Exercice 2 :
Premières données expérimentales :
Posons l’hypothèse : 1 seul gène détermine la différence phénotypique de la couleur des yeux chez les
souches de drosophiles étudiées.
Développons les conséquences vérifiables de cette hypothèse.
-Soit A l’allèle déterminant le phénotype rouge sombre [rs].
Soit a l’allèle déterminant le phénotype rouge vif [rv].
-Les souches de parents sont alors de génotypes (A//A) pour l’un et (a//a) pour l’autre.
-En conséquence, le génotype de F1 est (A//a) et comme tous les F1 sont de phénotype [rs], on en déduit que les A est l’allèle
dominant par rapport à a. Dans le cadre de cette hypothèse où un seul gène est en jeu, les individus F1 devraient produire
50% de gamètes (A) et 50% de gamètes (a) et les résultats de test-cross devraient être les suivants :
Gamète de la femelle F1
Gamète du mâle [rv]
50% de (A//a)
50 % de [rs]
50% de (a//a)
50% de [rv]
-Or, les résultats du test-cross montre des résultats différents de 50% 50% : 25% de [rs] et 75% de [rv] donc notre
hypothèse de départ est fausse puisque les résultats obtenus sont différents des résultats théoriquement attendus.
Conclusion : la différence phénotypique observée entre ces 2 souches de drosophiles n’est pas sous la
dépendance d’un gène mais de 2 ou plus.
Travaillons alors dans le cadre d’une nouvelle hypothèse de l’implication de 2 gènes dans la différence
phénotypique observée :
-Soient A et a les allèles d’un gène et B et b les allèles du deuxième gène.
-Définissons les génotypes des parents de race pure (A//A, B//B) pour la drosophile [rs] et (a//a, b//b) pour la drosophile
[rv].
- les parents fabriquent respectivement 100% de gamètes de génotype (A, B) et 100% de gamètes (a,b) donc tous les
individus F1 sont hétérozygotes de génotypes (A//a, B//b). Les allèles A et B sont dominants par rapport à a et b puisque
tous les F1 sont [rs]
- Dans notre hypothèse il y a indépendance de ces 2 gènes : dans ce cas l’individu F1 produirait 4 types de gamètes
équiprobables par la séparation aléatoire et indépendante des chromosomes homologues en anaphase 1 : d’où les résultats de
test-cross attendus en cas d’indépendance :
Gamète de la femelleF1
Gamète du mâle [rv]
25% (a//A, b//b)
25% [rv]
-Or, les résultats de test-cross respectent cette proportion 75%,25% donc l’hypothèse est juste : la
différence phénotypique observée entre ces 2 souches de drosophiles est sous la dépendance de 2 gènes
qui sont indépendants.
Deuxièmes données expérimentales :
Pour la première hypothèse ( 1 seul gène): C’est exactement la même chose sauf que les résultats du test-cross montre des
résultats toujours différents de 50% 50% : 41% de [rs] et 59% de [rv] donc notre hypothèse de départ est fausse puisque
les résultats obtenus sont différents des résultats théoriquement attendus. Conclusion : la différence phénotypique
observée entre ces 2 souches de drosophiles n’est pas sous la dépendance d’un gène mais de 2 ou plus.
Pour la deuxième hypothèse (2 gènes) : C’est exactement la même chose sauf pour la conclusion :
Les résultats de test-cross 41% et 59% sont très éloignés de cette proportion 75%,25% Donc l’hypothèse de l’indépendance
est fausse : les deux gènes sont donc liés.
Le test-cross inverse s’effectue sur des mâles F1 qui ont la particularité de ne produire que 2 types de gamètes, les types
parentaux, dans l’hypothèse où les gènes sont liés, puisque les crossing - over n’ont pas lieu chez eux. Donc on obtiendrait
les résultats suivants :
Gamète du mâle F1
Gamète de la femelle [rv]
Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans le test-cross inverse donc l’hypothèse de la liaison des gènes est
confirmée.
CONCLUSION FINALE: Ces expériences montrent donc que la couleur des yeux chez la drosophile est
gouvernée par au moins 3 gènes donc 2 sont liés.