L`ECONOMIE MONDIALE INTRODUCTION : De 1880 à 1945 : 2

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L’ECONOMIE MONDIALE
INTRODUCTION :
De 1880 à 1945 : 2 guerres mondiales, une série de crises dont la plus forte est celle
des années 30.
Aggravation des disparités mondiales (Europe triomphante/ au reste du monde).
Le Vieux Continent contribue au développement de l’Amérique du nord, et s’assure la
maîtrise de l’Afrique de l’Asie, et de l’Océanie par l’expansion coloniale.
Mais son hégémonie est contestée par les EU qui deviendront la 1ère puissance, et par le Japon
qui s’ouvre au monde extérieur depuis l’ère Meiji (1868).
Puissance affirmée par un système économique sans rival, le capitalisme, fondé sur la
recherche du profit et la concurrence, qui a mobilisé les innovations technologiques et donné
naissance à la « société industrielle » caractérisée par l’essor du prolétariat ouvrier.
Selon Lénine, l‘impérialisme = « stade suprême du capitalisme ».
1ère guerre mondiale : déclin de l’Europe, essor des Etats-Unis. Système remis en cause en
Russie avec le bolchevisme communiste (1917) et la création de l’URSS en 1922).
La 1ère GM (à cause des modalités du traité de paix) et la crise des années 30 (millions de
chômeurs en Allemagne) ont aboutit à la 2nde GM.
Depuis 1945 :
Accélération des rythmes démographiques liée à la baisse spectaculaire de la mortalité et à
l’allongement de la durée moyenne de la vie. Population mondiale dépasse les 5 milliards en
1987, et les 6 milliards en 1999. D’après le Fonds des Nations Unies pour la population
(FNUAP) : 8 milliards en 2025 et 9,4 milliards en 2050.
En quelques décennies, la technique a davantage avancé que durant l’ensemble des siècles
précédents. Progrès des transports et des télécommunications permettent un meilleure
mobilité des H et favorisent une globalisation de l’économie. La révolution électronique et
informatique a profondément marqué les vingt dernières années.
Conséquences : dilapidation des ressources non renouvelables, atteintes à l’environnement,
progrès des technologies nucléaires = menace (Tchernobyl en 1986). Ces accélérations
creusent l’écarte entre pays développés et pays en voie de développement.
Du monde bipolaire ou au monde multipolaire :
Après la 2nde GM, le communisme s’est installé dan es les pays d’Europe centrale, puis en
Chine et à Cuba, et dans une partie de l’Asie du Sud-Est. Les deux « Grands » se partagent la
planète dans un système bipolaire (guerre froide, avant coexistence pacifique).
Monde occidental : Europe en quête d’unification, mais démographiquement affaiblie,
Allemagne et Japon remettent en cause la suprématie économique des Etats-Unis.
Monde communiste : rupture en Moscou et Pékin (début des années 60), Rétablissement des
relations entre Chien et EU.
Les pays sous-développés s’émancipent et constituent un troisième pôle qualifié en 1952 de
Tiers monde par Alfred Sauvy. Volonté d’émancipation de ces pays aboutit à l’OPEP, qui a
été à l’origine du premier choc pétrolier en 1973.
Effondrement du communisme en Europe : disparition du mur de Berlin (89), réunification de
l’Allemagne (90), implosion de l’URSS (1991).
Hégémonie économique américaine contestée par l’Europe (et l’Euro en 1999). Triade : EU,
Europe et Japon.
Le Capitalisme saura-t-il faire face à la transition vers l’économie de marché des pays de
l’Est, la montée de l’intégrisme dans les pays islamiques ?
PARTIE I : Les héritage de la période 1880 – 1945 :
I L’INDUSTRIALISATION ET SON IMPACT SUR L’ESPACE MONDE :
Mutations techniques et conséquences :
Les transformations de l‘industrie :
L’économie industrielle de la fin du XIXème siècle et de la première moitié du XXème
siècle était largement dépendante du complexe du charbon et du fer. De multiples
perfectionnements ont permis d’augmenter la puissance, la vitesse et le rendement des
machines mobilisant l’énergie fournie par le charbon grâce à la machine à vapeur et à ses
améliorations (1ère M à V en 1710 (Newcomen ; amélioration de Watt en 1769). La capacité
des hauts fourneaux s’est accrue et l’acier s’est substituée au fer. Ces nouvelles techniques
provoquent la dispersion géographique de l’artisanat, et la concentration des usines à
proximité de gisements de houille. Grandes régions d’industries lourdes : pays noirs en GB,
en Allemagne (la Ruhr), bassin du Nord-Pas-de-Calais. L’industrie sidérurgique se développe
aux EU (Pittsburgh (houille des Appalaches).)
Le travail des fibres textiles employait le plus de personnes. Perfectionnement des
techniques en Angleterre (1810 : machine à filer le lin ; 1824 : Roberts : métier à filer
automatique ).
A partir de la fin du XIXème siècle, l’innovation technologique a permis la mobilisation de
nouvelles énergies (électricité, pétrole (2nde révolution industrielle). Mais le charbon
représente les ¾ de la consommation mondiale d’énergie.
Entre-deux-guerres : le néotechnique s’épanouit (électricité dans toutes les maisons,
utilisation quotidienne du téléphone, l’automobile n’est plus un signe de richesse). Approche
de l’ère nucléaire. Pour Schumpeter, l’expansion de la période 1896-1929 repose sur les
activités caractéristiques du néotechnique : l’électricité, la chimie et l’automobile. 3 dernière
décennies du XIXème siècle : grandes découvertes permettant la production et l’utilisation du
courant électrique (dynamo, transformateur, moteur électrique, filament au tungstène, tubes
de néon). Permet le développement de l’électrochimie et la production d’aluminium. Nouvelle
industrie : la fabrication des appareils électroménagers.
Création du moteur à explosion qui utilise l’énergie produite par les carburants (essence,
gazole), obtenus par le raffinage des hydrocarbures liquides. L’extraction de pétrole a été
multipliée par 45 entre 1880 et 1938. Fin du XIXème siècle : EU = 1er producteur mondiale
(Californie, Kansas, Texas).
Emergence de la chimie organique, création de fibre synthétique (nylon),du celluloïd, appareil
photo (1er : Kodak), cinématographe inventé par les frères Lumière (1895).
Le développement industriel repose également sur le recours à des méthodes nouvelles
d’organisation de travail dans les usines. Le taylorisme : organisation scientifique du travail
(OST) (spécialisation des tâches et élimination de tout geste inutile. Il repose sur la
mécanisation des usines et sur le travail à la chaîne. Il permet une production de masse
standardisée et au prix de revient moins chers. Nouvelles méthodes utilisées par Henry Ford
dans ses usines (nette amélioration de la productivité). Le fordisme associe taylorisme et
augmentation des salaires ouvriers pour permettre une consommation de masse (salaire de 5$/
jour). Les pays d’Europe occidentale tarderont à adopter ces nouvelles méthodes.
La révolution des transports et des communications :
Progrès de la métallurgie et de la vapeur permettent l’essor des chemins de fer au
XIXème et au XXème siècles (réseaux nationaux en Europe, transcontinentaux en Amérique et
en Russie (transsibérien (9300km : le + long)). Vitesse accrue (200km/h dépassés), confort
amélioré, plus économique en énergie (traction électrique ou Diesel). Traction électrique
utilisée dans les transports urbains (tramways, métros). A la 2nde GM, le chemin de fer reste le
mode de transport le plus employé par les voyageurs et pour les marchandises (14% du total
des lignes en Europe occidental, 38% aux EU). Le chemin de fer a joué un rôle considérable
comme stimulant de la croissance des industries sidérurgiques et mécaniques.
Modernisation des transports maritimes : on passe à une marine à vapeur : navires
marchands et paquebots équipés de puissantes turbines à vapeur, puis de moteurs Diesel.
Ouverture du canal de Suez (1869) et du canal de Panama (1914). Augmentation du trafic
maritime.
Munie du moteur à explosion, l’automobile est une révolution. Le nombre de
véhicules dans le monde passe de 1,7 à 35 millions de 1913 à 1929. avance américaine :
modèle T de Ford est un succès immédiat et prolongé.
Début de l’aviation de 1903 avec les frères Wright. Avec la 1ère GM, la construction
aéronautique devient une activité véritablement industrielle ( 200 000avions construits). Dans
les années 30, à la prééminence française a succédé celle des EU (création du Boeing 247 (1 er
pour le transport de passagers)). Mais l’Europe est présente avec le turboréacteur.
L’électricité révolutionne le domaine de la transmission de l’information (Télégraphe
(XIXème), téléphone, radiodiffusion (TSF) (BBC en 1922)). La diffusion de la télévision
(1925) est beaucoup moins importante que celle de la radio à la veille de la 2nde M.
L’évolution de l’agriculture :
L’augmentation de la production liée au progrès technique engendre un nouveau type
de crise lié à la surproduction.
La 1ère révolution agricole (XVIIIème) a consisté dans le remplacement des jachères par des
cultures de plantes industrielles qui permettent l’enrichissement des sols et l’élevage intensif
des bovins. L’agriculture intègre le système capitaliste. L’autoconsommation recule avec les
progrès de l’urbanisation. Le chemin de fer a désenclavé les régions et permis une
diversification. De ces transformations ont résulté des rendements plus élevés, une
amélioration et une diversification de l’alimentation des population. Toutefois le recours aux
importations est toujours essentiel.
Les pays neufs (Amérique du Nord, Argentine, Australie, Nouvelle Zélande) associent
extensivité et forte productivité. La rareté de la main d’œuvre et la grande tailles des
exploitation impliquent le recours à la mécanisation (porte-gerbe, moissonneuse batteuse,
machine à biner, 1881 : tracteur à moteur à explosion (en 1938 : 1,2 million sur 2
appartiennent aux EU)).
Les progrès techniques ont permis la disparition des disettes, un accroissement des
revenus de la paysannerie. Mais crise du phylloxéra (parasite qui détruit les vignobles).Début
du XXème siècle : âge d’or pour les EU. L’entre-deux-guerres a été caractérisé par une crise
permanente de l’économie agricole (surabondance et mévente). Dans les pays importateurs
d’Europe, les productions nationales sont menacés par les achats à bas prix effectués dans les
pays neufs. Les EU connaissent le problème de la surproduction. La crise a engendré la baisse
des cours mondiaux (base 100 en 1913, 226 en 19, 1134 en 29). Le pouvoir d’achat des
agriculteurs chute, ce qui implique emprunts et endettements.
La suprématie des pays industrialisés :
Polarisation et domination :
L’industrialisation a contribué à aggraver les disparités entre les taux de croissance et les
niveaux de développement entre les Etats. Création de relations de dépendance. S’il y a un
mouvement d’industrialisation en Inde et en Amérique latine (stratégie de substitution des
importations), la concentration de la puissance industrielle dans une petite fraction de l’espace
terrestre. 4 puissances : ¾ de la production manufacturière pour 13% de la population.
Le temps des conquêtes coloniales (1880-1913):
L’expansion coloniale est une manifestation de puissance. En 1913, l’Asie était
colonisée à 56%, l’Afrique à 90% par les Européens, Empire russe déjà constitué en 1880. La
Chine est indépendante mais sous grande influence liée à l’Europe par des traités inégaux.
Raison de la colonisation : mission civilisatrice (Rudyard Kipling « fardeau de l’homme
blanc »). C’’est aussi la nécessité de se procurer au meilleur compte les matières premières
(Jules Ferry : « la politique coloniales est fille de la politique industrielle »).
Deux grands empires coloniaux :
L’empire britannique : 1880 l’Empire le plus vaste. Inde « joyau de la couronne », Australie,
Nouvelle-Zélande, Canada et Jamaïque (XIXème). Dernières décennies du XIXème :
acquisitions de territoires africains (Egypte, Nigeria, Kenya, sud de l’Afrique…) Deux cas
pour toutes les colonies : administrées par le Colonial Office (Inde : vice-roi) ou statut de
Dominion (self government).
L’Empire français : constitué pour l’essentiel sous la IIIème République sous l’impulsion de
Jules Ferry : Congo, Gabon, Madagascar, Niger, Guinée, côte d’Ivoire, Soudan, Mauritanie.
L’Indochine française (1887) regroupait les 4 protectorats du Laos, du Tonkin, de l’Annam et
du Cambodge et la colonie de Cochinchine. Algérie = département de la France. Tunisie et
Maroc seulement protectorats.
Autres impérialismes : Allemagne en actuelle Tanzanie, en actuelle Namibie et au
Togo. Pays-Bas en Guyane, Java + ouest de la nouvelle guinée = indes néerlandaises.
Belgique : Congo. Portugal et Espagne faiblement présents en Afrique. Italie s’installe dans
l’Erythrée dans une partie de la Somalie et en Tripolitaine.
Ancien pays colonisé, les EU condamnaient l’impérialisme colonial. Pas de colonie,
mais influence en Amérique latine pour protéger les intérêts économiques, intervention à
Cuba qui contraint l’Espagne à abandonner l’île et à céder aux EU Porto Rico et les
Philippines. Les EU jouent le rôle de gendarme par la politique du gros bâton en Amérique
latine, et développent des prêts et des investissements dans le cadre de la diplomatie du dollar.
L’Empire du soleil levant annexe la Corée, la partie méridionale de Sakhaline, les
côtes chinoises et le sud de la Mandchourie.
Evolution des empires coloniaux de 1914 à 1945 :
Les Empires ont joué un rôle important dans la 1ère GM. Création du Commonwealth
(dominions accèdent à une totale indépendance). Début de remise en cause des impérialismes,
avec le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, la formation de mouvements nationalistes
au sein des colonies. L’Italie fasciste de Mussolini forme l’Impero, mais il sera de courte
durée. Le Japon envahit de nouveaux territoires, la Chine, lies Indes néerlandaises, la
Malaisie, les Philippines, l’Indochine française… Plutôt bien accueilli, le Japon prétendait
instaurer une sphère de coprospérité. La défaite militaire sonne le glas des ambitions
coloniales nippones.
Les économies et sociétés coloniales :
Le monde dominé est exploité par les pays industrialisés, les colonies sont des sources
d’approvisionnement. Structure triangulaire : les EU vendent leurs produits à l’Europe, celleci vend les matière premières de ses colonies, qu’elle fournit en produits industriels.
Conférence d’Ottawa en août 32 : abandon du libre échange par le RU et mise en place d’un
système de préférence impériale (le RU laissait entrer en franchise les marchandises
importées du Commonwealth qui réduisaient les droits de douanes).
Dans tous les secteurs de l’activité économiques, les colonies étaient au service des
intérêts des métropoles. Absence d’un véritable marché intérieur. Pauvreté entretenue dans les
colonies pour accroître l’enrichissement de la métropole.
Si la colonisation est plutôt la conséquence que la cause de l’absence de décollage
dans les pays colonisés, elle a contribué à le rendre beaucoup plus difficile.
Populations et peuplement du monde :
L’augmentation de la population mondiale :
La population mondiale s’est accrue de près d’un milliard d’habitants de 1880 à 1945.
Les grands traumatismes du XXème siècle ont seulement ralenti l’évolution. Pertes humaines :
1ère GM : 13 M, 2ème GM : 40M. Pendant ces traumatismes, baisse de la natalité qui détermine
le phénomène des « classes creuses ». Famines meurtrières en Inde, en Chine et en Russie
font des millions de victimes. Ces incidents perturbateurs n’ont pas contrarié la tendance à
l’augmentation de la population. Des facteurs d’ordre économique et social déterminent
l’existence de rythmes démographiques très différents (transition démographique).
Jusqu’en 1880, pour les pays industrialisés, fort accroissement naturel lié à la baisse de
la mortalité qui a fourni la main d’œuvre nécessaire à l’industrialisation. A partir de 1880,
2ème phase de la transition : accroissement naturel diminue.
La baisse de la mortalité s’explique avec l’amélioration des condition de vie
(augmentation et diversification de la consommation alimentaire, règles d’hygiène,
alimentation en eau potable et évacuation des eaux usées, progrès de la médecine (vaccins,
sérums, découverte des groupes sanguins, de la pénicilline (1928)).
Diminution e la natalité à cause du malthusianisme (limitation du nombre de
naissances, renforcé par la crise de 29 et le chômage). La croissance et les mutations
économiques s’accompagnent d’un développement de l’individualisme et d’un bien être
matériel jugé incompatible avec la possession de nombreux enfants. Les enfant soumis à
l’obligation scolaires entrent plus tard dans la vie active et constituent des charges et non plus
de sources de profits. Egalement essor du féminisme, déchristianisation.
Années 30, intervention de l’Etat qui ébauche une politique de la famille (allocations
familiales…). Dans les pays de dictature, on considérait qu’une population abondante était
élément de puissance.
A partir de 1880, les pays d’Europe méridionales et orientale entrent dans la 1ère phase
de transition (décalage à mettre en rapport avec le sous-développement économique)
Les pays phériphériques et dépendants ont conservé un régime à faible accroissement
naturel (mortalité et natalité élevées).
Les mouvements migratoires :
L’Amélioration de la productivité des exploitations agricoles a libéré un main d’œuvre
nombreuse qui a quitté les campagnes pour les villes, à laquelle s’ajoute les artisans qui ont du
abandonner leurs activités à cause de la concurrence de la grande industrie. Exode rurale et
urbanisation conduisent à une nouvelle occupation de l’espace.
Dans les pays industrialisés d’Europe, se développent des villes situées près de bassins
miniers (Pays noirs d’Angleterre (Birmingham, Manchester), la Ruhr, le Nord-Pas-de-Calais.
Formation de banlieues éloignées des centres historiques. Les villes américaines : plan en
damiers, gratte-ciel. L’urbanisation s’étend à l’ensemble du monde (villes millionnaires sur
tous les continents sauf l’Afrique). La mégalopole de Londres regroupe 2M d’hs (1981). En
1900, Paris et NY dépassaient ce chiffre, et 14 à la veille de la 2nde GM.
De 1880 à la 1ère GM, les migrations de population entre les continents sont les plus
importants de toute l’histoire. Facteurs politiques (persécutions des minorités ethniques ou
religieuses), et économiques (surpeuplement). Stimulés par les colonies et l’ouverture des
pays neufs. Après la 1ère GM ralentis avec la diminution de l’accroissement naturel, les
mesures pour limiter les entrées, et la crise des années 30.
Pays de départ (entre 1880 et 1940) : Asie : 2M d’émigrants. Europe : 43M qui
contribuent au peuplement de l’Amérique. Pays d’arrivée : Les colonies (provenant des
métropoles), et principalement les dominions. Pays d’Amérique latine. Eu : principal pays
d’immigration (28M enregistrés). Migration favorisées par la baisse des prix de traversée.
Cela aboutit au melting pot américain. Politique restrictive après la Première GM.
On remarque aussi d’importantes migrations intracontinentales :
En Amérique : du Canada et du Mexique vers les EU. Le Canada est un relais entre le vieux
continent et les EU. En Asie, la diaspora chinois s’est étendue aux pays d’Asie du Sud-Est. En
Europe, la France a recours au recrutement de main d’œuvre.
II L’Economie capitaliste :
Les caractéristiques du système :
Les principes : le libéralisme économique :
Le capital est une masse d’argent productive et le capitalisme un système dont le
moteur essentiel est la recherche de profit.
Le capital peut être foncier et immobilier, ou mobilier comme le capital des banques, des
entreprises lorsqu’il est représenté par des titres, les actions, qui peuvent s’échanger. Ils sont
collectés par des institutions financières et boursières.
Les grandes banques sont née pour la plupart au XIXème siècle et avant 1880 (RU : Barclay,
All : les 4 D (deutsche…), F : Crédit lyonnais, société générale…, EU : First national Bank).
Elles assurent le commerce de l’argent.
Le niveau des échanges est fonction du rapport entre l’offre et la demande qui détermine les
prix de transactions entre producteurs, commerçants et consommateurs. La libre concurrence
et la loi du marché interdirait la survie des entreprises archaïques et permettraient aux
consommateurs de bénéficier de prix bas. Le système capitaliste est l’expression du
libéralisme politique hostile à l’intervention de l’Etat.
La monnaie est l’instrument des échanges. D’abord pièces, puis monnaies fiduciaire,
puis monnaie scripturale (engagements écrits (chèque qui se développe à la fin des années
30)).
Fin XIXème, début XXème : l’or était le seul étalon monétaire (système du Gold Standard).
Franc (1803), £ (1816), mark (1873), le rouble (1897), $ (1900). Cette stabilité n’a pas résisté
au choc de la 1ère GM (augmentation de la masse fiduciaire, diminution des stock d’or). D’où
la conférence de Gênes (1922) qui décide l’institution du Gold Exchange Standard (qui ajoute
à l’étalon or des monnaies de réserve « as good as gold » ($ et £)).
La crise financière de 29 oblige le RU puis les EU à abandonner la convertibilité de la £ en
métal précieux. Le $ va dévaluer de 41%. Sa valeur-or ainsi atteinte servira de base à la
signature des accords de Bretton Woods en 1944 qui feront du $ la seule monnaie de réserve
internationale.
Les structures : l’organisation des entreprises :
Seules les grandes entreprises étant en mesure d’assurer les investissements
nécessaires, la concentration a permis d’accroître les profits en produisant plus et mieux,
grâce aux économies d’échelle par le moyen de concentrations horizontales (fusions et
ententes entre entreprises de même branche qui produise la même chose) et verticales
(entreprises ayant des unités de production complémentaires). Ce phénomène à la fois
national et international s’explique aussi par les crises qui éliminent naturellement les
entreprises les plus faibles.
Trust (né aux EU dans les années 1880) : remise par les propriétaires de plusieurs entreprises
de leurs actions à des hommes de confiance chargés de les administrer. 1er trust : Standard Oil
Company. Mais application d’une loi antitrust qui interdisait la constitution de monopoles sur
un marché déterminé.
Les holdings (moyen d’échapper aux antitrusts) : groupes financiers qui contrôlent des
entreprises juridiquement autonomes par le moyen de participation majoritaires dans le capital
de ces entreprises. Ex : First National Bank. Les konzerns allemands (ex: Krupp) et les
zaïbatsus (= « cliques financières ») japonais sont des holdings.
La concentration a aussi pour objectif de limiter la concurrence avec la constitution de cartels
afin de se partager le marché et de maintenir des prix élevés. Cette cartellisation sera
encouragée par Roosevelt au début du New Deal et surtout dans les pays de dictature
(cartellisation obligatoire en Allemagne nazie, 14 zaïbatsus possédaient 63% du capital des
sociétés japonaises). Les Alliés décideront au lendemain de la guerre démembrer ces
puissantes entreprises par la décartellisation.
Les conséquences : l’émergence d’une société nouvelle :
L’industrialisation a profondément modifié les structures des sociétés. En 1880
l’emploi agricole restait le plus important (sauf en Angleterre). 50 ans après l’emploi
industriel le devance (sauf en France). Progrès du salariat. Développement du prolétariat
ouvrier provenant de l’exode rural. L’essor de la classe ouvrière a posé un problème social
(durée de travail, pénibilité des tâches, absence d’hygiène et de sécurité, pouvoir d’achat
(difficultés pour se nourrir, se loger)).
Progrès du socialisme et du syndicalisme. Le marxisme est un socialisme scientifique.
L’économie est l’infrastructure déterminant les régimes social et politique. Comme
l’accumulation des profits engendre une paupérisation croissante des ouvriers, ceux-ci doivent
agir en s’associant pour faire la révolution afin de s’approprier les moyens de production.
Avec l’abolition de la propriété privée de ces moyens, l’avènement d’une société sans classe,
et à terme sans Etat, serait possible. A la veille de la grande guerre, le socialisme est devenu
un courant d’idées et une force. Son but est la destruction de la société bourgeoise. Deux
courants principaux ; l’un réformiste (transformation progressive), l’autre révolutionnaire.
Cette division explique a faillite de l’internationalisation de ce mouvement.
La révolution bolchevique de 1917 en Russie explique la mise en place d’un cordon sanitaire
destiné à empêcher la progression du communisme. La création du Komintern divise le
mouvement socialiste en socialistes et communistes.
Fin XIXè début XXème, créations d’associations ayant pour but de défendre les intérêts de la
classe ouvrière. Grandes organisations syndicales : RU : Trade Union Labor (TUC), EU :
American Federation of Labor (AFL), France : Confédération Générale du Travail (CGT).
Syndicalisme réformiste, qui ne remet pas fondamentalement en cause la nature du
capitalisme et qui privilégie la négociation. Syndicalisme révolutionnaire (CGT).
Multiplication des syndicats durant la 1ère GM. En 33,Hitler supprime les syndicats. Au EU, le
syndicalisme connaît un formidable essor dans les années 30, devenant un nouveau pilier de la
société américaine (big labor, qui s’ajoute au big business et au big government)), renforcé
par le vote de la Wagner Act en 1935.
L’évolution de la conjoncture : les crises :
Des fluctuations cycliques :
Croissance irrégulière.
III L’économie socialiste : la Russie soviétique :
L’établissement du communisme en Russie (1917 – 1920) :
Les conditions : la Russie en 1913 – 1917 :
L’Empire des tsars, le plus étendu du monde, constituait un ensemble multinational.
L’essor économique de la Russie a concerné l’agriculture. L’Etat encourage les initiatives
personnelles des paysans, leur émigration vers la Sibérie et sa mise en valeur agricole. Ces
réformes accentuent les disparités entre paysans riches et pauvres. La paysannerie a fournie la
main d’œuvre à la grande industrie qui s’est développé sous l’impulsion de l’Etat, et grâce à
l’apport massif de capitaux européens (notamment pour l’exploitation des ressources
énergétiques et minières de l’Ukraine, de Bakou et de l’Oural). L’industrialisation a aussi
concerné les grandes villes (Moscou, St-Petersbourg) . Les capitaux étrangers ont aussi
financé la construction de chemins de fer.
La Russie était un pays rural, féodal et autocratique, dirigé par Nicolas II.
L’agriculture restait extensive et peu productive. La Russie était un pays semi-industrialisé.
La 1ère GM a alourdi l’endettement de l’Etat et alimenté l’inflation monétaire. Le climat social
s’est dégradé du fait du ravitaillement, de la hausse des prix, de l’aggravation de la misère du
prolétariat. Les insurrections révolutionnaires conduisent à la chute du tsarisme en février
1917, puis à la prise du pouvoir par les bolcheviks.
L’installation du marxisme-léninisme :
Les bolcheviks devaient consolider le pouvoir et installer le socialisme. Le retrait de la
Russie de la guerre (paix de Brest Litovsk en 1918) et le refus de reconnaître les dettes du
régime tsariste ont contribué à la détérioration des rapports avec les Français et les
Britanniques. Afin de faire face à la volonté de la part des pays de l‘Entente d’abattre le
régime de Lénine, fut adapté un politique de « communisme de guerre », rupture totale avec
l’ancienne organisation de l’économie par la collectivisation de la terre, des usines et des
activités de service.
Dans l’agriculture, la grande propriété foncière est abolie « sans délai et sans aucune
indemnité ». Puis, elle sera confiée aux soviets qui les donneront aux paysans. Création de
fermes d’Etat (sovkhozes). Le problème essentiel est d’assurer le ravitaillement des villes et
de l’armée. Puis, réquisition de tout ce qui n’est pas nécessaire à l’agriculteur.
Dans l’industrie, instauration du « contrôle ouvrier » sur les entreprises, et
nationalisation des entreprises. Planification de l’économie (création du Conseil supérieur de
l’économie nationale (Vesenkha).
La nouvelle politique économique ou NEP (1921 – 1927) :
Une « retraite stratégique » :
Création en 1922 de L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).
Réussite politique, mais échec économique du communisme de guerre (1920 = année 0). La
production agricole chute (mécontentement des paysans qui ne peuvent disposer librement de
leurs récoltes). Les difficultés de ravitaillement provoque une famine meurtrière (5M de
victimes).
La production industrielle s’effondre à 13% du niveau de 1913. Situation désastreuse,
mécontentent politique. Une révision de la politique économique s’impose : Lénine lance la
NEP (1921).
Le « capitalisme d’Etat » :
La NEP est la combinaison d’éléments capitalistes et socialistes, combinaison que
Lénine appelle « le capitalisme d’Etat ». Un retour à l’économie de marché est effectué
(abandon du troc, étalon monétaire).
Dans l’agriculture, les réquisitions sont abandonnées (1921) et remplacées par un
impôt (1/2 des réquisitions), liberté d’emploi de main d’œuvre salariée.
Dans l’industrie les petites entreprises sont restituées à leur ancien propriétaire, et
l’industrie d’Etat fonctionne selon une logique capitaliste. Mais Lénine ne renonce pas pour
autant au socialisme.
On observe donc un redressement de l’économie. La production agricole remonte
rapidement grâce aux mesures de libéralisation. Les résultats sont plus lents dans le domaine
industriels. La population retrouve de meilleures conditions de vie. Recul de la mortalité.
Essor démographique. Mais l’industrie est incapable d’absorber les excédents de population
en provenance de la campagne. Le chômage augmente régulièrement (500 000 en 1923, 2M
en 1927).
A la fin de la NEP, l’URSS apparaît comme un pays économiquement sous-développé.
L’agriculture emploie les 4/5 de la population. A la disparition de Lénine en 1924, le
problème était se savoir si l’industrialisation se ferait avec ou contre la paysannerie.
Boukharine était pour la modération et pour une agriculture capitaliste. Préobrajenski préférait
une industrialisation rapide et contrôlée par le pouvoir politique, ce qui devrait entraîné le
sacrifice des intérêts de la paysannerie. Staline choisira cette dernière voie en 1928.
La planification stalinienne (1928 – 1940) :
Le changement de cap :
Staline va écarter Trotski, qui souhaite prendre la tête de la révolution mondiale, et
applique la thèse de la construction du socialisme dans un seul pays. Staline critique
violemment la NEP, et veut créer en URSS un socialisme puissant par le développement à
marche forcée d’une véritable économie industrielle.
Les choix de Staline :
A partir des années 20, Staline exerce un contrôle total sur la parti communiste (après
procès truqués, purges sanglantes). Il met en place un véritable culte de la personnalité, un
mode de terreur (Goulag). Sa politique économique repose sur trois piliers essentiels : la
planification, la collectivisation et l’industrialisation.
La planification allait désormais s’étendre sous la forme de plans de cinq ans ou
« piatiletka ». Le Gosplan est réactivé avec la mise en place de trois premiers quinquennats.
Le premier a pour but d’éliminer complètement les éléments capitalistes tout en transformant
l’URSS en pays industriel. Le second confirme que la vie économique est guidée par le plan
économique de l’Etat pour renforcer l’indépendance de l’Union soviétique. Le troisième
devait réalisé le passage graduel du socialisme au communisme, mais fut abandonné du fait de
l’invasion de l’URSS par les armées hitlériennes en 41.
Il n’existait pas de bourgeoisie marchande. Aussi le seul moyen d’obtenir des capitaux
pour le développement industriel était de mettre l’agriculture au service de l’industrie. Une
industrialisation rapide supposait le transfert d’une partie importante de la population du
secteur primaire au secondaire. Il fallait donc équiper les paysans en machines, en engrais et
en semences. La politique de collectivisation de l’agriculture de Staline, en totale opposition
avec la NEP, devait mettre fin à l’opposition de la paysannerie.
L’industrialisation est fondée sur le développement des industries lourdes et
d’équipement, afin de rendre l’URSS puissante et indépendante du capitalisme. 1er plan on
fait appel à l’Occident pour ses machines-outils, mais 2ème plan diminution des importations.
Une économie en profonde mutation :
Le secteur privé disparaît au profit de l’industrie d’Etat. L’efficacité maximale est
recherchée (lutte contre le gaspillage, hiérarchisation des salaires, mouvement stakhanoviste).
L’industrie d’équipement progresse plus rapidement que l’industrie de consommation.
Même si tous les objectifs ne sont pas atteints l’Union soviétique devient la 3ème puissance
industrielle mondiale.
La socialisation s’est effectuée par la dékoulakisation et la collectivisation. Cette
dernière provoque une réduction importante de la production agricole (paysans hostiles
abattent le bétail), et amène une famine mortelle en 1931 (5,5M de morts). Staline accordera
alors des lopins de terre aux paysans. En 194 les kolkhozes représentaient 96,9% des
exploitations. Mais l’agriculture demeurait toujours extensive et peu productive.
Une société nouvelle :
La population de l’URSS gagne 20M entre 28 et 39. Transformation des structures
sociales, de la population active et des modes d’habitat. Le secteur privé a disparu au profit
d’entreprises étatisées qui emploient les ouvriers et employés (dont le nombre triple en douze
ans : représentent plus de la moitié de la population totale à la veille de la 2 nde GM contre 1/5
en 28). Important mouvement d’urbanisation. Les six plus grandes villes ont doublé leur
population. L’urbanisation de l’Oural et de l’Asie est le plus remarquable. On observe aussi
une russification de la Sibérie et de l’extrême-Orient.
La seconde guerre mondiale (1941 – 1945) :
La mobilisation économique du pays :
Malgré la signature du pacte germano-soviétique de 39, l’URSS est envahie en juin 41
(plan Barberousse). Atouts : l’importance de la population (main d’œuvre quasi illimitée),
ressources. L’URSS est aidée par les EU (prêt-bail, matériel, ravitaillement). Avec
l’occupation de l’Ouest, transfert d’entreprises et de travailleurs dans l’Est. Bataille de
Stalingrad de 43 marque le tournant de la guerre. Conditions de vie très dures ont permis à
l’armée rouge de faire reculer les troupes nazies jusqu’à la prise de Berlin en 45.
Le bilan du conflit :
20M de morts (plus lourd bilan, 10% de la population). Partie européenne de l’URSS
dévastée (milliers d’usines et de voies ferrées disparues). Bénéficie en revanche
d’agrandissements territoriaux (pays baltes, territoires biélorusses et ukrainiens, des territoires
de la Finlande, de l’Allemagne, de la Roumaine, le sud de Sakhalin, îles Kouriles). L’armée
rouge est demeurée présente dans les pays d’Europe centrale, où des régimes communistes se
sont installés. Il deviennent des satellites de l’URSS.
Partie II : Fondements et pulsations de l’économie depuis 1945 :
I L’évolution de la population mondiale :
L’apparente « explosion démographique » :
Entre 1950 et 2000, a population du monde plus que doublé, mais les rythmes
démographiques n’ont pas été comparables selon le niveau de développement.
Les grands traits de l’évolution démographique :
Après la guerre, baby boom dans les pays industrialisés dont les taux de natalité
dépassaient 20%°. A partir des années 60 ces taux diminuent avec la baisse de la fécondité.
Baisse de la mortalité : mortalité infantile en chute (désormais entre 4 et 8%°. La mortalité
générale se situe aujourd’hui autour de 10%°.L’allongement de l’espérance de vie et la baisse
de la fécondité transforment le baby-boom en papy-boom, ce qui pèse sur les dépenses de
santé, compromet les régimes de retraites.
On observe dans les pays du Tiers-monde une croissance accélérée de la population
grâce à une très forte fécondité (4 à 8 enfant s/femme) et à la baisse de la mortalité infantile
(campagnes de vaccination, moins de famines). Très forte fécondité car un enfant est source
de revenu.
Le contexte de l’évolution démographique :
Différentes politiques gouvernementales : dans les pays développés, on tente de favoriser les
naissance par des déductions et allocations fiscales, etc… Dans les pays du Tiers monde, les
gouvernements s’efforcent de limiter les naissance en favorisant la contraception, en imposant
la stérilisation (ex : Inde). Mais toujours résultats médiocres : difficile d’aller contre la volonté
générale.
Ex : Chine : mise en place d’un régime communiste en 49. 540M d’hs. Mao Zedong opposé à
la limitation des naissances (« une bouche, c’est deux bras »). 1975 : 900M d’hs. A sa mort,
politique inverse. Avantages sociaux pour les familles d’un enfant, âge de mariage repoussé.
Mais compte tenu des très nombreux jeunes, la population ne pourra se stabiliser qu’autour de
1,5 Mlld
Les pays industrialisés ont achevé leur transition démographique de puis 1970.
Maintenant taux d’accroissement médiocres, voire nuls ou négatifs. Es pays en
développement sont presque tous entrés dans la transition (baisse de la mortalité), mais la
fécondité ne change pas (d’où des taux de 2 à 3%/an). A la fin des années 90, les situations de
groupes de pays s’opposent : les pays qui ont pratiquement achevé leur transition
démographique (taux de natalité proche des pays européens), ex : les dragons, Cuba et la
Chine... Les pays qui sont en cours de transition (fécondité en baisse, mais natalité forte du
fait de la jeunesse de la population. Ex : pays d’Amérique latine, géants asiatiques, Turquie,
Maroc, Tunisie… Les pays qui sont au début de la transition, mortalité déjà faible, mais
fécondité au plus haut. Accroissement naturel de l’ordre de 3%/an. Ex : Amérique centrale,
pays pétroliers… Et les pays qui n’ont pas vraiment commencé leur transition (fécondité et
mortalité fortes, mais accroissement naturel quand même fort. Afrique noire, Afghanistan,
Pakistan…
La répartition de la population « les îles de l’archipel mondial » :
Les grands foyers de peuplement :
Mégalopolis : espaces urbains au sud de Washington (900km, 50M d’hs). Mégalopole
européenne de Londres à Milan (1400km, 70M d’hs). Mégalopole japonaise de Tokyo à
Nagasaki (1200km, 55M d’hs). Elles concentrent pouvoir de commandement, capacité
financière, avance technologique, innovations culturelles et scientifiques.
Les nébuleuses : ensembles de villes proches (presque des mégalopoles). Ex : Ruhr, os
Angeles, San Francisco.
Les conurbations : agglomérations polycentriques : Lille-Roubaix-Tourcoing,
Minneapolis-Saint-Paul…
Vers 2000, plus de la moitié de la population mondiale est urbanisée. Taux
d’urbanisation : pays développés : entre 75 et 80% ; Tiers monde : dépasse les 50% (mais en
augmentation rapide). Une vingtaine de grandes villes ont plus de 10M d’hs. Tokyo et Mexico
atteignant entre 20 net 25M d’hs.
Les plus grandes tâches de fortes densités correspondent à des vieux foyers de
peuplement fondés sur l’agriculture. Les densités atteignent dans les amas ruraux actuels
plusieurs centaines d’hs/km2. La surpopulation devenant parfois un frein pour la productivité,
des migrations vers le reste des pays sont favorisées.
Les vides :
Les milieux naturels répulsifs (zones arctiques, déserts chauds ; et froids, grandes
forêts équatoriales). Mais ceux-ci peuvent être mis en valeur grâce à des investissements et
des moyens techniques (ex : Java).
Fronts pionniers pour combler les espaces vides.
Un intense brassage migratoire :
Migrations et migrants :
Les raisons politiques jouent un rôle essentiel (Allemagne et le mur de Berlin : 3M,
partition Inde-Pakistan : 17M, Kosovo…). Certains pays sont réticents à accepter ces masses
de population.
Les difficultés de tel ou tel secteur économique intensifient les migrations (agriculteurs,
ouvriers, wet backs mexicains). Mais les migrations économiques n’ont pas toujours un
caractère dramatiques (migrations de cadres à l’étranger).
Le souci du bien-être explique aussi certaines migrations (sunbelt aux EU, midi
méditerranéen). Les regroupements d’immigrés sont fréquents, ce qui crée des îlots culturels,
puis des ghettos.
Migrations et distance :
L’espace n’est pas un obstacle aux migrations. Il existe des relais migratoires et des
migrations de substitution Des conditions de travail médiocres et un environnement peu
agréable incitaient de nombreux jeunes à partir. Ce sont alors les immigrés qui se substituent
aux autochtones. On observe une tendance à l’élargissement des aires de recrutement, avec
des flux à plus longue distance. Les aires de recrutement longtemps cantonnées aux régions
rurales nationales environnantes, se sont élargies à l’Europe méditerranéenne, puis au-delà.
Les migrations internationales récentes entraînent de plus grandes difficultés d’intégration, les
immigrés s’assimilant plus lentement et étant moins bien acceptés que les migrants d’origine
nationale. Cependant l’approfondissement de la crise économique au cours des années 80 a
réduit les besoins en main d’œuvre, alors que les flux continuaient. Générateur de crise.
Aux EU, les migrations XIX et 1ère moitié XX ont permis de peupler le territoire. Elle se
concentrent dans la 2nde moitié dans les pôles actifs, mais les migrations internationales sont
limitées par des quotas, sauf les migrations massives mexicaines.
Les conséquences spatiales des migrations :
Conséquence des migrations rurales : « France du vide ». Phénomène de désertification, dans
les zones rurales d’abord, puis dans les vieilles régions industrielles. L’émigration est souvent
la condition de la modernisation, cela permet un maximum de rentabilité pour un minimum de
population. De plus, l’envoi d’argent liquide constitue un apport indispensable dans certains
pays.
Emigration, bonne au mauvaise chose ? tout dépend s’il s’agit d’une simple saignée ou d’une
hémorragie, du franchissement ou non du seuil de dépopulation (10hs/km2) en dessous duquel
la déstructuration entraîne la désertification, et de la qualité des migrants.
L’immigration permet de brûler les étapes du développement. L’Europe des Trente Glorieuses
a beaucoup misé sur les immigrés (+ de 10% des actifs en France).
Le nouveau visage du monde après la guerre (1945 – 1949) :
La liquidation des séquelles du conflit :
La reconversion américaine :
Le conflit terminé, les EU devaient passer d’une économie de guerre à une économie
de paix. Quelques difficultés : suppression de la loi du prêt-bail (exportations diminuent de
moitié). La production industrielle tombe et le chômage dépasse le million, puis 2M.
Dégradation du salaire réel amène la loi Taft-Hartley (droit de grève).
Mais le rétablissement économique est permis avec l’essor de la consommation sur le marché
intérieur et sur les marché extérieurs (pays européens font appel aux EU pour reconstruire leur
économies (plan Marshall)).
La reconstruction européenne :
Malgré la montée en puissance de l’URSS et l’établissement d’un rideau de fer, les relation
entre puissance victorieuses sont satisfaisantes (Conférences de Yalta (45), San Francisco
(45 ; ONU), Potsdam (45). 1947 : dégradations des relations et Truman engage la guerre
froide en soutenant par la politique du containment les pays libres. L’URSS crée le
Kominform et se prépare à la lutte anti-impérialiste.
Coup de Prague de 46 (pouvoir aux communistes), blocus de Berlin Ouest par l’URSS.
Création de l’OTAN (49). Création de la RFA et de la RDA.
Intervention de l’Etat dans le domaine financier (on essaie de rétablir les monnaie afin de
juguler l’inflation), dans le domaine économique (rationnement maintenu, Ru : nationalisation
de la Banque d’Angleterre et du 1/5 des industries, mise en place du Welfare State ; France :
nationalisations (Banque de France, Renault,…), plan Monnet (plan de modernisation et
d’équipement).
Engagement américain sous forme de prêts, puis George Marshall propose le European
Recovery Program, repoussé par les pays d’Europe centrale communistes. Constitution de
l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) chargée de répartir l’aide
américaine entre les 16 Etats qu’il l’acceptent. Plan Marshall : livraison de marchandises au
gouvernements européens, que les entreprises achètent. L’argent obtenu alimenté la « contrevaleur » qui finançait les réparations. Avantages des EU : stimule la production nationale et
renforce l’hégémonie américaine sur l’Europe.
Les pays d’Europe centrale adoptent un régime communiste (collectivisation de
l’agriculture, nationalisations, planifications).
Les transformations du Japon :
Aspects et enjeux de la mondialisation :
A] L’essor de la mondialisation :
Le développement de la coopération interétatique :
Depuis le début de la crise mondiale, les relations économiques mondiales.
Au niveau mondial, le nombre de pays membres de l’OCDE (Organisation de
coopération et de développement économique) est passé de 24 à 29 (adhésion de 2 pays
émergents (Mexique et Corée du Sud) et de 3 anciens pays communistes (République
tchèque, Hongrie, Pologne)). Ce « club des riches », installé à Paris dans le château de la
Muette, est pourtant dépourvu de moyens financiers. Il se charge d’évaluer les politiques
économiques nationales, de formuler de recommandations de coopération, de collecter les
données statistiques…
1947 : le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) : coopérations internationales,
négociations commerciales multilatérales (NCM). La négociation demandée par les EU s’est
ouverte à Tokyo (Tokyo round). Des négociations ont mis en présence 99 pays représentant
les 9/10 des exportations mondiales (tous les pays industrialisés d’économie libérale, mais
aussi 77 PED et plusieurs pays de l’Europe de l’Est). Douze accords seront signés concernant
les droits de douane (ordre de grandeur 34%) et les obstacles non tarifaires (5 accords
concernant les normes techniques, les procédures de licences à l’importation, les droits
compensateurs, les marchés publics).
L’Uruguay round, sous l’initiative américaine (Reagan à cause du déficit commercial
croissant des EU). Les NCM sont l’instrument des EU, aux dépends des autres pays
industrialisés et du Tiers monde, pour ouvrir l’économie américaine à de nouveau marchés.
Les EU, hostiles à la PAC de la CEE voulaient réduire les subventions agricoles pour
l’exportation et favoriser les services (1ers exportateurs mondiaux). Uruguay round en 1986:
92 “parties contractantes” du GATT s’engagent à ne pas adopter de nouvelles dispositions
protectionnistes (stand bill). Mais les négociations sur les questions agricoles ne seront pas
faciles du fait de l’opposition EU – CEE. Mais l’accord de Blair House les fera s’entendre.
L’acte final de l’Uruguay round sera signé en 1993 à Bruxelles par 125 pays, et sera suivi par
les accords de Marrakech en 1994 (réductions des droits de douanes sur les produits
industriels (6,3% à 3,9%).
1er janvier 1995 : création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en remplacement
du GATT. Elle doit régler les différends commerciaux entre les pays membres, recevoir les
plaintes des pays qui s’estiment victimes de différentes mesures
De nouveaux accords de libéralisation concernant l’information, les télécommunications et les
services financiers. Accord sur les technologies de l’information (ITA) en 1996 qui prévoit de
supprimer les droits de douanes sur quelques 500 produits (ordinateurs…) qui représentent un
marché de 600 mllds de $ en 1995. 1997 : accords réalisés à Genève sur les
télécommunications, et sur l’ouverture des services financiers à la concurrence.
Les progrès de la libéralisation des échanges devraient se poursuivent avec l’ouverture
projetée en 1998 d’un nouveau cycle de NCM, le « round du millénaire ».
Au niveau régional. Dans les années 80, l’Europe des Neufs est devenue l’Europe des
Douze (Grèce, Portugal, Espagne). 1993 : ouverture du « marché unique ». 1991 : accords de
Luxembourg : mise en place d’une zone de libre-échange réunissant les pays membres de la
CEE et de l’AELE (Association européenne du libre échange). L’Union Européenne (qui
remplace la CEE depuis 1993) s’agrandit à 15 membres (Autriche, Finlande, Suède) en 1995.
Traité de San Antonio 1992 : création de l’ALENA. En Afrique, créations de la SADC
(communauté pour le développement de l’Afrique australe), de la communauté économique
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union du Maghreb. Création en
Amérique de la communauté des Caraïbes (CARICOM), du système économique latinoaméricain (SELA), du MERCOSUR (marché commun du sud), et du Groupe des Trois (G3
(Mexique, Colombie, Venezuela). En Asie occidentale, constitution du Conseil de
coopération du Golfe (CCG), et en Asie Pacifique, création de l’ANZCERTA, de l’APEC
(Asia Pacific Economic Cooperation). Projet de l’ASEAN : l’AFTA (Asean Free Trade Area).
Les progrès des échanges commerciaux :
Le développement du commerce mondial résulte de l’augmentation de la production
mondiale, et de l’accélération de la libération des échanges internationaux. Les échanges de
services commerciaux se sont également développés.
La globalisation financière :
Face aux besoins de financement de déficits croissants se produit l’essor du crédit
international. Cette révolution de l’argent se caractérise par une croissance sans précédent des
prêts bancaires internationaux (324 mllds de $ en 1980, 10 000 mllds de $ en 1997
Le quadruplement des prix du pétrole ont accru l’excédent de la balance des paiements
des pays producteurs en leur procurant des nouveaux revenus constitués par des pétrodollars.
« Recyclage » de ceux-ci sous forme de trois circuits : 1er pétrodollars placé dans les pays
industrialisés ou investis dans les firmes nationales ; 2ème financement de programme de
développement économique et aide au Tiers monde ; 3ème marché financier arabe. Mais le flux
des pétrodollars s’est tari à partir des années 80 avec le contre choc pétrolier qui ampute le
pouvoir d’achat des pays producteurs..
Parallèlement, le Japon est devenu l’un des pays les plus riches du monde (puissant
système bancaire très concentré (leader Dai-Ichi Kangyo Bank). Les années 80 ont été celles
de l’internationalisation japonaise. Mais dès le débit des années 90, effondrement du système
bancaire, alourdissement du déficit budgétaire obligent l’Etat à emprunter massivement
(Japon devient 1er émetteur mondial d’obligations .
Dès le début des années 90, se produit l’essor des investissements internationaux par le
biais de fusions et d’acquisitions transfrontalières. Echec de l’accord multilatéral sur
l’investissement.
Les activités des banques privées se sont développées en marge des banques centrales
et du FMI. Elles jouent un rôle majeur dans la sphère financière mondiale (recherche de
sécurité de placement, stabilité des prix, des équilibres), et notamment sur l’euromarché.
Création de paradis fiscaux.
Les banques publiques jouent aussi un rôle important. La banque mondiale créée
à Bretton Woods en 1944 possède un capital de 170 mllds de $. Elle possède trois filiales : la
société financière international (SFI), l’association internationale de développement (AID) et
l’agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI). Parmi les banques
européennes on compte la BRI (banque européenne d’investissement) et la BERD (banque
européenne pour la reconstruction et le développement, créée dans le but d’aider les pays
d’Europe de l’Est). Sur les autres continents, la BID (banque interaméricaine de
développement (qui malgré son nom marche très fort)), la BAD (banque africaine du
développement), la BasD (banque asiatique de développement).
Depuis les années 80, les pays communistes ont rejoints le FMI. Cette organisation s’est
transformée en « gendarme » de l’économie mondiale (gage de stabilité financière des
marchés). Modalités d’intervention les « mécanismes pétroliers » et « la facilité d’ajustement
structurel » (FAS) pour aider les pays connaissant des difficultés financières. Depuis le début
de la crise le capital du FMI a plus que sextuplé (145 mllds de DTS en 1998). Le FMI tire ses
propres ressources des quotes-parts des pays membres, des allocations de DTS, et des
ressources empruntées.
B] La mondialisation en question :
Depuis le début de la crise, la mondialisation de l’économie est devenue la caractéristique
principale du capitalisme. D’autres dénoncent les méfaits de la tyrannie du marché, fondée sur
la logique financière du profit maximum, qui profite à des multinationales de plus en plus
puissantes et déstructure les économies nationales, et accroît les inégalités.
La montée de l’endettement :
L’essor du crédit s’est naturellement accompagnée d’un endettement croissant.
L’endettement intérieur comprend l’endettement des pays industrialisés occidentaux pour
faire face à la crise, et l’endettement des ménages. L’endettement international, c’est d’abord
les pays industriels (pays de l’OCDE ; EU créanciers du monde en 1980, premiers débiteurs
(dette externe de 1400 mllds de $ en 1998), puis les pays du Tiers monde (dette de 1783 mllds
de $ en 1997).
Parfois se produisent des suspensions des remboursements par les pays débiteurs, mais
ceux-ci doivent subirent la rupture du marché des capitaux, c’est à dire l’impossibilité
d’obtenir de nouveaux crédits. Se produisent également des rééchelonnement des dettes. En
échange les débiteurs acceptent un document du FMI appelé « lettre d’intention » qui impose
des plans d’ajustement destinés à assainir l’économie (mesures de réduction du déficit
budgétaire, de limitation de la création monétaire et des hausses de salaires). Mais cette
politique dure développe une déstabilisation sociale et politique. On se rend compte que la
reprise des flux de financement ver les pays du Tiers monde est le seul moyen de développer
leur économie afin qu’ils puissent ensuite rembourser leurs dettes. Le plan Baker en 1985 doit
aider les quinze pays en développement les plus lourdement endettés. Mais échec : réticence à
accorder de nouveaux prêts. Allégement de la dette par l’abandon d’une partie des créances
(programme HIPC (high indebted poor countries), par la conversion des créances douteuses
par le plan Brady, c’est-à-dire la transformation des dettes en obligations (titrisation), ou par
la transformation des dettes en investissements.
La gestion de la dette du Tiers monde à permis d’éviter une crise financière majeure.
Mais son coût social est élevé. Les PED demeurent très dépendants vis-à-vis des capitaux
étrangers. Multiples crises dans ces pays avec les éventuels retraits massifs des investisseurs.
Les conséquences des désordres monétaires :
La disparition des parités fixes et la volatilité du $ fragilisent les entreprises et les
Etats (montée du $ dette coûte plus cher). Le recours à de techniques pour se couvrir vis-à-vis
de ces fluctuations de change (netting : équilibre les dette dans chaque monnaie) sont elle
même coûteuses. D’où l’intérêt de l’Euro (mis en place le 1er janvier 99). On observe l’essor
de la spéculation sur les monnaies (but : assure l’échange des devises nationales) avec un
volume des opérations de change qui atteint 1490 mllds de $ en 1998. Celles-ci ont lieu sur
les places cambiaires de Londres.
Les menaces de krack international :
Les émissions internationales de titres ainsi que la capitalisation boursière s’est
considérablement accrue. L’explosion des marchés boursiers s’explique par la
déréglementation (décloisonnement des activités financières et circulation (favorisée) des
capitaux d’un pays à l’autre), par la création de nouveaux « produits » financiers (financial
futures), par la spéculation (pour les particuliers, les entreprises qui préfèrent les placements
financiers aux investissements productifs, pour les golden boy et raiders (rachètent les
entreprises par des OPA (offre publique d’achat))).
Ce décalage de plus en plus grand entre la sphère de l’économie financière et celle de
l’économie réelle fait peser sur le monde la menace d’une crises financière majeure.
On observe une multiplication des crises. Crise mexicaine de 1982 suite à la baisse du
marché pétrolier. Krach boursier d’octobre 1987 : l’indice du Dow Jones recule de 508 points
(perte 2x plus importe que le « jeudi noir »). En 2 jours, Wall Street perd 500 mllds de $, et la
panique touche les autre places boursières. Les cours remonteront en 88-89. De nouveaux
risques apparaissent dans les années 90 (essor des marchés émergents, volatilité des cours,
dérive vers des transactions de plus en plus spéculatives sur le marché des produits dérivés).
Crise japonaise depuis 1990 : la bourse de Tokyo s’est totalement écroulée : la crise des
valeur au Kabuto-Cho mettait fin à la montée de l’économie financière fondé »e sur une
spéculation effrénée. La crise mexicaine de 1994-95 : Après être sorti de la crise de 82, le
Mexique rentre dans le club des pays industrialisés. Mais avec la dégradation de la situation
politique et économique, perte de confiance, retrait des capitaux étrangers, crise. La crise
asiatique : de l’Amérique latine, les menaces de crise se sont déplacées vers la façade
pacifique asiatique. 1997, la Thaïlande dévalue sa monnaie, le bath. Violente crise boursière
du fait des retraits massifs des capitaux étrangers, crise économique et sociale profonde.
Riposte : aide financière du FMI envers les pays les plus touchés. La crise asiatique s’est
propagée dans le reste du monde (le Dow Jones connaîtra la plus forte baisse quotidienne de
son histoire 554 points).
Cette propagation montre bien l’interdépendance des marchés financiers et la nécessité
de mettre de l’ordre dabs un système financier international. Malgré toutes les crises l’indice
Dow Jones affiche une santé insolente.
La transformation des conditions de production et d’échanges :
A] Un monde avide d’énergie :
Les mutations du marché (1945-1973) :
De 1945 à 1973 : forte augmentation de la production et de la consommation
mondiales en matière énergétique liées aux progrès du niveau de vie et à l’accroissement de
besoins. Déclin des combustibles solide au profit des hydrocarbures. Essor du pétrole
(commodité d’emploi et de transport, prix inférieur jusqu’à la crise pétrolière de 1973). La
production de pétrole a octuplé de la fin de la guerre à 1973. La production charbonnière
mondiale a seulement doublé dans la même durée. La part des autres sources d’énergie a
sensiblement augmenté (gaz naturel, électricité primaire).
Les effets de la crise pétrolière (depuis 1974) :
Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979-1980 ont mis fin à l’ère de l’énergie
abondante et bon marché. Les deux chocs pétroliers obligent la plupart des pays de l’OCDE à
limiter la consommation (des ménages, des automobiles, des entreprises). Cela implique le
développement des énergies de substitution du pétrole. Renouveau du charbon (notamment
pour la production d’électricité). Atouts : abondance (8x plus que les hydrocarbures),
répartition géographique plus favorable aux pays industrialisés. Mais bien que moins polluant
qu’avant, son utilisation demeure dangereuse pour l’environnement. De plus l’offre est
supérieure à la demande et le cours tombent au plus bas.
Recours au gaz naturel : 22,5% de la demande mondiale d’aujourd’hui. Energie du XXIè
siècle. L’Amérique du nord et l’Union Européenne fournissent respectivement 30% et 10% de
la production mondiale. Mais ils doivent faire recours à l’importation (Algérie, Russie).
Avantages : abondance, prix très compétitif (énergie la moins chère), plus propre.
Inconvénients : difficile à stocker, transport et commercialisation par voie maritime très
coûteuses.
Le relais du nucléaire : de 73 à 97 le nombre de réacteurs en service a triplé (442). La
production mondiale d’énergie électronucléaire a plus que décuplé. Si les EU possèdent près
d’un tiers de la puissance totale, la part du nucléaire dans la production électrique est la plus
forte au Japon et en France. L’avenir semble appartenir à la fusion thermonucléaire. Mais la
construction de réacteurs et de centrales ralentie, notamment à cause des problèmes du coût,
et de l’environnement (Tchernobyl 1986, Three Mil Island ; évacuation des déchets). De
nombreux pays sont donc favorables à l’abandon du nucléaire.
Les énergies renouvelables ont donc un avenir : hydroélectrique, énergie géothermique
(ressources du sous-sol), énergie éolienne, énergie solaire (progrès technique pour ces deux
dernières énergies), les végétaux (photosynthèse, biocarburant).
Les politiques mises en œuvre ont permis une diminution du rythme de progression de
la consommation mondiale d’énergie et de faire baisser la part du pétrole. Mais celui-ci
occupe toujours la 1ère place parmi les énergies consommées dans le monde (entre 39% et
50% pour la triade). Les problèmes : l’approvisionnement (surproduction, éventuel 3ème choc
pétrolier, conditions géopolitiques défavorables pour les pays industrialisés (région instable
du Golfe Persique (montée de l’intégrisme musulman)). Le prix : la crise asiatique a contribué
à la baisse de la demande et du prix du pétrole brut sur un marché mondial où l’offre est
pléthorique (baril de brut environ 10$ en 98). Cette situation est dommageable tant aux pays
producteurs qu’aux compagnies pétrolières (grand mouvement de concentration)
Les progrès technologiques et les mutations sectorielles :
La naissance de l’agri-business :
Tous les pays industriels d’économie libérale on vu leur population agricole active
diminuer dans la seconde moitié du XXème. L’agriculture a connu les plus fortes
augmentations de la productivité (4 à 7% par an). Un agriculteur américain nourrit 60
personnes à la fin du XXème siècle contre 4 en 1860 et 12 en 1940. Ce progrès de la
production agricole repose sur la maîtrise du milieu naturel (engrais, mais pollution), sur le
recours à la science et à la technique (équipement mécanique, génétique agricole (hybrides,
plantes transgéniques (OGM).
La production est devenue le chaînon central d’un complexe agro-industriel (les
industries fournissent tout ce qui est nécessaire aux cultures, l’agriculture fournit les industries
agro-alimentaires.
La troisième révolution industrielle :
L’industrie électronique est née après la 2nde Guerre mondiale.
Invention de petits processeurs, du premier ordinateur, du transistor (Shockley), du disque dur
(IBM), du microprocesseur. En 1997 la valeur de la production mondiale de la filière
électronique dépasse les 2000 mllds de $. Ce marché est dominé par les EU et le Japon.
Naissance de l’informatique, science du traitement rationnel de l’information. Des
machines de plus en plus performantes permettent un stockage de plus en plus important de
données dans des volumes de plus en plus miniaturisés. Se développent le « systèmes
experts » qui sont capables de simuler partiellement le raisonnement humain. Si
l’informatique constitue u progrès en améliorant la productivité et en réduisant la pénibilité du
travail humain, elle représente une grave menace (les robots ne vont-ils pas remplacer les
hommes ? libertés individuelles ? (fichage de citoyens)). Puis se produit l’essor de la microinformatique avec le développement de ordinateurs personnels (Apple 2, PC d’IBM,
Macintosh d’Apple), de microprocesseurs (cerveaux des logiciels qui permettent de lire,
traiter, gérer la mémoire. Leur fabrication est dominée par les firmes américaines. Chiffre
d’affaire de la fabrication de disques durs en 1997 : 24 mllds de $. L’informatique est devenue
la deuxième industrie mondiale, après l’automobile. Elle constitue un test du niveau de
développement technique et économique des grandes puissances industrielles (EU et Japon
largement en avance).
L’électronique est une révolution universelle pour les télécommunications [la
télématique (vidéo-texte (minitel, banques et bases de données)), les télécommunications
mobiles (radio-téléphone cellulaire)], pour les méthodes de production et de gestion
[l’automation (ensemble des procédés automatiques qui remplacent le travail de l’homme), la
robotique, la bureautique], pour la production industrielle et la vie quotidienne [puces
électroniques, appareils électroménagers, techniques numériques, jeux vidéos, cartes à puces à
mémoire]. La décennie 90 correspond à l’essor du multimédia et d’internet. L’électronique de
loisir offre de nouveaux produits (CD-Rom, DVD). Le réseau Internet mis en place aux EU à
partir de 1969, constitue le premier serveur mondial d’informations (qui atteint un nombre
d’abonnés de 300M en 2002). L’internaute est connecté au web grâce à un modem, par
l’intermédiaire d’un fournisseur d’accès. Le développement d’Internet a créé un marché
important. En 1999, les valeurs Internet à Wall Street s’élevaient à 276 Mllds de $.
Les grandes étapes de la conquête spatiale : ère de l’astronautique : 1957 lancement du
premier satellite par l’URSS (Spoutnik 1). 1961 : 1er homme dans l’espace : Gagarine. 1969 :
premier débarquement sur la Lune (Apollo 11). Création de stations orbitales permettant la
circulation des navettes entre la Terre et l’espace. Projet de création d’une station spatiale
internationale regroupant 16 pays. La conquête spatiale a permis une meilleure connaissance
de l’univers, la télédétection, les satellites météorologiques…
Le développement des industries chimiques explique l’essor des industries de
synthèse : développement d’élastomères, de textiles synthétiques, de matière plastique.
Progrès également de la bio-industrie qui fait partie des industries de pointe. 3 types de
produits biotechnologiques (fermentations donnant la bière, le yaourt ; antibiotiques, vaccins ;
utilisation de micro-organismes modifié par le génie génétique). Les applications industrielles
se multiplient dans la production d’énergie et dans la fabrication de médicaments. 2galement
OGM, clonage (Dolly en 1997).
Le développement des transports :
Transformation des moyens de transports classiques : le rail : trains à grande vitesse
(250 à 300 km/h, qui nécessitent la construction d’infrastructures adaptées (Shinkansen sur la
ligne du Tokaïdo, différents TGV en Europe). Au niveau maritime, accroissement de la taille
des bateaux (notamment des pétroliers). De plus, la révolution de la conteneurisation s’est
imposée rapidement et bouleverse les données économiques, sociales et spatiales du transport
maritime. Accroissement des capacités du transport fluvial (Mississipi, Rhin). On observe
l’affirmation des nouveaux moyens de transports, tels que les routes, les autoroutes, le
transport aérien (amélioré en vitesse et en capacité)
Les mutations de la distribution :
Essor du libre service et des grandes surfaces (plus de choix, adaptation à l’automobile
(parking), publicité incessante). On observe une diversité des formes de distribution : les
magasins discount, les chaînes (McDonald’s, Novotel), la vente par correspondance (3
suisses, la Redoute). Avenir du cybercommerce chiffre d’affaire de 247 mllds de $ en 2001
La diversification de la consommation :
PARTIE III : Composantes et relations de l’espace monde :
I Les pays capitalistes développés :
Les structures : le « néocapitalisme » :
L’essor de la technocratie :
Terme apparu en 1919 au RU, la technocratie est une caractéristique essentielles des
sociétés d’économie libérale. Les technocrates sont des experts qui détiennent un pouvoir qui
leur vient de leur savoir (tête d’œuf). Rôle accru avec les entreprises qui fonctionnent sur
l’élaboration d’une véritable stratégie qui détermine les investissements. La technostructure =
ensemble des cadres supérieurs. Les dirigeants des entreprises sont des technocrates et non
plus les héritiers des fondateurs. Ex : Henry Ford II abandonnera le rôle de PDG de la qui
forme qui porte son nom. On assiste à la dissociation de la fonction d’entrepreneur, c’est-àdire à la séparation entre, d’une part, la propriété du capital, détenu par les actionnaires et
leurs représentants que sont les membres du conseil d’administration et, d’autre part, la
gestion de l’entreprise assurée par la technostructure. La technostructure a d’autant plus de
pouvoir que le capital est morcelé entre un grand nombre d’actionnaires.
Le management est l’ensemble des techniques d’organisation mises en œuvre pour
assurer la gestion de l’entreprise et la réalisation de profits. La taylorisme est remis en cause
par le reengineering : les nombreux échelons de pouvoir ralentissaient les décisions, et les
préoccupations internes des structures tendent à faire oublier l’extérieur. Le reengeneering
propose l’écoute du client, la prise de commande, la livraison, l’exécution d’un service aprèsvente., pour faire face à la concurrence et obtenir une meilleures efficacité (ce qui implique
des suppressions d’emplois. Le concept de contrôle de la qualité par la participation des
travailleurs s’est développé. Il est fondé sur la mise en place de cercles de qualité qui sont des
petits groupes de travailleurs, ce qui permet d’intéresser les salariés à l’amélioration de leurs
propres conditions de travail et d’améliorer la productivité et la qualité des produits et
services fournis. On essaie d’optimiser au maximum la production, notamment dans les
industries de montage comme l’automobile comme le toyotisme : il repose sur la robotisation
et l’automatisation des chaînes de montage et sur la pratique du « juste-à-temps » qui consiste
à travailler en « flux tendu » (système kaban), ce qui permet de réduire les stocks. « cinq
zéros » japonais = zéro délai (logistique), zéro papier (informatique), zéro stock (distribution),
zéro panne (maintenance) et enfin zéro défaut (qualité).
La marketing (mercatique en Français) est l’étude et la mise en œuvre des techniques
destinées à assurer la vente des produits et des services et les relations avec les clients.
Objectif : produire ce qui doit être acheter plutôt que de recherche à vendre ce qu’on produit.
Il repose sur une étude scientifique des besoin du marché (info, pub). Création de firmes
spécialisées dans la publicité (ex : WPP Group, Euro RSCG).
Le rôle des grandes entreprises :
La capitalisme a définitivement cédé la place à un capitalisme oligopolistique. 550ères
entreprises mondiales réalisent 20% du PNB du globe. Le nombre d’entreprises a augmenté
du fait de l’extension de la sous-traitance. Cette spécialisation permet la production en série et
à bas prix.
En 1997, les EU possédaient 17 des 50ères entreprises mondiales. Les grandes
entreprises créées au fin XIX début XX occupent le premier rang mondial dans nombre de
branches industrielles (pétrole Exxon ; automobile, General Motors…). La suprématie
américaine concerne aussi les services comme la banque par exemple (Citigroup). Les firmes
américaines surclassent leurs homologues en matière de rentabilité. 7 de leurs entreprises
parmi les 10 leaders (Exxon, General Electric, Intel, Ford, General Motors, Philip Morris et
IBM), et Microsoft est le numéro un quant au rapport profits/ chiffre d’affaires (30,4%).
L’Europe occidentale compte 39 firmes parmi les 100ères (15 allemandes, 10
françaises, 6 britanniques et 4 italiennes). Allemagne : Thyssen Krupp Stahl (3ème producteur
mondial d’acier), chimie (Entreprises 2,3,4 rangs mondiaux), automobile (Volkswagen).
France : sidérurgie, cosmétiques (L’Oréal leader), l’aérospatiale. En revanche, ses firmes
pétrolières et automobiles sont de modeste envergure. Firmes britanniques : pétrole (Shell,
BP), aéronautique, textile, industrie agroalimentaire. Autres pays : moins importantes sauf
Philips (Pays-bas), Nestlé (Suisse) ,Fiat (Italie)… Le Japon: 2ème puissance industrielle, il
place 26 de ses entreprises parmi les 100 leaders. Keiretsus = grands conglomérats uqi ont
succédé aux zaibatsus. Six grands groupes (Mitsui, Mitsubishi, Sumitomo, Fuyo, Sanmoku,
Sankin) = 13% du chiffre d’affaires total. Ils sont très actifs sur les marchés extérieurs par leur
« maisons de commerce » ou sogo shoshas. Les japonais dominent la construction navale et
placent leur entreprises au premier rang mondial pour la sidérurgie (Nippon Steel) et le textile
(Toray). Toyota, Nissan (3ème et 5ème), Fujitsu leader mondial des télécommunications. Leader
de l’horlogerie (Seiko), appareillage photographique (Canon, Nikon)…
On considère qu’il y a conglomérat dès qu’une société a des activités dans au moins
huit secteurs distinct. Elle permet de tourner la législation antitrust (ex : Textron textile,
hélicoptères, stylos…). 80-90 : recul des conglomérats. Concentration : fusions horizontales
ou OPA. On passe donc de la diversification des activités à la spécialisation.
Quelques firmes multinationales avant 45 (Ford). Une FMN réalise au moins 25% de
son chiffre d’affaires dans des centres de production situés en dehors de leur pays d’origine.
Pendant longtemps, elles sont le synonyme de l’impérialisme américain. Mais depuis 1960, le
poids des FMN américaines a diminué avec la montée de celles du Japon et de l’Europe. Sur
les 9ères, 5 américaines (Exxon, General Electric), 1 RU-PB (Royal Dutch Shell), 1 allemande
(Volkswagen) et deux japonaises (Toyota, Mitsubishi). Toutes les FMN ont un centre de
décision unique qui siège dans le pays d’origine. En 1997, 53000 FMN disposent de 450000
filiales à l’étranger, réalisent 7% du PIB mondial.
Elles sont les grands acteurs de la mondialisation grâce à l’investissement direct à l’étranger
(IDE). Les fusions transfrontalières se multiplient (ex : Philips par Whirlpool), dans le
domaine de l’automobile aussi (98 : Daimler-Benz + Chrysler, 99 : Ford + Volvo et Renault +
Nissan). Principaux investissement des firmes dans les pays industrialisés (surtout Europe).
Investissements européens en Europe (RU aux EU), investissements nippons en Europe (RU
= « Cheval de Troie ») et aux EU.
Les raisons essentielles qui conduisent les FMN à développer la croissance « externe » sont la
recherche des économies d’échelle et l’ouverture des marchés étrangers afin de contourner
protections douanières et obstacles non tarifaires.
Investissements dans les pays du Tiers monde pour exploiter leurs richesses naturelles et leur
main d’œuvre peu chère. 2 possibilités : on vent les produits au même prix (= superprofit) ou
un peu moins cher (profit + concurrence). Installations dans les zones franches asiatiques,
maquiladoras.
Deux types de stratégies : stratégie multinationale (usines indépendantes de la maison mère),
et stratégie « globales » : 1er cas : décomposition du processus conception-productiondistribution entre différents pays. 2ème cas : spécialisation des filiales dans des produits
spécifiques et multiplication des échanges de produits finis entre elles de manière à présenter
un gamme complète de produits dans tous les pays.
Inconvénients des FMN : dépendance de pays d’accueil. Bénéfices fréquemment rapatriés.
Dangereuses pour les firmes nationales.
Avantages des FMN : création d’emplois. Introduction de techniques évoluées de production
et de gestion. Echelle devient mondiale.
L’intervention de l’Etat :
Elle va transformer le capitalisme libéral en capitalisme « réglementaire ».
L’Etat intervient dans un premier temps dans le domaine économique. L’Etat a une fonction
régulatrice. Il assiste et soutient l’économie, l’encadre (crédit, fiscalité, contrôle des prix, des
salaires), et l’oriente par la fixation d’objectifs de développement aux niveaux national et
régional (planification, aménagement du territoire). Politique régionale (loi de
décentralisation, création du Fonds européen de développement régional (FEDER) en 1975.
Ses actions structurelles se caractérisent par la réglementation de l’entreprise privée (permis
de construire…), par la multiplication des entreprises à capitaux publics. En Italie et en
Allemagne, le secteur public a été légué par les régimes totalitaires. Au RU et en France, la
vague de nationalisations de l’immédiat après guerre a accru la puissance des capitaux publics
dans les secteurs de base de l’économie.
L’Etat intervient aussi dans le domaine social, c’est le Welfare State. Puissance
renforcée des organisations syndicales. Au EU : 18M d’adhérents (15,7% de la pop) en 97
contre plus du 1/3 au lendemain de la guerre. Organisation la plus importante : l’AFL-CIO. Le
syndicalisme connaître aujourd’hui un profond déclin. Au Japon : 18M de salariés syndiqués.
Shin Rengo : 3ème organisation syndicale mondiale. Dans l’Union européenne : les taux
varient de 6% en France à 90% en Suède. RU : TUC (Trade Union Congress). France: CGT,
FO. Plan international : Tuac (Trade union advisory Commission) issue du plan Marshall
regroupe 70M de syndiqués.
Depuis la 2nde guerre mondiale, les pays capitalistes ont tous adopté de régimes de sécurité
sociale qui diffèrent selon les pays. France l’une des meilleures. RU : National Health Service
(NHS). Japon: couvre les frais de santé des salaries, mais ¾ des retraités ne peuvent subvenir
à leurs besoins. EU seulement à partir des années 60 : Medicare (retraités, handicapés) et
Medicaid (adultes pauvres). Les américains dépensent 2 à 3 fois plus pour leur santé.
Problèmes : La politique sociale n’a pas fait disparaître les pauvres dans les pays
industrialisés (1/4 monde). EU : 13, »% de la population est pauvre. Création d’un revenu
minimal (RMI). Problème des retraites. Aux EU, au RU, et au Japon, la capitalisation joue un
grand rôle et les fonds de pension sont importants. En Allemagne et en France, la répartition
assure l’essentiel du financement des systèmes de retraite. Ce procédé est plus menacé.
La crise de la stagflation de la seconde moitié des années 70 a rendu inefficaces les
solutions de Keynes et valorisé la pensée d’Hayek un ultralibéraliste. Les vague néo-libérale,
partie du RU et des EU, s’est propagée (Kohl, Chirac ; Nakasone). Thatcher (dame de fer),
chef du parti conservateur et 1er ministre de 79 à 90. Rupture avec le keynésianisme :
politique ultralibérale (Thatchérisme). Désengagement de l’Etat (compression des dépenses
budgétaires, allégement de la fiscalité, privatisations, limitation du pouvoir syndical). Ronald
Reagan (partisan républicain), président des EU de 80 à 88. Il s’entoure d’économistes
libéraux (théorie du supply side, « trop d’impôt tue l’impôt »). Pareil, il faut restaurer l’esprit
d’entreprise. Politique de reaganomics.
Le mouvement de privatisation a concerné tous les grands secteurs d’activités industrielles et
commerciales.
B] La conjoncture : les politiques économiques de 1950 à 1973 :
Les Etats-Unis de Truman à Nixon :
Administrations démocrates de Harry Truman (élu en 48). « Fair Deal » en 45 (augmentation
du salaire minimum, protection sociale). Commande européenne (plan Marshall). Politique
dirigiste avec la guerre de Corée. En 52 : président républicain Dwight Eisenhower. Recours
aux crédits publics et aux déficit budgétaire. Création de la NASA en 58.
De 1961 à 1966, la new economics. Pendant Kennedy et Johnson. Dépenses publiques
accrues, allégements fiscaux pour résorber le chômage. Pour éviter l’inflation, augmentation
du taux d’escompte et adoption des « principes directeurs » de Samuelson.
La guerre du Vietnam alourdit les dépenses militaires, accroît le déficit budgétaire et
s’accompagne d’une forte hausse de l’inflation.  augmentation des impôts, limitation de la
création monétaire… 68 : élection de Richard Nixon : politique monétariste sur les conseils
du chef de file de l’« école de Chicago », Milton Friedman.  période de dépression. Il
décide alors en 1971 l’abandon de la convertibilité en or du dollar, suivie de la dévaluation du
dollar. En même temps, mesures dirigistes (prix et salaires bloqués). En 1973 débute la
stagflation, aggravée par le 1er choc pétrolier.
La percée du Japon :
Avec la guerre de Corée, le Japon, ennemi d’hier, devient allier des EU. Le « boom
coréen » est la première étape de la marche triomphale de l’économie japonaise. L’efficacité
du modèle japonais repose sur la collaboration permanente entre les entreprises et
l’administration. 1955-1973 = « haute croissance ». Le PIB a dépassé celui du RU, de la
France et de l’Allemagne. 3ème puissance mondiale. Progrès de l’épargne des ménages, prêts
des banques, main d’œuvre rurale à bas prix, politique fiscale favorable aux entreprises
privées. Le Japon ignore l’Etat providence. Adhésion au FMI, au GATT et à l’OCDE.
« Développement en vols d’oies sauvages » (importation d’un produit, le fabrique, puis
l’exporte à bas prix). Le Japon a ainsi accru ses excédents commerciaux.
Les succès du modèle allemand :
L’économie sociale de marché définie par Ludwig Erhard correspond au passage à un
néo-libéralisme dans lequel l’Etat garde un pouvoir de coordination et de régulation. Après
1954, la décartellisation (cf Potsdam) a pris fin, et un mouvement inverse de concentration
s’est développé. 1960 : 2ème rang des pays exportateurs, mark = monnaie puissante. La
politique restrictive destinée à enrayer la hausse des prix plonge le pays dans une profonde
récession en 1967. 1969 : arrivée au pouvoir des socialistes. A la veille du 1er choc pétrolier,
de nombreux points forts (alternance politique sans heurts, inflation exceptionnellement
faible, décentralisation et organisation de l’espace).
La France d’une République à l’autre :
De 1950 à 1973, la France a connu la plus forte période de croissance de toute son
histoire. Elle est devenue une grande puissance industrielle ouverte sur le monde extérieur
(CECA, CEE). Bouleversements de ces 30 G produits sous la IVème puis la Vème République
(1958). La IVème République (1950-1958): effort d’investissement (+10%/an), progrès de la
consommation des ménages, essor des exportations. CECA, traité de Rome. Les progrès de la
production ont concernés tous les secteurs, mais particulièrement l’industrie (sidérurgie,
chimie, automobile). Lois sociales (SMIG, 3 semaines de congés payés ). Forte inflation
(guerres coloniales). La Vème République : La croissance s’est accélérée (5%/an), malgré 3
ralentissements 58, 64 (retour de l’indépendance de l’Algérie), 68 (mai). L’industrialisation
du pays s’est accélérée avec la concentration des entreprises et le développement d’industries
de pointe. Avancée sociale (SMIC, protection des salariés privés d’emplois, ASSEDIC).
Elévation du niveau de vie. Mais inégalités, disparités régionales.
Les difficultés du Royaume-Uni :
Le dirigisme économique était de règle, sans jamais déboucher sur le collectivisme. Le
« Stop and Go » a contribué au blocage de l’économie. Le RU entre dans la CEE en 73. Il a
pris au fil des années un retard marqué.
C] La conjoncture : les politiques anti-crise depuis 1974 :
La difficulté d’une riposte unie :
Les fluctuations conjoncturelles de l’économie américaine se répercutent sur
l’économie des autres nations. Dans le domaine monétaire, la disparition en 1971 des parités
fixes et les variations incessantes des taux de change ont alimenté la spéculation et contribué à
l’aggravation des écarts entre les monnaies. Ces écarts ont disparu dans la zone euro depuis
1999. Dans le domaine commercial, Allemagne et Japon enregistrent excédents commerciaux,
Ru déficit, France déficit, puis excédent, Eu toujours déficit. Dans le domaine de l’énergie, les
EU importent une grande part de leur consommation pétrolière malgré des ressources propres,
ce qui alimente la hausse des prix, ce qui gène Europe et Japon.
D] Les bouleversements sociaux :
Les tendances lourdes : le remodelage des sociétés :
Les transformations économiques ont entraîné une dernière vague de migrations
rurales qui a fait chuter les effectifs des agriculteurs. Dès le début des années 80, ils
représentaient 10% des actifs, ce chiffre se réduisant d’année en année.
Ils sont à la hausse, mais tendent à régresser depuis les années 90. Le nombres des artisans et
des petits commerçants à fortement diminué avec la concurrence de la grande industrie et de
la grande surface. Les employés représentent plus de la moitié des actifs. Les salaires des
employés sont inférieurs à ceux des ouvriers qualifiés. Augmentation du nombre de cadres.
Les classes moyennes finissent par représenter les 2/3 de la population totale.
Les étapes des transformations sociales :
Optimisme de l’après guerre (faiblesse du chômage, délice de la consommation,
époque des miracles économiques), jusqu’en 1965. De 1965 à 1985, le temps des
interrogations (contestations universitaires, écologie, baisse de la fécondité, mai 68). Puis les
inquiétudes face à l’approfondissement de la crise se creusent. Le retour promis aux temps
heureux de la croissance n’arrive pas. Inégalités aggravées, multiplications des SDF, peut de
la mondialisation.
Extension et déclin du communisme :
A] L’évolution de l’URSS de 1945 à 1991 :
La fin et le bilan de l’ère stalinienne :
Mort de Staline en 53.
On privilégie le développement des activités de base (énergie, sidérurgie). Mise en place d’un
véritable complexe militaro-industriel. Croissance des effectifs de travailleurs dans les
secteurs industriel et tertiaire.
Economie soviétique administrée depuis Moscou par le Gosplan (créé par Lénine en 1921) et
les ministères. Ce mode de gestion est responsable de dysfonctionnements de l’économie dans
la finance (autofinancement interdit, seule la banque d’Etat Gosbank était le seul dispensateur
de crédits et recevait tous les profits éventuellement réalisés), au niveau des
approvisionnements, au niveau de la production (pas de soucis des besoins de la population ,
de la qualité, pas de recherche d’une meilleure productivité). Sacrifice délibéré d’autres
secteurs comme ceux de l’industrie de biens et de consommation (niveau de vie de la
population loin de celui des EU), et de l’agriculture (collectivisation et prélèvements ont de
graves conséquences sur le niveau de vie des paysans (53 un kolkhozien gagnait 3 x moins
qu’un ouvrier).
Khrouchtchev et la déstalinisation (1953 – 1964) :
Khrouchtchev, secrétaire du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique
(PCUS), dénonce les erreurs et les méfaits du culte de la personnalité voué à Staline. Révision
du Vème plan, charges pesant sur les kolkhozes sont allégées, campagne de défrichement des
« terres vierges » (régions de terres noires fertiles au sud de la Sibérie Occidentale, au nord du
Kazakhstan (en 10 ans, 40 millions d’hectares ont été gagnés à la culture pour la création de
nouveaux sovkhozes) . Industrie : objectifs revus à la hausse pour le groupe B.
1957 : réforme de la planification. Pouvoir en matière d’investissements et
d’approvisionnement transférés à des Conseils de l’économie nationale ou Sovnarkhozes. Ils
contrôlaient toujours les entreprises industrielles, mais ils permettaient une meilleure mise en
valeur des potentialités régionales.
Khrouchtchev proposait de faire dépasser au pays « le niveau économique des pays
capitalistes les plus évolués : en 20 ans, la production industrielle devait sextupler, la
productivité multipliée par 2,5 et le niveau de vie des Soviétiques supérieur à celui des
Américains. Mais perspectives illusoires ? La croissance est la 2nde plus importante dans le
domaine industrielle (+84% en 7 ans). La production de pétrole double et celle de charbon
quadruple. Dans le domaine agricole, échec de la campagne de défrichement, insuffisance des
infrastructures de stockage et de communication.
Brejnev : immobilisme et « socialisme réel » (1964 - 1982) :
Il s’est efforcé de préserver les intérêts de la nomenklatura à l’intérieur du pays et de
renforcer la puissance militaire soviétique et l’emprise de l’URSS sur les démocraties
populaires européennes. Chute de Khrouchtchev suivi de l’abandon de la réforme de 57 et
d’une nouvelle réforme mise en place en 65 pour améliorer les performances économiques par
le retour à une planification concentrée (sovnarkhozes supprimés et ministères reconstitués)
par l’autonomie financière des entreprises et l’intéressement des travailleurs, et par la gestion
scientifique de l’économie (introduction des méthodes modernes de gestion et de production)
De 65 à 82, accroissement de la production et des échanges avec le 1/3M et surtout
avec les pays industrialisés occidentaux afin d’importer des biens d’équipement et des
technologies. Pourtant ralentissement continue et régulier de la croissance éco (objectifs des
plans jamais réalisés, productivité de l’éco = ½ de celle des pays développés).
Mais échec de la réforme économique (en fait elle n‘a pas été vraiment appliquée !)
L’URSS à la mort de Brejnev : une économie dans l’impasse :
Fin 82 : grande puissance mondiale, mais économiquement attardée. Force militaire
considérable, influence importante.
Gestion hypercentralisée et bureaucratique (subordination des entreprises au directives du
Gosplan et des ministères. Carences tant à l’amont (centralisation des approvisionnements en
matières 1ères donc irrégularité des livraisons, inachèvement de projets) qu’à l’aval (1/3 des
contrats pas honorés, mauvaise qualité des produits, invendables) des entreprises.
Importance des dépenses militaires (lutte pour la suprématie militaire avec EU,
volonté de préserver la domination de l’URSS en Europe de l’Est). Le complexe militaroindustriel détournait à son profit une part importante et croissante des investissements.
Sciences et techniques connaissaient un grand développement en URSS, notamment dans les
domaines des mathématiques, de l’industrie spatiale et de la fusion nucléaire. Mais elles
dépendaient du complexe militaro-industriel et d’une bureaucratie envahissante. Donc fossé
technologique qui séparait l’URSS des pays industrialisés occidentaux. Aussi, multiplication
des achats de machines et d’usines « clefs en mains », et espionnage industriel (ex : avion
supersonique Tupolev 144 = copie du Concorde).
Sous-productivité aussi liée à la médiocre qualité des travailleurs. Population active
soviétique augmente de 32,5M entre 65 et 82. Mais très inégalement répartie. Manque de
motivation : paysans cultivent leurs lopins de terre privés, absentéisme, alcoolisme et
instabilité.
Crise de l’agriculture : même si avec EU et CEE l’une des plus importante, elle
connaît de nombreuses difficultés : l’inadaptation des structures foncières, la médiocre
productivité de la main d’œuvre, les carences techniques (mauvaise organisation du stockage
et du transport), l’insuffisance de la production (nécessité d’importer des produits agricoles
(dépendance coûteuse).
Difficulté d’approvisionnement de la population concernant les denrées alimentaires
de base et les biens de consommation industriels (le canapé le moins cher vaut presque un
mois de salaire). Conséquences : importance de l’épargne et économie parallèle (chapardage,
travail noir, corruption : représente le ¼ du PNB de l’URSS).
Remise en cause ou maintien du système ? (1982 – 1985) :
Andropov succède à Brejnev et lutte contre la corruption et tente d’améliorer la
productivité de l’économie par deux moyens : la mobilisation des travailleurs (retour à une
discipline de travail et contrôle) et l’autonomie des entreprises. Puis en 84, c’est Konstantin
Tchernenko qui lui succède. C’est le retour à l’immobilisme avec de nouveaux projets
grandioses mais irréalistes.
Puis Mikhaïl Gorbatchev. Il a repris à son compte la politique de réformes
d’Andropov. Combat contre la désorganisation et l’irresponsabilité (alcoolisme, contrôle de
qualité avec système de sanctions).
Les dernières tentatives de réforme (1986 – 1991) :
Adoption du XIIème plan quinquennal qui prévoit l’augmentation de 14 à 16% de la
production agricole et de 21 à 25% la production industrielle. Gorbatchev annonce une
réforme radicale de l’économie qui prend le nom de perestroïka. Les réformes adoptées sont
un bouleversement sans précédent dans l’histoire de l’URSS. Il fallait décentraliser la gestion
au profit des entreprises plus autonomes et aux dépens des organes de planification. On
recherchait donc l’efficacité et la rentabilité (l’accélération du progrès scientifique et
technique le permet).
Agriculture : recours aux stimulants matériels, primes, sanctions pour gaspillage).
Industrie : 60% des entreprises du secteur industriel doivent fonctionner sur la base de
l’autofinancement et de l’autonomie comptable. Pour éviter le développement du chômage,
renforcement des garanties sociales des travailleurs. L’autonomie de gestion de l’entreprise
devait permettre de réduire les subventions colossales versées par l’Etat. Rémunération de la
main d’œuvre revalorisée de 30% et surtout hiérarchisation des salaires. Réorganisation de la
Recherche et Développement. Dans le monde du crédit, le décret de restructuration du
système bancaire est entré en application le 1er janvier 1988 et la Banque de l’URSS
(Gosbank) a perdu ses fonctions commerciales désormais transférées à cinq banques
spécialisées.
Renaissance de l’initiative privée avec la loi sur la propriété et la création d’un fonds
de privatisation. Dans le secteur agricole, la loi de 90 autorisait la propriété privée agricole en
URSS. Nouvelles formes d’exploitations : la ferme familiale et la coopérative (association
volontaire de paysans). Dans l’artisanat et les services, travail individuel autorisé puis droit de
s’associer pour former des coopératives. Domaine bancaire : création de 150 banques
indépendantes. Impossible réforme des prix : stabilité des prix maintenue grâce aux
subventions de l’Etat (1/8 des dépenses budgétaires). L’ignorance des réalités de l’économie
de marché était coûteuse et préjudiciable à l’économie nationale.
Ouverture sur l’extérieur grâce au recours aux capitaux occidentaux (appel aux
investisseurs étrangers avec la création de sociétés mixtes, puis loi de 91 qui autorisait aux
entreprises étrangères à investir en URSS) ; et financement des déficits donc la dette
extérieure s’est alourdie), grâce à l’intégration au marché mondial (dans le domaine
commerciale et monétaire (convertibilité du rouble en devises occidentales et entrée au FMI
(rang d’observateur en 90)) dans le domaine politique (initiatives en matière de désarmement,
désengagement à l’extérieur des frontières (évacuation de l’Afghanistan, réunification de
l’Allemagne, émancipation des pays d’Europe centrale)).
Libéralisation du régime à travers la Glasnost, c’est-à-dire les dénonciations souvent
virulentes formulée dans les médias des carences de l’administration, de la corruption et du
mauvais fonctionnement de l’économie et de la société ; et la démocratisation (libération des
dissidents, arrêt de la censure, liberté de conscience et des organisations religieuses ; vers le
multipartisme ; droit de grève sous conditions).
B] Les autres expériences communistes :
Les pays européens :
Au lendemain de la 2nde GM, soviétisation des économies situées à l’est du « rideau de
fer » (Bulgarie, Hongrie, Pologne, RDA, Roumanie, Tchécoslovaquie), avec lesquels l’URSS
développent ses échanges dans le cadre du Comecon créé en 49. Des réformes profondes en
bouleversé tous les secteurs d’activité : propriétaires fonciers expropriés, création de fermes
d’Etat, collectivisation de l’éco agricole (sauf en Pologne) ; la planification économique
concentrée et centralisée a privilégié l’industrialisation (50’s et 60’s entre 8,5% et 13% de
croissance)… Mêmes effets nocifs qu’en URSS : agriculture sacrifiée à l’industrie, niveau de
vie de la population sacrifié à l’investissement dans l’industrie lourde… mais rejet du système
par les populations à la mort de Staline (révolte hongroise de 56, « Printemps de Prague » en
68). Tchécoslovaquie, instauration d’un « socialisme de marché » (disparition de toute
planification, entreprises indépendantes de l’Etat, libre concurrence), mais Moscou y met un
terme. Dans les autres pays les tentatives échouent car impossibilité de transformer le
système. Tentative du « communisme du goulash » en Hongrie qui échoue car les réformes
économiques n’étaient pas accompagnées des changements politiques nécessaires.
Après rupture avec Staline et son exclusion du Kominform, La Yougoslavie de Tito
abandonne le modèle soviétique et suit la voie originale d’un pays « non-aligné » se réclamant
du communisme et indépendant des 2 blocs. Développement de l’autogestion, de
« l’économie de marché socialiste ». Depuis le début de la crise mondiale et la mort de Tito en
80, la croissance s’est ralentie, la situation du pays s’est dégradée avec le développement de
l’inflation, de l’endettement. Ces difficultés ont consacré l’échec du communisme et la
Parlement a abandonné l’autogestion en 90. Après 45, le parti communiste du Royaume
d’Albanie s’est emparé du pouvoir. Même type de réformes, mais l’originalité est le choix fait
par les dirigeants du pays de s’isoler des autres Etats communistes européens en s’alignant sur
les positions de l’URSS, puis en désertant le camp soviétique et en prenant parti pour la Chine
communiste. Refusant tout crédits extérieurs, l’Albanie s’est enfoncée dans le sousdéveloppement économique.
Les pays du Tiers monde :
C] La remise en cause du communisme :
L’effondrement du communisme en Europe de l’Est :
Nomination d’un 1er ministre non communiste en Pologne en 89, démantèlement du
rideau de fer par la Hongrie qui a entraîné un exode massif des Allemands de l’Est
contraignant le régime communiste à ouvrir le mur de Berlin. Eviction du chef du parti
communiste en Bulgarie. En 90, élections libres organisées dans tous les pays qui se sont
engagées dans la transition démocratique. L’URSS engagée dans la perestroïka et au prises
avec des difficultés économiques et politiques internes n’a pas tenté de bloquer le processus.
Les économies des pays d’Europe centrale et orientale (appelés désormais PECO)
sortaient ruinées de près d’un demi-siècle de communisme. Dans certains pays s’ajoutent les
tensions entre peuples d’origines et ethnies différentes (Bulgarie, Roumanie, Tchécoslovaquie
scindée en deux Républiques tchèque et slovaque). Passer du communisme à l’économie de
marché implique la mise en œuvre de réformes structurelles concernant la propriété des
moyens de production et les marché financiers., l’application de politiques de stabilisation.
Mais transition douloureuse (fermeture de nombreuses entreprises, poussée du chômage, forte
inflation). Ces reconstructions et reconversions impliquent une aide massive de l’Occident.
Pologne, Hongrie et République tchèque entre dans l’OCDE, l’OTAN et certainement dans
l’UE en 2004.
Les privatisations de masse constituent le moyen essentiel de transformation du
système économique.
La fin du communisme et les crises dans les Balkans :
La disparition de l’URSS :
Dégradation de la situation économique. Les défauts du fonctionnement du système
n’ont pas disparu et sont même aggravés (Etat principal client des entreprises, mauvaise
qualité des produits, faible productivité agricole, pénurie de biens de consommation (les
revenus des soviétiques ont 2x + augmenté que la production de ces biens), alourdissement du
déficit budgétaire (110-130Mllds de roubles en 89)). Le système est maintenu (planification
maintenue, interdiction aux entreprises d’Etat d’accéder à l’autonomie financière,
l’indispensable réforme des prix a sans cesse été repoussée). Raisons de l’échec : résistance de
la nomenklatura, hostilité face à la politique de Gorbatchev, la perestroïka ne remettait pas
fondamentalement en question la nature communiste du système économique (or la
modernisation de l’économie était inconciliable avec le maintien de l’idéologie marxisteléniniste).
Situation éco profondément détériorée en 90-91 : stagflation, désorganisation des
échanges avec la disparition du Comecon en juin 91, endettement aggravé, dépréciation du
rouble, niveau de vie de la population effondré, au bord de la famine (aide alimentaire de
l’Occident vitale).
Le problème des nationalités était conditionné par deux facteur : la politique de
russification (migration et installation des Russes dans toute les Républiques socialistes
soviétiques. Sur les 144M de Russes, 25M vivaient hors de la République de Russie) et la
force du sentiment national chez les peuples allogènes (nationalismes ethniques et culturels).
Montée des séparatismes (tensions accentuées avec le libéralisme politique de
Gorbatchev. A l’été 91, L’URSS est une union théorique, 13 Républiques socialistes
soviétiques sur 15 ayant proclamé leur souveraineté et 5 d’entre elles ayant proclamé leur
indépendance. Echec du pouvoir politique : vaines tentatives de Gorbatchev pour sauver
l’Union avec le recours à la force (manifestation de Tbilissi en Géorgie réprimées, blocus éco
sur la Lituanie…). L’échec du putsch militaire organisé par les conservateurs du régime
consacre la dislocation de l’URSS qui est remplacée en décembre 91 par une Communauté
des Etats indépendants (CEI) formée par les trois R2publiques slaves auxquelles sont venues
se joindre huit autres Républiques de l’ex RUSS.
Très vite, les tensions et les rivalités entre les Etats l’ont emporté sur la volonté de
coopération, interdisant la constitution d’une économique unifié et les échanges entre les
anciennes Républiques soviétiques ont diminué. En 93, la décomposition de la CEI s’est
accentuée avec la mise en place de l’Union économique slave rassemblant la Russie,
l’Ukraine et la Biélorussie. Se constitue aussi une Union économique centre-asiatique. Dans
les 15 anciennes Républiques soviétiques, le niveau de production était en 97 inférieur à celui
de 89, ce qui souligne les difficulté de passage à l’économie de marché. Les situations
économiques sont très différentes selon les pays.
Le post-soviétisme en Russie : Russie : 146,8 millions d’habitants (+ peuplé et + vaste
de l’ex-URSS).
Boris Eltsine, président de la RSFR depuis 1991, est réélu en 1996 président de la Fédération
de Russie. La mise en place d’un nouveau système économique : Programme de passage à
l’économie de marché. La réforme (« thérapie de choc ») est appuyée par le FMI et s’inspire
des principes du monétarisme (libération des prix (sauf pour l’énergie), rigueur budgétaire,
réduction des dépenses de l’Etat, institution d’une TVA de 8%, impôt sur les société). Les
entreprises doivent financer leurs investissements. Nécessité de posséder une monnaie avec
une vraie valeur d’échange. Elle est fixée à 125 roubles pour un dollar. Création du nouveau
rouble en 1993 et multiplication des banques (+ importantes : Sberbank, Rosselkhozbank,
banque internationale de Moscou (Moscoubusinessbank).
Divergences politiques entre défenseurs du « gradualisme » dans les réformes et les
libéraux partisans d’une rupture brutale avec l’ancien système. Les gradualistes obtiennent
comme premier ministre Viktor Tchernomyrdine jusqu’en 1998. A son départ, instabilité
ministérielle (Eltsine malade et en conflit avec la Douma) avec 4 gouvernements qui se
succèdent : Kirienko (libéral), Tchernomyrdine, Evgueni Primakov et Sergueï Stepachine. Les
pays occidentaux et le FMI dont de la poursuite des réformes la condition du maintien de leur
aide financière.
Désétatisation
de
l’économie
dans
l’agriculture :
échec
de
la
décollectivisation accélérée, mais démantèlement des fermes collectives et liberté
d’acquisition et d’exploitation de la terre à partir de 1993), dans l’industrie et le tertiaire :
décret de privatisation (entre 92 et 98 : 126000 entreprises privatisées). « Privatisation
populaire » par la distribution gratuite à chaque Russe d’un coupon de privatisation
(vouchers), d’une valeur de 10000 roubles, pour acheter les anciennes sociétés d’Etat. A partir
de 1995, « privatisation capitaliste » avec le lancement du plan « prêt contre actions » (des
investisseurs privés choisis après enchères gèrent la part de l’Etat dans les grandes entreprises
publiques, en échange d’un prêt au gouvernement). Certaines banques deviendront par la suite
propriétaires des grands groupes industriels comme les sept établissements qui constituent la
« semi-boïarchtchina » (en référence au sept conseillers d’Ivan le Terrible). Ce sont à la fois
des banques commerciales et des banques d’affaires. Au cœur de ce nouveau capitalisme
d’origine bancaire, s’est affirmé le poids du secteur pétrolier et gazier (70% de la
capitalisation boursière et 40% des exportations totales). Mais la reconversion de l’industrie
de guerre vers la production destinés à la consommation devrait coûter 150 milliards de $ sur
15 ans.
Intégration de la Russie dans le marché mondiale (libération des échanges extérieurs,
entre au FMI (mais pas encore à l’OMC), au G8 depuis 1997, aides financières par
l’Allemagne, la BERD et le FMI (prêt de 40M de $ en 3ans), investissements par les
entreprises étrangères.
Le poids de l’héritage :
La problème des nationalités qui avait été en grande partie à l’origine de la
désintégration de l’Union soviétique, demeure d’actualité dans un Etat multinational
immense. Les principales nationalités non-russes sont réparties en 21 Républiques. Ethnies
moins importantes : République autonome pour les Juifs du Birobidjan, et 10 arrondissements
autonomes (okrougs). 2 villes d’importance fédérale (Moscou et St-Petersbourg). Les 89
entités territoriales, « sujets » de la Fédération de Russie, sont représentées par 2 députés
chacune au Conseil de la Fédération qui, avec la Douma d’Etat, forme l’Assemblée fédérale.
La constitution donne l’essentiel du pouvoir au Président. Moscou détient le pouvoir en
matière de budget fédéral, de politique étrangère et de défense nationale. La Constitution de
1993 renforce les pouvoirs de l’exécutif fédéral (russe seule langue, rouble seule monnaie).
Elle sera rejetée par 41 des 89 sujets de la Fédération. De nombreuses entités régionales
revendiquent l’autonomie, sinon l’indépendance économique (ex : Tatarstan, Iakoutie…).
Risque majeur d’éclatement de la Fédération.
L’implosion de l’URSS a posé le problème des 25M de Russes (= pieds rouges) qui
vivent encore aujourd’hui à l’étranger et qui constituent des minorités. Diminution de la
population liée à la chute de la natalité (8,8 pour mille en 96 (France :12,6)) et à une
augmentation de la mortalité. Chute de la fécondité à 1,7 (avortements, situation économique
difficile des couples). Le taux brut de mortalité (14,3 pour mille) est plus élevé que celui des
pays occidentaux. Diminution de la durée moyenne de la vie (voisine de certains pays du
Tiers monde). Augmentation de la mortalité liée à un vieillissement de la population, à une
déqualification des médecins, insuffisance de l’équipement des hôpitaux. Surmortalité
masculine et déséquilibre entre le nombre d’hommes et de femmes lié au pertes de la 2nde
Guerre Mondiale et aux ravages de l’alcoolisme.
Le « chaos » économique :
Les conditions d’existence ne se sont pas améliorées (ni pour le logement, ni pour
l’alimentation). Le passage brutal au capitalisme a plongé le pays dans une situation
financière, économique et sociale désastreuse. De 92 à 98, la production a diminué de près de
moitié. Effondrement des échanges extérieurs, hyperinflation (ex : les prix ont augmenté de
2500% en 92), pouvoir d’achat détérioré. Le taux de chômage atteint les 10% de la population
active en 1997.
L’inflation monétaire a provoqué une dépréciation spectaculaire du rouble (le taux de change
en dollars est passé de 125 roubles en 92 à plus de 5000 en 95). La « dollarisation » de
l’économie russe a conduit l’Etat à interdire la circulation des devises étrangères (94).
Ancrage du rouble au dollar avec une marge de fluctuation de + ou – 15%, ce qui permet de
stabiliser le rouble, jusqu’à la création du nouveau rouble en 98 ( ~ à 1000 anciens). Mais la
crise financière de 98 contraint le gouvernement à dévaluer le rouble.
L’instabilité politique et l’impuissance de l’Etat à faire rentrer les impôts est à l’origine d’un
déficit budgétaire en augmentation constante. L’Etat multiplie ses emprunts : dette publique :
15% du PIB en 98, dette extérieure : 125 Mllds de $ en 97 (25% du PNB).
Multiplication des trafics en tout genre., mafias, extrême pauvreté (21% de la population est
en dessous du seuil de pauvreté en 97).
Si certaines solution libérales sont inadaptées à la situation de la Russie, il semble que l
dépérissement de l’Etat et son incapacité à réaliser les réformes indispensables constituent
bien les raisons principales de cette situation difficile.
Les évolutions dans les pays du Tiers monde :
Corée du nord :
Situation instable. Politique d’autosuffisance voulue par Kim Il-sung désastreuse. Son fils,
Kim Jong-Il, à partir de 1994, continue une politique intransigeante. La famine apparaît.
Le Vietnam :
Une des pays les + pauvres du monde. 80M d’hs et accroissement annuel de 2%/an. Après 30
ans de guerre, les dirigeants tentent de concilier le parti unique autoritaire et l’économie de
marché, en lançant une politique de rénovation. La terre est accordée aux paysans. Le Code
des investissements étrangers est l’un des plus favorables du monde (de 86 à 92, + de 2 mllds
de $ sont investis (en provenance de Taiwan, Hong Kong, France, Corée du sud…). Pour que
les entreprises américaines puissent profiter de ce marché, Clinton lève l’embargo en 1994.
Même si le Vietnam devient un « bébé tigre », le régime politique reste autoritaire et
centralisateur.
Cuba :
Les transformations de l’URSS à partir de 1985 sont très mal accueillies par Fidel Castro. Le
lider maximo lance le « communisme de combat » (= « castroïka » : suppression des marchés
paysans, surveillance du secteur artisanal, strict rationnement des produits alimentaires,
purges, limogeages, slogans (« le marxisme-léninisme ou la mort »)…)). A partir de 87
relâchement de la surveillance, tourisme international (« un mal nécessaire »), mais refus de
toute économie de marché pour la population. Embargo américain maintenu.
La Chine :
La politique des « quatre modernisations », proposée à partir de 75, porte sur l’agriculture,
l’industrie, l’armement et la science.
Décollectivisation de l’agriculture (Production de céréales augmente de 30% en quelques
années). La réforme apparaît comme un succès, malgré les réticences communistes. De
nombreuses familles peuvent accéder aux « trois choses qui tournent » (montre, bicyclette,
machine à coudre). A partir des années 80, diversification de la production alimentaire
(« servir la ville en enrichissant les paysans »).
Dans les régions rurales, petite industrie toujours présente (« quitter la terre sans quitter le
village »). L’industrie urbaine juxtapose l’industrie d’Etat et l’industrie privée. Pour accélérer
la modernisation industrielle, la Chine décide de s‘ouvrir aux capitaux étrangers (permet
d’importer des technologies de pointe, de familiariser la main d’œuvre avec les techniques
modernes, tout en se procurant des devises). Les villes et provinces méridionales accueillent
des milliers d’entreprises dans différents secteurs (textile, alimentaire (Coca-cola à Shanghai),
électronique, pétrole (Total, Elf-Aquitaine). Création de zones économiques spéciales pour
produire des marchandises destinées à l’exportation.
En 1989, le « printemps de Pékin » (mouvement populaire) sera réprimé dans le sang sur la
célèbre place Tian An Men. Toutefois la libéralisation économique se poursuit avec l’abandon
progressif de « l’économie administrée ». Dans les années 90, la Chine a connu un
véritablement boom. Le taux annuel de croissance a oscillé entre 6 et 13%. Récupération de
Hong Kong en 97 (mais difficultés de cette place financière avec la crise asiatiques).
Du Tiers monde aux Tiers mondes :
A] L’émergence du Tiers monde et le sous-développement :
1952 : le démographe français Alfred Sauvy invente le terme de Tiers monde pour
désigner les pays sous-développés dont la plus grande partie était sous la domination coloniale
de l’Europe.
La décolonisation :
1944 : Conférence de Brazzaville : l’Empire français devient l’Union française
(colonies = départements d’outre-mer ; protectorats = Etats associés).
1947 : la structure du Commonwealth s’étend à l’ensemble des pays de l’Empire.
On observe une montée des nationalismes indigènes (indiens avec Gandhi et Nehru, trois pays
du Maghreb, Afrique noire française et anglophone, Madagascar).
Avec le soutien de l’URSS, les partis communistes ont lutté pour l’émancipation de la tutelle
coloniale. Les EU ont aussi conservé une forte tradition anti-colonialiste. Mais pendant la
guerre froide, les Américains ont du tenir compte des intérêts de leurs alliés européens, pour
que les colonies émancipées ne passent pas dans le camp communiste. 1945, à San Francisco,
la charte des Nations Unies est une étape importante dans la décolonisation.
Asie :
Inde : Le RU renonce à la souveraineté pour préserver ses intérêts économiques. 1945 :
Partition de l’Inde : Union indienne (hindouiste) et Pakistan (musulman).
Naissance de l’Indonésie en 1949 (Les Pays-Bas sont obligés d’accepter son indépendance).
En 1954, après la chute du camp retranché de Diên Biên Phu, signature des accords de
Genève qui mettent fin à la présence française en Indochine. Le Cambodge et le Laos
deviennent indépendants, et le Vietnam est séparé en deux Etats (au nord, République
démocratique du Vietnam, dirigée par le communiste Hô Chi Minh, au sud, un gouvernement
nationaliste soutenu par les EU). La réunification se fera, sous direction communiste, en 1975,
après la défaite des EU.
Avril 1955 : la conférence de Bandung (qui réunit 29 pays) marque une étape décisive dans la
condamnation du colonialisme. L’acte final ne fait pas clairement référence à l’idée de non
alignement (autonomie du Tiers monde vis-à-vis des 2 blocs).
1957 : indépendance de la Malaisie. 63 : indépendance de Singapour. 60’s : indépendance des
comptoirs français et portugais de l’Inde.
Afrique :
Indépendance des protectorats : Libye (51), Tunisie (56), Maroc (56).
Algérie :
Mai 45 : Emeutes de Sétif. 47 : droit de vote aux musulmans. 54 : insurrection dirigée par le
FLN. Conflit de plus en plus meurtrier et coûteux. Politique de de Gaulle évolue du fameux
« je vous ai compris » (58) à l’ « Algérie algérienne » de 1960. Après la formation d’un
GPRA à Tunis, de Gaulle accorde la possibilité d’autodétermination des Algériens. Echec du
putsch des généraux en 61, et vague d’attentas perpétrés par l’OAS (organisation de l’armée
secrète. 62 : signature des accords d’Evian : indépendance de l’Algérie et exode massif des
pieds noirs en France.
Indépendance progressive des colonies britanniques en Afrique occidentale, et en
Afrique orientale. La minorité blanche refusant la décolonisation, l’Union sud-africaine, qui
devient la République d’Afrique du Sud, et la Rhodésie du Sud quittent le Commonwealth.
79 : Rhodésie accède à l’indépendance (=Zimbabwe). Apartheid démantelé seulement en 91,
et la majorité noire accède au pouvoir avec Nelson Mandela en 94.
Après leur entrée dans un Etat fédéral appelé « communauté », les colonies d’Afrique
française (dont Madagascar) accèderont à l’indépendance à la fin des années 60.
Affranchissement des autres colonies européennes.
Mais la nouvelle Afrique connaît des problèmes territoriaux et politiques
(affrontements interethniques, coups d’Etat)
Les facteurs internes du sous-développement :
Retard technique dans l’agriculture (qui occupe 58% de la population active des PED
contre 9% de celle des pays industrialisés. Manque de machines, d’engrais…) et dans
l’industrie (grande industrie peu évoluée ou dépendante des firmes des pays étrangers).
Inégalités sociales criantes dans tous les domaines. « en pays sous-développé, les
riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres que partout ailleurs ». Elles jouent un rôle
de frein pour la croissance, car le marché de consommation est limité.
Les pays du 1/3 monde se caractérisent par une forte croissance démographique. Taux
de croissance de 2,1% en moyenne entre 70-95 avec des pointes à 3% et à 3,5% dans certains
pays. Les raisons de cette situation sont à chercher dans l’impact des techniques occidentales
en matière de prévention médicale et dans la lutte contre les famines qui font chuter la
mortalité. Les PED concentrent 97% de la croissance démographique mondiale. Crainte de
surpopulation : mesures de limitation des naissances. Résultats inégaux bien que les taux de
fécondité aient baissé au cours du dernier ¼ de siècle. Conférence du Caire en 94 pour freiner
la croissance démographique mondiale, mais résultats peu encourageants pour l’instant.
Flux et problèmes des échanges mondiaux :
A] Les aspects généraux :
Commerce international : à la fois effet et moteur de croissance éco, il s’est développé
depuis la fin de la 2nde GM, favorisé par la démobilisation tarifaire (GATT, ententes
régionales (CEE)). Valeur des exportations X par 9 entre 50 et 73. Effet d’accélération
indiscutable sur la production qui croît moins vite. Problème : certains pays dénonce un ordre
économique international inégal et injuste. Réglementation ? Pays industrialisés d’Euro O,
d’Amérique du N et les pays asiatiques (Japon, Chine, NPI) assurent 8% des exportations
mondiales. Industrialisation du monDe (Produits manufacturés = ¾ de la valeur des
exportations).
B] Les relations entre pays capitalistes développés :
Les structure des échanges et les flux :
Triade : 12% de la pop, 2/3 des richesses produites, 2/3 des exportations mondiales de
marchandises (dont + de 40% pour les 5ères puissances commerciales). 2 types de pays : ceux
dont la balance commerciale présente un déficit ancien (RU, F) ou récent (EU) et ceux qui
présentent un excédent important (All, J).
Immédiat après guerre : déséquilibre des relations en faveur des EU (Marshall). Si $ baisse,
solde commercial des EU avec l’UE monte, et inversement. Excédent commercial du J avec
les EU X par 6 depuis le début des 80’s.
Echanges internes de la CEE X par 23 de 58 à 80. 1993 : marché unique + entrée de 3
nouveaux pays = stimulants (Valeur des échanges intracommunautaire passe de 795 Mllds de
$ à 1280 en 97 (= + que commerce extérieur des EU + J).Ces échanges représentent 60% du
commerce total de l’UE. Déficit croissant de l’UE vis-à-vis du J.
Les affrontements :
Obstacles aux échanges :
EU : droits de douanes, prélèvements, législations restrictives (Buy American Act, Jones Act
(seuls bateaux construits aux EU peuvent y naviguer)), sanctions (clause super 301, embargo).
Japon : Imperméabilité du marché japonais (pics douaniers, tissu socioculturel, dispersion de
l’appareil de distribution (grossistes et détaillants, pas de grandes surfaces), or une firme ne
peut pénétrer sans s’intégrer au système distributif.
UE : prélèvement, tarif extérieur commun (TEC), normes européennes en matière de sécurité,
santé, respect de l’environnement.
Conflits entre les EU et l’Europe :
Domaine agricole : Pour EU, PAC = obstacle. Désaccords aggravés avec l’entrée dans la CEE
de l’Espagne et du Portugal (menace de guerre commerciale (menace d’augmenter de 200%
les taxes sur certains produits). 92 accord de Blair House : remplacement des prélèvements
euro par des tarifs douaniers, diminution progressive des taxes, des exportations
subventionnées. Les conflits se multiplient dans ce domaine.
Domaine industrielle : « Guerre de l’acier », conflit de l’aéronautique (Boeing-Airbus),
affrontement des marchés publics.
Domaine des services : énorme excédent des EU dans ses échanges de productions
audiovisuelles. Volonté d’exception culturelle de l’Europe.
Le problème japonais :
Contentieux américano-japonais : énorme déséquilibre des échanges commerciaux, volonté de
limiter les importations de produits japonais notamment dans l’automobile et l’électronique
(taxations antidumping). L’accord du 28 juin 1990, engagement à négocier pour lever les
obstacles structurels aux échanges et aux investissements (SII), n’aboutit pas à des résultats
concrets. Les relations se dégradent, tout comme le déficit commercial américain. La pression
exercée sur le Japon (notamment avec Bill Clinton) et la menace de la clause super 301
aboutissent à des résultats concrets sur l’ouverture des marchés publiques nippons. Les
relations continuent d’être tendues (surtaxation de 454% pour cause de dumping des
superordinateurs de NEC).
EU-J : Limitation des importations des produits électroniques nippons. Installation de
transplants japonais ou usines tournevis. Nouvelle réglementation pour taxer ces entreprises.
Plainte devant le GATT remportée par l’UE à propos de l’accord bilatéral entre EU et J.
Démarche visant à arracher au Japon des concessions commerciales.
C] Les relations au sein du monde communiste :
Les relations entre l’URSS et les pays d’Europe centrale :
Immédiat après-guerre : maintien d’importantes relations commerciales entre pays
satellites et pays capitalistes. Guerre froide provoque la création du COCOM et du Comecon
(ou CAEM (conseil d’aide éco mutuelle), créé en 49 par l’URSS et les pays satellites). Effet
réducteur des échanges avec l’Occident. Depuis la déstalinisation, augmentation des échanges
commerciaux des pays du Comecon avec les pays capitalistes. URSS effectue 60% de ses
échanges extérieurs avec les pays du Comecon. Elle y expédie énergie, matière 1ère, biens
d’équipements, et reçoit machines et biens de consommation. Mais avec la chute du prix du
brut à partir de 86, les termes de l’échange se dégradent.
Comecon : d’abord exclusivement européen, puis s’étend à d’autres pays communistes. Effort
de coordination des planifications nationales. L’effondrement des pays communistes en
Europe de l’Est a sonné le glas du Comecon, qui sera dissout en 91.
Les relations entre l’URSS et la Chine populaire :
49 : Traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle (pour 30 ans). Aide financière
et technique de l’URSS à la Chine. Jusqu’en 59, la Chine réalise 70% de son commerce
extérieur avec les pays communistes. A partir de 1960, rupture idéologique et politique de
l’URSS. J devient le 1er partenaire de la Chine qui mettra fin symboliquement au traité de 49
un an avant. Toutefois, mise en place d’une commission sur la coopération commerciale,
économique et technique, et accord pour un développement des échanges bilatéraux.
D] Le relations Est-Ouest :
Les conditions :
Echanges Est-Ouest insignifiants durant la guerre froide (1% du commerce extérieur
en 50). Mais importants développements dans les 60’s, avec la détente internationale, la
coexistence pacifique, l’ouverture de la Chine populaire, complémentarité des 2 marchés.
Firmes occidentales invitées à investir dans le cadre d’entreprises mixtes.
Les relations entre le Comecon et l’Occident :
Valeur totale des échanges entre pays du Comecon et de l’OCDE augmente plus
rapidement que le commerce mondial pendant les 60’s (+ 10,2%). De 58 à 70 importations de
la CEE en provenance du Comecon = + 300%, exportations = + 385%. De 70 à 90, échanges
totaux (CEE-Comecon) passent de 7,7 Mllds de $ à 67,8.
Les relations entre EU et Comecon s’intensifient. Accords commerciaux. Echanges
soviétiques très déséquilibrés au profit des EU (déficit de l’URSS de 20 Mllds pour les 80’s).
Les relations URSS-J se sont dégradées à partir de 77 (URSS conserve les îles Kouriles). Le J
préfère le marché chinois.
A partir de 79, les rapports entre l’Est et l’Ouest se sont assombris (occupation de
l’Afghanistan par l’armée rouge, crise polonaise). Politique américaines de sanctions
économiques à l’égard de l’URSS (embargo sur les céréales et sur le matériel pour les
gazoducs). Mais effet négatif (URSS défendue par pays alliés des EU). Vigilance accrue du
COCOM sur les matériels de très haute technologie.
Le rouble n’étant pas une monnaie internationale, les pays de l’Est sont contraints de régler
leurs achats en devises occidentales convertibles. Limitation des transferts monétaires (troc,
compensations intégrales ou partielles.
Le développement des échanges à obliger les pays de l’Est à emprunter massivement. De 70 à
89, l’endettement externe des pays du Comecon s’est élevé de 7,5 à 151Mllds de $.
Symbole de la guerre froide dans le domaine éco, le COCOM est supprimé en 94.
Politique des pays occidentaux ambiguë : ils aident financièrement les pays de l’Est tout en
les pénalisant sur le plan commercial. Dans les 90’s, accords européens avec l’ensembles des
PECO, les pays baltes et la Slovénie. L’UE devient le 1er partenaire commercial des PECO,
des Etats baltes et des pays de la CEI. Principal investisseur (flux annuels d’IDE ont
quadruplé de 91 à 96). Grande importance aussi dans l’aide accordée aux pays de l’ex
Comecon pour leur permettre de réussir la transition de l’économie planifiée à l’économie de
marché (FMI, banque mondiale, BERD, programme communautaires PHARE (Pologne,
Hongrie, Aide à la Reconstruction économique). Aide à assainir ces économies qui ont déposé
des demande d’adhérence à l’Union européenne.
Les pays occidentaux s’engagent à aider Moscou, si réformes profondes en matière éco
(privatisations, réduction de déficit, convertibilité du rouble). Fonds de stabilisation du rouble
(par le FMI), rééchelonnement de dettes, fonds de restructuration. Aides qui ne cessent de
croître depuis 92. Malgré le déblocage de crédits, situation budgétaire catastrophique : dette
extérieure de 182,8 Mllds de $ en 98 (dette publique de 140 Mllds, la Russie compte sur son
rééchelonnement de 75%). 92 : Clause de la nation la plus favorisée au profit de la Russie.
Nombreux sommets et accords américano-russes. 97 : signature de l’acte OTAN-Russie
(terme définitif à la guerre froide).
Les relations entre la Chine et l’Occident :
A partir de 1970, la Chine développe ses échanges extérieurs qui passent de 5 Mllds de
$ en 71 à 327 Mllds de $ en 97. Excédent important avec les pays de l’OCDE (part des
produits manufacturés passe de 12% en 75 à 80% en fin 90’s). Création de quatre zones
économiques spéciales (ZES) (Shenzhen, Zhuhaï, Shantou, Xiamen) afin d’attirer les capitaux
étrangers. IDE en Chine passe de 7 Mllds de $ en 90 à 37 Mllds de $ en 97. Mais dette
extérieure de la Chine de 128,8 Mllds de $ en 96.
Japon 1er partenaire de la Chine. Chine vers J : matières 1ères, pétrole, charbon, produits
agroalimentaires et manufacturés. J vers Chine : acier, usines clé en main, technologie
avancée. Chine vers EU : pétrole, produits textiles, jouets, petite électronique. EU vers Chine :
céréales, camions, avions,, matériel de télécommunication, hôtels, fast food. Développement
d’une industrie de contrefaçon. Menace de guerre commerciale de Clinton. La Chine s’engage
à les démanteler. Chine à l’OMC depuis 2002. UE = 3ème partenaire de la Chine.
E] Les relations entre les pays développés et le Tiers monde :
L’échange inégal :
De 53 à 73 : écart entre prix des matières 1ères et produits manufacturés se creusent.
Pouvoir d’achat du 1/3 monde diminue. Les termes de l’échange se dégradent de 12%. Depuis
le début de la crise mondiale : Années 80 caractérisées par un effondrement des cours. 90’s :
la déprime continue avec la récession éco des pays industrialisés. De 94 à 97, les cours ont
sensiblement remonté mais sont retombés à des niveaux très bas avec la crise asiatique (98).
Pourquoi ? Tassement de la consommation, difficultés d’organisation des marchés (cartels de
producteurs rares et impuissants). = manifestation d’un ordre économique international
dominé par les pays industrialisés.
L’instabilité chronique des prix des produits bruts exportés interdit toute véritable
programmation du développement éco dans les pays du Tiers monde (rôle primordial des
exportations dans le PNB). Rôle de la spéculation avec la technique des marchés à terme.
Risques pour le vendeurs si les cours augmentent pendant la durée du contrat et inversement
pour l’acheteur. Cela fausse le fonctionnement des marchés, et au 1er craquement de la bulle
spéculative, les investisseurs placeront leurs bénéfices ailleurs.
Limitation des exportations par le moyen de contingentements de + en + stricts. Si l’on
reproche aux PED de pratiquer un véritable dumping social avec leurs produits manufacturés,
on oublie souvent l’important obstacle du protectionnisme des pays industrialisés (droits de
douanes, mesures non tarifaires).
Le problème du nouvel ordre international :
Revendications du Tiers monde. Ces pays organisent et renforcent leurs solidarités
(« groupe des 77 » qui compte aujourd’hui 127 pays). Les positions des PED ont trouvé un
écho à l’ONU lors de plusieurs assemblées qui ont affirmé la nécessité d’instaurer un nouvel
ordre économique international. 3 types de revendications :
La décolonisation économique (exploitation économique (néo-colonialisme), demande
d’indemnisation pour les dommages subis lors de la colo), droit à la nationalisation (exploiter
souverainement leurs propres ressources naturelles)).
L’industrialisation : suppose l’intervention de l’Etat dans l’économie (priorité aux industries),
l’aide internationale (financière et technique) de la part des pays développés.
L’aménagement du commerce international : généralisation des ententes entre producteurs de
matières 1ères, pour mieux défendre les intérêts des PED, contrôle des marchés internationaux
(développement des exportations des matières 1ères pour assurer un revenu régulier, et
demande d’un traitement préférentiel accordé à leurs produits), réduction de l’endettement
(annulation pour les + pauvres, allongement des délais).
1975 : conférence sur la coopération économique internationale (CCEI) avec 8 pays ou
groupes de pays industrialisés et 19 PED, consacrée à l’énergie, aux matières 1ères, au
développement et aux affaires financières. Absence de position commune dans les domaines
de l’énergie et de l’endettement. Impossibilité de jeter les bases d’un nouvel ordre
économique international. A la 4ème CNUCED réunie à Nairobi en 76, échec du projet de
création du Fonds international pour la stabilisation des cours des matières premières, en
raison de l’opposition des EU, qui sera finalement décidé en 79. Mais échec du dialogue nordsud à propos de l’endettement et du fonctionnement du Fonds. Nombreuses conférences
vaines. Le nombre des pays les plus pauvres s’agrandit et leur situation éco s’aggrave.
L’instauration d’un ordre international impliquerait des sacrifices de la part des pays riches,
qu’ils ne sont pas prêts à consentir autrement qu’en déclarations de bonnes intentions sans
grands effets.
F] Le commerce mondial : ouverture ou cloisonnement ?
Les obstacles au libre-échange :
Essor des échanges : de 63 à 72 : + 8,5% / an ; de 73 (choc pétrolier) à 97 : + 5,4% /an
Effet : compétition + âpre entre les pays.
Pour développer les ventes : recours au dumping. Le GATT condamne cette pratique si elle
est une menace importante à une production établie ou si elle retarde sensiblement la création
d’une production nationale. Concurrence internationale également faussée par le système de
subventions des Etats.
Réplique à cette concurrence déloyale = protectionnisme douanier. Le FMI assure en
87 que si celui-ci s’intensifie les restrictions commerciales auront des conséquences sérieuses
et nocives. La politique des pays industriels s’éloigne de + en + de l’idéal du libre échange.
Prolifération des restrictions non tarifaires (ex : contingentement des importations sous la
forme d’accords bilatéraux d’autolimitation négociés (mais souvent imposés) aux pays
fournisseurs. D’après une étude réalisée en 86 par la BM, près de 80% du commerce
international échapperait aux dispositions du GATT (quotas, mouvements maison mère filiales multinationales, trocs).
Plaidoyers en faveur du libre-échange par le FMI, le GATT puis l’OMC. Peter Sutherland
(directeur général de l’OMC) : en 93 : 23M d’emplois dans les pays du G7 sont liés à
l’exportation des marchandises et chaque milliard de dollars supplémentaire d’exportations
créait 19000 emplois nouveaux dans ces pays.
Le protectionnisme en accusation :
Coût du protectionnisme aux EU:
Textiles et vêtements Acier
pour les consommateurs : 1980 : 18400 M$
1980 : 7250
coût économique :
1984 : 6650
1985 : 1992
Automobiles
1983 : 1109
1983 : 2192
Protection de la sidérurgie américain a coûté 114 000 $ par emploi protégé. L’OCDE montre
dans un rapport que les mesures de protection à l’encontre des véhicules japonais ont été
préjudiciables aux consommateurs (hausse des prix, sauvetage d’un nombre limité d’emplois).
Ainsi le protectionnisme apparaît comme une solution de facilité qui pose plus de problèmes
qu’elle n’en résout.
Le libre-échange en question :
Depuis le débuts des 90’s, de + en + de partisans (notamment en Europe) d’un libre-échange
contrôlé (Maurice Allais, prix Nobel d’économie : « libre-échangisme suicidaire »). Pour eux,
la libération des mouvements des marchandises dégénère trop souvent en capitalisme
sauvage, en multiplication de déréglementations.
La France propose la clause sociale de Marrakech (normes internationales de travail
pour faire face à la concurrence déloyale), soutenu par les EU. EU hostiles au free trade, plus
favorables au fair trade (commerce équitable). On peut concevoir la formation d’un
cloisonnement du marché mondial, opposant des blocs régionaux rivaux. (ALENA, réplique à
la CEE et à l’EEE). Toutefois, la conclusion des négociations de l’Uruguay Round en 93-94
et la mise en place de l’OMC semble avoir écarté cette menace et celle du protectionnisme
généralisé.
G] Les marché du blé et du pétrole :
Le marché du blé au vent du libéralisme :
Production mondiale de blé passe de 480M de tonnes en 82-83 à 600M en 97-98.
Chine 1er producteur mondial. La consommation mondiale augmente de 1,5% /an et même de
2,5% /an dans les pays développés. Pourquoi ? population croît à un rythme élevé,
modifications alimentaires, occidentalisation des modes de vie… Blé = 1er marché agricole de
la planète. Volume des échanges quadruple entre 50 et le début des 80’s.
Offre : EU, Canada, Australie, Argentine, UE (surtout la F) pourvoient aux 9/10 de la
demande mondiale.
Demande : d’abord pays d’Europe socialiste (à partir du début 70’s jusqu’à l’éclatement), puis
Chine (80’s) (1er importateur). Depuis une dizaine d’année importance dans ce marché du
Japon et des NPI.
Grande instabilité des cours. Raisons : les aléas climatiques (URSS : sécheresse,
Chine : inondation, Afrique du Sud : sécheresse + concurrence), les considérations
géopolitiques (embargos de l’URSS par les EU), la confrontation entre les EU et l’UE (blé =
enjeu économique important ; part des exportations mondiales des EU passe de 50% (début
80’s) à 30% (début Uruguay Round)  importantes subventions des 2 côtés), le mode de
fixation des cours (prix déterminés dans les Bourses de commerce, sensibles à la spéculation).
Interventionnisme : double protection des producteurs de blé aux EU (prix de soutien
et prix cible (si réduction des terres cultivées pour produire en fonction de l’évolution des
marchés). L’UE garantit avec La PAC des prix élevés (+ subventions pour les exportations et
prélèvements sur importations). Mais contestée par les EU, elle s’engage en 92 (= nouvelle
PAC) à diminuer tout ça ! Progrès du libéralisme ) baisse des aides et des prélèvements (=
droits fixes en UE).
Conséquences : les agriculteurs privilégient les cultures plus rentables (voire maïs,
soja), les exportations de l’UE ont été réduites de 30% depuis 93 (mise en jachère, diminution
des subventions (toutefois exportations américaines accrues)), guerres commerciales.
Le marché mondial du blé est dans une phase de mutation. Si réduction des emblavures
continue, lourd de conséquences pour les importateurs à faible revenu.
Pétrole : marasme et reconfiguration du marché :
Après 1er contre-choc pétrolier de 86, nouveau et brutal recul des cours en 98.
Depuis 86, le prix du baril ne dépasse que rarement 20$. Les prix officiels imposés par
l’OPEP ne sont plus la référence, ils sont supplantés par les prix spot définis au jour le jour.
Après le pic de 3,1 Mllds de tonnés de 79, consommation sensiblement diminué (crise
éco, politiques d’économie et de diversification de l’énergie). Mais la situation change dans
le milieu 80’s. Nouveau record en 91. Principaux demandeurs : pays d’Asie en
développement. Augmentation de la conso de la plupart des pays sauf ex-URSS.
Facture énergétique des grands consommateurs seulement de 1% du PNB. Pétrole reste la
source d’énergie la plus compétitive. Plus de 80% des flux se dirige vers les 3 pôles majeurs
de l’activité éco mondiale (Asie pacifique (= ¼ de la conso mondial, 1er importateur) ; EU et
Canada (30% de la conso mondiale, production des EU fortement diminuée (recul de 40% /
73), EU importe la ½ du pétrole qu’ils consomment) ; l’UE ( produit 9% et reçoit 20%).
EU et ex-URSS parviennent à enrayer leur déclin. Progrès de l’Europe occidentale
(+30% entre 93 et 97). Progrès + fort encore en Amérique latine (Venezuela, Mexique 5 et
6ème rang mondiaux).
Valorisation de 2 types de ressources nouvelles : l’exploitation des gisements sousmarins (progrès des méthodes de forages (jusqu’entre 300 et 1800m), ex : mer Caspienne) et
les pétroles non conventionnels (sables bitumineux de l’Athabasca, pétrole lourd au
Venezuela, forage horizontaux).
Problème de l’OPEP : comment gagner des pats de marchés alors que les prix des
concurrents (NOPEP) ont été divisés par 2 voire 3 en dix ans ? Manque de discipline des
membres (ex : 97 : Nigeria produit 400 000 barils/jour de plus que son quota ; Algérie
programme un dépassement de 50% de son quota pour 2000 ; Venezuela = 1er fournisseur des
EU = sécurité qui lui permet de braver l’organisation, d’autres membres se sont retirés
(Equateur, Gabon)).
Réserves mondiales : 1000 Mllds de barils. 2/3 pour le Moyen-O, 12,4% pour
l’Amérique latine, 7,6% pour l’Europe, 6,9% pour l’Afrique, 4,1% pour l’Extrême-O, 2,6%
pour l’Amérique du N. 12 pays de l’OPEP contrôlent les ¾ des ressources mondiales.
Ouverture des pays de l’OPEP aux compagnies internationales.
Conclusion : un monde polycentrique
A] Réseaux et territoires :
Nœuds et relais de l’espace mondial :
Transport maritime : ports, comme Singapour, Rotterdam, Chiba, Nagoya, Yokohama,
LA, NY, Shanghai, = plaques tournantes dans le système mondial des échanges de
marchandises. Transport aérien : + grands aéroports (Londres, NY, Chicago) = 80M de
passagers chaque année. Essor des télécommunications. Imbrication des places financières.
Véritables centres d’impulsion du système Monde = mégalopoles (amas urbains réunissant
des dizaines de villes).
Frontières et interface :
La mondialisation tend à affaiblir le rôle des frontières (libéralisation des échanges,
FMN…). Frontières = zones sur lesquelles se construisent des espaces fonctionnels appelés
interfaces (ex : EU-Mexique (maquiladoras)). 3 interfaces jouent un rôle essentiel : EUMexique, le bassin méditerranéen, zone de contact entre Japon et ses voisins asiatiques. Rôle
décisif pour les relations N-S. Dans ce cadre, trois centres majeurs : la Triade.
B] La Triade dans l’espace monde :
Un système tripolaire :
= EU, Japon, Europe occidentale. = + de 70% des richesses de la planète. Essentiel du
pouvoir de commandement dans les mégalopoles (EU : mégalopolis (de Boston à
Washington), puis autour de SF et LA ; J : Tokyo-Fukuoka ; Europe : Birmingham-Milan).
EU = seule puissance mondiale complète (poids territorial, démographique, éco, militaire,
influence culturelle et diplomatique, nombreuses FMN).
Le Japon = exceptionnelle réussite (souhaite une place à l’ONU).
L’Europe occidentale : espace composite et limité en devenir. Constitue déjà le pôle
commercial majeur de la planète. Espace éco, monétaire. Mais L’Union européenne ne parle
pas d’une seule voix sur la scène internationale (Allemagne pas représentée à l’ONU !).
La zone d’influence des Etats-Unis :
Influence éco se concentre sur le continent. ALENA en 92 : dépendance du Mexique
(85% de son commerce avec l’ALENA). Influence multiforme sur le sud du continent.
Toutefois réussite du MERCOSUR, qui négocie avec l’Union européenne la création d’une
zone de libre-échange transatlantique.
La zone d’influence du Japon :
Ensemble Asie(Pacifique a connu la plus forte croissance du monde, de 70 à 90. Le
Japon impulse les 4 dragons, les Petits Tigres (Malaisie, Thaïlande, Indonésie et Philippines),
et la Chine. Système complexe d’interrelations. Australie entraînée dans la spirale
(fournisseur d’énergie et de matière 1ères. Mais grave crise depuis 97. Mais faiblement
structuré sur le plan institutionnel (Japon n’y exerce aucun leadership politique).
La zone d’influence de l’Union européenne :
D’abord, la zone de libre échange de l’EEE (Espace économique européen) qui
regroupe l’UE et l’AELE (- la Suisse).
Puis, pouvoir d’attraction sur le Vieux continent (entrée prévue de Pologne, Hongrie,
République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Malte, Chypre).
Enfin, l’UE domine les échanges, notamment dans les pays d’Afrique et du Moyen-O.
C] La diversité des périphéries :
L’éclatement du « Sud » :
Entre 65 et 80, croissance du PIB total du Tiers monde plus rapide que celle des pays
développés, mais pour la plupart de ces pays, la situation s’inverse à partir de 80. Tenté de
parler des Tiers mondes… Différents types de pays :
Les 4 Dragons (Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour). IDH supérieur à 0,9, PIB
parfois + élevé que certains pays européens. Puissance conjuguée = celle du Japon. Mais
rattaché au monde sous-développé par leurs systèmes financiers et bancaires fragiles, leur
faible protection sociale, leur régime souvent peu démocratique…
Les pays moyennement intégrés à l’espace monde (Bébés Tigres + Sri Lanka, Maroc, Tunisie,
Turquie, Jordanie, Egypte, Brésil, Mexique, Argentine, Jamaïque). Endettement assez lourd
Les pays exportateurs de pétrole : Chute des prix du pétrole (81) a freiné leur croissance. Pays
les + plus peuplés lourdement endettés (Nigeria, Algérie, Venezuela), les – peuplés ont moins
de difficultés éco (Arabie saoudite, Koweït).
Les pays marginalisés : = Plus de 40 pays (Afrique, Bolivie, Paraguay, Haïti, Afghanistan,
Bangladesh, Cambodge, Laos…). Economie fondée sur l’exportation de produits agricoles et
miniers, produits dévalorisés : donc faible croissance voir recul du PIB. Dettes + lourdes, et
revenus diminuent.
Les angles morts : difficilement mis en valeur, isolés… (Mongolie, Népal).
L’Europe de l’Est en devenir :
Période de transition pour les PECO (pays d’Europe centrale et orientale.
Abandonnent le modèle soviétique pour l’économie de marché. Création de conditions de
libre jeu de la concurrence (libération des prix, investissements étrangers). Difficultés :
inflation, recul de la production industrielle, chômage, déficit commercial. Situation de
l’Europe orientale plus difficile (croissance partout négative en 97, inflation de 1089% en
Bulgarie !). L’Union européenne est devenue le principal partenaire commercial (en 97 : 6070% de leur exportations et 50-60% de leurs importations).
La Russie fait pression pour un renforcement des liens au sein de la CEI (?). Situation
actuelle des pays de l’ex-URSS sur le plan éco diversifiée. Place de la CEI dans leur
commerce extérieur est la plupart du temps supérieure à l’UE. Conflits d’intérêts liés aux
démantèlement de l’URSS demeurent (territoriaux, questions douanières, partage de la dette,
de l’héritage militaro-industriel). Guerres (Kosovo 98). Pour beaucoup de pays, tentation de
l’Occident (qui peut fournier capitaux, aides et marchés indispensables. Russie ;
désorganisation de l’Etat, mais progrès en termes de libertés et de déplacement (6M de
voyageurs par an). La Russie s’intègre au nouvel ordre mondial par une économie
d’endettement. Paupérisation (30% de la population en dessous du seuil de pauvreté,
espérance de vie masculine inférieure à 60 ans). Il faudra au moins 10 à 20 ans pour que la
puissance russe se reconstruise.
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