En fonction de l’orientation du faisceau lumineux, on peut observer des pathologies
différentes :
- Avec un éclairage direct : on peut voir par exemple une conjonctivite
virale qui se caractérise par un néphélion (= petits points blancs sur la
cornée qui correspondent aux îlots d’Adénovirus).
- Avec un éclairage indirect : on peut ajouter un colorant, la fluorescéine,
qui nous permettra de voir par exemple un coup d’ongle.
- Avec un éclairage scléral : on envoie le faisceau sur la sclère pour
observer la cornée. C’est une sorte d’éclairage indirect. L’amiodarone (un
antiarythmique) peut s’accumuler dans l’épithélium et former un halo
coloré. On parle de thésaurismose, qui est une accumulation tissulaire ou
cellulaire de substances exogènes (ici l’amiodarone).
- Avec un éclairage en rétro-illumination, on peut observer la
transparence du cristallin. On met la lumière sur la rétine qui la renvoie.
A. Examen de la paupière à l’œil nu
Cet examen précède celui avec la lampe à fente.
Il nous permet de voir par exemple :
- Un orgelet : furoncle à la base d’un cil dû à une infection à staphylocoque.
- Un chalazion qui est une inflammation et un enkystement d'une ou
plusieurs glandes de Meibomius au niveau de la paupière. Le chalazion
forme une petite boule assez dure située sous la peau et qui ne fait pas
très mal. Il peut se former lorsque le petit canal qui draine une glande de
Meibomius se bouche.
- Un carcinome basocellulaire de la paupière.
- Un entropion : enroulement par rétraction du bord libre de la paupière en
dedans pouvant entraîner un trachiasis (= cils qui frottent sur la cornée)
puis une kératite (irritation de la cornée).
- Un ectropion : enroulement par rétraction du bord libre de la paupière en
dehors. On peut notamment observer ce phénomène chez les brûlés.
- Un œdème et un érythème causés par un eczéma. Un œdème est très
visible au niveau de la paupière en raison de la fragilité de la peau.
B. Examen du film lacrymal
Un grand nombre de pathologies systémiques entrainent des troubles des larmes.
Pour vérifier la qualité du film lacrymal, il existe un test quantitatif et un test
qualitatif.
1) Test quantitatif : Test de SCHIRMER
On place un papier buvard gradué sur le bord libre de la paupière. On attend 3 minutes
le temps qu’il s’imbibe de larmes.
Chez un sujet normal, ayant une quantité suffisante de larmes, si on laisse le buvard 1
minute le papier est imbibé jusqu’à 5 graduations.