Compte rendu de l`atelier « Etats Généraux de l`Emploi et de l

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Compte rendu de l’atelier « Etats Généraux de l’Emploi et de l’Ecologie »
dans le cadre des rencontres régionales de l’écologie politique
du 8 Mai 2010 à Troyes
SOMMAIRE :
- Rappel / objectifs (p2)
- Introduction (p2)
1. Création d’emplois, accès à l’emploi, localisation de l’emploi (p3)
2. Préservation des emplois existants, mutation des activités,
partage des richesses (p4)
3. Souffrance au travail, inégalités, précarité de l’emploi (p5)
4. Veille nécessaire (p5)
- Désignation des référents départementaux et régionaux (p6)
- Rubrique « volontariat » Merci de nous signaler vos choix éventuels (p6)
- Conclusion (p7)
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Face à une triple crise, sociale, démocratique et environnementale, nous
constatons l'incapacité des partis qui se succèdent au pouvoir depuis 30 ans à sortir
notre pays du chômage et du mythe de la croissance. Le nombre total des
chômeurs a augmenté de 900.000 depuis 18 mois.
En conséquence, Europe Ecologie organise des Etats-Généraux de l'emploi et de
l'écologie. Seule la rencontre de toutes les parties prenantes peut permettre de
dégager des solutions communes à la hauteur des enjeux.
Il s’agit donc d’engager un travail collectif avec comme seul objectif de construire
un nouveau modèle de développement qui permettra, en quelques années, de
réduire le chômage, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, de renforcer
les pratiques démocratiques en entreprises, et de réellement partager les
richesses.
En introduction à la rencontre, une vidéo est présentée :
Intervention de Pierre Larrouturou, (Europe Ecologie en Île-de-France), au meeting
Europe Ecologie du 4 mars 2010 à Grenoble (dans le cadre des élections
régionales). Il nous présente le programme économique d’Europe Ecologie. L’idée
majeure soulevée lors de cette vidéo est le fait que depuis des années, les
rémunérations du capital augmentent de manière exponentielle au détriment
de la rémunération du travail. De façon très simple, Pierre Larrouturou
décompose le système économique actuel et nous invite à prendre conscience de
l’impasse de notre modèle de croissance.
La discussion démarre autour du concept « travailler plus pour gagner plus ». Les
heures supplémentaires exonérées sont au cœur du débat. Toutefois nous sommes
d’accord sur une critique crédible de ce système. Nous ne devons pas tomber dans
une arithmétique illusoire, qui comptabiliserait de façon simpliste le nombre
d’heures supplémentaires effectuées et ferait apparaître comme automatique un
nombre « sec » d’emplois à créer.
Ensuite, vient la question de la défiscalisation des heures supplémentaires qui peut
répondre à des besoins individuels de certains salariés. Cependant les solutions
d’exonération de charges sociales et patronales ont largement montré qu’elles ne
remplaceraient jamais une meilleure répartition des richesses au sein des
entreprises. Comme le montrait la vidéo d’introduction, les rémunérations du
capital sont hors proportions, alors que ces même entreprises bénéficient
largement d’exonérations, et de travailleurs précaires (stagiaires, apprentis),
fournis par les formations universitaires et professionnelles.
Pour finir, l’accent est mis sur le fait que les aberrations rencontrées ne sont par le
seul fait de la sphère privée. Ainsi, l’Etat, et notamment l’Education Nationale,
fait de la précarité la nouvelle norme dans ses embauches. La fonction publique est
embourbée dans une logique d’équilibres financiers. Que faire ? Un débat est aussi
nécessaire quant à l’emploi dans la fonction publique.
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1. Création d’emplois, accès à l’emploi, localisation de l’emploi :
Discussion :
1/ Quid des exonérations sociales et fiscales des heures supplémentaires qui
coûtent 4 milliards d’euros, et qui pourraient financer 98 000 emplois. Dans la
critique de ce système il faut affiner le calcul des heures supplémentaires : on dit
toujours que celles-ci représentent une « équivalence » d’environ 460 000 temps
plein, cependant ce genre de raccourci néglige l’expertise nécessaire pour
certains métiers.
2/ Quid du concept d’emploi vert, vaste fourre-tout. Il faut différencier un projet
de développement des emplois verts proposé par les écologistes et celui proposé
par le gouvernement. Un emploi vert n’est pas seulement un emploi « pansement »
pour l’environnement, c’est aussi un emploi qui respecte les conditions sociales,
c’est un emploi qui n’est pas facteur ni de précarité, ni d’inégalité.
« On ne peut, comme certains le font, mettre une technicienne de surface, à mi
temps, mal rémunérées, dans la case des emplois vert. »
Propositions :
a/ Développer les formations relatives aux énergies renouvelables (solaire,
géothermie, photovoltaïque, biomasse, éolien, hydraulique, etc.). Créer ce genre
de formation diplômante en Champagne-Ardenne permettrait de former les jeunes
dans des métiers à forte valeur ajoutée. Créer ces filières spécifiques en régions,
et en parallèle, développer un projet économique social et écologique lié à
l’isolation du bâti par exemple, permettraient de valider professionnellement les
formations et de lutter contre l’exode rural des jeunes.
b/ Développer, structurer et coordonner l’information à destination du public,
sur les nouvelles énergies, les pratiques de consommation, les démarches
administratives de déduction fiscale liées aux énergies renouvelables, les aides
financières de la Région etc.
c/ Soutenir et accompagner les projets innovants/artisanaux sur le territoire à
forte valeur écologique et sociale.
d/ Conditionner les appels d’offres des marchés publics à des exigences sociales
accrues.
e/ Développer massivement les circuits courts, les filières de production,
d’élaboration et de transformation locales. Redonner le sens de la consommation
de proximité, par la production locale de produits de qualité, générateurs d’emploi
non délocalisables.
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f/ Créer de schémas locaux (départementaux ou régionaux) de commerce
équitable, écologique et solidaire. Ces « schémas » seraient un outil du même
type que les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), et auraient pour objectif de
penser, cartographier, et schématiser à l’échelle d’un territoire les pratiques de
production, élaboration, transformation vente et consommation de produit locaux.
g/ Développer massivement les structures de l’économie sociale (associations,
coopératives, etc.) garantes de l’intégrité économique. A titre d’information, le
secteur de l’économie sociale et solidaire était l’un des seuls à continuer à créer
des emplois pendant la période de « crise ». Cet exemple montre donc à quel point
ce secteur possède un potentiel fort pour la création et la maintien massif
d’emplois non précaires et non délocalisables.
Développer les coopératives d’activités à l’instar de Coopanam sur le territoire,
notamment dans les milieux ruraux.
2. Préservation des emplois existants, mutation des activités, partage
des richesses etc. :
Discussion :
Discussion autour d’une vidéo présentant la visite d’Eva Joly en soutien aux salariés
licenciés de la SOPAP (entreprise Ardennaise). Cette vidéo met en avant la
précarité et la fragilité du modèle économique classique. On y retrouve aussi le
manque d’information et de formation des salariés quant à la création d’un projet
de reprise sous format coopératif.
Propositions :
a/ Favoriser d’autres formes d’organisations économiques et de relations
(salariés-patronat). Un projet économique de territoire n’est pas uniquement un
projet distribuant des taxes aux collectivités, c’est aussi un projet facteur,
d’attractivité du territoire, de bien être collectif, de soutenabilité écologique et
sociale etc.
b/ Favoriser la reprise des entreprises par les salariés sous format coopératif.
Tel que les SCOOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) ou les SCIC
(Société Coopérative d’Intérêt Collectif).
c/ Prévoir l’obligation pour toute entreprise (quelle que soit sa taille),
d’effectuer un bilan social annuel présenté aux IRP (institutions représentatives
du personnel) ou représentants des salariés.
d/ Renforcer le pouvoir des représentants du personnel dans les CA (conseils
d’administration) par des formations budgétaires et comptables.
e/ Remettre en cause les aides publiques et demander le remboursement des
exonérations de charges pour les entreprises effectuant des plans sociaux alors
que le groupe connait des bénéfices records.
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3. Souffrance au travail, inégalité, précarité de l’emploi :
Discussion :
Il faut différencier la forme et le fond de l’emploi. Le fait d’avoir un contrat de
travail n’est pas obligatoirement synonyme de bien être, d’épanouissement
personnel et professionnel etc.
Propositions :
a/ Favoriser encore plus les formations à destination des employés. Elles doivent
être des perspectives d’évolution au sein de l’entreprise, et facteur
d’enrichissement personnel des salariés.
b/ Renforcement du rôle des IRP (Institutions Représentatives du
Personnel) dans les entreprises où elles sont présentes, et mise en place
obligatoire de celles-ci dans les petites entreprises.
c/ Rendre la participation sur les bénéfices aux salariés obligatoire dans toutes
les entreprises (même les moins de 50 salariés).
d/ Rendre obligatoire l’attribution de chèques restaurant, et du titre de
transport dans toutes les entreprises.
4. Veille nécessaire:
Les participants sont d’accord sur la nécessité d’avoir des chiffres sur lesquels
appuyer nos propositions. Il faut faire un bilan précis du taux de chômage régional,
de la précarité salariale, du système d’heures supplémentaires etc.
Notamment sur les heures supplémentaires, il faudrait réussir à faire le tri entre
celles qui sont non distribuables et celles qui sont susceptible de créer de l’emploi.
Pour finir, une étude des inégalités territoriales s’avère nécessaire : pourquoi
certains territoires sont plus touchés que d’autres, quels publics défavorisés, et
quelles solutions nouvelles pourrions nous apporter.
Les inégalités hommes/femmes seront l’un des axes à étudier attentivement.
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DESIGNATION DES REFERENTS DEPARTEMENTAUX ET REGIONAUX POUR LA QUESTION
DES ETATS GENERAUX DE L’EMPLOI ET DE L ’ECOLOGIE :
HAUTE MARNE :
-PATRICIA ANDRIOT
-PATRICK VARNEY
AUBE :
-AGNES LAURENT
-J EROME COMMOY
MARNE :
-BENOIT DELIERE
-TEDDY DUCROT
ARDENNES :
-CHRISTOPHE DUMONT
-MARYSE HARDILLIER
RELAIS REGIONAUX (1 FEMME / 1 HOMME):
-AGNES LAURENT
-J EROME COMMOY
Participations volontaires
(Merci de nous signaler vos propositions !)
Thématiques et personnes intéressées:
Economie sociale et solidaire :
Patricia Andriot
Jérôme Commoy
Et ?........
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Circuits courts et Schémas locaux de commerce équitable écologique et solidaire :
Jérôme Commoy
Et ?.............
Femme et emploi :
Virginie Cousin
Et ?................
Statistiques :
Johann Clément
Et ?.................
Formation :
Qui veut travailler sur ce thème ?..................
Inégalités :
Agnès Laurent
Et ?.................... ;;
Conclusion
Ce sujet complexe révèle la nécessité de comprendre et analyser les
statistiques de l’emploi. Hormis les propositions générales qui peuvent être
faites, il faut au niveau tant local que national disposer de données précises. La
crédibilité de l’écologie politique doit aussi se jouer dans le champ technique.
Une organisation cohérente doit être trouvée au niveau local pour valider
« financièrement » les théories développées pour sortir de cette impasse
écologique, sociale et environnementale.
Ce document n’a pas pour objectif de représenter de manière exhaustive les
propositions d’Europe Ecologie Champagne Ardenne. Il reflète seulement la
discussion de 2 heures ayant eu lieu lors de la réunion du 8 Mai.
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