Onglet : HAUTE SAVOIE
Sous onglet : Un peu d’histoire
A La frontière de l’Italie, les pays de Savoie, divisés en deux départements (Savoie et Haute-Savoie) font partie
de la région Rhône-Alpes. Situées au cœur de la chaîne alpine, les Savoie furent réunies définitivement à la
France en 1860. Leurs limites naturelles sont : à l’ouest le cours du Guiers et celui du Rhône. Au nord, le lac
Léman. A l’est et au sud, les crêtes des Alpes jusqu’aux grandes Rousses et jusqu’à une ligne qui longe le
Grésivaudan puis remonte vers le nord-est en coupant la vallée de l’Isère.
Antiquité et Moyen-Age :
Du VIIe au Ve siècle av. Jésus Christ, l’invasion des Celtes Allobroges refoule dans les hautes vallées les Ligures.
Dès 121 av. JC, les Romains soumettent les Allobroges et, malgré leur résistance, parviennent à les incorporer à
la province Romaine. La future Savoie forme alors un important nœud routier conduisant d’Italie à Genève et à
Vienne. Au IV siècle ap. JC, le terme de "Sapaudia" (Savoie) apparaît pour la première fois. En 443, Aetius, chef
de la milice romaine des Gaules, cantonne dans la région les Burgondes à titre de fédérés de Rome. Ceux ci
forment un royaume à la chute de l’empire romain d’Occident, dont la capitale est Genève, mais qui tombe entre
les mains des fils de Clovis (534). Lors du démembrement du royaume de Charlemagne, la Savoie échoit à
Lothaire au traité de Verdun (843).
La maison de Savoie - XIe et IXe siècles
A partir du XIe siècle, la maison de Savoie rassembla des territoires dans les Alpes, avec Humbert Ier aux
blanches mains (1056), qui possédait les comtés de Belley, de Sion et du Val d’Aoste. Soutenu par l’empereur
Conrad II la Salique, il étendit son pouvoir sur la Maurienne, la Tarentaise, le Chablais et le Piémont. Son fils
Odon 1er épousa l’héritière du marquisat de Turin. La politique opportuniste menée par la Savoie vis à vis de ses
grands voisins (France, Allemagne, Italie) lui permit d’acquérir des territoires dans le Piémont, le pays de Vaud et
le Valais. Le comte Thomas 1er fit de Chambéry sa capitale (1232). Son fils, Pierre II dit le petit Charlemagne,
réorganisa ses états qui prenaient de l’importance. La maison se scinda en deux branches dont la cadette obtint
le Piémont ( 1245-1418).
Xe et XVIIe siècles
Les comtes de Savoie se tournèrent vers l’Italie, après avoir fixé de nouvelles frontières entre leur pays et le
Dauphiné, devenu Français (1355). Par la suite, Amédée VI et VII annexèrent le Valmorey, Verceil et achetèrent
les comtés de Nice et du Genevois. Amédée VIII, qui régna de 1391 à 1440, fut fait duc en 1416 et devint pape
sous le nom de Felix V (1440-1449).
Le XIe siècle fut une période de décadence et de tutelle française. Les Confédérés suisses s’emparèrent des
territoires du bassin Lémanique (1536) et la France occupa la Savoie elle-même pour s’assurer le passage vers
l’Italie. Après la victoire de Saint-Quentin (1557) aux côtés des Espagnols, et les traités du Cateau-Cambrésis
(1559) de Lausanne (1564) et d’Evian (1569) le duc Emmanuel-Philibert recouvra la Savoie, le pays de Gex, le
Genevois sans Genève et le Chablais. Il acquit Tende et Oneglia en Italie, établit sa capitale à Turin (1562) et
instaura un régime d’absolutisme favorable à la Contre-Réforme. Son successeur, Charles-Emmanuel I, conquit
Saluces mais échoua à Genève (la guerre de l’escalade, 1602). Il dut céder à la France, par le traité de Lyon
(1601), le pays de Gex, le Valromey, la Bresse et le Bugey. Pratiquant un jeu de bascule dangereux entre la
France et l’Espagne, les ducs perdirent Pignerol, mais acquirent le marquisat de Montferrat (1631, 1713),
Alexandrie et la Sicile (échangée contre la Sardaigne en 1720), ainsi que le titre royal (1713).
XVIIIe et IXXe siècles
Les rois sardes, qui combattirent aux cotés de la France puis de l’Autriche au XVIIIe siècle, s’agrandirent encore
au détriment de la Lombardie. Cependant, adversaires résolus de le Révolution Française puis de Napoléon, ils
furent vaincus en 1796 et virent leurs possessions continentales annexées par la France (1799).
Le roi Victor-Emmanuel 1er, réfugié en Sardaigne, recouvra ses états, augmentés de Gênes, en 1815. Charles-
Albert de Savoie-Carignan, devenu roi en 1831, s’opposa au libéralisme, mais réorganisa le pays, devenu la
principale région industrielle d’Italie. Le Piémont apparaissait alors aux yeux des patriotes Italiens comme le seul
état capable de s’opposer à l’Autriche. Une constitution libérale y fut accordée en 1848, grâce à Balbo et à
Cavour. La Lombardie se révolta, appela son voisin à l’aide, mais les deux pays furent écrasés par l’Autriche à
Novare en 1849. Le roi abdiqua en faveur de son fils Victor-Emmanuel II, qui régna de 1849 à 1878 et réalisa
l’unité de l’Italie.