Institut de Formation en Soins Infirmiers
Module 2 de psychiatrie
Centre Hospitalier de la Côte Basque – Bayonne
Dr Antoine OLIVEIRA - Psychiatre
17/04/2017 - Page 3 sur 7 -
Titre I/ Aspects cliniques
A/ La forme délirante aiguë
Les prodromes sont marqués par des troubles du sommeil avec des cauchemars et des
préoccupations anxieuses centrées sur l’enfant (incapacité à l’élever, crainte de lui faire du mal et
attitudes phobiques…), doublés de plaintes somatiques, le tout évoquant un maternity blues…qui
s’intensifie et se pérennise.
Le début est brutal, vers le 6ème jour ou plus. La patiente apparaît confuse et présente en
général des signes du registre de l’humeur, confusion et humeur connaissant une importante
variabilité (++) dans le temps et dans la présentation clinique (de l’agitation hallucinatoire à la
prostration avec sidération anxieuse). L’humeur est congruente aux idées délirantes.
On note également une intensité maximale d’emblée, un polymorphisme des mécanismes
(hallucinations>interprétations et imagination), un mono thématisme, centré sur l’enfant et
l’accouchement avec principalement un vécu persécutif auto-centré et focalisé sur l’enfant : « l’enfant
n’est pas né, la grossesse n’a jamais existée ou n’est pas encore terminée, l’enfant n’est pas le sien ou est mort, il a été
substitué de manière maléfique, il souffre de difformités incurables, un délire de filiation peut également se voir dans une
dimension mégalomaniaque et ludique ».
L’agressivité est manifeste et concerne la mère (suicide) ou l’enfant (infanticide).
B/ Tableau de manie délirante
Elle débute dans les 2 semaines après la délivrance et représenterait 1/3 des épisodes
psychotiques du post-partum.
Il s’agit d’une manie délirante (beaucoup plus que dans les manies classiques), très agitée,
principalement hallucinatoire.
Les thèmes sont de l’ordre de la mégalomanie, de la toute puissance, du divin (l’enfant est un
don de Dieu, il va sauver l’humanité, il est le messie…) doublé d’un délire de persécution en rapport
avec les qualités qu’elle attribue à son enfant (un messie est persécuté comme le christ sauveur de
l’humanité le fut…) et donc aux siennes.
Un mouvement dépressif suit fréquemment l’épisode maniaque.