
CONFÉRENCE 1 
Permettre aux enfants de se re-motiver pour l’apprentissage  
Daniel FAVRE – Docteur en neurosciences et professeur de sciences de l’éducation 
 
Seul le prononcé fait foi. 
 
I. En quoi consiste la violence chez les jeunes ? 
 
  Le cerveau est un organe plastique, il est « éducable », ce qui permet aux élèves de se re-motiver pour les 
apprentissages. 
  Une étude canadienne démontre qu’il existe trois causes de la violence chez les jeunes :  
- De l’agressivité en tant que pulsion biologique qui renvoie à une mesure de l’anxiété et de l’insécurité ; 
- De la dépression ; 
- Des contenus dogmatiques, stables et difficiles à déstabiliser pour apprendre.  
  Cette violence peut devenir un comportement addictif, elle joue un rôle anxiolytique : pour se sentir bien et 
fort, il faut rendre les autres faibles.  
  
II. Comment  permettre  aux  élèves  de  se  re-motiver  pour  les apprentissages  et  de  se  démotiver pour  la 
violence ?  
 
    Il faut permettre aux élèves de s’auto-réguler.  
    Il existe trois systèmes de motivation complémentaires ou antagonistes et qui sont en interactions : 
- SM1 : motivation de sécurisation (quelqu’un nous reconnaît) 
- SM2 : motivation d’innovation (rencontre de l’altérité) 
- SM1P : motivation de sécurisation parasite ou addictive  
 
III. Prendre en compte la dimension affective de l’apprentissage  
 
  Tout apprentissage  est anxiogène car  on  sort  du  connu  et donc du maîtrisé. Du  coup, l’élève affaibli peut 
devenir affaiblissant.  
  L’élève en apprentissage passe par quatre phases :  
1) Je ne sais pas et je ne sais pas que je ne sais pas (déstabilisation cognitive, le registre émotionnel est 
désagréable. Ai-je le droit de me tromper ? L’enseignant m’aimera-t-il encore si je me trompe ?) 
2) Je ne sais pas et je sais que je ne sais pas  
3) Je sais et je sais que je sais (satisfaction importante ou sentiment d’innovation) 
4) Je sais et j’ai oublié que je sais (motivation de sécurisation) 
  Apprendre  est  une  déstabilisation  cognitive  et  affective  et  une  source  de  plaisir  qui  place  l’élève  en 
référence interne. Réussir un apprentissage permet de mûrir et de grandir psychologiquement. 
  Le contrôle continu pose du coup un problème : l’élève n’a plus le temps pour se tromper.   
 
IV. Accompagner l’apprentissage  
 
  Il y a cinq conditions :  
1) Surveiller la fréquence et la place des contrôles, le statut de l’erreur.  
Faire  en  sorte  que  l’élève  se  sente  en  sécurité  durant  cette  période où  il  se  sent  vulnérable  (pas de 
moqueries ou de jugement), pas de contrôle mais de l’évaluation formative. 
Apprendre et lui apprendre à distinguer ce qu’il est de ce qu’il produit. Il n’est pas bon ou mauvais, il a 
produit les résultats attendus ou pas.