ANALYSER
Pièce de monnaie romaine :
Sur l’avers de la pièce, l’inscription P.M = Pontifex Maximus (le plus haut titre religieux, octroyé à Jules César en 63 av.
JC). L’inscription CAESAR IMP M = CAESAR IMPerator Maximus (il s’agit du plus haut titre politique). Le croissant de lune
intercalé entre les majuscules P.M pourrait être une référence à la déesse Diane. Le profil de Jules César apparaît ici couronné de
lauriers (symbolisant la victoire ainsi que les pouvoirs politiques et religieux). Le visage du dictateur révèle ici des traits secs et
anguleux. Sur le revers de la pièce, la déesse Vénus s’appuie sur un sceptre, et tient une Victoire Ailée ; il s’agit de la représentation
de Venus Victrix (vénus triomphante). Ces deux objets symbolisent la guerre. En effet, comme le mentionne sa biographie, faire la
guerre était l’une des activités principales de Jules César
Cette monnaie évoque les ancêtres que s'attribuait J. César. Celui-ci se vantait de descendre de Vénus. Enée, le fondateur de Rome,
était le fils d’Anchise. Celui-ci aurait été aimé de la déesse Vénus qui lui aurait donné Enée pour fils. Enée avait un fils appelé Jules ;
c’est à lui que remonterait la famille des Julii à laquelle appartenait Jules César. Cette pièce tend donc à faire de Jules César un être
divin. Le dictateur fut le premier à faire frapper son portrait, de son vivant, sur des pièces de monnaie. La monnaie sert ainsi de
support à la propagande du dictateur qui en multiplie le nombre pour augmenter l’impact de son visage. Le « divin Jules »
circule ainsi sur tout le territoire romain.
Napoléon :
Sur l’avers de la pièce, le buste de Napoléon, dont le visage est couronné de lauriers. Comme César, Napoléon frappe la
pièce de son nom « NAPOLEON » et y adjoint un titre : « EMPEREUR ». Au revers de la pièce, lapièce romaine couronne de
lauriers ceint l’inscription « 20 francs », et le nom du régime mis en place par Napoléon en 1804 apparaît : « EMPIRE FRANÇAIS ».
Napoléon reprend donc les motifs impériaux des Romains et s’impose ainsi comme un nouvel empereur. Napoléon a toujours
admiré l’œuvre des empereurs romains qui ont su garder sous leur coupe un pouvoir immense, un territoire gigantesque. Napoléon
déclinera la propagande impériale à travers d’autres symboles romains : il reprend l’aigle, l’oiseau de Jupiter emblème de la Rome
impériale déjà présent sur les enseignes militaires des légions romaines, associé depuis la plus haute antiquité aux victoires militaires.
Il fera édifier l’Arc de Triomphe à Paris, à l’image des généraux romains lorsqu’ils rentraient victorieux ; enfin, la couleur de sa cape
(rouge pourpre) rappelle la bande pourpre des sénateurs romains. Le culte de la personnalité est mis en avant, à l’image de César.
Franc :
Sur l’avers de cette pièce datant de 1899, le buste d’une femme. A la différence des deux pièces précédentes, il ne s’agit plus
de l’effigie d’une personnalité politique, mais du visage de « Marianne », figure allégorique de la République française. Femme
coiffée d’un bonnet phrygien (cf Antiquité : esclaves affranchis portaient ce bonnet) et couronnée de feuilles de chêne. Le chêne,
arbre à bois dur, a une valeur symbolique très forte. En France, le roi Saint Louis rendait justice sous un chêne majestueux. Arbre
sacré chez les Romains et les Celtes, incarne la longévité. On peut y voir ici le symbole de la stabilité politique. (la feuille de chêne
orne également en France le képi des officiers généraux, et certaines décorations comme la Légion d’Honneur ou d’autres médailles)
Sur le revers, le coq gaulois (en latin, gallus signifie à la fois coq et gaulois). La devise nationale « liberté égalité fraternité ».
L’artiste, Jean-Claude Chaplain (19è s. ) est un graveur reconnu, directeur de la manufacture de Sèvres.
Cette pièce reflète donc un régime républicain où le pouvoir est associé à des valeurs à défendre, et non plus à un seul homme.
Euro :
Sur l’avers, premiers pays ayant formé l’Europe. Sur le revers, l'arbre symbole de vie (dessin de Joaquin Jimenez), croissance et
pérennité, figure au centre d'un hexagone. La devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » entoure ce motif. En plus de l'année
d'émission, figurent sur les pièces les initiales «RF» de la République française. Les pièces françaises sont frappées par la Monnaie de
Paris. L'ensemble des huit faces porte le millésime, les initiales «RF» de la République française, le nom de l'auteur et les douze
étoiles de l'Europe. Les faces des pièces de 2 euros et de 1 euro portent, en outre, la devise de la République « Liberté, Égalité,
Fraternité ». L’Europe est ici fortement mise en valeur, et le patriotisme français s’estompe. L’Etat français est ici présenté comme
s’inscrivant pleinement dans une communauté politique et économique.