Immunologie – Immunités de la gestation et du nouveau-né - page 3/4
Développement du système immunitaire chez les mammifères à gestation longue :
Parmi les différentes espèces, on différencie celles à gestation courte (moins de 30 jours), et celles à
gestation longue (plus de 30 jours).
Pour les espèces à gestation longue, quand l’animal naît, le SI est complet, c'est à dire que tous les
éléments dont il a besoin pour engendrer une réponse immunitaire sont présents (LB, LT, PNN...).
Il est dit compétent, mais il faut souligner que si la gestation s’est bien passé (environnement stérile,
avec a priori, uniquement échanges de gaz et de nutriments entre la mère et le fœtus) alors le SI est
complètement naïf. Il n’est pas tout à fait adapté à la vie extérieure : on passe d’un milieu stérile à
un milieu où le microbisme est important.
De plus, à la mise bas, des hormones immunosuppressives baignent la mère et le nouveau-né, et
elles bloquent (ou retardent) la mise en place de la réponse immunitaire chez le jeune.
Il faut au moins 3 semaines après la mise bas pour que le jeune soit capable de réponse immunitaire.
À la naissance, le nouveau-né a tout ce qu’il faut, mais pendant la gestation, le développement de
son SI est progressif.
Tout d’abord, ce sont les LT circulants qui apparaissent pendant le premier quart de la gestation.
Ensuite, vers le milieu de la gestation, tout ce qui est réponse non spécifique se met en place.
C’est uniquement dans le dernier tiers/dernier quart de la gestation que les immunoglobulines,
c’est-à-dire les LB capables de se transformer en plasmocytes, surviennent.
Si on a une infection au niveau du fœtus : plus l’infection est précoce, plus les conséquences sont
importantes.
Conséquence d’une infection in utero :
Cela dépend de l'agent pathogène et du stade de gestation.
Rappelons qu’on a une grande concentration en molécules immunosuppressives au niveau
placentaire de façon à éliminer le rejet du fœtus.
Le SI va essayer d’éliminer l’infection placentaire, d’où une levée de la tolérance immunitaire. Cela
se traduit par un rejet du fœtus. Les cellules activées passent la barrière : il y a avortement sans
atteinte du fœtus.
Ex 1 : Herpès virus de type I chez le chien.
Chez les adultes immunocompétents, l’herpès provoque une infection asymptomatique.
Si la chienne s’infecte pendant la gestation, à cause du statut TH2, elle sera incapable de mettre en
place une protection contre ce virus. Celui-ci atteindra donc le placenta (dissémination du virus
dans l’organisme), provoquant un avortement.
Si l’herpès infecte les jeunes chiots (les adultes faisant du portage asymptomatique et excrétant le
virus), l’infection est mortelle. Le SI du jeune n’est pas capable de répondre correctement.
Non seulement il n’est pas complètement homéotherme (T°C interne < T°C externe) [ ≈ 36°C plutôt
que 38°C] mais en plus il manque au jeune chiot des cytokines. Il ne peut alors pas mette en place
de réponses fébriles (type fièvre) dues à une production des cytokines inflammatoires : IL 6 et IL 1.
Or cette fièvre est un moyen de lutter contre l’effet pathogène. Sachant que la température de
réplication maximale de l’herpès viral est de 36°C, au-delà de 39°C, il ne se multiplie plus. Par
contre, chez ce jeune, le virus est dans sa température optimale de réplication et en plus il n’y a pas
de réponse TH1 !
On conseille de vacciner le plus tôt possible les femelles contre l’herpès viral, car lors de la réponse
immunitaire, si on a une introduction de ces virus, ils entrent en latence.