Histoire de l’Art
Contexte historique
Pièce romaine : époque de Jules César (-46-44 av JC)
Pièce française du 1er Empire (1804-1814) , sous Napoléon 1er
Pièce française datant de la IIIè République (1870-1940)
Pièce française de la Vè République (il s’agit d’un Euro)
Informations importantes quant à la
vie de l’artiste ou du commanditaire
Les artistes sont peu mis en avant . Pour info :
Laemilius Buca est le magistrat monétaire au pouvoir lorsque la monnaie
Césarienne a été frappée
Pièce empire napoléonien : W = atelier de frappe de Lille. Caducée =
Théophie Lepage (maître d’atelier)
Franc : Chaplain
Euro : l’arbre de vie a été dessiné par l’artiste Joachim Jimenez
Il est plus intéressant, dans cette étude, de s’attarder sur les comparaisons des
pièces et sur les idées politiques mises en avant. Ne pas pénaliser l’élève s’il sait
peu de choses sur les artistes/maîtres de frappe
Style, mouvement artistique
Titre :
DES MONNAIES EMBLEMATIQUES
(ou comment les effigies frappées sur les pièces de monnaie
propagent différentes conceptions politiques)
Nature
(genre de l’œuvre)
4 pièces de monnaie d’époques différentes
Technique employée
Frappe de monnaies (effigies de personnalités politiques/allégorie/devises/symboles)
Artiste et/ ou
commanditaire
César/Napoléon 1er / IIIè Rép. /Vè Rép.
Date de création
ANALYSER
Pièce de monnaie romaine :
Sur l’avers de la pièce, l’inscription P.M = Pontifex Maximus (le plus haut titre religieux, octroyé à Jules César en 63 av.
JC). L’inscription CAESAR IMP M = CAESAR IMPerator Maximus (il s’agit du plus haut titre politique). Le croissant de lune
intercalé entre les majuscules P.M pourrait être une référence à la déesse Diane. Le profil de Jules César apparaît ici couronde
lauriers (symbolisant la victoire ainsi que les pouvoirs politiques et religieux). Le visage du dictateur révèle ici des traits secs et
anguleux. Sur le revers de la pièce, la déesse Vénus s’appuie sur un sceptre, et tient une Victoire Ailée ; il s’agit de la représentation
de Venus Victrix (vénus triomphante). Ces deux objets symbolisent la guerre. En effet, comme le mentionne sa biographie, faire la
guerre était l’une des activités principales de Jules César
Cette monnaie évoque les ancêtres que s'attribuait J. César. Celui-ci se vantait de descendre de Vénus. Enée, le fondateur de Rome,
était le fils d’Anchise. Celui-ci aurait été aimé de la déesse Vénus qui lui aurait donné Enée pour fils. Enée avait un fils appelé Jules ;
c’est à lui que remonterait la famille des Julii à laquelle appartenait Jules César. Cette pièce tend donc à faire de Jules César un être
divin. Le dictateur fut le premier à faire frapper son portrait, de son vivant, sur des pièces de monnaie. La monnaie sert ainsi de
support à la propagande du dictateur qui en multiplie le nombre pour augmenter l’impact de son visage. Le « divin Jules »
circule ainsi sur tout le territoire romain.
Napoléon :
Sur l’avers de la pièce, le buste de Napoléon, dont le visage est couronné de lauriers. Comme César, Napoléon frappe la
pièce de son nom « NAPOLEON » et y adjoint un titre : « EMPEREUR ». Au revers de la pièce, lapièce romaine couronne de
lauriers ceint l’inscription « 20 francs », et le nom du régime mis en place par Napoléon en 1804 apparaît : « EMPIRE FRANÇAIS ».
Napoléon reprend donc les motifs impériaux des Romains et s’impose ainsi comme un nouvel empereur. Napoléon a toujours
admiré l’œuvre des empereurs romains qui ont su garder sous leur coupe un pouvoir immense, un territoire gigantesque. Napoléon
clinera la propagande impériale à travers d’autres symboles romains : il reprend l’aigle, l’oiseau de Jupiter emblème de la Rome
impériale déjà présent sur les enseignes militaires des légions romaines, associé depuis la plus haute antiquité aux victoires militaires.
Il fera édifier l’Arc de Triomphe à Paris, à l’image des généraux romains lorsqu’ils rentraient victorieux ; enfin, la couleur de sa cape
(rouge pourpre) rappelle la bande pourpre des sénateurs romains. Le culte de la personnalité est mis en avant, à l’image de César.
Franc :
Sur l’avers de cette pièce datant de 1899, le buste d’une femme. A la différence des deux pièces précédentes, il ne s’agit plus
de l’effigie d’une personnalité politique, mais du visage de « Marianne », figure allégorique de la République française. Femme
coiffée d’un bonnet phrygien (cf Antiquité : esclaves affranchis portaient ce bonnet) et couronnée de feuilles de chêne. Le chêne,
arbre à bois dur, a une valeur symbolique très forte. En France, le roi Saint Louis rendait justice sous un chêne majestueux. Arbre
sacré chez les Romains et les Celtes, incarne la longévité. On peut y voir ici le symbole de la stabilité politique. (la feuille de chêne
orne également en France le képi des officiers généraux, et certaines décorations comme la Légion d’Honneur ou d’autres médailles)
Sur le revers, le coq gaulois (en latin, gallus signifie à la fois coq et gaulois). La devise nationale « liberté égalifraternité ».
L’artiste, Jean-Claude Chaplain (19è s. ) est un graveur reconnu, directeur de la manufacture de Sèvres.
Cette pièce reflète donc un régime républicain où le pouvoir est associé à des valeurs à défendre, et non plus à un seul homme.
Euro :
Sur l’avers, premiers pays ayant forl’Europe. Sur le revers, l'arbre symbole de vie (dessin de Joaquin Jimenez), croissance et
pérennité, figure au centre d'un hexagone. La devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » entoure ce motif. En plus de l'année
d'émission, figurent sur les pièces les initiales «RF» de la République française. Les pièces françaises sont frappées par la Monnaie de
Paris. L'ensemble des huit faces porte le millésime, les initiales «RF» de la République française, le nom de l'auteur et les douze
étoiles de l'Europe. Les faces des pièces de 2 euros et de 1 euro portent, en outre, la devise de la République « Liberté, Égalité,
Fraternité ». L’Europe est ici fortement mise en valeur, et le patriotisme français s’estompe. L’Etat français est ici présencomme
s’inscrivant pleinement dans une communauté politique et économique.
INTERPRETER
Ces 4 pièces sont à opposer selon deux catégories :
- Les 2 premières sont manifestement des supports de propagande valorisant un pouvoir autoritaire
incarné par une figure militaire, guerrière et conquérante (et victorieuse ! cf les lauriers). Ici, force,
victoire, autorité. Pouvoirs politique et militaire sont réunis entre les mains d’un seul homme. Culte de
la personnalité, même si la référence divine a disparu chez Napoléon. Suprématie d’un homme.
- Les 2 pièces suivantes marquent un tournant, une évolution : il ne s’agit plus de mettre en avant la force
d’un conquérant, mais la force de valeurs rassemblant tout un peuple. La figure historique (César,
Napoléon) de la place à une figure allégorique : la Marianne, puis l’arbre de Vie. Etat et homme
politique ne se confondent plus.
CONCLUSION
Ainsi, au fil des époques, les monnaies qui ont circulé en Gaule/France moignent d’une évolution politique
majeure : le régime est d’abord représenté par un homme, puis par un pays, et enfin par une communauté. Les
monnaies sont incontestablement des moins politiques, de même que les timbres se font miroirs de nos
sociétés (œuvres d’art, monuments, grands écrivains, hommes politiques, stars...)
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