
prix à la consommation, on peut calculer le taux de croissance en euros constants :
indice de la production en euros constants = (indice de la production en euros courants / indice des prix) x 100
L’ année 2, l'indice de la production en euros courants est 105 (hausse de 5 % en effet).
On a alors : indice de la production en euros constants = 105/102 x 100 = 102,94
Le PIB en euros constants a donc augmenté non pas de 5% mais de 2,94 %, (attention à ne pas
soustraire le taux d'inflation du taux de croissance en euros courants même si, pour les petits
nombres, l'ordre de grandeurs des opérations est voisin).
La croissance économique est donc mesurée par le taux de croissance du PIB évalué en euros
constants.
Lorsque la croissance économique est mesurée en euros courants, il s'agit de la croissance
nominale. Par opposition, la croissance réelle correspond à la croissance mesurée en euros
constants. On dit encore, dans ce dernier cas, que la croissance est mesurée "en volume". Ici, "en
volume" est synonyme d'euros constants (parfois, "en volume" désigne une mesure de la production
en unités physiques).
croissance nominale = croissance en valeur = croissance à prix courants = croissance en euros courants
et
croissance réelle = croissance en volume = croissance à prix constants = croissance en euros constants
2.2 Les limites du taux de croissance
Une croissance économique élevée n'est pas synonyme d'augmentation du niveau de vie. D'abord, la
croissance démographique peut être plus rapide que la croissance de la production, si bien que la
production par tête diminue.
La notion de PIB par tête permet, par ailleurs, de comparer les pays.
PIB par tête = PIB par habitant =PIB/population totale
Deux pays de puissance économique différente (PIB différents) peuvent avoir un niveau de vie
moyen (PIB par tête) proche.
Par ailleurs, l'inégale répartition des richesses créées peut faire coïncider un PIB élevé et une grande
pauvreté pour une partie de la population.
Une autre limite du taux de croissance tient à des problèmes de mesure. On sait déjà que le PIB ne
mesure qu'une partie de la production économique (il exclut une partie de l'économie non officielle)
et qu'il ne tient pas compte d'activités comme le travail domestique. Mais il existe une autre
difficulté de mesure. On a vu comment éliminer l'influence des prix sur la croissance pour ne
conserver que l'augmentation des quantités (mesurées en valeur). Mais des produits nouveaux
apparaissent d'une période à l'autre (ils n'ont pas de prix lors de la période de base) tandis que
d'autres disparaissent ;
en outre, les prix relatifs entre les biens peuvent se modifier considérablement. Les statisticiens de
l'INSEE sont donc obligés de réviser régulièrement les comptes nationaux en procédant à des
changements de période de base (celle à partir de laquelle se calculent les évolutions en volume).
Enfin, il faut garder toujours à l'esprit que le PIB enregistre aussi des augmentations quantitatives
qu'il conviendrait plutôt de soustraire si l'on cherchait à mesurer le progrès social. Ainsi,
l'augmentation de la production d'alcool et de tabac, l'accroissement des maladies professionnelles
qu'il faut soigner, la pollution qu'il faut combattre constituent autant d'occasions d'accroître la
production nationale. L'augmentation des frais médicaux conduit par exemple à une augmentation
de la croissance économique.