sociale» visant à étendre la couverture de la protection sociale dans le cadre d’une campagne intitulée «La
sécurité sociale pour tous». La proposition du BIT de lancer l’Initiative pour un Socle de protection sociale est
approuvée par l’Organisation des Nations unies : elle figure désormais parmi les neuf initiatives conjointes de
l’ONU pour amortir les effets de la crise économique.
Dans la conscience collective, la protection sociale est perçue comme étant un droit fondamental. Il reste que
seuls 20% de la population mondiale bénéficient d’une couverture sociale correcte. Qu’en est-il en Afrique, dans
la région MENA et au Maroc ?
Effectivement, en se référant à la Déclaration de Philadelphie, qui reconnaît l’obligation solennelle pour
l’Organisation internationale du travail de contribuer à réaliser l’extension des mesures de sécurité sociale, et à la
Déclaration universelle des droits de l’Homme, toute personne a un droit universel à la protection sociale et à un
niveau de vie décent. Il n’en demeure pas moins que les statistiques publiées par les Organisations
internationales sur les inégalités et la pauvreté dans le monde sont éloquentes : le dernier rapport de
l’Organisation internationale du travail sur la sécurité sociale dans le monde laisse apparaître que seul un tiers
des pays dans le monde, soit 28% de la population mondiale, bénéficie d’une couverture sociale étendue (soins
médicaux, retraite et chômage). Dans les pays du Sud, la couverture sociale s’étend progressivement. Mais elle
concerne principalement les salariés du secteur formel. En Afrique, seuls près de 10% des travailleurs –
essentiellement ceux qui opèrent dans le secteur de l’économie formelle – bénéficient d’une couverture sociale.
Les exclus de la majorité se retrouvent dans le secteur de l’économie informelle et au sein des populations
pauvres et vulnérables.
Dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la plupart des pays ont mis en place des systèmes
de retraite, et un certain nombre d’entre eux ont un système d’assurance-maladie. Cependant, la couverture de la
sécurité sociale demeure limitée : seuls 33% de la population sont couverts par un régime de retraite obligatoire.
De surcroît, les prestations favorisent souvent une redistribution régressive au détriment des populations
vulnérables.
Au Maroc, si les salariés du secteur public bénéficient tous d’une protection sociale, dans le secteur privé
(formel), 79% de salariés n’ont aucune forme de protection sociale.
En fait, et malgré les soixante années de forte croissance économique qui ont suivi l’adoption, en 1948, de la
Déclaration universelle des droits de l’Homme, la protection sociale reste l’apanage d’une minorité de privilégiés :
environ 75% de la population mondiale n’est pas couverte par une protection sociale adaptée.
Un colloque international sur l’«Extension de la protection sociale, pour une cohésion sociale et un
développement humain durable» se tient les 18 et 19 octobre, à Skhirat sous le Haut patronage de Sa Majesté le
Roi. Quels sont les objectifs de ce colloque ?
Le débat public n’a pas manqué d’aborder, pour l’essentiel, les questions liées à la santé et à la retraite, mais,
souvent, de manière séparée et sans élucider les aspects économiques afférents à la protection sociale dans
notre pays. Aussi, l’Institut CDG ambitionne-t-il d’organiser un Colloque international fondé sur une approche
transversale des questions liées à la couverture des risques maladie, vieillesse et chômage, et au rôle de la
famille. Impliquant des chercheurs et spécialistes de haut niveau, des organisations internationales et les acteurs
de la protection sociale au Maroc et dans le monde, la vision dudit colloque se veut diverse et pragmatique.