
 
1- Introduction 
 
Les  personnes  souffrant  d’addiction  à  une  substance  psychoactive  sont  souvent  perçues 
comme des délinquants, sans emploi, en marge de la société. Cette image ne reflète pas la 
réalité des personnes dépendantes à une substance psychoactive, qui sont fréquemment bien 
insérés socialement  et qui travaillent. En effet, si dans une enquête de 2002, 91,7% des sujets 
interrogés  pensent  que  les  consommateurs  d’héroïne  ne  peuvent  pas  vivre  normalement 
(Beck), le rapport au Sénat de la commission d’enquête sur la lutte contre les drogues illicites 
de  2002  indique  que  60  %  des  toxicomanes  occupent  un  emploi  à  temps  plein.  (rapport 
Sénat).  
 
A travers ce travail de thèse, qui a pour objet de caractériser les facteurs qui influencent le 
maintien dans l’emploi des personnes en soin pour addictions à des substances psychoactives, 
nous explorerons les liens complexes unissant le travail et les addictions.  
 
Dans une première partie, nous exposerons le contexte dans lequel se déroule cette étude. 
Nous ferons le point sur les addictions, leur état des lieux en France, le système de soin, les 
modalités de soin, les politiques de santé publiques actuelles.  
Ensuite nous  explorerons le travail, ses caractéristiques, les  risques  auxquels  il expose les 
salariés et en particulier les risques psychosociaux et la notion de bien-être au travail.  
Puis,  nous  ferons  enfin  le  point  sur  les  liens  du  travail  et  des  addictions :  addictions 
représentant un danger pour le travail, ou indispensables pour supporter les contraintes du 
travail, travail inducteur d’addiction ou élément essentiel du traitement des addictions.  
Enfin,  nous détaillerons les rôles et les actions possibles du médecin  du travail face aux 
addictions. 
 
La seconde partie sera consacrée à une étude descriptive menées auprès de patients addicts en 
soin suivis au CHU d’Angers, qui travaillent ou ont travaillés. A travers les résultats de cette 
étude nous tenterons de caractériser ces patients et les facteurs qui concourent à leur maintien 
dans l’emploi.  
 
Les résultats de cette étude serviront de base à la discussion, dans un troisième partie , pour 
élaborer des pistes en vue d’améliorer la prise en charge de ces patients, en particulier la prise