
Sujet de thèse 01/10/ 2008- 01/10/ 2011 
INRA- UR0633- Zoologie Forestière Orléans 
 
Impact de l’expansion avec le changement climatique d’un insecte forestier phytophage 
sur la biodiversité entomologique dans lez zones néo-colonisées 
 
De nombreuses espèces vivantes,  en particulier d’insectes,  répondent  au  changement  climatique  par  une 
modification  de  leur  aire  de  distribution,  pouvant  se  traduire  selon  les  cas  par  une  expansion  ou  une 
rétraction de celle-ci. Si de telles modifications sont relativement bien documentées, la connaissance des 
paramètres physiologiques les sous-tendant comme celle des éventuels phénomènes de différenciation des 
populations dans les zones d’expansion reste limitée. Très peu d’études ont également abordé les effets de 
l’arrivée de telles espèces sur la biodiversité à tous les niveaux dans les zones nouvellement colonisées. Un 
insecte  phytophage  d’intérêt  à  la  fois  forestier  et  sanitaire  (de  par  ses  propriétés  urticantes),  la 
processionnaire du pin, constitue un bon modèle pour aborder ces questions. Les contraintes thermiques de 
développement et de survie ont, en effet, été précisées chez cet insecte à développement larvaire hivernal, 
et un lien causal établi entre le réchauffement climatique levant ces contraintes thermiques et la progression 
de  l’insecte  vers  le  nord  et  en  altitude.  L’expansion  moyenne  en  altitude  a  ainsi  été  estimée  à  49.7  m / 
décade depuis les années 1970 dans les Alpes. Dans ce massif, la processionnaire du pin, à l'origine un 
insecte méditerranéen, commence à pénétrer dans de nouvelles zones bioclimatiques à très forte richesse 
faunistique endémique incluant des espèces protégées comme le papillon Isabelle, Graellsia isabellae.  
 
La  thèse  visera  donc  à  préciser  la  nature  et  l’intensité  de  l’impact  possible  de  l'expansion  de  la 
processionnaire du pin sur la biodiversité entomologique dans les Alpes du Sud en considérant d'une part la 
compétition directe et indirecte avec la guilde phytophage autochtone pour la niche écologique « pin » et 
d'autre part les effets en cascade sur la guilde des ennemis naturels. L’impact sera apprécié aux niveaux 
guilde, espèce et population, et en intégrant les conséquences de la présence de la processionnaire sur la 
physiologie de l’arbre. En  collaboration avec les chercheurs  de  l’URZF travaillant sur la génétique de ces 
populations, le doctorant portera en particulier attention à la diminution éventuelle de l'inter- connectivité des 
populations  isolées  de  Graellsia  et  d’autres  phytophages  espèces-clés  (à  définir)  pouvant  affecter  la 
pérennité  de leurs  populations  dans  les  zones  nouvellement colonisées.  Il  cherchera  aussi  à  vérifier  la 
décroissance attendue (quantitative et qualitative) du niveau de parasitisme des zones endémiques vers les 
zones  d’expansion,  en  appréciant  le  degré  de  différenciation génétique des  populations de parasitoïdes 
oophages entre ces zones. Un des résultats finaux escomptés est la définition de zones à risque pour la 
biodiversité en fonction de différents scenarii de réchauffement climatique. 
 
Le travail devra combiner une approche descriptive et expérimentale, et mêler l’utilisation de méthodes en 
entomologie et écologie, en biologie moléculaire et en modélisation. Les expériences viseront en particulier 
à  découpler  l’appréciation  de  l’effet  propre  de  la  processionnaire en expansion de celui du changement 
climatique lui-même sur les populations d’insectes des zones situées juste au-delà des fronts actuels. Elles 
combineront donc des dispositifs in situ dans le Briançonnais et le Queyras avec translocation contrôlée de 
colonies de processionnaires au-delà du front (combinaison processionnaire - changement climatique) avec 
des  dispositifs  ex  situ  (impact  processionnaire  seule)  en  pépinière  clonale  à  l’URZF  Orléans  où 
Processionnaire et Graellsia/ espèces-clés seront élevées en situation de compétition ou non.  
 
Le  lieu  d’affectation  sera  l’URZF  Orléans,  avec  une  forte  activité  de  terrain  dans  les  Alpes  du  sud,  où  le 
doctorant sera hébergé  dans le laboratoire de terrain  INRA  de  l’Argentière  La Bessée (05), impliquant de 
fortes  capacités  d’autonomie  dans  le  travail.  Cette  étude  se  déroulera  dans  le  cadre  du  projet 
interdisciplinaire ANR 2008- 2011 intitulé « URTICLIM- Anticipation des effets du changement climatique sur 
l’impact  écologique  et  sanitaire  d’insectes  forestiers urticants », qui associe des chercheurs de toutes les 
disciplines  concernées  par  l’expansion  de  la  processionnaire  (12  équipes  en  entomologie,  écologie, 
génétique,  modélisation  mathématique,  épidémiologie  vétérinaire  et  médicale,  immunologie  et 
dermatologie). Le doctorant bénéficiera donc de cet appui pour développer ses travaux. Il bénéficiera aussi 
de l’environnement de l’URZF, où un groupe de chercheurs travaille sur la génétique de  Graellsia et celle 
des parasitoïdes de processionnaires, et de l’appui de plusieurs techniciens de terrain spécialisés sur ces 
insectes. 
 
- Financement de la thèse pour 36 mois par le projet ANR « URTICLIM » (100%). 
 
- Thèse co-encadrée par Alain Roques, DR1 INRA Orléans et Hervé Jactel, DR2 INRA Bordeaux.