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Le souffle et le cœur sont des éléments vitaux. Chacun de ces éléments vit d'un balancier, d'un plein
et d'un vide, d'une inspiration et d'une expiration. Ce qui veut dire que ce balancement entre « hier »
et « aujourd'hui », entre bien et pas bien, entre heureux et malheureux, entre difficile et facile, c'est la
vie, c'est-à-dire que c'est ce mouvement de vie qui me permet d'avancer, d'avancer non pas droit
peut-être, mais qui peut se targuer d'avancer droit ? « Notre Dieu écrit droit sur des lignes courbes »
(Saint Augustin). C'est dans nos lignes courbes, c'est-à-dire dans ce balancement qui est quand même
inconfortable entre « hier » et « aujourd'hui » que Dieu nous parle. Chacun de nos pas est d'abord et
avant tout un déséquilibre. Nous ne pouvons pas avancer si nous ne faisons pas cette expérience de
déséquilibre. Et vouloir fuir ce balancement, même de façon spirituelle, ce ne serait qu'une fuite. Je
crois qu'il y a un risque : vouloir fuir. S'insérer dans ce balancier, c'est réaliser que le Christ marche à
nos côtés, qu'il chemine à nos côtés, mais qu'il ne fera jamais un pas à notre place, parce que c'est
justement dans ce mouvement que le Christ a vécu intégralement, que nous sommes appelés à entrer.
C'est le mouvement de mort et de résurrection. Il n'y a pas l'un sans l'autre. Oui, nous aimerions une
vie idéale, sans passion, sans souffrance, sans difficulté, sans « hier » ou peut-être sans
« aujourd'hui », mais est-ce que cela serait encore une vie humaine ? Il y a en nous une forme d'appel
à considérer notre vie comme ce balancement, cette respiration, ce battement de cœur entre « l'hier »
et « l'aujourd'hui ». C'est ma vie et c'est à partir de cette vie seule que je suis appelé à vivre mon
baptême, ma consécration, mon état, quel qu'il soit. Il y a là ce que j'appelle une mystique du pli.
Vivre le pli, c'est-à-dire réaliser les hauts et les bas, « l'hier » et « l'aujourd'hui », l'inspiration et
l'expiration, comme un mouvement. Oui, la vie est dans le mouvement. Je crois que si nous n'avons
pas ce balancement entre cet « hier » et cet « aujourd'hui », nous ne sommes plus des vivants. Or,
nous sommes appelés à vivre intensément, même avec les balancements, car c'est dans cette vie que
nous disons le nom de Dieu, lui que nous appelons le Vivant.
II. COMPTE-RENDU SESSION AMITIES POUGET 2008
TEMOIGNAGES EXPRIMES AU COURS DE NOTRE RENCONTRE ET RECUEILLIS PAR
NOTRE AUMONIER LE PERE CHRISTIAN BOURSIER
QUESTIONS DU BILAN
1) Que retenez-vous du contenu de cette session ? Avec quelles convictions repartez-vous ?
Personnel
Confirmation de ma vocation.
Ne pas se crisper sur ce qui disparaît, mais se tourner vers ce qui est en train de naître.
Approfondir sa vie consacrée.
Nos faiblesses peuvent donner de la force autour de nous.
On n’a pas fini de se livrer au Christ.
Une conviction : il me semble avoir toujours tout entendu, mais il y a toujours quelque chose de neuf.
Convivialité enrichie : chacun fait ce qu’il peut, ainsi on relativise son handicap.
Pour deux personnes malvoyantes venues pour la première fois : découverte très enrichissante, émouvante.
Je dois faire effort pour compter sur le Seigneur, notre Roc, notre Fidélité.
Maison bâtie sur le roc. Il nous faut fermer les yeux pour écouter la voix du Seigneur (comme l’enfant
dans le sein de sa mère qui reconnaît sa voix).
Dieu nous appelle pour nous combler, combler nos manques.
« Tu as du prix à mes yeux » (renforcé). C’est une conviction malgré notre handicap, nous avons une
mission (baptisés). Je suis toujours dans l’alliance de Dieu. Tous les matins, je me dis que Dieu est là.
Ma conviction, c’est vivre pleinement.