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Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire
Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée par le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles
figurant dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en
organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
SUJET
Quelle place accorder à la croissance économique pour assurer un développement
durable ?
DOCUMENT 1
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DOCUMENT 2
Chacun des secteurs de l'environnement peut bénéficier de changements décisifs grâce à des innovations
concrètes.
Dans les transports, les progrès récents comme le système stop and start, la récupération de l'énergie du
freinage et les pots catalytiques ont déjà beaucoup réduit la consommation et les émissions des véhicules
automobiles. Les voitures hybrides thermiques/électriques permettent une réduction encore plus
substantielle. Surtout, les progrès des accumulateurs mettent enfin les constructeurs en mesure d'obtenir à
des conditions moins onéreuses des voitures électriques silencieuses et non polluantes, idéales au moins
pour la circulation en ville. À terme, la propulsion par hydrogène [...] pourrait changer totalement la
situation.
Dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme, les nouvelles technologies vont permettre de réaliser des
immeubles « à énergie positive », c'est-à-dire procurant davantage d'énergie qu'ils n'en consomment, en
alliant l'énergie solaire ou éolienne, les ventilations naturelles et la récupération de chaleur à de nouveaux
matériaux isolants et à des toits et murs végétalisés. Certains seront même capables de pivoter pour suivre
la lumière. [...]
Dans la vie quotidienne, l'éco-conception c'est-à-dire l'utilisation de matériaux conçus dès le départ pour
être renouvelables va se répandre. De nouvelles fibres textiles, matières premières de vêtements, de
garnitures ou d'emballages et des matières plastiques rapidement biodégradables, issues du vivant et
renouvelables, sont déjà produites à partir de végétaux, en utilisant l'amidon ou la cellulose des plantes.
On tire d'épluchures ou même d'huile de ricin des objets aussi variés que des chaussures de sport, de la
vaisselle jetable, des bouteilles et des emballages de plantes. Le gain environnemental est énorme : un sac
en bioplastique se résorbe naturellement en trois à huit semaines, contre cent à quatre cents ans pour les
plastiques traditionnels ! Ces produits qui ne représentent encore qu'une part infime (quelques millièmes)
devraient donc se développer vite et remplacer largement, à terme, le pétrole, source actuelle de la plupart
des matières plastiques. [...]
Les énergies nouvelles vont devenir progressivement plus performantes grâce à des innovations
concernant les éoliennes, mais surtout l'énergie solaire avec une nouvelle génération de cellules
photovoltaïques à couche mince [...].
Philippe Jurgensen, « Qu'attendre de la relance verte ? Le rôle des incitations et de la recherche », dans Regards croisés sur l'économie, Les
économistes peuvent-ils sauver la planète ?, n° 6, novembre 2009.
DOCUMENT 3
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ELEMENTS DE CORRECTION DISSERTATION BAC BLANC
Sujet : Quelle place accorder à la croissance économique pour assurer un développement durable ?
Analyse du sujet
Définition des notions clefs
La croissance économique est source d'atteintes multiples à l'environnement et au capital naturel : épuisement
des ressources, pollution, réchauffement climatique pour ne citer que les plus médiatisées. Ces méfaits de la croissance
sont connus depuis longtemps, et dès 1972, le rapport Meadows titrait « Halte à la croissance ! » pour souligner combien
notre mode de développement basé sur la consommation et la production de masse n'était pas soutenable à long terme.
Un développement durable = définition du Rapport Bruntland
Place = importante ou non => mise en relation des deux notions clefs
Est-ce que la croissance a une place importante dans le processus de développement durable ? Est-ce que cette
importance n’est pas surévaluée ? Ne serait-il pas nécessaire de relativiser sa place en accordant désormais plus
d’importance aux différents patrimoines à la base du bien-être des générations actuelles et futures ?
Problématique : Si l'on cherche à promouvoir un développement durable, il apparaît donc nécessaire de modifier
le fonctionnement de notre système économique. La question est de savoir jusqu'à quel point doit aller cette
modification : faut-il renoncer à la croissance (en tout cas à la croissance généralisée et non réfléchie) pour préserver le
capital naturel et la capacité des générations futures à satisfaire leurs besoins, comme le postulent les tenants de la
soutenabilité forte ? Peut-on au contraire espérer concilier croissance et développement durable, grâce au progrès
technique et à l'accumulation de capital physique et technologique, comme le pensent les partisans de la soutenabilité
faible ?
Analyse des documents
Document 1 : document très riche, qui gagnait à être exploité en détail.
Constat 1 : plus un pays est riche, plus il émet de CO2 et plus il participe au réchauffement climatique.
Comparaison niveau d'émission EU / moyenne mondiale (ou EU / Inde) : 19,5 t/hab aux EU en 2007 (avant la
crise), contre moins de 5 t/hab en moyenne dans le monde (1,5 t/hab en Inde) : les EU émettent donc 4 fois plus
de CO2 par habitant que la moyenne (13 fois plus que l'Inde).
Constat 2 : lorsqu'un pays s'enrichit, il augmente ses émissions de CO2 Cas chinois : boom économique des
années 2000 s'est accompagné d'une très forte augmentation des émissions de CO2 : de 2 t/ hab en 2000 à près
de 6 t/hab en 2008 : 3 en seulement 8 ans ! Même tendance constatée en Inde et dans le monde (processus de
développement en cours) on comprend le risque pour la planète du développement économique des pays pauvres
et de la généralisation du mode de vie occidental (réchauffement climatique fortement accéléré)
Constat 3 : les pays les plus pollueurs polluent de moins en moins avec le temps Courbe de Kuznets
environnementale : à mesure qu'un pays s'enrichit, ses atteintes à l'environnement diminuent < développement de
technologies de plus en plus propres, plus grande sensibilité de la population à la question de la pollution et de la
dégradation de l'environnement, volonté politique plus forte, et délocalisation des activités industrielles très
polluantes vers les pays en développement (cimenterie par exemple). EU : passage de 21 t/hab en 1971 à 17 t/hab
en 2008 (-19 % d'émissions), All : de 14 t/hab à 10/hab, soit -28 %. Donc il est possible de concilier
croissance et développement durable.
Document 2 : les innovations vont sauver la planète, ou du moins permettre de dépasser les limites écologiques actuelles
de la croissance c'est la croissance verte.
Dans les transports : innovations permettent de réduire les impacts environnementaux des déplacements
voitures hybrides et électriques moins de consommation de carburants, donc épuisement plus lent des
ressources en hydrocarbures et pollution plus faible
pots catalytiques diminution des particules dans l'air
Habitat : maisons mieux conçues (apports solaires pour le chauffage, ventilation naturelle pour limiter le recours
aux climatiseurs), mieux isolées (pour moins chauffer), nouvelles sources d'énergie : eau chaude solaire,
géothermie, pompe à chaleur, etc. réduire les besoins en énergie et améliorer le confort, donc moins
consommer mais vivre mieux.
Éco-conception : limiter la quantité de déchets (recyclage prévu dès la fabrication, donc rentable, nouveaux
matériaux biodégradables)
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Nouvelles énergies pour remplacer les dérivés du pétrole et du gaz, ainsi que de l'uranium, dont les stocks
s'épuisent. Innovations rendent ces énergies de plus en plus performantes et accessibles en termes de coût au
grand public.
Document 3 : croissance ne rime pas forcément avec dégradation de l'environnement
Entre 1960 et1980 en France, l'empreinte écologique (càd la surface qu'il est nécessaire pour produire et
absorber les déchets d'une population) augmente parallèlement au PIB/hab : la France s'enrichit et la pression
que les Français exercent sur leur environnement augmente aussi. Le PIB/hab passe de 7 500 $ à 15 000 $ ( 2)
et l'empreinte écologique passe de 3,5 ha/hab à 5,5 ha/hab.
À partir des années 1980, le PIB/hab continue de croître (22 000 $ en 2005, 1,5 par rapport à 1980) , mais
l'empreinte écologique se stabilise autour de 5 ha/personne.
Il semble donc possible de concilier croissance et préservation de l'environnement, grâce à des modes de
production plus respectueux de l'environnement, des biens moins gourmands en énergie et en matières
premières, une plus grande sensibilité de la population et des politiques publiques volontaristes. [NB : rien
n'assure cependant que la croissance française soit durable : pour le savoir, il faudrait connaître la biocapacité
du territoire en l'occurrence, elle est de 3ha/personne, la France est en dépassement écologique, sa
croissance n'est pas durable...]
Plan détaillé
I. IL EST NECESSAIRE DE DESACRALISER LA PLACE DE LA CROISSANCE POUR ATTEINDRE UN
DEVELOPPEMENT DURABLE EN RAISON DES ATTEINTES IRREVERSIBLES QUELLE PORTE
A LENVIRONNEMENT
A/ La croissance porte gravement atteinte au stock de capital naturel et menace le
développement futur car elle épuise les ressources naturelles
croissance = plus de = plus de matières premières et d'énergie consommée épuisement des ressources non-
renouvelables, telles que les énergies fossiles (pétrole, gaz), les minerai (or, argent, uranium...)
croissance épuisement des ressources renouvelables, du fait de leur sur-exploitation (tragédie des biens
communs : exemple des réserves halieutiques)
La croissance menace le développement futur car la pollution et les émissions de gaz à effet de serre qu'elle
engendre provoque un réchauffement climatique : croissance pollution du fait de la production de déchets et
du fait de rejet de particules et de gaz dans l'atmosphère.
Document 1 : EU, Chine : plus un pays est riche et/ou connaît une forte croissance, plus il émet de CO2.
B/ Il peut donc sembler nécessaire de réorienter nos modes de production et de
consommation pour limiter notre impact environnemental (soutenabilité forte).
Consommer moins pour limiter l'utilisation de ressources naturelles, sans forcément vivre moins bien (concept de
la « sobriété heureuse » des partisans de la décroissance)
Relocaliser les productions pour limiter les transports, gros émetteurs de CO2
II.CEPENDANT, POUR LES PARTISANS DE LA SOUTENABILITE FAIBLE, LA CROISSANCE
OCCUPE UNE PLACE IMPORTANTE DANS LA RECHERCHE DUN DEVELOPPEMENT DURABLE
CAR LE PROGRES TECHNIQUE ET LES INNOVATIONS PERMETTENT DE CONCILIER
CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT DURABLE, A CONDITION QUE LES POUVOIRS
PUBLICS METTENT EN PLACE DES POLITIQUES VOLONTARISTES EN LA MATIERE.
A/ Les innovations et le progrès technique permettent de développer de nouvelles
technologies plus propres et plus durables
Les atteintes au capital naturel peuvent être compensées par du capital physique et du capital technologique. Ex
de la voiture électrique qui permet de dépasser le problème de l'épuisement du pétrole (document 2).
Les innovations permettent de produire plus proprement et de limiter l'impact environnemental des activités
économiques : plus un pays est riche, plus ses atteintes à l'environnement sont faibles (courbe de Kuznets
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environnementale constatée dans le document 1 et dans le document 3) : la croissance permet de financer la R&D
et le processus d'innovation, qui génère des procédés ou des biens plus écologiques et plus durable. Document 2 :
habitat, éco-conception, ...
B/ Les pouvoirs publics peuvent accélérer la « transition écologique » et l'émergence d'une
« croissance verte » par la mise en place de politiques climatiques
La transition écologique peut être accélérée par des politiques adaptées : taxations environnementales (bonus
malus écologique pour les voitures, éco-participation,...), campagnes de sensibilisation au niveau national et
mondial, marché des quotas pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, etc.
Ce passage à une économie verte est source de créations d'emplois et de croissance, tout en respectant les
objectifs du développement durable (notamment satisfaction des besoins du présent, càd amélioration du sort
des plus pauvres, et préservation de l'environnement).
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