie était tout
d’abord dépourvu d’humanité, mais depuis quelques années, les principes moraux font leur
apparition dans l’économie.
Lorsqu’un ouvrier travaille, c’est toujours pour quelqu’un d’autre. En effet, l’ouvrier n’ayant
aucun talent, il est obligé de vendre sa force de travail s’il veut survivre. On peut ainsi dire que
l’ouvrier travaille pour son patron, et les produits ainsi réalisés ne servent pas à l’ouvrier, mais ils
sont créés pour les demandes faites par les clients. De plus, le fordisme est utilisé dans la plupart des
entreprises. Cela signifie que la façon de travailler des ouvriers a été inventée par quelqu’un d’autre.
En l’occurrence, Ford qui a trouvé des techniques permettant de faire plus de profit qu’auparavant.
De plus, le fruit du travail est le bien produit, mais l’ouvrier n’en aura rien, le seul bien que lui
apportera son travail, est l’assurance, dans les pays développés du Nord, d’un salaire qui lui
permettra de survivre. On peut ainsi dire qu’il existe une aliénation du travail. Et ce thème est
notamment développé par Marx. Il pense en effet que dans une économie capitaliste, l’ouvrier vend
sa force de travail, et que le bien produit ne lui appartient pas. Ainsi, l’être humain peut être
considéré comme une partie de la chaîne de production pouvant être remplacé par un autre. Ainsi,
comme le dit Marx : « Une conséquence immédiate du fait que l’homme est rendu étranger au
produit de son travail : l’homme est rendu étranger à l’homme » cette phrase illustre parfaitement
que l’homme devient un rouage du mécanisme de la production et qu’il peut ainsi être remplacé et
que le patron peut ne plus considérer son ouvrier comme un être humain, mais comme une pièce
changeable. Par cela, l’ouvrier n’a plus aucune valeur. On voit ainsi que des principes communs à la
morale de chacun, tel que la sûreté, l’égalité, sa dignité et sa liberté, ne sont plus assurées.
Ainsi, si un ouvrier n’est pas assez productif, le patron peut s’estimer en droit de le licencier,
seulement dans le cas où l’ouvrier est identifié par le patron à une pièce interchangeable de la chaîne
de production. De plus, en partie dû à la crise économique et financière, toutes les entreprises se
voient obliger de licencier des ouvriers. Ainsi, de nombreux postes alors occupés ne sont alors plus
rentabilisés. Donc, soit le patron abandonne les postes, soit il demande à ses ouvriers de produire
encore plus en occupant plusieurs postes à la fois, pour, la plupart du temps, obtenir le même
salaire. Et ceci toujours sous la même menace qu’est le licenciement en cas de travail non
satisfaisant. Et étant donné qu’il y a un certains taux de chômage dans notre pays, il y aura toujours
quelqu’un pour prendre une place ainsi créée. Or ceci va à l’encontre des principes moraux que sont
le refus de l’oppression, car nous obliger à travailler plus pour un même salaire est amoral.
Cependant, les rapports économiques permettent d’assurer le bien-être de tous, soit par le
fait de s’offrir tel bien ou tel service, soit en obtenant un salaire en échange de sa force de travail. On
peut ainsi y voir une certaine morale dans le sens où tous les hommes concourent au bonheur de
chacun en consommant, ce qui a pour effet de prodiguer un salaire au producteur de ce service ou
de ce bien. On peut ainsi voir que les hommes sont solidaires, et pensent aux autres, soit les hommes
sont altruistes.
De plus, on peut voir, dans le commerce équitable, que les consommateurs, par exemple
ceux habitant dans les pays développés du Nord éprouvent une sincère compassion envers les petits
producteurs, par exemple ceux habitant dans les pays en développement du Sud. En effet, le
commerce équitable est un échange où les consommateurs s’assurent par le biais d’une charte,
représentant par un label sur les produits, que la production de ce bien a apporté un salaire
convenable et juste à celui qui a réalisé ce bien. On peut ainsi voir cette vision de l’homme comme
une fin, dans le sens où les consommateurs s’inquiètent du sort des producteurs et tentent de
mettre des systèmes en place qui garantisse la dignité de ces ouvriers. Ceci illustre donc parfaitement
la deuxième formulation de l’impératif catégorique kantien.
De plus, les échanges économiques répondent à certaines lois. Par exemple, il est interdit de
vendre un homme, de dévaluer un objet ou de le surévaluer pour se faire plus d’argent. Ainsi, ces
échanges suivent une certaine morale. En effet, il est interdit d’arnaquer les hommes. Cette possible
escroquerie est certes réprimée par la loi, mais, elle fait peu à peu partie des hommes et de leur
façon d’agir. Ainsi, il serait amoral d’arnaquer son prochain.
On voit de plus en plus que des principes moraux, tels que les droits de l’homme,
commencent à faire réellement partie de l’économie actuelle. Ceci est notamment la conséquence
de la crise financière et économique. En effet, cette crise a été d’abord perçue comme un problème
d’éthique avant que la crise ne s’abatte réellement sur l’Europe. On voit à travers cette crise un des
dysfonctionnements du modèle capitaliste. Ainsi, les Etats, à travers les banques ont tenté de réguler
cette inégalité. En effet, les traders contrôlent d’une certaine façon l’économie, ce qui est une
énorme inégalité. Leur bonus ont ainsi tenté d’être contrôler, même si cela n’a pas réellement porté
ses fruits, car, par exemple, en 2009, les traders ont bénéficié de bonus colossaux, moindres
qu’auparavant mais tout de même conséquent. Ainsi, même si la contestation éthique du capitalisme
n’a pas totalement porté ses fruits, dans les mesures où on l’attendait, on peut voir les prémices
d’une économie pourvue de morale.
Ainsi, l’économie semble de plus en plus faire appel à des principes moraux, en
tentant de réguler le capitalisme, en aidant son prochain. De plus, les plus grands problèmes
amoraux de l’économie commencent à être en accord avec les principaux moraux de chacun.
On peut alors se demander si l’économie redeviendra comme avant, c’est-à-dire si les
principes moraux qu’elle est en train d’acquérir vont disparaître ou perdurer.
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