Thème 1 (ECO) : Croissance, fluctuations et crises. Chapitre 1

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Thème 1 (ECO) : Croissance, fluctuations et crises.
Chapitre 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Objectifs :
Ce chapitre porte sur la croissance et non sur les phénomènes conjoncturels d’expansion de
l’activité. Les analyses sont effectuées dans une optique de long terme et c’est pourquoi, elles portent essen-
tiellement sur ce qui permet à un système économique de produire de plus en plus de richesses sur longue
période.
Le chapitre débutera par l’indicateur à la base des calculs de croissance, le PIB, en soulignant égale-
ment ses limites pour mesurer l’activité économique, et le niveau de vie des populations. Dès lors, il faudra
souligner la nécessité de mettre au point des indicateurs alternatifs.
Ensuite, il s’agira de présenter les origines de la croissance. On s’intéressera à la fonction de produc-
tion pour analyser le processus de croissance, ce qui permettra de souligner l’existence de deux « formes »
de croissance : l’une extensive, l’autre extensive. Le rôle du progrès technique et des innovations sur la
croissance sera développé.
Ce chapitre soulignera aussi le rôle des facteurs institutionnels dans la croissance économique, en dévelop-
pant en particulier l’impact des incitations générées par les institutions.
Plan :
I. La mesure de l’activité économique.
A. L’utilisation d’un indicateur économique : le PIB
Doc. 1 / doc. 2 p.18 ; doc. 1 p. 20
B. Les limites du PIB
Doc. 3 p. 19 ; doc. 2 p.20 ; doc. 3 / doc. 4 p. 21
C. La construction d’indicateurs synthétiques.
Doc. 4 p. 19
II. Les déterminants de la croissance économique.
A. Les facteurs de production.
Doc. 1 / doc. 2 p. 22 ; doc. 3 / doc. 4 p. 23
B. Le rôle du progrès technique.
Doc. 2 p. 24 ; doc. 3 / doc. 4 p 25
C. L’accumulation du capital.
Doc. 1 / doc. 2 p. 26 ; doc. 3 / doc. 4 p. 27
D. Le rôle des innovations.
Doc. p. 24 ; doc. 1 / doc. 2 p. 28 ; doc. 3 / doc. 4 p. 29
E. Le rôle des institutions.
Doc. 1 / doc. 2 p.30 ; doc. 3 / doc. 4 p. 31 ; doc. 1 / doc. 2 p. 32 ; doc. 3 / doc. 4 p. 33
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IL existe plusieurs définitions de la croissance économique.
- La croissance économique correspond à « est l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs pé-
riodes longues [...] d'un indicateur de dimension, pour la nation, le produit global brut ou net, en termes
réels" (François Perroux, L’économie du 20ème siècle 1964)
- "la croissance économique d'un pays peut être définie comme une hausse de longue période de sa
capacité à offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques; cette capacité crois-
sante est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels qu'elle requiert" (Simon Kuznets,
discours de réception du prix Nobel 1971)
La croissance est donc un processus quantitatif qui se traduit par l’augmentation, au cours d’une
longue période, d’un indicateur représentatif de la production de richesses d’un pays, le plus souvent le
produit intérieur brut (PIB)
Il en ressort de ces définitions des caractéristiques essentielles :
- La croissance est un phénomène de longue période. Il est durable et s’inscrit dans le temps moyen
(plusieurs années) ou long (plusieurs décennies). On parle d’expansion pour décrire l’augmentation de la
production sur courte période (moins de deux ans) et de récession pour un ralentissement d’au mois deux
trimestres consécutifs (néanmoins, au sens large, la récession caractérise un ralentissement de la produc-
tion, où la production ne diminue pas forcément, mais croît faiblement). Une diminution durable de la pro-
duction est appelée dépression.
- Elle s’accompagne de changements de structures économiques et sociales, c'est-à-dire des éléments
stables d’une société qui se modifient lentement ; par exemple : la répartition des actifs par secteurs
d’activité.
- Elle a des conséquences socio-économiques variables : elle peut générer des progrès du niveau de
vie, mais cela dépend d’autres paramètres ; par exemple, les variations démographiques, la répartition des
fruits de croissance…
- La croissance est un phénomène mesurable par un indicateur essentiel quantitatif, le plus souvent le
PIB réel c'est-à-dire en volume ou à prix constants.
I. La mesure de l’activité économique.
A. L’utilisation d’un indicateur économique : le PIB
Schématiquement, le PIB peut être défini comme la somme des valeurs ajoutées produites par les
secteurs institutionnels résidents, augmentées des impôts (moins les subventions) et des droits de douane
reçus. La valeur ajoutée étant la différence entre la production réalisée et les consommations intermé-
diaires.
Le PIB peut être évalué selon trois approches :
À partir de l’équilibre ressources emplois (PIB + M = CF + FBCF + X + ∆S), on détermine
l’approche de la dépense : PIB = CF + FBCF + X - M + ∆S
L’approche de la production : PIB = ∑VA + TVA + droits de douane – subventions à l’importation
L’approche des revenus : PIB = Revenus salariaux + EBE + revenus mixtes + impôts liés à la pro-
duction - subventions
Le PIB prend en compte la production marchande biens et services évaluée au prix du marché et
les services non marchands valorisés au coût de production (la valeur d’un service non marchand est
d’autant plus élevée qu’elle coûte plus !)
Précisons enfin que la mesure de la croissance économique reste imparfaite dans la mesure où un
certain nombre d’activités ne sont pas prises en compte (économie informelle, externalités)
Pour pouvoir comparer la valeur du PIB d’une année sur l’autre et avoir une idée précise de la
progression des richesses créées, il est nécessaire d’enlever les effets de l’inflation sur la mesure du PIB
c'est-à-dire le calculer à prix constants (PIB en volume ou PIB réel). Il est donc nécessaire de déflater les
séries statistiques.
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Pour effectuer les comparaisons internationales, on utilise le PIB par tête et on effectue une conver-
sion en parités de pouvoir d’achat (méthode des PPA). Il s’agit d’une méthode permettant d’éviter les pro-
blèmes posés par les taux de change (prix d’échange des monnaies nationales) et par le fait que la structure
des prix relatifs n’est pas le même partout (le prix relatif des services est plus élevé dans un pays développé
que dans un pays en développement).
Ainsi, le PIB de la France exprimé en $ n’est pas le même quand le $ est échangé contre 1 € et lors-
qu’il l’est contre 1,20 €.
La parité de pouvoir d’achat représente l’équivalence entre le pouvoir d’achat d’une unité moné-
taire d’un pays et le pouvoir d’achat de n unités monétaires d’un autre pays. La PPA repose sur un panier
de marchandises.
Le PIB-PPA est donc obtenu en multipliant le PIB calculé aux prix nationaux par un taux de change
fictif qui rend équivalent le prix d’un panier de marchandises dans chaque pays.
Illustration :
Si un café en France est payé 2 € et si ce café est payé 1 $ aux Etats-Unis alors le taux de change
respectant la PPA est 1$ = 2 €. On construit ainsi un indice des prix en France et aux Etats-Unis pour des
produits identiques et on en déduit un taux de change théorique. (1 € PPA = 0,5 $)
L’utilisation des PPA permet de faire comme si on utilisait un seul système mondial de prix pour
mesurer les différents PIB par tête.
Le calcul d'un taux de change en parité de pouvoir d'achat(PPA) permet de gommer les différences
de prix qui peuvent exister d'un pays à l'autre. Faibles d'un pays industrialisé à l'autre, ces différences sont
parfois très importantes entre pays industrialisés et pays du Sud, car, dans ces derniers, une partie non né-
gligeable des biens et services de première nécessité est produite à l'aide de travail peu rémunéré, voire non
rémunéré (travail familial). Par exemple, dans le cas de la Chine, le calcul d'un taux en PPA aboutit à dou-
bler la valeur de l'unité monétaire chinoise: cela signifie que le pouvoir d'achat en biens et services natio-
naux du yuan (monnaie chinoise) est deux fois plus important que son pouvoir d'achat international. Il en
est de même de la plupart des pays du Sud, si bien que le calcul en PPA revient à augmenter très sensible-
ment leur part dans le produit mondial, et réduit non moins sensiblement leur pauvreté apparente.
Illustration :
Les PPA servent à calculer, pour l’Union Européenne, des agrégats en standard de pouvoir d’achat
(SPA). Le SPA est une unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les
pays. Un SPA permet d'acheter le même volume de biens et de services dans tous les pays. Cette unité per-
met des comparaisons en volume significatives des indicateurs économiques entre les pays. Les agrégats
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exprimés en SPA sont calculés en divisant les agrégats à prix courants et en monnaie nationale par les pari-
tés de pouvoir d’achat (PPA) respectives.
Illustration : chiffres publiés par Eurostat en juin 2012.
Les données sur le PIB par habitant, exprimées en SPA, sont publiées par Eurostat, l’office statistique
de l'Union européenne. Elles couvrent les 27 États membres de l'UE, trois pays de l'AELE, un pays adhé-
rent, quatre pays candidats et deux pays candidats potentiels.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant exprimé en standards de pouvoir d’achat (SPA) a varié,
selon les États membres, entre 45% et 274% de la moyenne de l'UE27.
La consommation individuelle effective par habitant a varié dans les États membres de 44% à 150% de
la moyenne de l’UE27.
Si le PIB par habitant est souvent utilisé comme un indicateur du niveau de bien-être dans un pays, il
n'est pas le seul indicateur en la matière. Un indicateur alternatif du bien-être, mieux adapté pour refléter la
situation des ménages, est la consommation individuelle effective (CIE) par habitant4. En général, les ni-
veaux de la CIE par habitant sont plus homogènes que ceux du PIB par habitant, bien que des différences
substantielles existent entre les États membres. En 2011, la CIE par habitant exprimée en SPA se situait
entre 44% de la moyenne de l'UE en Bulgarie et 150% au Luxembourg.
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L’évaluation statistique de la croissance :
La croissance étant par définition un phénomène de long terme, le taux de croissance annuel du
PIB doit être complété par une étude de l’évolution tendancielle (le trend)
A cette fin, on peut utiliser :
- soit le taux de croissance global (T) sur n années. T représente alors le taux de variation global.
- soit le taux de croissance annuel moyen (TCAM). Le TCAM est le taux de croissance annuel
qui, appliqué à l’identique, année après année, sur l’ensemble d’une période de plusieurs années, aboutit à
un accroissement du PIB identique à celui que mesure le taux de croissance global.
Le TCAM sur n années se déduit de la formule [(1 + T)1/n 1] x 100 ; (1 + T) représente le coef-
ficient multiplicateur global et T est le taux de croissance global.
Le calcul permet d’obtenir (1 + t) où t représente le TCAM
Autre notation : TCAM = (
nT1
- 1) x 100
Remarque : 1+T correspond au coefficient multiplicateur global sur la période (CM)
B. Les limites du PIB et des indicateurs de croissance.
Les critiques envers le PIB n’ont cessé de se développer notamment depuis le célèbre rapport du
Club de Rome en 1972 « Halte à la croissance ».
Tout d’abord, le PIB est un indicateur imparfait de mesure de la production. En effet, le PIB est un
flux et non un stock. Il ne mesure la production d’un pays que sur un an. Il n’évalue donc pas la production
passée, le patrimoine d’un pays. C’est pour cela que si une catastrophe naturelle peut augmenter le PIB à
cause des reconstructions nécessaires, cela ne veut pas dire que le pays est plus riche, puisque une partie de
son patrimoine a été détruit.
Toute une partie de la production n’est pas comptabilisée. C’est le cas du bénévolat, de la produc-
tion domestique (ménage, jardinage, bricolage…), d’où la célèbre formule de Pigou : « Quand un homme
épouse sa cuisinière, il fait baisser le PIB). Le PIB est un indicateur monétaire et ne tient pas compte de
l’utilité sociale de ces activités. En France, selon une enquête de l’INSEE de mars 2011, les heures de tra-
vail domestique valorisées au SMIC étaient estimées à 26% du PIB. La croissance des pays en développe-
ment, dans lesquels une grande partie de la production est non monétaire, est donc sous-évaluée.
L’économie souterraine, par définition, n’est pas non plus comptabilisée. Elle comprend des activités lé-
gales non déclarées (le travail au noir) et des activités illégales (activités criminelles : trafic de drogues,
contrefaçons…). Cette économie est estimée à 5,9% des emplois en France.
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