Face à une triple crise, sociale, démocratique et environnementale, nous
constatons l'incapacité des partis qui se succèdent au pouvoir depuis 30 ans à sortir
notre pays du chômage et du mythe de la croissance. Le nombre total des
chômeurs a augmenté de 900.000 depuis 18 mois.
En conséquence, Europe Ecologie organise des Etats-Généraux de l'emploi et de
l'écologie. Seule la rencontre de toutes les parties prenantes peut permettre de
dégager des solutions communes à la hauteur des enjeux.
Il s’agit donc d’engager un travail collectif avec comme seul objectif de construire
un nouveau modèle de développement qui permettra, en quelques années, de
réduire le chômage, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, de renforcer
les pratiques démocratiques en entreprises, et de réellement partager les
richesses.
En introduction à la rencontre, une vidéo est présentée :
Intervention de Pierre Larrouturou, (Europe Ecologie en Île-de-France), au meeting
Europe Ecologie du 4 mars 2010 à Grenoble (dans le cadre des élections
régionales). Il nous présente le programme économique d’Europe Ecologie. L’idée
majeure soulevée lors de cette vidéo est le fait que depuis des années, les
rémunérations du capital augmentent de manière exponentielle au détriment
de la rémunération du travail. De façon très simple, Pierre Larrouturou
décompose le système économique actuel et nous invite à prendre conscience de
l’impasse de notre modèle de croissance.
La discussion démarre autour du concept « travailler plus pour gagner plus ». Les
heures supplémentaires exonérées sont au cœur du débat. Toutefois nous sommes
d’accord sur une critique crédible de ce système. Nous ne devons pas tomber dans
une arithmétique illusoire, qui comptabiliserait de façon simpliste le nombre
d’heures supplémentaires effectuées et ferait apparaître comme automatique un
nombre « sec » d’emplois à créer.
Ensuite, vient la question de la défiscalisation des heures supplémentaires qui peut
répondre à des besoins individuels de certains salariés. Cependant les solutions
d’exonération de charges sociales et patronales ont largement montré qu’elles ne
remplaceraient jamais une meilleure répartition des richesses au sein des
entreprises. Comme le montrait la vidéo d’introduction, les rémunérations du
capital sont hors proportions, alors que ces même entreprises bénéficient
largement d’exonérations, et de travailleurs précaires (stagiaires, apprentis),
fournis par les formations universitaires et professionnelles.
Pour finir, l’accent est mis sur le fait que les aberrations rencontrées ne sont par le
seul fait de la sphère privée. Ainsi, l’Etat, et notamment l’Education Nationale,
fait de la précarité la nouvelle norme dans ses embauches. La fonction publique est
embourbée dans une logique d’équilibres financiers. Que faire ? Un débat est aussi
nécessaire quant à l’emploi dans la fonction publique.