chapitre 1

publicité
ESPO 1111A
Economie politique
Chapitre 1 : Relations économiques et relations sociales :
L’économie dans la société.
A) Qu’est ce que l’économie ?
Un exemple concret : la flambée du prix du pétrole.
Un 2ème exemple : le chômage
Le chômage : une absurdité ?
Le chômage, phénomène économique, est un mal social !
Une 3ème question : l’inégalité de développement dans le monde
D’intolérables inégalités socio-économiques … *
… Que l’on retrouve aussi dans nos sociétés !
Comment expliquer ces inégalités ?
Expliquer n’est toutefois pas justifier…
Efficacité et équité
Une approche “positive” et une approche “normative”
Des ressources productives limitées imposent de faire des CHOIX dans toute
société...
Choix rationnels, institutions, valeurs : l’imbrication
Dans quel système économique vivons-nous ?
Des régimes institutionnels différents…selon les pays
Mais aussi des régulations « systémiques » différentes…selon l’histoire
A) Qu’est ce que l’économie ?
Nos sociétés sont des systèmes complexes dans lequel on retrouve des sphères ( d’actions
sociales )
EX :
sphère économique, culturelle, etc…
Elle est donc divisée en registres interdépendant tout en étant en partie autonome.
Mais qu’est ce que cette sphère économique ?
La « science » économique fait partie des sciences sociales. En effet, tous les échanges
économiques sont des relations particulières de relations sociales. Produire, consommer,
distribuer, épargner, investir sont autant de formes particulières de ces relations.
Ce sont des échanges qui déterminent la sphère économique.
Les étudier, les comprendre est l’objet en soi de l’économie, sans toutefois les isoler de leur
contexte social et culturel…
N.B : Le langage n’est jamais innocent. Notez bien que les économistes parlent toujours de la
science économique, comme s’il était important de constamment réaffirmer le
caractère scientifique de la discipline. On trouve cette même particularité pour la
« science » politique.
Un exemple concret : la flambée du prix du pétrole.
- 1973 : 1er choc pétrolier
- 1981 : Contre-choc pétrolier
- 1998 : Début de la flambée du prix du pétrole.
Les droites de tendance sont tracées de manière approximative. Il existe toutefois des techniques statistiques
rigoureuses (droites de régression) permettant de les calculer.
Comment expliquer ces tendances ?
L’économiste va essayer de comprendre l’évolution de l’offre et de la demande du pétrole.
Cette augmentation initiale du prix du pétrole a affecté :
- Ce que l’on produit : des biens incorporant moins de pétrole et ses dérivés, car ils sont plus
« chers » !
- Comment on produit : en utilisant des techniques moins intensives en énergie fossile.
- la distribution de la richesse : les producteurs de pétrole sont plus riches, les importateurs le
sont moins !
Le prix du pétrole a aussi bouleversé le monde technologique et social : Les gens deviennent
plus riches ( les inventeurs du double vitrage ), ou plus pauvres… par soucis d’économie, des
progrès écologique ont été réalisés.
Mais à plus long terme :
La diminution de la demande de produits pétroliers a entraîné une baisse progressive du prix
du baril, ce qui a engendré des tensions entre les pays producteurs de pétrole, en particulier au
sein du cartel de l’OPEP
Tous ces effets affectent les relations entre pays, groupes sociaux, personnes !
Jusqu’au moment où…
Les pays asiatiques ont soudainement développé de nouvelles technologies, qui ont fait
exploser la demande de pétrole.
Les produits pétroliers se sont aussi faits plus rares, notamment à cause des guerres du Golfe,
en Iraq, etc…
Tous ces événements ont fait repartir le prix de baril fortement à la hausse….
N.B. : Ces changements dans nos modes de consommation ont à leur tour affecté le fonctionnement du marché.
Il s’agit donc d’une dynamique historique.
La notion de « cartel » fait référence à un type de coalition particulière existant entre producteurs. Cette notion
est abordée plus loin lors de l’analyse de la concurrence imparfaite
De nouveaux facteurs interviennent et affectent le comportement du marché en influant sur l’offre et la demande
de produits pétroliers. Les prix s’ajustent à nouveau. Cette hausse du prix entraine des effets prix différenciés
selon les produits, mais surtout induit une perte de pouvoir d’achat inégalement répartie entre les agents
économiques, les pays…
Un 2ème exemple : le chômage
( Comparaisons internationales G-B, USA et en Allemagne )
10
% p.a.
8
6
4
2
0
196073
197381
G-B
USA
198190
199098
19992006
Allemagne
Ce qu’il est important de noter, ce sont les évolutions divergentes entre principalement les US et la GB d’une
part, l’Allemagne d’autre part. Pour cette dernière, il ne faut pas oublier l’impact de la réunification. Ces
comparaisons doivent être faites avec la plus grande prudence : certains pays peuvent opter pour le
développement des emplois à temps partiel, à la création d’emplois à bas salaires, à la réduction du temps de
travail, à l’baissement de l’âge de la pension, etc.
Comme il est dit dans la note ci-dessus, on ne peut tirer de conclusions hâtives.
Qu’est ce que l’Europe a choisit ?  Un haut taux de chômage mais un maintien de du salaire
des ouvriers les moins qualifiés.
Le chômage est donc un problème économique mais aussi social et politique.
Le chômage : une absurdité ?
Comment se fait-il qu’au même moment des personnes souhaitent travailler, des gens
souhaitent consommer plus…et que néanmoins des gens ne trouvent pas de travail et que des
demandes de consommation restent insatisfaites !
- Le chômage est-il volontaire ? Involontaire ?
- Quelles en sont les causes ?
- Comment y remédier ?
- Comment en protéger les individus ?
Le chômage dépend aussi des choix politiques des Etats ( les Pays-Bas ont favorisé les
emplois à temps partiel
moins de chômage.
Le chômage, phénomène économique, est un mal social !
Depuis 1975, le chômage en Europe a fortement augmenté et se maintient à des niveaux
socialement inacceptables : facteur d’inégalités et gaspillage de ressources !
En Belgique, l’évolution est similaire : très forte hausse depuis 1975 et qui culmine en 1985,
fluctuations depuis…
Le chômage discrimine : il frappe surtout les peu qualifiés (et de ce fait les immigrés), les
femmes et les jeunes.
Une 3ème question : l’inégalité de développement dans le monde
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Population
PNB
PVD
PDMoyen
PDAvançé
World Development Report 1999/2000
On compare ici la répartition de la population entre trois groupes de pays et la répartition de la production entre
ces mêmes groupes. 10 % de la population produit près de 80 % de la production !
On remarque sur le graphique que :
- 15% de la population Nord détient 80% de PNB
- 60% de la population Nord détient 5% de PNB
DESEQUILIBRE COLOSSAL !
D’intolérables inégalités socio-économiques … *
Près de 1.3 milliard d’individus n’ont pas accès à l’eau potable
Près de 1.3 milliard d’individus ont un revenu journalier estimé inférieur à 1 $
840 millions d’individus souffriraient de malnutrition
Un enfant sur sept dans le monde, en âge de fréquenter l’école primaire, n’est pas scolarisé…
* Source : Rapport mondial sur le développement humain 1999, p.28
… Que l’on retrouve aussi dans nos sociétés !
- En Belgique : le premier décile de la population reçoit 1.5% du revenu total, le dernier reçoit
27% de ce revenu.
- Aux Etats-Unis : près de 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (50% du
revenu médian)
N.B :
Savez-vous ce qu’ ’est un « décile » ? La médiane ? Quand on parle ici de premier décile, cela veut dire
que l’on prend dans la distribution des revenus les 10 pourcents d’individus les plus pauvres. Leur
revenu total est de 1.5% du revenu de l’ensemble de la population !
Comment expliquer ces inégalités ?
Certes, ces inégalités peuvent être le résultat de phénomènes en apparence purement
économiques (rareté…)
Mais, elles sont aussi les conséquences de…
- Facteurs technologiques.
- Facteurs institutionnels qui encadrent les processus technico-économiques…
- Voire directement de normes sociales.
Expliquer n’est toutefois pas justifier…
Ces inégalités sont-elles inexorables, justifiables ? Peut-on les corriger ?
La question de la justice, particulièrement la justice distributive, est une problématique
centrale des sciences sociales…
L’économie n’y échappe pas à moins de considérer que l’efficacité prime sur tout le reste de
la vie sociale !
Rappelons une fois encore que les inégalités de prix, de rémunérations ne
dépendent pas que de la rareté « physique », quantitative des biens et services
auxquels ces prix ou rémunérations sont attachés, mais de la rareté « sociale »
des biens et services. Un bien est rare socialement en fonction de DEUX choses,
sa rareté physique et la « valeur » (goût, attrait, satisfaction qu’il apporte…) que
nous attachons lui attachons.
Efficacité et équité
La « science » économique va s’interroger sur la « meilleure » manière de produire, de
consommer…donc déterminer les conditions d’efficience de l’allocation des ressources.
Mais, de ce fait, aussi ce qui détermine la manière dont le produit sera distribué entre les
personnes…
Ce qui pose le problème de l’équité : est ce que ce qui est efficient est
nécessairement juste ?
Quels sont les critères du « juste » ?
La question des rapports entre efficacité et équité est évidemment centrale dans la
problématique économique.
L’économiste, lui, est obsédé par l’efficacité, ce qui est injustifiable. Les sociologues les
qualifient de « Conseillers du Prince », var ils essaient de trouver une rentabilité maximum
sans se soucier de l’aspect social.
Mais parfois l’efficacité elle-même dépend de l’équité, du sentiment de justice que l’on
éprouve.
Inversement l’équité dépend de l’efficacité de plusieurs façons. L’efficacité peut exiger des
rémunérations différentielles lorsque les pénibilités des tâches varient considérablement (mais
alors les éboueurs devraient être bien mieux payés qu’ils ne le sont…quoique ce soit du
travail non qualifié) !
Une approche “positive” et une approche “normative”
L’approche positive s’efforce d’expliquer sur base “objective” :
Si le prix d’un bien augmente, les gens en général souhaitent en acheter moins !
L’approche normative dégage des prescriptions sur base de jugements de valeur et d’analyses
positives
Les gens DOIVENT fumer moins car ils coûtent à la collectivité ! Puisque elle en augmente le
prix donc en décourage la consommation, une taxe DOIT donc frapper les cigarettes...
L’économie comme discipline : deux “branches”, micro et macro !
Micro-économie
- Etudie les relations quantitatives entre les
pays. La base est l’individu.
Ex : ce qu’ils produisent, consomment,
investissent, et pourquoi….
Macro-économie
- Partie de la science économique qui se
propose d’expliquer les agrégats d’une
économie et envisage les faits économiques
sociaux.
EFFICACITE !
En clair, comment les individus font-ils leurs CHOIX ?
CECI EST L’OBJET PRINCIPAL DE LA MICRO-ÉCONOMIE
Des ressources productives limitées imposent de faire des CHOIX dans toute
société...
La problématique du choix s’exprime bien au travers de la notion de “coût d’opportunité”
Concept central de l’analyse économique
Il se définit comme la quantité des autres biens à laquelle il faut renoncer pour obtenir une
unité supplémentaire d’un bien.
L’économiste tente de comprendre pourquoi on choisit un bien plutôt qu’un autre ( ex : une
cannette de coca au lieu d’un verre de vin ).
En faisant ce choix, l’individu veut tirer un maximum de satisfaction ou le plus grand profit
des ressources qu’il alloue…
MAIS SOUS LA CONTRAINTE* de mécanismes formels (institutionnels) ou non qui varient
selon les pays, leur histoire, leur culture, leurs systèmes de valeur…
EX : Les contraintes intériorisées
Quand je rentre dans le métro, je paie car :
- J’ai peur d’un contrôle
- Je pense qu’il faut payer
- A cause du contrôle social ( jugement des autres )
* Le terme “contrainte” est ici employé dans son sens technique dans l’approche de l’optimisation : il ne s’agit
pas nécessairement d’une contrainte imposée par quelqu’un ou quelque chose d’ EXTÉRIEUR à nous-mêmes
(une contrainte de ressources naturelles par exemple). Il peut s’agir d’une contrainte que l’on s’impose
volontairement pour des raisons éthiques ou au vu de nos préférences.
Choix rationnels, institutions, valeurs : l’imbrication
Toute société, c’est à dire l’ensemble des relations qui se nouent entre les individus du fait même des exigences
de la vie, se structure autour d’un ensemble de valeurs et de croyances, diverses et parfois contradictoires. Ces
valeurs et ces croyances, dans la mesure où elles fondent les processus de socialisation entre les individus,
s’objectivent dans des codes, des normes, des institutions qui, de ce fait, structurent la vie sociale et « cadrent »
les comportements individuels. Un sous-ensemble de ces derniers, les comportements dits « rationnels »
obéissent à leur logique interne propre (l’optimisation) tout en n’échappant pas (ou de manière exceptionnelle) à
l’influence aussi bien des valeurs et croyances que des normes et institutions. L’économie est donc imbriquée
dans le social, selon le terme utilisé par le sociologue américain Granovetter (1985).
Dans quel système économique vivons-nous ?
Ce système s’appelle le capitalisme
Le capitalisme a trois caractéristiques fondamentales :
- le marché : processus de confrontation des décisions décentralisées.
- la propriété privée des moyens de production, structurée par la finance: le
pouvoir dans l’entreprise est en dernière instance détenu par les actionnaires,
surtout les “grands”!
- le salariat : la forme contractuelle dominante des rapports entre l’entreprise et ses
travailleurs. Les gens travaillent et reçoivent un salaire, mais ne sont
pas les décideurs.
Des régimes institutionnels différents…selon les pays
Comme toute classification de ce type, celle-ci a un côté un peu trop schématique. Néanmoins, elle montre que le
“capitalisme triomphant” de certains, thèse selon laquelle il n’y aurait plus qu’un seule mode d’organisation
économique dominant l’ensemble du monde à l’exception des deux derniers vestiges de la planification dite
“socialiste”, fait fit de l’immense diversité institutionnelle de ce même capitalisme.
Cette approche met l’accent sur le rôle de l ’Etat : il est d’autres dimensions à considérer :
importance des coopératives, de l’économie « sociale », etc.
Mais aussi des régulations « systémiques » différentes…selon l’histoire
Le capitalisme connaît au cours de son histoire des modes différents de régulation :
- La régulation concurrentielle (19ème) :
Il n’y a pas de contrôle sur l’économie. Le marché pilotait les systèmes.
- La régulation fordiste
Ford imagina que si il payait mieux ses employés, ils travailleraient mieux ( afin de
conserver leur job ), mais aurait un pouvoir d’achat plus grand et ils pourraient donc
s’acheter ce qu’ils produisaient.
Les entreprises créent le pouvoir d’achat elles-mêmes.
Les « Golden 60’s » sont l’aboutissement du fordisme. Chaque ménage dispose d’une
télé, d’une voiture, etc…
MAIS l’homme est un éternel insatisfait, et il en veut encore plus …
- Une transition technique : le « toyotisme »
Apparition du design, des séries. Différentiation de la marchandise. Ce sont des
groupes qui travaillent à la chaine. On observe une flexibilisation de l’appareil de
production.
Le travailleur doit montrer son adaptation aux différents produits.
- La régulation « patrimoniale » : flexibilité et le rôle de la finance.
Téléchargement