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Royaume du Maroc
Université Mohammed Premier Oujda
Présidence
D’une manière générale, deux conceptions paraissent s’opposer au lendemain des
attentats meurtriers de Paris ; d’un côté, certains avancent que la lutte contre les causes du
terrorisme doit donner priorité aux problèmes socio-économiques ; ce point de vue considère
pareillement que la responsabilisation éducative et économique est le meilleur antidote
contre la radicalisation et le recrutement international des terroristes. La pauvreté et
l’ignorance offrant souvent un terrain propice au terrorisme, le développement socio-
économique semble être une solution efficace.
Cette corrélation entre la pauvreté socio-économique et le terrorisme est en revanche
fortement remise en question par d’autres pensées. Effectivement la plupart des terroristes,
surtout ceux sui sont recrutés en Occident, ne sont ni pauvres ni incultes .De fait, une grande
partie provient de la classe moyenne et de milieux plus ou moins favorisés.
Les deux camps ont raison sur certains points ,mais leur analyse présente quelques
insuffisances ;les causes du terrorismes sont entremêlées et les conditions propices à la
violence radicale, intégriste ou jihadiste et au recrutement massif des terroristes
internationaux n’apparaissent pas nécessairement dans un contexte de misère et de
précarité sociale ,mais plutôt quand se rejoignent des tendances socio-économiques et
politiques négatives.
Il convient enfin de s’interroger sur les représentations et l’image de l’islam telles qu’elles
sont perçues par l’imaginaire occidental et médiatisées par l’arsenal audiovisuel et
l’internet. Un amalgame sans fondements scientifiques s’effectue entre l’islam et le
terrorisme ; autrement dit, si les populations occidentales, de cultures gréco-latine et judéo-
chrétienne, ont tendance à considérer l’islam comme une religion violente, inspirant des actes
cyniques et terroristes, c’est parce qu’un certain nombre de préjugés, d’a priori, de fausses
évidences, existent encore aujourd’hui à l’encontre de la religion musulmane, religion de paix
et de miséricorde. Ces préjugés s’avèrent le fruit d’une méconnaissance de la pensée et de la
théologie musulmane ou témoignent d’une prise de position consciente et réfléchie à l’égard
de l’islam et des musulmans ,surtout après la révolution iranienne de 1979,qui a suscité des
peurs et des malentendus chez les musulmans sunnites et les non-musulmans. Pourtant, ces
phénomènes restent souvent le fait de groupes minoritaires tant dans le monde musulman
qu’en Europe occidentale ,et n’ont pas abouti, sur le plan du droit international, à la
construction d’Etats islamiques radicaux, à l’exception du régime taliban en Afghanistan
instauré en 1996 et reconnu par un certain nombre de pays musulmans, alors que l’islam dit
modéré ,c’est-à-dire tolérant et pacifique, quotidien et piétiste concerne l’immense majorité
des musulmans ,tant dans les pays musulmans que dans les pays d’immigration.
Pour déconstruire ces préjugés et souligner que l’amalgame entre islam et terrorisme est
non seulement choquant mais n’a pas lieu d’être, il est nécessaire d’approfondir l’analyse et
de réétudier le terrorisme en prenant en considération la géopolitique internationale actuelle
et les stratégies des politiques étrangères de certaines grandes puissances. Ce travail
d’objectivation nécessaire permettra d’aborder alors scientifiquement la question de la