2
IL existe plusieurs définitions de la croissance économique.
- La croissance économique correspond à « est l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs pé-
riodes longues [...] d'un indicateur de dimension, pour la nation, le produit global brut ou net, en termes
réels" (François Perroux, L’économie du 20ème siècle 1964)
- "la croissance économique d'un pays peut être définie comme une hausse de longue période de sa
capacité à offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques; cette capacité crois-
sante est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels qu'elle requiert" (Simon Kuznets,
discours de réception du prix Nobel 1971)
La croissance est donc un processus quantitatif qui se traduit par l’augmentation, au cours d’une
longue période, d’un indicateur représentatif de la production de richesses d’un pays, le plus souvent le
produit intérieur brut (PIB)
Il en ressort de ces définitions des caractéristiques essentielles :
- La croissance est un phénomène de longue période. Il est durable et s’inscrit dans le temps moyen
(plusieurs années) ou long (plusieurs décennies). On parle d’expansion pour décrire l’augmentation de la
production sur courte période (moins de deux ans) et de récession pour un ralentissement d’au mois deux
trimestres consécutifs (néanmoins, au sens large, la récession caractérise un ralentissement de la produc-
tion, où la production ne diminue pas forcément, mais croît faiblement). Une diminution durable de la pro-
duction est appelée dépression.
- Elle s’accompagne de changements de structures économiques et sociales, c'est-à-dire des éléments
stables d’une société qui se modifient lentement ; par exemple : la répartition des actifs par secteurs
d’activité.
- Elle a des conséquences socio-économiques variables : elle peut générer des progrès du niveau de
vie, mais cela dépend d’autres paramètres ; par exemple, les variations démographiques, la répartition des
fruits de croissance…
- La croissance est un phénomène mesurable par un indicateur essentiel quantitatif, le plus souvent le
PIB réel c'est-à-dire en volume ou à prix constants.
I. La mesure de l’activité économique.
A. L’utilisation d’un indicateur économique : le PIB
Schématiquement, le PIB peut être défini comme la somme des valeurs ajoutées produites par les
secteurs institutionnels résidents, augmentées des impôts (moins les subventions) et des droits de douane
reçus. La valeur ajoutée étant la différence entre la production réalisée et les consommations intermé-
diaires.
Le PIB peut être évalué selon trois approches :
À partir de l’équilibre ressources – emplois (PIB + M = CF + FBCF + X + ∆S), on détermine
l’approche de la dépense : PIB = CF + FBCF + X - M + ∆S
L’approche de la production : PIB = ∑VA + TVA + droits de douane – subventions à l’importation
L’approche des revenus : PIB = Revenus salariaux + EBE + revenus mixtes + impôts liés à la pro-
duction - subventions
Le PIB prend en compte la production marchande – biens et services – évaluée au prix du marché et
les services non marchands valorisés au coût de production (la valeur d’un service non marchand est
d’autant plus élevée qu’elle coûte plus !)
Précisons enfin que la mesure de la croissance économique reste imparfaite dans la mesure où un
certain nombre d’activités ne sont pas prises en compte (économie informelle, externalités)
Pour pouvoir comparer la valeur du PIB d’une année sur l’autre et avoir une idée précise de la
progression des richesses créées, il est nécessaire d’enlever les effets de l’inflation sur la mesure du PIB
c'est-à-dire le calculer à prix constants (PIB en volume ou PIB réel). Il est donc nécessaire de déflater les
séries statistiques.