Parasitologie – Microbabésioses, hépatozoonose et ehrlichiose – page 4/5
La répartition spatiale est large, suivant la répartition de la tique : Sud de l’Europe, Bassin
méditerranéen, Asie du Sud-est, Afrique sub-saharienne et Amérique tropicale.
En France, on en trouve en Corse, le long de la méditerranée et dans les DOM-TOM. C’est une
maladie enzootique à caractère saisonnier, suivant les populations de moustiques.
Ehrlichia canis se retrouve dans le cytoplasme des monocytes, macrophages et cellules du SPM. La
morula, une masse grumeleuse de 2-10µm dans les cellules est une zone de multiplication des corps
élémentaires, mais elle n’est pas facile à voir, il n’y en a pas beaucoup et seulement en phase aiguë.
Après une incubation de 8 à 15 jours après la piqûre infectante, il y a trois phases :
– Phase aiguë : 2-4 semaines
• Multiplication dans les monocytes et les macrophages de la rate et du foie
• Dissémination dans l’organisme par les monocytes sanguins et adhésion des
cellules infectées à l’endothélium vasculaire des capillaires pulmonaires,
rénaux et cérébraux ce qui provoque vascularite et consommation de
plaquettes, qui sont des signes majeurs.
– Phase sub-clinique : 6-9 mois suivie de la guérison ou bien :
– Phase chronique symptomatique qui est une rechute grave.
Il y a une prédisposition raciale pour les bergers allemands. Les chiens de l’armée qui partent dans
les zones à risques comme l’Asie et l’Afrique et qui sont justement des bergers allemands disposent
d’une chimioprévention sinon ils se retrouveraient tous avec de l’ehrlichiose.
L’adhésion des monocytes à l’endothélium explique leur faible présence dans les frottis et donc la
difficulté de la détection.
En phase aiguë, à cause de la consommation des plaquettes, on observe des signes hémorragiques :
pétéchies buccales, hématomes, purpura abdominal, épistaxis. Il y a une hyperthermie brutale
(41°C), une asthénie et une anorexie, un amaigrissement, une anémie due à l’aplasie médullaire,
une adénomégalie, et parfois, des vomissements, une uvéite, une hyperesthésie musculaire.
Les signes hématologiques et biochimiques sont la thrombopénie une diminution des capacités
fonctionnelles des plaquettes restantes. Dès 14 jours, il ne reste que 30 000 plaquettes/mm3, parfois
moins (alors que la norme est de 200 000 à 300 000 plaquettes/mm3). Le prof a connu un chien en
Afrique qui n’avait plus de plaquettes du tout !
Au niveau de la moelle osseuse, on a une diminution voire une suppression des lignées
érythrocytaire et myéloïde d’où une anémie normochrome, normocytaire, non régénérative et une
leucopénie puis leucocytose (monocytose uniquement).
On a aussi une plasmocytose importante d’où une hypergammaglobulinémie (glomérulonéphrite
par immuns complexes et perte d’albumine par le rein d’où hypoalbuminémie).
En phase subclinique, le chien va mieux mais le parasite persiste, avec une thrombocytopénie et une
anémie. Chez les chiens prédisposés, cela évolue en phase chronique symptomatique avec un
amaigrissement très marqué, une chute brutale du nombre de plaquettes circulantes, des épisodes
hémorragiques brutaux entraînant rapidement la mort et des signes nerveux : ataxie, crises
épileptiformes (qui peuvent être récupérables).
Exemple d’un chien avec un hématome, sans autre signe, puis quelques heures plus tard, des
plaques violettes en zone déclive sur le corps, puis la mort une demi-heure après.
Le diagnostic se fait par l’épidémiologie, mais la tique de chenil peut se retrouver partout. On fait
un diagnostic différentiel avec la babésiose à cause de l’hyperthermie (mais dans la babésiose, il n’y
a pas d’hémorragie), avec l’intoxication par les raticides et anémies auto-immunes à cause des
hémorragies (mais il n’y a pas d’hyperthermie avec l’intoxication), avec la leishmaniose à cause de
l’anémie et de l’adénomégalie.