LA NOUVELLE ALLIANCE La notion d`alliance, elle est centrale

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CONFÉRENCE BIBLIQUE
28.05.2009
L’ALLIANCE (9)
LA NOUVELLE ALLIANCE
Luc 22/20 Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant :
Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.
1 Corinthiens 11/25 De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette
coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi
toutes les fois que vous en boirez.
La notion d'alliance, elle est centrale pour exprimer la relation particulière du Dieu
d'Israël avec son peuple. Chez les Grecs, la situation des hommes est indifférente aux
dieux : il y a séparation entre le monde des dieux et celui d'ici-bas. Dans l'islam, Dieu
ordonne tout ce qui advient sur la terre : l'homme est invité à se soumettre à la volonté
divine. Dans le Premier Testament, Dieu fait alliance avec le peuple, la relation entre
les deux se joue sur le registre du partenariat.
La lecture que les rabbins ont faite de l'histoire biblique montre que, lors des
différentes alliances, les hommes ont un niveau de responsabilité de plus en plus
élevé. Dans l'alliance avec Noé, l'humanité n'a aucune part : Dieu promet de
sauvegarder la création sans que l'humain ait rien à faire de particulier. Dans l'Alliance
avec Abraham, celui-ci doit, par la circoncision, marquer dans sa chair son adhésion
au peuple de Dieu. Et dans l'alliance avec un grand A, celle du Sinaï, le peuple d'Israël
est un véritable partenaire qui doit vivre la Torah, laquelle concerne toutes les
dimensions de la vie humaine.
Le livre de Jérémie annonce une nouvelle alliance, caractérisée par le fait que la loi de
Dieu, sa volonté, est écrite directement sur le cœur des hommes. La rencontre, le
dialogue entre Dieu et l'humain, ne passe pas par un commandement ou un précepte
religieux : il est direct, intime, présent.
Le repas est le signe de cette nouvelle alliance. Dieu n'est plus à chercher dans un
commandement ou dans une solennité religieuse, il est là, dans la simplicité du pain et
du vin. Qu'est-ce qui est plus quotidien, ordinaire, banal, que de partager un morceau
de pain, que de boire à une même coupe de vin ?
La cène n'est pas une cérémonie sacrée qui nous sort de la réalité terrestre pour nous
faire accéder aux sphères célestes. C'est au contraire une cérémonie qui invite Dieu
dans notre quotidien, à notre niveau, jusque dans le manger et le boire. Partager le
pain et le vin, c'est accueillir Dieu dans nos soucis, nos peines, nos fractures et nos
maladies.
L’aujourd’hui de l’Evangile — Lecture actualisée de l’évangile de Marc, Réveil Publications & Les Bergers et les
Mages, 2003, p. 423-425.
2 Corinthiens 3/6 Il nous a aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle
alliance, non de la lettre, mais de l’esprit ; car la lettre tue, mais l’esprit vivifie.
Ici, Paul fait œuvre originale en rapprochant Exode 31/18 de deux textes prophétiques,
Jérémie 31/33 et Ezéchiel 11/19 et 36/26 qui annoncent respectivement une loi écrite
dans les cœurs et le remplacement des cœurs de pierre par des cœurs de chair. Ce
faisant, il fait de Moïse le médiateur d’une loi fossilisée, tandis qu’il se place luimême comme ministre d’une loi vivante, qui s’inscrit dans l’humain, se transmet de
cœur à cœur, de corps à corps. La thématique de la vie est au centre de ce passage : le
ministère dont parle l’apôtre est celui de la vie, écrit dans la « chair », inspiré par
l’esprit du Dieu « vivant », l’alliance nouvelle est elle aussi celle de la vie, alliance
non de la lettre qui tue, mais de l’esprit qui « fait vivre ».
Christine RENOUARD, Lire & Dire, n° 68, 2006/2, p. 41-42.
Hébreux 9/15 Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin
que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la
première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a
été promis.
Hébreux 12/24 de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de
l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel.
Le terme de médiateur, plus ample que celui de grand prêtre, est celui qui est
caractéristique de la christologie de l'épître. Il est significatif que ce médiateur porte le
nom de Jésus, le nom de son humanité exposée à la souffrance (cf. 2/9 ; 12/2) : il
n'exerce pas sa fonction à mi-chemin entre ciel et terre, il n'est pas un quelconque
intermédiaire céleste. Il est un médiateur "abaissé" (2/9), ayant connu les épreuves et
les tentations de l'existence terrestre, mais désormais exalté à la droite de Dieu.
Samuel BENETREAU, L’épître aux Hébreux, tome 2, Edifac, 1990, p. 191-199.
Apocalypse 21/1-5 Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le
tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son
peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.
Tout au long de l'histoire biblique, le peuple élu s'est entendu rappeler par les
prophètes dans la voie de l'Alliance : la seule voie du vrai bonheur, c'est que Dieu
habite vraiment parmi nous... que nous soyons son peuple, qu'il soit notre Dieu, que
l'Alliance soit restaurée sans faille, comme un dialogue d'amour, comme des
fiançailles... c'est la soif d'Israël tout au long de son histoire. Et des textes
prophétiques innombrables annoncent très exactement ce que l'auteur de l'Apocalypse
voit désormais réalisé ; par exemple Esaïe 65/17-20.
Marie-Noëlle THABUT, étude biblique pour le 09.05.2004, trouvée sur www.cef.fr.
Première Alliance et nouvelle Alliance
(Hébreux 9/1-15 & 24-28)
L'épître aux Hébreux compare souvent les deux Alliances : l'ancienne et la nouvelle.
De l'une à l'autre, les mots sont les mêmes, mais la réalité vécue en Jésus-Christ est
totalement nouvelle. C'est un culte nouveau que les chrétiens sont appelés à offrir.
Vue d'ensemble
— 1-10 : le lieu saint et le culte dans la première Alliance
- 1-5 : description du lieu saint
- 6-7 : organisation du culte
- 8-10 : caractère temporaire de cette Alliance
— 11-15 & 24-28 : le lieu saint et le culte dans la nouvelle Alliance
- 11 : le nouveau lieu saint : le corps du Christ
- 12-14 : le culte par le Christ : le don de son sang
- (15-23) : le Christ médiateur de l'Alliance nouvelle
- 24 : de l'ébauche au vrai lieu saint
- 25-28 : l'accomplissement du salut une fois pour toutes
Informations
1) Le Jour du Pardon (Yom Kippour) : une fois par an, le grand prêtre entrait dans le
Saint des saints (v. 7), en prononçant le Nom sacré (YHVH) et en répandant le sang
d'un taureau, pour ses péchés, et celui d'un bouc, pour ceux du peuple. Il renouvelait
solennellement l'Alliance avec Dieu. Quand il sortait, le peuple massé à l'extérieur
savait que ses péchés étaient pardonnés.
2) Le sang : l'insistance sur le sang versé (v. 12-14, 18-22) nous surprend. Le Dieu qui
a refusé les sacrifices humains exigerait-il la mort de son Fils ? Mais ceux qui ont
condamné et exécuté Jésus n'avaient pas l'intention d'offrir un sacrifice : ils voulaient
supprimer un blasphémateur. Jésus seul donne le sens de sa mort : il donne sa vie.
3) L'héritage (v. 15) est un mot cher à l'auteur (cf. 1/2, 4, 14, etc…) ; il signifie
l'accomplissement des promesses faites aux patriarches.
Questions
1) Comparez les v. 1-5 et 11b : en quoi la tente du Christ est-elle supérieure ?
2) Eclairez le titre de « grand prêtre » (v. 11a) par celui de « médiateur » (v. 15) ; puis
« le bonheur qui vient » ou « les biens à venir » (v. 11a) par « l'héritage éternel déjà
promis » (v. 15b).
3) Comparez le v. 28 avec la dernière phrase du Credo : « Il reviendra pour juger les
vivants et les morts » ; à partir de là, qu'est-ce que le jugement ?
Pistes de lecture
1) Le Temple : « Est-ce que vraiment Dieu pourrait habiter sur la terre ?... ». Salomon,
le bâtisseur du Temple, savait bien que la présence de Dieu ne peut être limitée à ce
lieu saint (1 Rois 8/27). Mais depuis l'incarnation, tout est changé : désormais le lieu
de rencontre entre Dieu et l'homme, c'est Dieu fait homme : c'est le Christ. Chez saint
Jean : « Il parlait du temple de son corps » (Jean 2/21).
2) La nouvelle Alliance : sur le visage du Christ en croix, les croyants ont découvert le
vrai visage de Dieu qui aime les siens jusqu'au bout. Désormais ils savent que Dieu est
leur Père, comme il est le Père de Jésus ; ils peuvent enfin vivre de tout leur cœur
l'Alliance qu'il leur propose. Cette nouveauté est l'œuvre du Christ (par son Esprit recréateur). On peut bien dire de lui qu'il est « le grand prêtre du bonheur qui vient ».
3) Le culte du Dieu vivant (v. 14) : plus besoin, désormais, de sacrifices sanglants : le
Dieu de la vie nous demande de consacrer notre vie à servir nos frères ; ce que Jésus a
fait et nous donne la force de faire. Notons que l'auteur de Hébreux parle fort peu de
l'Esprit Saint : 9/14.
4) Le jugement : dans l'Ancien Testament, c'est le rétablissement du droit et des
relations justes entre chacun (ex. le rôle du Serviteur en Esaïe 42/1-4). Ici, ce n'est pas
la sentence du tribunal, la condamnation, mais « le salut pour ceux qui l'attendent ».
Lire le Nouveau Testament, une initiation ; 2° partie : Actes des apôtres, épîtres, Apocalypse. Service biblique Evangile
et Vie, 1999, p. 109-111.
POUR PRIER
PriLitDim/C/P.U./57
En souvenir de ta mort, Seigneur Jésus, nous nous tournons vers toutes ces vies des
femmes et des hommes qui nous entourent. Et sachant que tu leur as donné la tienne
pour qu'ils deviennent membres de ton corps, nous te les présentons : ceux et celles
que nous aimons, que tu nous as confiés. — Et aussi les êtres qui nous déplaisent,
nous te les présentons, abandonnant toute haine et tout ressentiment. — Donne-nous
d'être, pour eux tous, les témoins de ton pardon, les paraboles vivantes de ton amour.
Donne à ton Eglise tout entière d'annoncer ton alliance éternelle et vivante au sein de
cette humanité pour laquelle tu as souffert. — Viens, Seigneur Jésus, ne prolonge pas
l'attente de tes amis ; ne fais pas durer longtemps encore les malheurs de ce temps.
Esprit de Dieu, apprends-nous l'amour véritable et sincère, à l'image de ton amour.
Esprit de Dieu, enseigne-nous à rejeter le mal et à nous attacher au bien que tu
ordonnes.
Esprit de Dieu, apprends-nous cet amour fraternel qui nous fait avoir de l'affection les
uns pour les autres.
Esprit de Dieu, donne-nous de l'empressement au travail et à l'entraide, et combats
notre paresse.
Esprit de Dieu, donne-nous la ferveur dans la prière, dans la lecture de ta Parole, dans
la célébration du culte qui t'est dû.
Esprit de Dieu, produis en nous la joie et l'espérance, la patience et la persévérance.
Esprit de Dieu, donne-nous de pouvoir donner à ceux qui sont dans le besoin, et à
exercer l'hospitalité.
Esprit de Dieu, apprends-nous à bénir et à ne pas maudire, à être dans la joie avec
ceux qui sont dans la joie, à pleurer avec ceux qui pleurent.
Esprit de Dieu, apprends-nous à louer Dieu, notre Père, par Jésus-Christ, son Fils,
notre Seigneur, auxquels, comme à toi, soient honneur et gloire aux siècles des siècles.
Amen.
PriLitDim/C/P.U./105-107
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