© Fabrice Rochelandet, Lexique d'économie, 2001
classe sociale
Ensemble d'individus qui, dans une société donnée, ont (ou sont supposés avoir) des intérêts similaires et
sont caractérisés par une même fonction sociale ou économique.
- Pour les Classiques, il existe principalement trois classes sociales : les propriétaires fonciers (détenant un
droit de propriété sur la terre et dont le revenu consiste en la rente perçue contre l'utilisation de leur terre),
les capitalistes (percevant un profit en contrepartie des avances en capital qu'ils effectuent dans le processus
de production) et les travailleurs productifs (produisant des marchandises reproductibles par le travail et
percevant en contrepartie un salaire). Ces trois classes sont en relation conflictuelles en matière de
répartition des richesses : l'augmentation d'un type de revenu ne peut avoir lieu sans provoquer la
diminution d'au moins l'un des deux autres.
- Selon Marx, le mode de production capitaliste est caractérisé par la lutte entre deux classes sociales : les
capitalistes (propriétaire des moyens de production) et les prolétaires (ne possédant que leur force de
travail). L'opposition de classe provient ici de l'exploitation du travail par le capital.
concurrence (sens courant)
Interactions entre des individus ou des organisations poursuivant un même objectif (gagner des parts de
marché, faire le plus de profit,…) caractérisées par un processus de rivalité. La libre concurrence signifie le
plus souvent qu'il n'y a aucune entrave technologique ou réglementaire empêchant ce type d'interactions
d'avoir lieu. Un fait intéressant à noter est que la "libre" concurrence entendue dans ce sens peut conduire à
la constitution de monopoles : la concurrence est alors un processus de rivalité entre organisations et
d'élimination des moins "adaptés" (technologiquement, structurellement ou institutionnellement). Les
théories libérales admettent alors l'intervention de l'Etat à travers la mise en vigueur du droit de la
concurrence pour "protéger" le processus concurrentiel. En d'autres termes, la situation de monopole peut
tout aussi bien être une "récompense" pour la firme la plus "adaptée" à son environnement ou la plus
"viable" (preuve de la supériorité du vainqueur à l'issue du processus de sélection) ou représenter un
obstacle au "progrès" économique en empêchant le processus de concurrence de jouer (en bloquant par
exemple l'innovation ou la recherche d'une qualité supérieure au détriment des consommateurs) : c'est le
paradoxe de la libre concurrence !
concurrence pure et parfaite
Théorie néoclassique. Structure de marché de référence de la théorie néoclassique caractérisée par quatre
hypothèses fondamentales :
- un "très grand" nombre d'offreurs et de demandeurs de sorte qu'aucun agent ne peut avoir une influence
sur le prix du marché par les quantités qu'il offre ou qu'il demande. Chaque agent est preneur de prix (price-
taker).
- une homogénéité du produit : toutes les unités du produit offert sur le marché sont identiques et par
conséquent, aucun agent ne peut influencer le prix en différenciant son offre.
- une liberté totale d'entrée et de sortie (absence de barrière à la mobilité) : Le nombre d'acheteurs et de
vendeurs est si élevé, que ces derniers n'ont aucun moyen d'établir de relations privilégiées entre eux (pas
de collusion) qui ait une influence. Cela permet la libre d'entrée et de sortir sur le marché. L’hypothèse de
liberté d'entrée et de sortie suppose également la mobilité parfaite des facteurs de production : le travail et
le capital se déplacent librement entre les différents secteurs de production, en l'absence de barrière à
l’entrée et à la sortie.
- une information parfaite (transparence du marché) : un offreur ou un demandeur connaît toutes les
caractéristiques de l'échange (identité de son partenaire, caractéristiques du produit, prix,…) de sorte
qu'aucun agent ne peut bénéficier d'une asymétrie informationnelle (d'une meilleure information) pour
imposer un prix supérieur au prix qui s'établirait dans une situation d'information parfaite.
Si ces quatre hypothèses sont respectées, alors un prix unique d'équilibre s'impose à tous les agents. Il s'agit
d'une norme de référence à partir de laquelle les néoclassiques prétendent évaluer l'efficience d'un marché.
La concurrence pure et parfaite permet de lutter au mieux contre la rareté des ressources étant donné l'état
des technologies et les préférences des individus. Selon Pareto, tout équilibre de concurrence pure et
parfaite est un optimum, c'est-à-dire qu'il est impossible d'améliorer le sort d'un individu sans détériorer
celui d'au moins un autre : le bien-être collectif se situe alors à son niveau maximal.