Jordan Rezgui Terminale littéraire 2012-2013 Lycée Condorcet, Montreuil Dossier théâtre : expression dramatique Option facultative Tous ensemble sur scène, un câlin collectif important avant la première représentation L'atelier théâtre, une troupe, une passion ! 1 Sommaire Introduction I : Mon expérience en tant que comédien A: Première représentation à l'atelier théâtre : une vision du théâtre différente... B: Deuxième représentation : le vaudeville C: Troisième représentation : Shakespeare en comédie ? II : Mon expérience en tant que spectateur A: Une Faille épisodes 1 à 6 de Mathieu Bauer B: Mission de David Van Reybrouck C: Professor de Maud Le Pladec D: L'Immédiat de Camille Boitel Conclusion 2 Introduction : Depuis tout petit j'ai toujours aimé faire le pitre, le clown de service, faire la fille, faire le bébé, imiter les gens… D'après ma mère, « c'est de famille », mon père aussi aimait faire le clown, donc je comprends mieux ce plaisir de se rendre intéressant et surtout de faire rire. On m’a souvent conseillé de prendre des cours de théâtre, mais je ne savais pas trop ce que c'était que le théâtre et puis, ce n'était pas gratuit donc je n'ai pas trop suivi ces conseils jusqu'au jour où... Au collège, j'ai eu la chance de participer à la première classe théâtre en 4ème. Une aventure extraordinaire qui m’a fait découvrir le travail de groupe, l'imagination et ma première expérience sur scène. Puis l'année d'après, je me suis inscrit dans une option 3ème DP (Découverte professionnelle) ; durant l'année nous nous sommes préparés pour un concours dont le but était de créer un produit, de le commercialiser et dans l'ensemble savoir comment une entreprise fonctionnait. Nous avons donc préparé pour ce concours un sketch de quelques minutes avec nos professeurs. Une autre expérience de la scène qui m'a permis de jouer dans un autre contexte et avec un autre objectif, celui de vendre un produit. J'arrive ensuite au lycée pour trois années de travail et surtout pour une chose très importante à mes yeux : l'atelier théâtre. Depuis la troisième, je savais que je devais trouver un lycée qui allait me permettre de continuer le théâtre. J'ai d'abord fait ma première année au lycée Jean Lurçat dans le 13ème arrondissement avec une option cinéma, puis je suis allé au lycée Condorcet qui m'a permis de faire cet atelier théâtre que j'attendais tant. Une très belle aventure qui s'annonce. 3 I : Mon expérience en tant que comédien Du peu que j'ai pu pratiquer avant le lycée, j'en retiens simplement que j'ai toujours aimé la scène. Je ne saurais pas l’expliquer, c'est comme ça : je me sens bien sur scène, c'est mon élément. Ces petites expériences que j'ai pu avoir au collège seront-elles différentes des années qui vont suivre au lycée ? Comment vais-je me sentir à l'atelier théâtre du lycée ? Certaines questions de ce type m'ont traversé l'esprit en arrivant au lycée Condorcet. A: Première année à l'atelier théâtre : une vision du théâtre différente... Nous avons donc abordé cette première année de théâtre avec notre professeur de français Monsieur Julien Christen. La plupart des spectacles se déroulent en fin d'année, mais cette année notre représentation sera le vendredi 4 février 2011. Mr. Christen nous a fait travailler les premiers mois dans le foyer du lycée puis en salle de réunion pour nous mettre un peu dans le bain du théâtre avec quelques exercices d’improvisation, de respiration et de jeu théâtral. Puis il nous a exposé le programme de cette année en nous expliquant que l'endroit où nous allions jouer serait différent de d'habitude. Comment ça différent ? me dis-je, où allonsnous jouer ? Pas mal de questions m'ont traversé l'esprit en une fraction de seconde puis enfin j'entendis : « L’atelier de mécanique auto ». Je n'ai pas eu le temps de savourer cette réponse, étant donné que je ne savais même pas où se trouvait cet atelier. Cette année, nous Mélissa et moi répétons dans la salle des conseils. allions travailler sur des pièces contemporaines avec des auteurs comme Valère Novarina et Rodriguo Garcia. Donc enfin nous commençons à travailler dans ce fameux atelier de « méca-auto », effectivement une énorme salle remplie de voitures et d'outils : ce n'est pas ce dans quoi je m'imaginais jouer, mais ce fut une belle surprise. Un metteur en scène a commencé l'année avec nous en venant de temps en 4 temps aux travaux de groupe, Julien Fisera de la compagnie Mauvaise Graine. C'est une chance pour nous d'avoir un metteur en scène de ce niveau qui nous a apporte tellement de conseils et de critiques autant positives que négatives. Julien (à gauche) me donne des conseils. Répétition dans l’atelier de méca-auto avec Shainèze à gauche et Sonia à droite. Le travail avance et la représentation arrive à grands pas. Tout commence à prendre forme et ce spectacle prend forme avec la collaboration d’Antoine Vaton, vidéaste qui travaille à l'atelier cinéma. Le jour J approche et la semaine de travail avant la représentation est essentielle pour le travail, la concentration, la focalisation des personnages et surtout l'esprit de groupe. Le jour J : un pur plaisir, que du bonheur ! Tout s'est bien passé et je ressors de cette année avec une expérience très enrichissante, une vision plus ouverte du théâtre et l'esprit collectif qui s'agrandit. « Qui viendra ouvrir la mer... ? » Représentation. 5 B. Deuxième année : le vaudeville Une deuxième année qui s'enchaîne avec toujours le plus grand plaisir de faire du théâtre. Cette année nous avons dit au revoir à notre professeur Mr. Christen et nous avons souhaité la bienvenue à Sophie nouvelle Perrimond, professeur la de l'atelier théâtre. Sophie Perrimond n'a eu aucune difficulté à nous faire partager son plaisir et sa joie à enseigner le théâtre. Nous abordons donc cette année un vaudeville familial sur le thème « Ah c’t’enfant, c't'enfant », mis en scène par Sophie. Les premiers mois se déroulent très bien ; nous avons commencé par quelques exercices de présentations, de respiration, des échauffements légèrement physiques et donc pas très appréciés par certaines demoiselles. Nous avons quand même eu quelques difficultés avec les personnes absentes fréquemment qui ne prenaient pas trop l'atelier et les enjeux qu'il y avait au sérieux. Enfin, l'atelier est au complet et nous partons donc sur le travail de la pièce en combinant trois extraits de pièces : la première « Sigismond » de Courteline dans Le Miroir Concave, la deuxième La fille bien gardée de Labiche et On purge bébé de Feydeau. Les rôles sont donnés et je serai donc Saint-Germain dans La fille bien gardée de Labiche. Ce rôle me parle, je le sens bien. Je le partage avec deux élèves de terminale, Lino et Driss. Saint-Germain est un domestique, le chasseur de la baronne, un personnage burlesque qui ne cherche qu'à s'amuser et profiter de la vie, accompagnée de la femme de chambre, Marie, lorsque sa maîtresse, la baronne de Flasquemont, sort. Seulement la fille de la baronne, Berthe, qui a 7 ans, ne voit pas les choses comme eux et est bien décidée à les faire tourner en bourrique. L'année avance et tout commence à se former, j'ai eu quelques difficultés à jouer mon personnage, le fait de forcer sur la voix pour insister sur le burlesque a été une des choses qui m'a compliqué la tâche, mais tant mieux, cela me fera évoluer, j'en apprends tous les jours. 6 Cette année nous allons jouer au Nouveau théâtre de Montreuil, dans la grande salle Jean-Pierre Vernant, impressionnante surtout après avoir joué dans l’atelier de méca-auto, une grande différence mais aussi un grand plaisir. C'est donc dans ce théâtre entre autres, que nous allons faire les quelques stages dans l'année, très bénéfiques pour tous, car passer toute une journée, en général le samedi, à travailler en groupe sur nos personnages et sur la pièce, c'est très important et enrichissant. Encore une fois, la semaine de travail qui précède les représentations est extrêmement importante et nécessaire, elle resserre le groupe, nous permet de nous concentrer sur nos personnages et d'enchaîner avec les représentations directement. Mes difficultés personnelles étaient surtout l'articulation et prendre le temps de jouer, de dire mon texte et d'être à l'écoute de mes camarades. C'est pourquoi cette semaine était très importante pour travailler cela sur plusieurs jours d'affilée. Les représentations tomberont le 23 et le 25 mai 2012. Le jour J, comment expliquer ce plaisir ressenti à travers les rires du publics, une scène partagée avec toute la troupe et un moment unique sur une scène unique pour des jeunes amateurs dans le monde du théâtre ? La lettre à la baronne de Flasquemont avec Marie terrifiée (Geny) à gauche et Saint-Germain triste....ou presque (moi). 7 Berthe revient du cabaret, ivre. Marie, choquée (Geny) à gauche et Berthe ivre (Elise) au milieu et Saint-Germain qui s'arrache les cheveux (moi) à droite. Comment annoncer à la baronne que nous avons perdu sa fille ? 8 Le comique a été très important sur ce spectacle et beaucoup d'éléments ont été affinés, réglés par les assistantes de Sophie : Sylvie Fayolle, Françoise Frauziol et Maya Lavault, trois professeurs de Français. Un grand merci à elles pour cette année mouvementée, forte en émotions et tout ce qu'elles ont apporté en énergie pour l’atelier, pour nous et pour le public. Une année magiquement théâtrale. J'ai hâte de savoir sur quoi nous allons travailler l'année prochaine. 9 C. Troisième année: une comédie de Shakespeare. Voilà, c'est parti pour une troisième et dernière année dans l'atelier théâtre. Plus concentré et plus sérieux que jamais, je démarre cette année avec l'objectif d'être plus concentré que l'année dernière et surtout d'être à l'écoute de mes camarades et donc d'enrichir mon esprit collectif. Comme l'année précédente, nous avons commencé les premières séances par des échauffements, des exercices de présentation pour mieux se connaître et j'ai eu même parfois l'occasion de mener ces échauffements étant un ancien, sous la directive des professeurs, un grand plaisir pour moi. Avant de distribuer les rôles, Sophie, assistée de Françoise, Sylvie et Maya nous a fait travailler différents exercices pour nous lâcher, nous libérer des tensions de la semaine, des soucis et surtout de ce sentiment qui est en chaque être humain : la honte. C’est important de passer par ces différents exercices car nous travaillons en groupe, nous nous connaissons de mieux en mieux et nous comprenons chaque semaine que le théâtre permet de sortir de tous ces petits soucis de la vie, ces tracas, ces codes qui font que jour après jour, nous avons du mal à nous exprimer ou à nous lâcher. L'atelier théâtre et les exercices des professeurs nous ont permis de nous libérer de ce voile que nous avons sur notre personnalité et qui nous empêchait de nous exprimer pleinement. Un relâchement pour certains mais une corvée pour d’autres, quoi qu'il en soit, ces exercices nous ont aidés. Puis le groupe enfin formé et prêt, nous avons commencé l'approche du prochain spectacle, ce sera Peines d'amour perdues de William Shakespeare et je tiendrai le rôle de Biron dans la cour de Navarre. Un rôle qui pour moi était tout à fait nouveau, j'ai eu l'habitude les années précédentes de jouer des personnages burlesques ou pour le moins comiques, mais Sophie a voulu me faire travailler sur un autre registre, sur un rôle différent de d'habitude. J'ai un peu appréhendé cette décision, mais très rapidement, j'ai compris que ça serait un plus pour moi, un comédien doit s'adapter et ce rôle me fera grandir. Je vais partager ce rôle avec Simon, nous nous sommes aidés tout au long de cette année, nous avons travaillé notre texte ensemble. Comme je m'en suis rendu compte, le groupe comptait cette année beaucoup de nouveaux éléments, beaucoup d’élèves de seconde et de première, donc nous, les anciens, nous allions devoir nous montrer très accueillants et ouverts. Personnellement, j'ai vraiment fait attention à tous ces points et c'est ainsi que j'ai pu m'entendre avec tout le groupe, j'ai conseillé ceux qui avaient des doutes et j'ai beaucoup appris comme ça. L'année avance et les représentations seront les 25, 26 et 27 avril 2013, tout prend forme petit à petit. En attendant, nous travaillons plusieurs samedis durant l'année pour perfectionner et visualiser nos personnages. Des journées très utiles pour tous. 10 Exercice de traversée du plateau vers Sophie avec une consigne bien précise, ici, le rire ! Répétitions à la salle Maria Casarès en janvier. 11 Pendant les premiers jours de travail de la semaine de répétition, nous écoutons tous attentivement Sophie qui nous donne les directives pour la suite et le travail qu'il va falloir fournir. La visite de notre proviseur-adjoint Monsieur Tarquis, un amateur de théâtre, c'est toujours un plaisir de lui faire plaisir. 12 Durant cette année, nous avons travaillé aussi la danse, et Sophie a décidé que ce serait Efren (Nathaniel) et moi qui serions les chorégraphes d’une scène de tango. Une superbe expérience avec un ami, « un frère » comme je le dis souvent, avec qui j'ai déjà eu l'expérience de danser et donc aucune difficulté à travailler avec lui. Une expérience qui m’a permis de me mettre à la place de Sophie ou même des professeurs. Diriger tout un groupe, ce n'est pas évident, je l'ai compris ! Finalement tout s'est bien passé pour la danse : nous avons bien travaillé, ce fut dur pour pas mal de monde mais nous avons essayé de faire au plus simple tout en écoutant le son, le tango de Roxanne du film Moulin rouge. La princesse (Fanny) danse avec Biron (Simon), le charme agit, ils ne se quittent pas des yeux. 13 Jour J de la première représentation : nous sentons le stress monter dans chaque personne de la troupe, mais nous sommes là pour nous entraider et puis nous avons la chance d'être extrêmement bien entourés par des professeurs adorables qui nous parlent, nous rassurent et sans oublier qui nous font des petits gâteaux, qui nous massent......en clair c'est la belle vie à l'atelier ! Première représentation réussie, un poids s'enlève pour tous puis la deuxième nous permet de nous améliorer encore et la troisième de nous surpasser pour finir en beauté. Biron : « Quand les langues parlent avec douceur, elles nomment son nom, elles disent : Rosaline.... » Joufflu (André) à gauche et Biron (moi) à droite. 14 Comment faire pour aller voir cette femme qui me plaît tellement ? Que lui dire pour que son cœur devienne mon ami ? Rosaline (Imane) à gauche « Votre esprit s’échauffe, il court trop vite, il va se fatiguer ». Le charme opère... 15 Une troisième année magnifique, je n'ai pas les mots pour dire quelle aventure ça a été. Autant sur le plan artistique que sur le plan humain, que d'émotions partagées avec le groupe et sur scène. Si je devais refaire cette expérience je la referais sans hésiter. Je sais maintenant que le théâtre est plus qu'une passion, je veux en faire ma vie ! 16 II : Mon expérience en tant que spectateur Être comédien, c'est aussi passer par l'expérience du spectateur. J'en suis conscient maintenant, dans le passé je ne savais pas que regarder des spectacles, des films ou autres allaient me servir ; seulement maintenant je me rends compte que c'est très important et surtout nécessaire pour un comédien de passer par le regard du spectateur. Je me suis nourri ainsi, j'ai appris ainsi et tout comédien s'inspire ainsi. Durant mes trois années au lycée Condorcet, je suis allé voir de nombreuses pièces, certaines magnifiques, drôles et émouvantes et d'autres que je n'ai pas vraiment aimées, voire où je me suis endormi. Mais voilà, c'est à partir de tous ces spectacles que j'ai grandi, que j'ai visualisé mon jeu de comédien et surtout que je me suis situé en tant que comédien. Être spectateur, c'est parfois magique et parfois déroutant car nous nous sentons soit portés par le spectacle, les acteurs, les décors.....soit intégrés dans la pièce au point de penser que nous en faisons partie. Le spectateur fait partie de la pièce mais s'il ne le sait que rarement, c'est cela la beauté du théâtre. De mes premières années au lycée, je retiendrai surtout la visite de la Comédie-Française, nous avons découvert tant de choses, les coulisses, la scène, les costumes, le buste et le siège sur lequel Molière est mort dans Le Malade Imaginaire en 1673. Une journée inoubliable ! 17 A: Une Faille épisodes 1 à 6 de Mathieu Bauer : C'est une première pour moi et sûrement pour l'histoire du théâtre tout court. Un feuilleton théâtral, je ne pensais vraiment pas qu'une telle chose pouvait se faire au théâtre et pourtant c'est le défi que Mathieu Bauer, le directeur du CDN de Montreuil, a relevé avec brio ! J'ai vu les 6 premiers épisodes qui se sont déroulés de la manière suivante : Episodes 1 à 4 : « Pris au piège » du 24 Septembre au 14 Octobre 2012, puis les épisodes 5 à 6 : « Suspendus » du 3 Décembre au 20 Décembre 2012. Je me suis vraiment demandé comment ils allaient faire un feuilleton théâtral et franchement je n'ai pas été déçu une seule seconde, les 4 premiers épisodes nous racontent l'histoire d'un immeuble qui s'effondre sur une maison de retraite avec plusieurs morts et cinq personnes bloquées dans le sous-sol de l'immeuble. Ils sont coupés du monde extérieur et ça se ressent : petit à petit les tensions montent, tout le monde se demande comment cela a pu arriver et pas mal d'intrigues se forment comme dans un feuilleton télévisé. Mathieu Bauer a vraiment joué sur les intrigues et le décor, même le début de la pièce commence comme un feuilleton, il y a le générique et ça nous rentre vraiment dans le contexte. Ces cinq personnages, Jacques, Nabil, Nathalie, Octave et Pascale avaient tous un lien avec cette maison de retraite mais pour différentes raisons personnelles. A travers les épisodes, on suit vraiment l'histoire et on est pressé de découvrir la suite. 18 B: Mission de David Van Reybrouck : le 23/11/12 Mise en scène : Raven Rüell Lisant l’argument, un prêtre belge missionnaire au Congo qui vient raconter seul sur scène son expérience, je reste perplexe et je doute sur la qualité du spectacle, un premier avis pour le moins dubitatif. La scène est fermée par un rideau en métal noir et mauve et le seul décor que l'on peut voir pour le moment c'est un pupitre de conférence avec 2 micros. Puis un homme s'avance et comment ne pas rire de ce prêtre vêtu de façon démodée et à l'accent belge qui ne fait qu'insister sur le comique ? Une fois l'homme devant le pupitre, le spectacle démarre et toutes les personnes qui pensaient comme moi, que ce spectacle serait un désastre d'ennui, commencent à s’y intéresser de plus en plus. Une histoire profonde qui nous prend aux tripes, nous fait aussi réfléchir mais le jeu remarquable de ce comédien aussi nous plonge dans cette histoire émouvante. Réfléchir sur quoi ? Sur qui ? Eh bien, sur nous-mêmes, comment nous nous comportons avec nos proches, notre famille, avec les êtres humains, ce monde et avec la vie. Ce comédien est extraordinaire, il dépasse la comédie, il habite son rôle, ce rôle est pour lui, il est son rôle ! Il est captivant et poignant ; je suis resté rivé à mon siège et entre rires, émotion, sursaut, je n'ai pas décroché une seule seconde. C'est là le vrai théâtre pour moi, arriver à faire passer des messages, habiter son rôle et arriver à faire que le public se sente comme l'autre personnage de la pièce, qu'il se sente impliqué dans l'histoire. Cette pièce dispense une vraie morale et surtout ce comédien extraordinaire est une vraie source d'inspiration par ses émotions et son jeu. 19 C: Professor de Maud Le Pladec : 7/12/12 Un spectacle en plein cœur de la danse contemporaine. Un spectacle relativement bien mais qui reste m'a laissé un regard assez flou. Plus clairement, ce spectacle ne m'a pas vraiment plu, je n'ai pas trop accroché dès le commencement et j'ai perdu l'attention dès le départ au point de m'assoupir. Les musiques et les danseurs étaient cependant remarquables et originaux. En soi, la danse contemporaine me ravit et la danse tout court aussi. Ce qui me plaît dans la danse contemporaine, c'est qu'elle brise les codes de la danse classique, elle explore d'autres univers et permet au corps d'exprimer différents aspects, sous différentes formes et d'une vision différente. C'est sur ces points que j'ai aimé le spectacle, que je retrouve le plaisir de regarder la danse, de pratiquer la danse et surtout de partager la danse. 20 D: L'Immédiat de Camille Boitel : 29/03/13 Mes professeurs m'avaient prévenu, et ils avaient raison : c'est un spectacle riche en talents mais construit à partir de rien. Un mélange de comique, des déplacements remarquables, une mise en scène et des comédiens, circassiens et acrobates, INCROYABLES !!! Un sens profond derrière ce spectacle qui touche à la vie de tout le monde, le quotidien, cette routine que nous menons tous et qui est détournée, renversée et brisée à travers un spectacle prodigieux. Captivé du début jusqu'à la fin, je n'ai pas vu le temps passer, j'ai vraiment compris pas mal de choses à travers un langage corporel intense et peu commun et surtout je me suis nourri artistiquement grâce à ce spectacle original et dont on ne ressort pas la tête vide. C'est un chef-d'œuvre qui s'inscrit dans le temps, quand j'ai appris le temps qu'ils ont mis pour le faire, je comprends maintenant la qualité d'un tel spectacle......10 ans de travail et 2 ans pour le mettre en place. Une troupe formidable que je n'ai pu m'empêcher de suivre le lendemain de la représentation. Le lendemain après la journée de théâtre à l'atelier des artistes de CDN de Montreuil, je suis resté et je ne regrette rien. J'ai assisté à La machine à jouer et après dans la soirée au Cabaret calamiteux, deux concepts extraordinairement fous et bien pensés en même temps. Décidément, je suis fan de cette troupe hors du commun, c'est clairement ce que j'aime chez eux, ils m'ont fait découvrir un cirque différent de ce que l'on voit d'habitude. Un monde unique, un univers dont j'ai fait partie progressivement sur ces deux jours. En gros voilà ce que je retiens de ces quelques spectacles qui m'ont marqué pour plusieurs raisons que ce soit positivement ou négativement mais c'est comme ça qu'un comédien se construit, à partir de l'œil du spectateur mais aussi par la pratique du jeu. 21 Ce n'était pas vraiment prévu dans le sommaire mais je me devais de le faire, c'est très important pour moi de remercier ces professeurs qui ont toujours été la pour nous quoi qu'il arrive, qui ont pris du temps pour nous dans la patience, la gentillesse, et parfois la colère mais tout a été positif pour nous tous. Alors un grand merci à Maya Lavault professeur de Français, Sylvie Fayolle également professeur de Français au lycée Condorcet et sans oublier Madame Françoise Frauziol. Nous avons passé de superbes années avec elles et j'espère leur avoir apporté au moins l'équivalent de tout ce qu'elles ont fait pour nous tous et pour le lycée. Françoise Frauziol à gauche et Maya Lavault à droite Et évidemment pas de photo de Sylvie, étant donné que c'est elle la photographe ! 22 « On porte les mots quand on est comédien. » Sophie Perrimond Un très grand merci à cette femme au très grand talent, cette dame au grand cœur et pour qui j'ai tellement d’estime, Sophie Perrimond. Un énorme merci pour tout ce qu'elle a fait pour moi mais aussi pour nous tous, car c'est vraiment incroyable le plaisir, la joie et l'énergie qu'elle transmet autour d'elle. Une très grande artiste qui mérite sincèrement de réussir et d'être reconnue dans ce métier dur mais tellement beau et incroyable : Le Théâtre ! 23 Conclusion Trois années magnifiques avec chaque année de nouvelle personnes, de nouveaux amis et cette famille du théâtre qui s'agrandit. Tant d'émotions qui passent dans une passion partagée par une troupe unie et soudée, encadrée par des personnes formidables qui méritent toute notre reconnaissance. Comme je l'ai dit précédemment, le théâtre est une passion et si j'en ai la possibilité, je voudrais en faire ma vie. Quand je suis sur scène je ne force pas, pas de mensonge, c'est moi. Je me sens théâtre, je vis théâtre et pour moi la vie est faite de théâtre. Tout le monde pourrait faire du théâtre et d'ailleurs tout le monde en fait au quotidien, seulement nous le voyons pas au premier coup d'œil. Quand on commence à entrer dans l'univers du théâtre, on ne peut en sortir, c'est comme un virus qui vous envahit, vous donne des frissons, du plaisir et plus explicitement à travers le théâtre, je me sens vivre. 24