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SYNTHESE DU FORUM-DEBAT
Le bilan exprimé par les participants se traduit surtout en terme de difficultés
essentiellement liées à différents facteurs :
1. le mode de fonctionnement « fondamental » de toute structure d’accueil des
urgences :
- accueil d’une population très diversifiée allant d’un niveau social extrêmement
défavorisé à un niveau social élevé et dont les tranches d’âge extrêmes sont les plus
fréquentes (enfants très jeunes ou bébés et sujets âgés)
- en dehors des traumatismes, méconnaissance fréquente du diagnostic ayant motivé
l’envoi du patient par le médecin traitant ou son arrivée spontanée et
méconnaissance de son statut (fragilité, état sous-jacent)
o colonisation chronique connue par une BMR
o infection chronique avec ou sans BMR
o patient atteint de gale
o moins fréquemment sans doute : immunodépression médicamenteuse,
maladie auto-immune connue
- transmission non structurée de l’information :
o « les ambulanciers m’ont dit »
o absence fréquente d’outil de communication (lettre, formulaire,…) notamment
avec les services d’hospitalisation d’aval
- nécessité d’une connaissance médicale généraliste, allant du plus simple au plus
compliqué
- grande variabilité des flux des patients (« il y a des moments où il y a des patients
partout ») générant une surpopulation en salle d’attente et favorisant certains risques
d’épidémies (rougeole, grippe)
Ces facteurs sont très probablement à l’origine d’une partie non négligeable d’examens
médico-techniques qui peuvent être jugés a posteriori inutiles. Ils peuvent également
générer certains dysfonctionnement :
o retard de diagnostic clinique (patient porteur de gale)
o suivi incomplet du patient (ex : le patient quitte le service avec son cathéter court
non enlevé)
o information incomplète ou non adaptée du patient ou de ses proches ou des
structures médico-sociales
o le cas échéant, information incomplète du médecin traitant
2. l’organisation des établissements où les structures d’accueil des urgences
sont implantées :
- difficulté à trouver un lit d’hospitalisation « en temps réel »
- pour les soignants des unités d’hospitalisation, complications liées à l’accueil d’un
patient non programmé qui arrive « en plus », pouvant générer une forme de
résistance
3. le manque de « réflexe » dans l’application des mesures de prévention du
risque infectieux :
- connaissance souvent trop parcellaire des mesures les plus simples de prévention du
risque infectieux que sont les précautions « standard »
o désinfection des mains et mise à disposition des soignants de flacons SHA adaptés
à leur pratique (taille, positionnement)
o tenue professionnelle et sa protection en fonction des situations (port de tablier
imperméable à usage unique souvent largement suffisant et 10 fois moins cher
que la surblouse à usage unique et en non tissé…perméable)
o bionettoyage de l’environnement immédiat du patient après chaque soin à risque
de contamination de l’environnement (rôle propre infirmier ou rôle de
l’intervenant)
- organisation non réfléchie en équipe complète (médecins, infirmiers, aide-soignants,
ASH,…) générant l’impossibilité d’intégrer les précautions standard dans une pratique
« réflexive »
- l’absence d’association des ASH dans le choix des mesures est en faveur d’une
gestion non optimisée du bionettoyage des surfaces ; mieux les informer du pourquoi
et du comment des mesures est indispensable