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1. L’Église nous invite à la communion
Le magistère de l’Église présente à maintes reprises la communauté comme étant l’idéal de vie pour
les religieux « en se construisant comme un espace humain habité par la Trinité » (VC 41).
Nous connaissons tous le document de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les
Sociétés de Vie Apostolique publié en 1994 et intitulé « La vie fraternelle en communauté ». Je
vous invite à reprendre ce texte, à le lire dans un climat de prière et d’en faire l’objet de vos
réflexions pendant vos réunions de famille.
L’introduction de ce document nous rappelle l’idéal auquel doit tendre toute communauté
religieuse. Pendant les quarante dernières années, les changements ont été multiples et ceux d’entre
nous qui avons connu le régime de l’uniformité les percevons davantage. À un moment donné nous
les avons jugé nécessaires et souhaitables et nous en attendions beaucoup. Aujourd’hui, certains
d’entre nous se sentent déçus parce qu’ils n’ont pas apporté tout ce que nous en escomptions.
J’aimerais examiner ici les raisons pour lesquelles nous nous trouvons dans la situation actuelle et
vous donner quelques lumières pour vous aider à réfléchir sur la manière d’y remédier.
Je suivrai pour ce faire la piste de réflexion ébauchée dans le n. 7 du document que je viens de citer.
2. Notre communauté comme don.
Nous devons remercier Dieu pour tous les dons qu’il nous offre gratuitement : la vie, la santé,
l’intelligence, la foi, la vocation pour n’en mentionner que quelques uns.
Les expériences passées, les difficultés, le moment présent influent sur la manière positive ou
négative de percevoir ces dons.
Quoi qu’il en soit, nous devons tous nous efforcer de vivre ce que Dieu nous offre comme un don;
nous devons acquérir la capacité de lire notre vie avec le regard de la foi et d’accepter notre
communauté comme un don.
Ceci ne signifie nullement que nous devions rester passifs et ne pas rechercher des solutions quand
les situations nous semblent peu claires ou même injustes, mais nous devons le faire avec une
attitude positive car nous sommes convoqués par Dieu avec nos frères pour vivre le don de la
même vocation religieuse hospitalière.
Si nous adoptons cette attitude, nous éliminerons beaucoup de causes d’insatisfaction sur le plan
personnel et communautaire. Pour arriver à transformer les rapports humains et créer un nouveau
type de solidarité nous devons vivre « pour » Dieu et « de » Dieu (VC 41).
Nous commençons notre vie religieuse avec un grand élan d’enthousiasme convaincus d’avoir
répondu à l’appel du Seigneur et d’avoir découvert un grand trésor.
Cette conviction nous permet de vivre des moments forts, exigeants, sans retour : quitter notre
famille, opter pour un état de vie, entrer dans l’Ordre comme lieu de notre épanouissement, se
réjouir de la nouveauté qu’offre la vie communautaire, se réjouir de la nouveauté que représente le
service des malades et des démunis. Tout, à ce moment là, a la couleur de l’espérance. Nous avons
tous accomplis de nombreux sacrifices pour nous préparer à la mission.