L`indice d`Alford : une mesure du vote de classe Principe : L

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L’indice d’Alford : une mesure du vote de classe
Principe : L’appartenance de classe est une variable lourde que certains sociologues mettent en avant pour
expliquer les choix électoraux ou le positionnement sur l’axe droite/gauche.
Pour mesurer le « vote de classe » chez les ouvriers, Robert Alford, sociologue anglais,a proposé, en 1967,
un indice calculé par la soustraction du pourcentage des travailleurs non manuels qui votent pour les partis de
gauche au pourcentage des travailleurs manuels qui votent pour ces mêmes partis.
Plus l’indice d’Alford est élevé, plus les ouvriers sont plus nombreux relativement à voter à gauche que les
autres catégories. Par exemple, si 60 % des ouvriers votent à gauche, et 15% des non-ouvriers votent à
gauche, alors l’indice d’Alford est égal à : 60-15 = 45 points de %
Cet indice sert à mesurer l’intensité du vote de classe, ce qui permet d’observer si l’appartenance de classe
est un déterminant du vote. Cet outil sert surtout à faire des comparaisons dans le temps mais peut aussi
servir à comparer des pays. Si la valeur baisse dans le temps, le différentiel du vote à gauche des ouvriers par
rapport aux autres catégories régresse. Cela serait le signe d’une moindre importance du « vote de classe ».
Certains sociologues considèrent que c’est un argument pour montrer le déclin de la classe ouvrière .
Cet outil est simple d’usage, voire simpliste. Selon Patrick LEHINGUE (le vote, approche sociologique de
l’institution et des comportements électoraux, La Découverte, 2011), « Malgré sa rusticité, c’est sur le fondement de
l’indice d’Alford que la thématique du déclin, voire de l’effondrement du vote de classe, a pris corps, voire est devenu un
lieu commun irréfragable ». Or, c’est un outil hautement critiquable (par exemple, il ne tient pas compte de la forte
abstention dans le monde ouvrier, en particulier chez les précaires, et l ne tient pas compte du fait que beaucoup
d’employés ont un statut économique et social proche des ouvriers).
Exercice :
On calculera une variante de l’indice d’Alford, plus adapté à la statistique française ::
indice d’Alford = % du vote à gauche des ouvriers - % du vote à gauche de l’ensemble des GSP
.
Nonna Mayer, Que reste-t-il du vote de classe ? Le cas français, Lien social et Politiques, n° 49, 2003,
1-Calculez l’écart entre le vote à gauche des ouvriers et celui de l’ensemble des GSP pour chacune de ces
élections, avec l’indice d’Alford..
2- . Commentez l’évolution de l’écart entre le vote de gauche des ouvriers et celui de l’ensemble des GSP.
3- Commentez l’évolution de l’écart entre le vote de gauche des ouvriers et celui des professions
intermédiaires.
4- Commentez les écarts correspondant au clivage indépendants/salariés et au clivage salariés du
public/salariés du privé
5- Montrez que les clivages de classe n’ont pas disparu mais se sont transformé.
6- Quelles critiques peut-on formuler à propos de l’indice d’Alford ?
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