l’ordre social ancien, ces révolutions ont engendré des interrogations sur la nouvelle société en construction
et des inquiétudes dues a l’apparition de maux sociaux préoccupants (le chômage, l’entassement, la
promiscuité, la prostitution, l’alcoolisme, la misère urbaine…).
Sur le plan politique : La révolution française (1789) a travers les idées qu’elle véhicule, mais surtout
a travers les réformes qu’elle engage, a détruit certains dogmes et certains équilibres politiques et sociaux.
Exemple : l’abolition du régime féodale, la déclaration des droits de l’homme, le concept de
citoyenneté, l’apparition d’une nouvelle stratification sociale plus fluide, le droit de la famille est
profondément transformé (la loi 1792 fait du mariage un contrat civil) ce qui donne naissance a de nouvelles
configurations familiales.
Sur le plan économique : la révolution industrielle marque la naissance du capitalisme moderne. En
posant ainsi les bases d’un nouveau système productif, elles engendrent de profondes mutations dans le tissu
social. Certaines vont produire des dysfonctions sociales et donner ainsi naissance a « la question sociale ».
La question sociale est une expression apparue a la fin du 19e siècle qui revoyait aux maux et aux
conflits de la société industrielle naissante.
Exemple : la multiplication des grandes cités industrielles (Manchester, Lyon…) avec leurs lots de
misère, de pauvreté et d’habitations infects.
Exemple : La prolétarisation d’une partie de la population. Avec l’apparition des usines (les grandes
cathédrales industrielles) de la machine-outil et de l’ouvrier, le salariat se répond, une nouvelle classe sociale
émerge : la classe ouvrière qui voit se détériorer, au fil de l’industrialisation, ses conditions de travail et de
vie.
Au total, la révolution française et la révolution industrielle marquent une véritable rupture par les
conséquences qu’elles engendrent. Elles sonnent le glas d’une société traditionnelles dont la cohésion sociale
reposait sur la famille, la terre, la communauté villageoise, l’église. Un nouvel ordre social doit s’instaurer, de
nouvelles solidarités sociales doivent prendre le relais, un nouveau « vivre ensemble » doit être pansé. Tels
seront les objectifs que se fixeront les précurseurs et les fondateurs de la sociologie.
B. le contexte idéologique :
Sur le plan idéologique, les 18e et 19e siècles ont été marqués d’une part par l’avènement de la raison
et d’autre part par la prédominance de certaines idées politiques.
Les premiers fondateurs de la sociologie vont être particulièrement influencés par certaines de ces
idées nouvelles.
L’avènement de la raison : le 18e siècle est considéré comme le siècle des lumières. Parmi les
philosophes des lumières, on trouve Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Kant… Ces penseurs placent la raison
au-dessus de tout et en particulier au-dessus de la religion. Pour eux, l’Homme doit être au centre des
connaissances comme l’illustre la devise de Kant : « Aie le courage de te servir de ton propre entendement.
Voila la devise des lumières ».
Cet état d’esprit rationaliste, provoque une attirance et une passion sans bornes pour la science. Le
siècle des lumières préfigure ainsi l’émergence du scientisme et du positivisme.
Scientisme: c’est la foi dans la toute puissance des sciences pour répondre a tous les problèmes
humains. Positivisme : c’est une doctrine philosophique développée par Auguste Comte, et qui considère que
la seule connaissance est celle des faits et de l’expérience scientifique.
Les précurseurs de la sociologie adhèrent à cette croyance en la raison. Ils s’efforcent d’appliquer les
principes rationnels des sciences à l’analyse des phénomènes sociaux.
L’influence des idées politiques : parmi les idées politique qui se sont développées au cours des 18e
et 19e siècles, le conservatisme est l’idéologie qui a la relation la plus étroite avec la naissance de la
sociologie.
Le conservatisme est un courant idéologique qui dénonce les maux et les dysfonctionnements sociaux
engendrés par les révolutions politique et industrielle. Nombreux seront les fondateurs de la sociologie à être
influencés par cette idéologie.