Octobre 2012 Corrigé du DST
Partie 1 : mobilisation des connaissances
1) La théorie de D. Ricardo s’est construite à partir de celle d’A. Smith : théorie des avantages
absolus qui est la suivante : un pays dispose d’un avantage absolu dans la P° d’un bien
lorsqu’il est capable de produire celui-ci à un coût inférieur aux autres pays. Dans ce cas, il a
intérêt à le produire lui-même et non à l’importer.
Ricardo n’est pas d’accord avec cette analyse et propose une autre vision. Selon sa théorie
des avantages comparatifs un pays a tout de même intérêt à se spécialiser et à échanger
même s’il dispose d’un avantage absolu, et ce dans la P° pour laquelle il a l’avantage relatif
ou comparatif le plus grand ou encore le désavantage relatif le plus faible, ceci bien sûr, dans
une certaine fourchette. L’échange profite alors à tous, il y a gain à l’échange. En effet,
chaque pays va être le plus efficace possible, les facteurs de P° vont avoir la meilleure
allocation possible, donc prix les plus compétitifs et richesses accrues pour tous.
2) La redistribution est l’ensemble des opérations effectuées par les APU (Etat, administrations
locales, organismes de sécurité sociale) qui ont pour objectif de transférer des revenus en
fonction de certains critères pour diminuer les inégalités. Ex : allocations chômage, APL,
allocations familiales …
La redistribution peut se faire car il y a des prélèvements obligatoires : impôts, taxes,
cotisations sociales.
Le revenu disponible des ménages est constitué des revenus primaires : revenus du travail +
revenus du patrimoine + éventuellement les revenus mixtes auxquels on ajoute les revenus
de transfert (redistribution) et on soustrait les prélèvements obligatoires.
La redistribution va donc modifier le revenu des ménages. Ainsi, pour le 1er quintile, les
revenus de transfert constituent une part importante du revenu disponible et plus les
ménages ont un revenu primaire élevé, plus ce sont les prélèvements obligatoires qui sont
élevés et la redistribution est faible. L’objectif est donc bien d’atténuer les inégalités.
Partie II : étude d’un document
Le document est un document statistique de l’INSEE présentant pour 2011 le taux de croissance des
importations en valeur (biens et services entrés à titre payant ou gratuit sur le territoire national)
pour quelques branches de l’économie et la croissance du PIB (agrégat mesurant les richesses créées
sur un territoire national et donc la croissance économique) de 2000 à 2009.
Ainsi par exemple, pour 2009, l’ensemble des importations a baissé de 17,4 % et le PIB a reculé de
2,6 %.
Sans que l’on puisse dégager une corrélation parfaite, on peut toutefois constater que lorsque le PIB
enregistre une forte croissance, le taux de croissance des importations est également élevé et
inversement. Ainsi, en2000, le PIB augmente de 3,9% et les importations de 22,3 % alors qu’en 2009,
le PIB recule : - 2,6 % et les importations aussi : -17,4 %.
L’explication est la suivante : la croissance économique est due aux ressources créées par les agents
économiques en France mais aussi à celles achetées à l’étranger. Autrement dit, la France est assez
dépendante de l’étranger pour sa croissance économique.
Partie III : raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Entre 2008 et 2011, la France comme l’Europe et les Etats-Unis ont connu deux crises importantes,
celle des Subprimes de 2008 et celle des dettes souveraines amorcée en 2010.
Ces crises de nature financière et monétaire n’ont pas été sans conséquences sur les variables
économiques réelles (production, emploi, consommation, investissement…)
Pourquoi le PIB s’est-il contracté en 2009 (I) ? La reprise de la croissance en 2010 se consolide-elle en
2011 ? (II)
I La crise économique : le PIB chute de 2007 à 2009 :
Entre 2007 et 2009, la croissance du PIB a diminué de plus de 5 points.
C’est l’investissement qui explique le plus cette contraction puisque sa contribution négative s’établit
à presque - 2 points de pourcentage contre + 1,2 % en 2007. Les entreprises anticipent une demande
atone et ne sont donc pas disposées à augmenter leurs capacités productives. Elles préfèrent même
déstocker pour répondre à la demande plutôt que de produire davantage (-1.2 points de
pourcentage de contribution de la variation de stocks)
Le solde extérieur contribue lui aussi négativement à la croissance du PIB à hauteur de - 0.2 points de
pourcentage. Depuis quelques années, le commerce extérieur français ne constitue plus une source
de la croissance française, la France enregistrant un déficit depuis 2004, déficit toujours très
important, autour de 50 milliards d’euros en 2009.
Finalement, il n’y a guère que la consommation finale (ménages et des APU) qui contribuent
positivement à la variation du PIB, à hauteur de 1.1 point de pourcentage, même si elle s’est
fortement tassée, reculant de 1,7 à 1,1 %.
II Vers une amélioration de la situation économique ?
La croissance du PIB a été plus vigoureuse de 2009 à 2011 puisqu’elle est passée de -3,1 % à +1,7 %.
La consommation reste l’élément le plus dynamique de la demande : 1.5 %. C’est la progression des
salaires (répartition primaire) et des prestations sociales (redistribution secondaire) qui a permis
« d’amortir » la crise.
La contribution de l’investissement en 2011 est faiblement positive sur la variation du PIB, mais
c’est mieux qu’en 2009. D’ailleurs les entreprises reconstituent leurs stocks (0.8 points de
contribution positive) pour se tenir prêtes à faire face à une reprise importante de la demande.
Cependant la consommation en 2010 et surtout en 2011, n’a pas retrouvé ses niveaux de
contribution d’avant-crise : moins de la moitié en contribution à la croissance. Ce ralentissement de
la consommation s’explique par une augmentation de l’épargne de précaution des ménages qui
anticipent une augmentation du chômage et une future perte de revenus.
Par ailleurs, le solde extérieur se dégrade à nouveau après une légère amélioration : 60 milliards
environ de déficit, avec des branches excédentaires jusqu’en 2007, comme l’automobile, qui
deviennent déficitaires.
Les conditions ne sont pas réunies pour laisser présager d’une reprise vigoureuse de l’économie
française « plombée » par un moral des ménages en berne et des anticipations pessimistes des
entrepreneurs.
Dans ce contexte, les incitations des pouvoirs publics à la consommation et à l’investissement
pourraient redynamiser l’économie française mais la marge de manœuvre budgétaire est très limitée
par l’importance de la dette publique.
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