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Fiche concept : euro
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L’euro est la monnaie utilisée dans la zone euro (18 pays en 2014 : Allemagne,
Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas,
Portugal en 1999, Grèce en 2001, Slovénie en 2007, Chypre et Malte en 2008, Slovaquie en
2009, Estonie en 2011, Lettonie en 2014). Dans ces pays l’euro est la monnaie unique : l’euro
a remplacé les monnaies nationales.
L’adoption de l’euro est conditionnée à des critères précisés dans le Traité de
Maastricht en 1992 (critères dits de convergence) et réaffirmés dans le Pacte de Stabilité et de
Croissance ou Traité d’Amsterdam en 1997 puis en 2012 par le Traité sur la stabilité, la
coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire. C’est parce que
la Grèce ne respectait pas les critères de convergence en 1999 qu’elle n’est entrée dans la
zone euro qu’en 2001.
Depuis 1997, les pays ne respectant pas les critères concernant la dette publique
(inférieure à 60% du PIB) et le déficit public (inférieur à 3 % du PIB) peuvent être
sanctionnés pour endettement excessif.
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Des exemples :
* La lire italienne a été remplacée par l’euro.
* Les ménages allemands détiennent des comptes bancaires libellés en euros.
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Sous-notions :
■ Formes et fonctions de la monnaie
Le 1er janvier 1999, l’euro est créé en tant que monnaie scripturale.
L’euro devient une monnaie divisionnaire et monnaie fiduciaire le 1er janvier 2002 (mise
en circulation des pièces et billets).
Comme toute monnaie, l’euro remplit trois fonctions : unité de compte (= étalon de valeur),
intermédiaire des échanges (= moyen de paiement) et réserve de valeur (= elle permet de
réaliser ses achats à une date ultérieure). L’euro est une monnaie, donc basée sur la confiance.
Pour remplir la fonction de réserve de valeur, l’euro doit être relativement stable, donc
l’inflation doit être modérée.
Monnaie forte (monnaie qui s’apprécie) notamment vis-à-vis du dollar. Les effets
bénéfiques attendus d’une monnaie forte sont des taux d’intérêt plus bas (cela facilite
l’investissement et la consommation donc la croissance et l’emploi), des matières premières
importées revenant moins cher (à la fois pour les producteurs : consommations intermédiaires,
et pour les ménages : consommation finale), des incitations à améliorer la compétitivité hors-
prix (R-D, innovations). Les effets désinflationnistes renforcent l’attrait pour l’euro (= cercle
vertueux des monnaies fortes). Néanmoins une monnaie forte présente des inconvénients pour
les pays spécialisés en fonction d’une plus forte compétitivité prix puisque le prix des
exportations s’accroît.
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Notions liées :
Zone euro ou union économique et monétaire (UEM) : cinquième étape du processus
d’intégration économique décrit par B Balassa. La zone euro est l’exemple d’intégration
économique le plus abouti : c’est le seul exemple de monnaie unique ayant remplacé plusieurs
devises, c’est le seul exemple d’union monétaire. C’est pourquoi on peut dire que les pays
européens mènent une expérience originale d’intégration plus étroite de leurs économies. Les
avantages attendus sont la diminution des coûts de conversion, la disparition du risque de
change entre les pays membres, la plus grande transparence des prix. Ces effets permettent
d’améliorer la compétitivité-prix. Ceci est d’autant plus important qu’environ 65% des
échanges européens sont des échanges intrazone.
Politique monétaire : dans l’UEM la politique monétaire est unique, elle est menée par
la BCE (banque centrale européenne) qui a pour objectif prioritaire la stabilité des prix
(inflation inférieure ou égale à 2% par an en moyenne dans la zone euro).
Taux de change : depuis la création de l’euro, il n’existe plus de taux de change entre
les pays de la zone euro, donc ils ne peuvent plus utiliser la politique du change comme
instrument de politique conjoncturelle. Comme les taux de change sont fixes et qu’il y a
parfaite mobilité des capitaux (décidée avec l’acte Unique de 1986 qui crée le marché unique,
réalisée de façon effective en 1992), la politique monétaire est nécessairement unique. En
effet, si les taux d’intérêt directeurs variaient entre les pays (politique monétaire autonome),
les capitaux circuleraient vers le pays le plus attractif (c’est-à-dire celui dont le taux d’intérêt
réel est le plus élevé), et la monnaie de ce dernier s’apprécierait : on ne peut donc avoir à la
fois des taux de changes fixes, une parfaite mobilité du capital et une politique monétaire
autonome.
Emploi de la notion : exemples de problématiques
Quels sont les effets d’une appréciation de l’euro ? (ch 2.1 « On s’interrogera sur les effets
d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés »)
Quels sont les avantages liés à l’euro ?
Quelles sont les contraintes liées à l’euro ?
Quelles sont les répercussions de l’UEM sur les politiques conjoncturelles des États-
membres ?
Pour aller plus loin: faits, données chiffrées, enjeux, débats
Euro, confiance et crédibilité de la politique monétaire
La confiance dans une monnaie est centrale pour que celle-ci joue efficacement son
rôle de réserve de valeur, d’intermédiaire des échanges et d’unité de compte. En effet, les
monnaies sont en grande partie dématérialisées et sans valeur intrinsèque. Lors des différentes
tentatives de création d’un taux de change unique (serpent monétaire, SME
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, et union
monétaire), les monnaies européennes, puis l’euro, ont parfois faire face à une spéculation
massive qui a poussé leur cours à la baisse (ou à la hausse pour le deutschemark) : c’est ce qui
explique notamment que l’évolution de l’euro de sa création jusqu’en 2002. De même, la
crédibilité de la politique monétaire, c’est-à-dire le degde confiance des agents privés dans
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Système monétaire européen
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la détermination et la capacité de la banque centrale à suivre la politique monétaire et
atteindre les objectifs qu’elle a annoncés, a un rôle important sur la vie économique, car elle
conditionne les anticipations des agents économiques : si les agents économiques ne font pas
confiance à la banque centrale, ils n’investiront pas et n’achèteront plus de titres.
L’indépendance d’une banque centrale est un élément central de sa crédibilité : c’est pourquoi
la Banque de France dès 1993, puis la Banque Centrale Européenne, sont indépendantes de
l’État. Ainsi, les États ne peuvent plus financer leurs déficits courants par la création
monétaire.
L’euro sur la scène internationale
L’UEM n’a pas de politique de change. Le régime de changes flexibles, ou flottants,
auquel correspond l’euro signifie que son cours est fixé librement en fonction de l’offre et de
la demande sur le marché des changes, sans intervention de la BCE. L’euro à l’heure actuelle
a plutôt un cours élevé (environ 1,36 dollar en janvier 2014) : on parle d’euro fort, ce qui a
des avantages (prix des importations, notamment de pétrole, diminué), et des inconvénients,
notamment pour la balance courante et la compétitivité-prix.
Y a-t-il une déflation en Europe ?
À l’heure actuelle, sous l’effet de la crise économique, il existe un risque de déflation
en Europe. La déflation est néfaste car, d’une part, elle pousse les agents à retarder leurs
investissements ou leur consommation, et d’autre part, car elle entraîne le maintien de taux
d’intérêt réels trop élevés par rapport à la croissance. Si l’inflation à l’heure actuelle est très
faible, on ne peut pas pour autant parler, selon P. Artus, de déflation. En effet, l’inflation
anticipée diminue malgré le redressement de la productivité, ce qui place la zone euro dans
une « dynamique légèrement déflationniste ». Pour autant, il ne s’agit pas d’une déflation
profonde, ou installée dans le temps. P. Artus préfère ainsi l’expression « quasi-déflation».
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Comment de nouveaux pays peuvent-ils entrer dans la zone euro ?
Les pays de l’UEM qui n’appartiennent pas à la zone euro peuvent avoir obtenu une
dérogation (Danemark, Royaume-Uni). En ce qui concerne les nouveaux entrants, ils se sont
engagés à entrer dans la zone euro à moyen terme, mais sans calendrier précis.
Références :
Agnès Bénassy-Quéré, Benoît Coeuré, L’économie de l’euro, Repères, La découverte, 2010.
A Figliuzzi, L’économie européenne, coll. Thèmes et débats économie, 2ème édition, Bréal
2008.
J. Ziller, L’Union européenne, Ed. Traité de Lisbonne, La documentation française, 2008.
http://europa.eu/index_fr.htm
www.touteleurope.eu
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-
publiques/approfondissements/budget-contraintes-europeennes.html
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-
europeenne/approfondissements/strategie-lisbonne-strategie-europe-2020.html
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