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ELEMENTS DE CORRECTION DISSERTATION BAC BLANC
Sujet : Quelle place accorder à la croissance économique pour assurer un développement durable ?
Analyse du sujet
Définition des notions clefs
La croissance économique est source d'atteintes multiples à l'environnement et au capital naturel : épuisement
des ressources, pollution, réchauffement climatique pour ne citer que les plus médiatisées. Ces méfaits de la croissance
sont connus depuis longtemps, et dès 1972, le rapport Meadows titrait « Halte à la croissance ! » pour souligner combien
notre mode de développement basé sur la consommation et la production de masse n'était pas soutenable à long terme.
Un développement durable = définition du Rapport Bruntland
Place = importante ou non => mise en relation des deux notions clefs
Est-ce que la croissance a une place importante dans le processus de développement durable ? Est-ce que cette
importance n’est pas surévaluée ? Ne serait-il pas nécessaire de relativiser sa place en accordant désormais plus
d’importance aux différents patrimoines à la base du bien-être des générations actuelles et futures ?
Problématique : Si l'on cherche à promouvoir un développement durable, il apparaît donc nécessaire de modifier
le fonctionnement de notre système économique. La question est de savoir jusqu'à quel point doit aller cette
modification : faut-il renoncer à la croissance (en tout cas à la croissance généralisée et non réfléchie) pour préserver le
capital naturel et la capacité des générations futures à satisfaire leurs besoins, comme le postulent les tenants de la
soutenabilité forte ? Peut-on au contraire espérer concilier croissance et développement durable, grâce au progrès
technique et à l'accumulation de capital physique et technologique, comme le pensent les partisans de la soutenabilité
faible ?
Analyse des documents
Document 1 : document très riche, qui gagnait à être exploité en détail.
Constat 1 : plus un pays est riche, plus il émet de CO2 et plus il participe au réchauffement climatique.
Comparaison niveau d'émission EU / moyenne mondiale (ou EU / Inde) : 19,5 t/hab aux EU en 2007 (avant la
crise), contre moins de 5 t/hab en moyenne dans le monde (1,5 t/hab en Inde) : les EU émettent donc 4 fois plus
de CO2 par habitant que la moyenne (13 fois plus que l'Inde).
Constat 2 : lorsqu'un pays s'enrichit, il augmente ses émissions de CO2 → Cas chinois : boom économique des
années 2000 s'est accompagné d'une très forte augmentation des émissions de CO2 : de 2 t/ hab en 2000 à près
de 6 t/hab en 2008 : 3 en seulement 8 ans ! Même tendance constatée en Inde et dans le monde (processus de
développement en cours) → on comprend le risque pour la planète du développement économique des pays pauvres
et de la généralisation du mode de vie occidental (réchauffement climatique fortement accéléré)
Constat 3 : les pays les plus pollueurs polluent de moins en moins avec le temps → Courbe de Kuznets
environnementale : à mesure qu'un pays s'enrichit, ses atteintes à l'environnement diminuent < développement de
technologies de plus en plus propres, plus grande sensibilité de la population à la question de la pollution et de la
dégradation de l'environnement, volonté politique plus forte, et délocalisation des activités industrielles très
polluantes vers les pays en développement (cimenterie par exemple). EU : passage de 21 t/hab en 1971 à 17 t/hab
en 2008 (-19 % d'émissions), All : de 14 t/hab à 10/hab, soit -28 %. → Donc il est possible de concilier
croissance et développement durable.
Document 2 : les innovations vont sauver la planète, ou du moins permettre de dépasser les limites écologiques actuelles
de la croissance → c'est la croissance verte.
Dans les transports : innovations permettent de réduire les impacts environnementaux des déplacements
voitures hybrides et électriques → moins de consommation de carburants, donc épuisement plus lent des
ressources en hydrocarbures et pollution plus faible
pots catalytiques → diminution des particules dans l'air
Habitat : maisons mieux conçues (apports solaires pour le chauffage, ventilation naturelle pour limiter le recours
aux climatiseurs), mieux isolées (pour moins chauffer), nouvelles sources d'énergie : eau chaude solaire,
géothermie, pompe à chaleur, etc. → réduire les besoins en énergie et améliorer le confort, donc moins
consommer mais vivre mieux.
Éco-conception : limiter la quantité de déchets (recyclage prévu dès la fabrication, donc rentable, nouveaux
matériaux biodégradables)