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C’est dans ces forêts que nous allons découvrir nos premiers Cypripedium américains. Le genre Cypripedium comporte une
soixantaine d’espèces esthétiques réparties surtout en Amérique du nord et en Asie. On compte une espèce en Europe présente en
France appelée Sabot de Vénus. Une des particularités de ce genre tient dans la forme en sabot creux du labelle de la fleur.
Sous les feuillus, une 1ère espèce proche de notre Sabot de Vénus :
Cypripedium parviflorum, une espèce très largement distribuée sur tout le continent nord-américain. C’est une plante
élancée de grande taille munie d’une seule fleur bicolore avec un périanthe brun rayé et un labelle jaune en forme de sabot creux
ponctué de rouge.
Cette forme a valu aux représentants du genre Cypripedium le nom commun de Lady’s Slipper que l’on peut traduire par
« pantoufle de dame ».
Sous les résineux :
Cypripedium reginae ou Cypripedium royal largement réparti dans les zones tempérées de l’est américain. La plante
de grande taille forme des bouquets plus ou moins fournis et pousse en milieu humide à l’orée des forêts.
Cette espèce est un peu plus trapue que la précédente mais tout aussi esthétique avec sa fleur bicolore au périanthe blanc et au
sabot d’un rose plus ou moins vif, une des plus belles espèces du genre en Amérique du Nord.
Si on s’enfonce dans les forêts du Saguenay on a toutes les chances de croiser l’orchidée qui va suivre et qui appartient au
genre Corallorhiza comportant une quinzaine d’espèces dont 14 sont exclusivement américaines. Les Corallorhiza sont des plantes
forestières en général saprophytes aux couleurs atypiques:
Corallorhiza maculata assez largement répartie à travers le continent nord-américain. Ce sont des plantes de petite
taille évoluant sous couvert sombre mais repérables grâce à la coloration rouge des tiges. Cette espèce présente une grande variété
de plantes colorées allant du jaune au rouge en passant par toutes les teintes intermédiaires. La plante porte une grappe de fleurs
petites au labelle blanc ponctué de rouge.
En Minganie
Nous poursuivons vers le Nord du Québec pour arriver en Minganie, bien au-delà de l’embouchure du Saint-Laurent, au
bord de l’Atlantique. La région est réputée entre autre pour son archipel d’îles et îlots calcaires des Mingans érigé en parc national
canadien, très riche en faune et en flore.
Déjà aux portes de la Minganie, le paysage change et les forêts tempérées mixtes font place à de vastes étendues de
toundra, tourbières et lacs alternant avec la forêt boréale constituée de résineux. Ces étendues découvertes sont colonisées par une
petite orchidée repérable à ses fleurs roses :
Arethusa bulbosa, unique espèce du genre en Amérique du Nord où elle est présente sur un bon quart nord-est. C’est
une plante de très petite taille, à ras du sol, dont la fleur émerge au-dessus des pelouses arctiques.
Chaque individu porte une belle et grande fleur unique à teinte fuchsia au labelle plus ou moins dentelé.
Nous voici à présent sur un bord de plage typique des îles Mingan colonisé par un petit Cypripedium dont on aperçoit ici
quelques individus sous les épinettes :
Cypripedium planipetalum de l’espèce Cypripedium parviflorum présenté précédemment. Par rapport à la répartition
de l’espèce, ce sont des plantes que l’on retrouve sur une aire plus restreinte à l’extrême nord-est du continent.
Cette variété diffère du type parviflorum par une taille plus petite et une allure plus trapue. C’est le joyau et l’emblème des
îles Mingan.
L’intérieur des îles Mingan est recouvert par la forêt boréale et aménagé pour la randonnée.
Les sous-bois sont tapissés d’une plante typique du Canada : Cornus canadensis ou Cornouiller du Canada d’où émergent, çà
et là, quelques orchidées :
C’est le cas ici pour Amerorchis rotundifolia ou Orchidée à feuilles rondes, unique représentant de son genre. Il s’agit
d’une toute petite orchidée qui occupe toute la partie extrême nord du continent américain.
La plante de petite taille est discrète, cachée le plus souvent par la végétation environnante; l’inflorescence ne porte pas plus
de 5 à 6 fleurs de couleur blanc rosé. La fleur se démarque par la grande taille des sépales latéraux et également par une ponctuation
pourpre vive au niveau du labelle.
Emergeant plus nettement des cornouillers, un nouveau Cypripedium : Cypripedium acaule ou Sabot de la Vierge,
une espèce très commune sur son aire de répartition qui occupe une bonne partie de la façade est mais qui remonte également loin
vers le nord du Canada. C’est une plante de grande taille assez élancée munie d’une seule fleur au sabot rose nervuré dont la
particularité est d’être fendu en son milieu pour mieux piéger les insectes pollinisateurs.
Nous quittons sur cette image la région du nord Québec …