De L`Apogée Economique a l`effondrement du domaine Colonial

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De L’Apogée Economique a l’effondrement du domaine Colonial (1763-1814)
I] Le Traité de Paris et ses conséquences.
En 1763 est signé le Traité de Paris qui m’est fin à la guerre de 7 ans. Cette guerre a progressivement
tourné à l’avantage de l’Angleterre qui annexera ainsi Québec et Montréal. C’est Choiseul qui
négocie le Traité. A l’époque il est ministre de Louis XV. Le but pour lui est de sauver en premier lieu
tout ce qui touche au commerce des Antilles. Pour cela, il est prêt à faire des concessions et il
accepte d’abandonner les colonies Françaises en Amérique du Nord au profit des Anglais. Il
abandonne la Louisiane et le Canada. La France conservant juste la New-Orléans fondée en 1716.
En contrepartie, la France récupère ses îles à sucre et ses comptoirs en Indes. Elle perd par contre
Saint-Louis sur la côte de Sénégal. Pour Choiseul il est important de préserver le commerce dans les
Antilles et dans les Indes Orientales.
Il récupérera aussi Saint-Pierre & Miquelon prés de Terre-neuve pour la pêche à la morue mais cela
reste peu important. Choiseul pense avoir fait l’essentiel en sauvegardant les colonies mais les
négociants de La Rochelle sont mécontents. Ils faisaient beaucoup de commerce avec le Canada pour
la pêche à la morue.
Choiseul désire remettre la marine française en état donc sa politique est tournée vers la Marine.
Toutefois, elle restera toujours en dessous de celle anglaise qui aura toujours plus d’hommes.
Par la suite de ce Traité, Choiseul va tenter de mettre en place une politique de ‘tentatives
coloniales’. Il dégage une volonté d’élargir une colonie sur le continent américain pour pouvoir faire
stationner des hommes prêts des Antilles et les défendre en temps de guerre. C’est en ce sens que
Choiseul envois une expédition en Guyane pour y créer une colonie. Sa tentative tourne au véritable
drame et des épidémies déciment les colons. Sa tourne véritablement au drame et c’est un échec
dans le sens ou ça ne devient pas une colonie mais la France y a prit pied toutefois. Choiseul voulait
aussi que la France ait un point d’appui dans l’Océan Indien. Madagascar sera la cible de Choiseul
dans l’Océan Indien, ça sera là encore un échec cuisant. Peu à peu, les Compagnies du Commerce
chutent une à une. Après la guerre de sept ans la Compagnie des Indes Orientales est ruinée et les
Compagnies Anglaises et Hollandaises ruinent celles Françaises. Face à cela, le roi décide de recréer
en 1764 après leurs faillites de nouvelles compagnies. C’est encore un échec…
Peu à peu, avec la ruine des Compagnies, la liberté de commerce est rétablie.
A partir de 1763 commence à se développer un réseau anti-colonial porté par les philosophes des
Lumières. Montesquieu et Rousseau en sont les fers de lance. Cet anti-colonialisme n’est pas radical.
C’est avant tout un refus de conquête au nom de l’optique chrétienne. Ils dénoncent la corruption de
l’administration coloniale ou de la manière dont elles sont gérées.
Tout cela passe aussi par une condamnation de l’esclavage. Montesquieu critique l’esclavagisme
mais justifie toutefois les Colonies. Rousseau quant à lui condamne la richesse coloniale qui pour lui
est corruptrice. Ceci dit, les auteurs des Lumières ne sont pas exempts de contradictions qui a
l’époque n’en sont pas.
Par exemple, Voltaire met des capitaux dans la Traite Négrière.
II]L’Apogée économique des « îles à sucre »
A] L’essor fulgurant de Saint-Domingue.
La période qui s’ouvre jusque 1789 est une période de grande prospérité grâce à l’utilisation d’une
main d’œuvre servile en nombre de plus en plus conséquente par rapport à la Traite. Lié à des
échanges de plus en plus complexe Saint-Domingue connaît un essor prodigieux. Petit à petit, SaintDomingue est surnommée ‘la perle des Antilles’.
Saint-Domingue connaît la même organisation que dans les autres colonies. Il y a des tensions entre
son gouverneur et son intendant. Cette île attire de nombreux négrier qui sont sur d’y écouler leur
marchandise entre 1763 et 1789 car elle est pleine expansion et développement.
Cette colonie développe en premier lieu une culture de canne à sucre. Son relief fait de plaines et de
collines fait que par la suite la culture de l’indigo et du café y sont pratiquées.
En 1780 la culture du coton y est développée. Donc, les terres disponibles sont de plus en plus
exploitées. Cette île va aussi attirer les Métropolitains. 12 000 planteurs en 1764 et 20 000 en 1774.
C’est une île qui attire beaucoup de monde. Les besoins en main d’œuvre de Saint-Domingue sont
tels que se développe la Traite étrangère sur l’île. Surtout la traite Anglaise.
Le commerce de l’Interlope pour les esclaves est fréquent. La démographie des esclaves reste
toutefois toujours déficitaire ; à peu prés de 5% par an. Cette prospérité de Saint-Domingue et son
besoin en esclave explique le développement en partie du port de Nantes comme 1er port français.
Le sucre et le café font alors exploser littéralement l’économie de Saint-Domingue. En 10 ans de 1765
a 1775 la culture de sucre a augmenté de 30% et le café de 265%.
Cela se répercutera sur les exportations françaises.
En 1775, la France reçoit plus de 600 000 quintaux de café de Saint-Domingue. La France en
réexporte 500 000. Mais ces commerces sont fragiles d’ou les crises de sur-production qui font
chuter les prix de manière tangible. Tout cela créé des tensions entre les planteurs et les esclaves. La
tension numérique fait que les punitions sont très dures. Il y a un maître pour 16 esclaves d’où une
forte répression des ‘marrons’. Les ‘marrons’ sont les esclaves en fuite. Ce sentiment de peur
contribue à développer une culture raciste chez les planteurs. Ce racisme aboutit à la classification
méthodique par le sang des différentes classes sociales de l’île.
Il y a les Noirs, les Blancs, les Métisses, Les Mulâtres, les Carterons et les Sang-Mêlé.
En 1769 une révolte se déclenche à Saint-Domingue. Cette révolte oppose d’un côté les planteurs ou
administrateurs royaux. Cette révolte se répercutera sur l’ensemble de la Société. La répression sera
alors impitoyable et elle mènera à de nombreuses pendaisons. Ceci dit, Saint-Domingue bénéficiera
d’un assouplissement de l’Exclusif en 1767 auquel Choiseul donnera le statut d’Exclusif Mitigé ;
exception limitée et acceptée dans l’intérêt des colonies. Par exemple, un Exclusif Mitigé est appliqué
sur la Traite et Saint-Domingue peut alors bénéficier de la Traite étrangère sous certaines conditions.
De plus, Saint-domingue peut vendre des sirops et du tafia (dérivé d’alcool) aux colonies voisines
anglaises et hollandaises. Ceci pour calmer quelque peu l’opposition des colons à l’Exclusif et à
l’administration Royale.
B] La guerre d’Indépendance américaine et les îles.
Les Antilles françaises constituent la base arrière des américains insurgés contre l’Angleterre. Louis
XVI a signé alors un Traité d’Amitié et de Commerce avec les Etats-Unis. La France rompt alors ses
relations avec l’Angleterre et la guerre que les Anglais mènent sur le sol américain est alors doublée
d’une guerre maritime. Les anglais s’emparent alors de Saint-Pierre et Miquelon. Toutefois à la
différence de la guerre de sept ans, les Français des colonies veulent prendre part aux combats. Les
gouverneurs des colonies ‘jouent de jeu de la guerre’ et ils prennent pied sur des possessions
anglaises. Saint-Martin, Saint-Barthélemy, l’île de Tobago sont conquises. Seule la Jamaïque résiste à
l’emprise française.
Les succès décisifs de cette guerre se joueront toutefois sur terre aux Amériques. Cette guerre en
apparence a été bénéfique aux français par la conquête des îles. En 1783, le Traité de Versailles règle
cette guerre en apparence. Il est favorable aux français. Derrière les conquêtes la guerre a été
coûteuse voir ruineuse pour l’Etat. Avec ce traité, il y a une restitution des îles à l’Angleterre.
L’Angleterre récupère ces îles sauf Tobago et la France en profite pour récupérer son comptoir au
Sénégal. Au total cette guerre très coûteuse donne du prestige à la France mais elle lui laisse peu
d’acquisition stable. Les négociants attendaient beaucoup de la fin de cette guerre pour commercer
avec les Etats-Unis. Mais la jeune république se tournera alors vers l’Angleterre. Cette guerre ne
signifie pas la ruine pour les Antilles toutefois. En effet, cette guerre fut sans coupure avec la
Métropole. Des trafics se sont développés dans les Antilles il n’y a pas eu de marasme économique.
C] L’ultime progression économique de 1783-1789.
En 1788, le commerce maritime avec les Antilles atteints son plus haut niveau. En 1787 la traite
atteint quant à elle son sommet. C’est toujours Saint-Domingue qui reçoit 95% des esclaves dans les
Antilles. L’exportation des denrées coloniales est alors à son meilleur niveau. Le sucre s’exporte le
plus, puis vient le café. Cela est lié au développement des sucreries sur place et à la transformation
de la cane à sucre directement en sucre. Le café se développe aussi à partir de Saint-Domingue et
peu à peu le coton fait son apparition dans les îles, même si il reste minoritaire. Cet essor
économique se fait dans le cadre de l’Exclusif Mitigé qui a été mis en place après la guerre
d’indépendance américaine. En 1784 un arrêt est alors prit pour construire des entrepôts dans les
Antilles. Trois sont construits sur Saint-Domingue et un est prévu dans chaque colonie. Dans ces
entrepôts avec des ports spéciaux, seulement seront admis les navires étrangers apportant certaines
denrées. D’un point de vue politique, on peut dire que la guerre d’indépendance américaine a
contribué à reprendre l’idée de liberté propre au commerce et elle a développé un sentiment
d’autonomie dans les colonies. A cette date, des esclaves ont été libérés et ont acquis des
plantations. Ils ont alors eux-mêmes achetés des esclaves pour les cultiver. Peu à peu, la mixité
sociale des colonies s’est diversifiée.
En 1787 sont crées des ‘Assemblées Coloniales’ pour représenter les propriétaires et les planteurs.
Dans ces assemblées sont élus des membres de ces ‘castes’ sociales. Leur rôle est de répartir entre
eux même la contribution à verser au roi. Ceci dit, cette période d’apogée est très fragile car elle
repose essentiellement sur l’esclavagisme. Hors, près la guerre américaine, l’esclavagisme commence
à être dénoncé. Ainsi en France se crée en 1788 une Société des ‘Amis des Noirs’ ou l’on retrouve
Condorcet, Mirabeau et Lafayette par exemple. Cette société entend bien s’opposer à la Traite
Négrière.
En soit, si ce monde des îles connaît une grande prospérité à cette période. Il ne faut pas en oublier
que c’est un ‘colosse au pied d’argile’ car si il est vecteur de richesse, il suffirait que ces bases soient
attaqués pour qu’il s’écroule. C’est ce qui se passera avec la Révolution Française et la remise en
cause de l’esclavagisme.
III]L’effondrement du Domaine Colonial (1789-1814)
A] La Première Révolution et les Colonies (1789 Etats Généraux à 1792, chute de la Monarchie et
entrée de la France en guerre).
Dans la nuit du 04 août 1789 la fin des privilèges est prononcée et avec cette fin, l’Exclusif lui aussi
disparaît. In facto, l’administration royale s’affaiblie dans les colonies qui gagnent en Indépendance
mais qui restent attachées à la République. Peu à peu, la liberté commerciale s’installe de fait dans la
République.
Dans l’effervescence politique de 1789 on constate la mobilisation de la société des amis des Noirs
qui fait de plus en plus pression sur les propriétaires et sur l’assemblée pour que la Traite disparaisse.
Parallèlement, le milieu des négociants s’organise aussi en club pour combattre l’influence de cette
société et un club ‘massiaque’ est créé. Ce club a pour objectif d’empêcher l’assemblée de faire une
loi contraire à l’intérêt des colonies et des îles. Barnave et Lameth en font parti et ces deux députés
défendent alors à l’assemblée le droit de la Traite.
Parallèlement à cela le milieu des négociants s’agite lui aussi et se forme en comité. Les négociants
sont inquiets de la liberté commerciale qui s’installe peu à peu et ils militent contre la suppression de
l’Exclusif. Bref, des conflits d’intérêts se heurtent.
Le 26 août 1789 la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen stipule que tout les hommes
naissent libre et égaux en droit. Cela condamne implicitement l’esclavagisme mais tout se passe
comme si cela ne touché pas les colonies. La plupart des députés du1/3 Etat n’y connaissent rien sur
les colonies. En 1790, le premier grand débat colonial à lieu et la Constituante décide que chaque
colonie fera connaître par son assemblée ces vœux en matière de Constitution. En même temps les
députés de cette Constituante reçoivent des Antilles des anciens esclaves libérés qui réclament leurs
droits et qui estiment qu’en tant que libres ils peuvent devenir électeurs. Le conflit n’est pas réglé et
il ressurgit en 1791 avec une nouvelle délégation de libres pour qu’ils puissent être représentés dans
les Assemblées Coloniales, les colons sont alors furieux. En 1791, dans la Constitution qui est établit,
les colonies sont exclus de toutes les discutions.
En 1791, dans la Constitution qui est établit les colonies sont exclues de toute mesure. Une fois a
Constitution réalisée, une nouvelle chambre, la Législative est alors créé avec de nouveaux députés
(les anciens n’avaient pas le droit de s’y présenter). Les députés de la Législatives apprennent alors
fin octobre la révolte des esclaves de Saint-Domingue. Révolte qui a commencé en août. Cette
révolte a été attisée parce que les décisions de la Métropole n’étaient pas appliquées aux Antilles.
En Martinique et en Guadeloupe, l’agitation éclate dès l’été 1789. Mais elle est limitée car ces îles
ouvrent leurs ports aux flottes étrangères et peuvent donc s’avitailler autrement que par le biais
strict de la Métropole. C’est à Saint-Domingue que la Révolte va devenir la plus importante. En août
1791, une grande révolte éclate. Elle part du sud de l’île pour gagner le nord. En même temps que les
esclaves se révoltent, les libres eux aussi entre en rébellion car ils désirent être représentés dans
l’Assemblée Coloniale. Cette grande révolte est complexe et l’Assemblée Consultative n’agira pas en
conséquence. Elle préfère l’immobilisme. Les troupes sur place protégeront seulement quelques
grandes villes. Il faudra donc attendre la Convention qui enverra des Commissaires de la République
pour voir l’ordre rétablit à Saint-Domingue.
Mais qu’en est-il pendant ce temps de la Traite ? En 1789, la Traite continue comme si de rien n’était.
139 navires sont partis de la Métropole vers les côtes africaines. Il faudra attendre 1792 pour voir
l’effondrement de la Traite à cause de 3 raisons :
- L’entrée de la France en guerre en Europe.
- La révolte de plus en plus violente à Saint-Domingue.
- La chute de la Royauté.
B] Une guerre sur l’abolition de l’esclavage et l’effritement colonial.
De 1792 à 1793 il y a une radicalisation de la situation dans les colonies. Le 20 avril 1792, la France
déclare la guerre au roi de Hongrie et de Bohème et en 1793, la France à devant elle une coalition
européenne qui s'est jurée de la faire tomber.
Entre temps, le 10 août 1792, la Convention vote la fin de la Monarchie et le début de la Ière
République. En février 1793, l’Angleterre entre en guerre contre la France, cela amène une
radicalisation des positions. Le 21 janvier 1793 Louis XVI est guillotiné.
La Convention doit alors faire face à ces pays qui sont en guerre contre la Révolution. Les colonies
deviennent alors les premiers lieux de la contre-révolution car prés des comptoirs anglais, ils peuvent
bénéficier de l’aide de ces derniers. Par la suite, la Convention nouvellement élut n’a plus les mêmes
intérêts que la Législative et elle proclame le 4 février 1794 l’abolition de l’esclavagisme (an II de la
République).
Cette décision sape le système économique de la propriété coloniale. Décision radicale car même la
société des ‘Amis des Noirs’ ne demandé pas de mesure aussi extrême. Elle désirait juste que dans un
premier temps, la Traite soit abolie, pas l’esclavagisme…
La Convention va donc plus loin et en juillet 1793, elle supprime la prime accordée aux navires
négriers et en 1794 celle qui portait sur l’esclavagisme lui-même.
Cette mesure radicale est symbolique et elle est prise dans étapes de transformation.
En 1794 se sont les Montagnards qui dominent l’Assemblée et qui votent cette loi. Ils voient dans les
colonies une poudrière de la contre-révolution et ils veulent lui couper directement l’herbe sous le
pied. Il pense en faisant cela, saper la base des richesses des aristocrates. Ce décret perdurera jusque
Napoléon. Toutefois, la première République sera incapable de faire appliquer cela dans toutes ces
colonies. Si la Traite à encore lieu même après ce décret, que dire alors de l’esclavagisme ? Son
abolition ne sera nullement manifeste dans les « îles de France », mais elle donnera une ‘légitimité’
aux révoltés noirs.
Une autre mesure prise pendant cette période concerne l’Exclusif. En effet, contre toute attente,
l’Exclusif est maintenu pour faire face au poids de la guerre. Ainsi, la liberté de commerce totale qui
existe de fait depuis 1789 doit prendre fin. Toutefois, peu à peu, on revient à l’Exclusif Mitigé.
La Constitution de l’an III (1795) porte la première référence sur la ‘politique d’assimilation’ des
colonies. « Les colonies françaises font parties intégrantes de la République » ; paradoxe pourtant, on
n'y applique pas toutes les lois de la République.
Des sentiments généreux et nobles ont amené cette politique nouvelle qui n'était nullement fortuite.
De plus cette politique est peu cohérente car la République n’a pas les moyens de faire appliquer sa
loi partout. C’est donc un échec…
Donc, en 1794 il y a un contexte d’Anarchie et de confusion dans les colonies et plus encore à SaintDomingue. Il y a dans l’île une lutte multiple entre les esclaves et les blancs, entre les blancs et les
propriétaires, entre les gens de couleurs et les noirs, entre les blancs entre eux…bref, cela aboutit à
des destructions multiples dont celle de Port au Prince.
C’est dans ce contexte que le Commissaire de la République envoyé sur place proclame la libération
des esclaves. Les colons fuient alors dans les îles anglaises de la Jamaïque ou de Cuba. Les colons qui
restent dans l’île en appellent alors aux Anglais et aux Espagnols pour faire ingérence dans SaintDomingue. L’île connaît alors une guerre d’invasion. Les militaires français quant à eux réussissent à
tenir quelques ports mais en 1794 la situation sur l’île devient intenable.
Dans ce contexte particulier, le général de l’armée sur place ; le général Laveau décide d’utiliser un
chef noir ; Toussaint Louverture ; qui s’est rallié à la L’armée de la République.
Toussaint Louverture est né en 1746. Il fut esclave et il fût affranchit et il s’enrichit et acquiert une
propriété qu’il exploite. Il est instruit, intelligent et habile. Il arrive à rallier sous son nom des troupes
pour combattre les Anglais et les Espagnols. Il veut être le noir qui libérera son peuple.
Il rallie à lui des troupes pour se battre sur l’île. Le général Laveau décide d’en faire son adjoint et
c’est Toussaint Louverture qui organise la reprise des Provinces de Saint-Domingue en 1797. Il
devient alors général en chef de l’armée. Progressivement grâce à ses succès militaires il gagne du
pouvoir et petit à petit il ne rend plus de comptes à Paris. Peu à peu, il s’affirme comme étant le chef
d’Etat de Saint-Domingue et il émancipe l’île.
D’ou sa comparaison à un Spartacus Noir…
Du côté des Antilles, la situation est identique. La Convention envoi là-bas un Commissaire chargé de
reprendre en main les colonies. Victor Hugues est envoyé en Guadeloupe passée sous contrôle des
Anglais. Malgré un nombre inférieur d’hommes il arrive en 1794 à reconquérir l’île et pendant 4
années, il y régnera en maître. Il instaurera sur l’île la fin de l’esclavagisme mais développera une
dictature de Salut publique avec un travail forcé pour tous. Il est qualifié de Robespierre des Colonies
et en 1798, sous le directoire, il est forcé de céder sa place à un autre général.
Au travers de ces deux exemples, on voit bien comment les autorités Révolutionnaires veulent
reprendre les colonies. Ils n’arrivent pas à tout reprendre, la Martinique reste indépendante.
Toutefois, cette reprise des colonies se fait au prix de l’émancipation de ces dernières. Les chefs sont
de plus en plus autonomes par rapport à Paris et dans cette guerre contre les Anglais dans les
colonies, les îles les plus lointaines et les plus petites tombent sans pouvoir résister. C’est le cas des
Comptoirs en Indes, en Martinique, à Marie-Galante…seul la Guyane qui a mauvaise réputation n’est
pas prise. La Guyane devient alors la ‘Guillotine Sèche’, c’est à dire un lieu de déportation.
Peu à peu le domaine coloniale français s’effrite… De là, la seule conquête coloniale pendant la
période Révolutionnaire est l’Egypte par Bonaparte. Mais est-ce vraiment une conquête coloniale ?
C’est une véritable expédition que Bonaparte mène en Egypte. Il part avec 200 savants, artistes et
écrivains. Dans le processus de colonisation, l’expédition d’Egypte apparaît plus comme une
réorientation de la géopolitique française sur le bassin Méditerranéen.
De plus, Bonaparte rompt sur le fait qu’il administre l’Egypte avec des militaires noirs mais aussi avec
des notables locaux. Il y a pour une première fois collaboration entre colons et colonisés pour
l’administration du territoire.
Plus directement, cette expédition d’Egypte paralyse la flotte anglaise dans la Méditerranée et c’est
peut-être elle qui a permit de sauver l’île de la Réunion et l’île Maurice dans un premier temps d’une
conquête anglaise.
Bonaparte rêvait sûrement d’une nouvelle Alexandrie et des historiens voient son expédition comme
un laboratoire de la colonisation moderne sur plusieurs points :
- Colonisation vers la Méditerranée.
- Pour la première fois, le terme de mission civilisatrice est utilisé, on colonise pour apporter le
progrès de la civilisation aux ‘sauvages’.
- Bonaparte ne part pas qu’avec des militaires, il embarque aussi des écrivains, des artistes, des
savants avec lui.
- Le commerce n’apparaît pas comme la priorité dans cette conquête. La politique prend alors le
dessus…
C] La liquidation des colonies.
Bonaparte arrive au pouvoir en voulant restaurer les Colonies de l’Ancien Régime. A côté de lui, sa
femme Joséphine était fille d’un ancien colon et il a fort à penser qu’elle a du l’influencer dans sa
politique. En 1802, il décide de rétablir l’esclavagisme comme le droit de Traite. De plus, il veut
s’assurer que ceux qui dirigent les colonies resteront fidèles à la Métropole.
D’ou son expédition pour mater la révolte de Saint-Domingue et reprendre l’île à Toussaint
Louverture. De 1801 a 1802, 20 000 hommes sont envoyés là-bas pour reprendre l’île.
Toussaint Louverture se rend et il est envoyé en France ou il sera interné. Il mourra en 1803 dans sa
prison des mesures de sa détention.
Toutefois, en 1803 la lutte continue sur Saint-Domingue. Cette lutte aboutira à l’indépendance de
l’île que les généraux de Toussaint Louverture baptiseront Haïti.
Par son volonté de non discussion et de fermeté, Bonaparte a rendu la sécession de Saint-Domingue
inévitable. La France a beaucoup perdu par cette sécession. C’est aussi cela qui explique que
Bonaparte a décidé de céder la Louisiane à cette époque aux Etats-Unis pour 83 000 000 de francs. Il
fallait de l’argent pour préparer la guerre (rupture de la paix d’Amiens) et de plus, la Louisiane était
quasiment indéfendable…
La rupture de la paix d’Amiens va alors entraîner la chute de toutes les autres colonies par la marine
anglaise qui alors domine toutes les mers et océans.
En 1805, Napoléon déclare que les colonies n’ont rien à attendre de la Métropole et qu’aucune aide
financière ne leur sera apportée. Petit à petit c’est un abandon des colonies.
En 1809 Martinique tombe avec Saint-Louis, en 1810 c’est la Guadeloupe puis l’île la Réunion, en
1811 les îles Maurice qui tombent. Même la Guyane est prise en 1809 par les Portugais qui sautent
par opportunisme sur l’occasion d’agrandir leurs possessions en Amérique du Sud.
La conséquence directe de la perte des colonies fût la fin des approvisionnements de la Métropole en
sucre et en café. Plus encore que la perte de l’approvisionnement de ces denrées, ce fut la perte d’un
commerce florissant et très lucratif !!! De là, s’est développé une culture de ‘substitution’ de ces
produits en Métropole qui permit à des régions du pays de se développer. On développe la culture
de la betterave et de la chicorée flamande. Donc en 1814 au moment ou Napoléon chute et est exilé
à l’île d’Elbe, avant que ne soit négocié le Traité de Paris, la France n’a plus de colonie en sa
possession et encore moins de marine.
Ce qui a fondé le premier Empire colonial Français n’existe plus…
IV] De la Seconde République à un nouvel élan colonial.
Dans la foulée de cette nouvelle révolution, l’abolition de l’esclavagisme est votée. Jusqu’en 1848
cette mesure était sans cesse repoussée et même les abolitionnistes désiraient une suppression
progressive. Le but était de ne pas casser l’économie coloniale.
Schœlcher Victor est à cette époque une figure de proue de l’abolitionnisme et de la libération des
esclaves. Le 04 novembre 1848, avec la Constitution de la Seconde République, c’est 260 000
esclaves qui sont ainsi libérés. La conséquence de cette loi est variable selon la situation sociale de la
colonie ou elle a lieu. En Guyane, ou l’économie est fragilisée, tout s’écroule. Aux Antilles ou en
Martinique, les esclaves continuent à travailler en tant que main d’œuvre agricole dans les grandes
propriétés.
En Guadeloupe, les colons tentent de maintenir leur système esclavagiste. Cela provoque une fuite
groupée des esclaves que les colons tentent d’obliger à rester.
Sur l’île de la Réunion une politique d’assimilation est mise en place. Les territoires coloniaux sont
déclarés territoires français et les lois françaises sont alors appliquées aux colonies. Les territoires
coloniaux sont alors déclarés territoires français.
L’Algérie est divisée en trois départements nationaux avec une assemblée nationale. A Paris, il y a 13
députés coloniaux. Schœlcher Victor est alors élut député des Antilles.
Dans la Métropole, un contexte économique et social très peu favorable s’installe en même temps
qu’une crise industrielle et agricole.
Il y a beaucoup de chômeurs et France et pour stopper la misère, on ouvre les Ateliers Nationaux.
Grâce aux colonies, la République libérale et bourgeoise trouve un moyen d’éloigner ceux qu’elle ne
désire pas en son sein. Les indésirables, les agitateurs révolutionnaires sont alors envoyés dans les
Colonies. C’est à partir de 1853 que le bagne de Nouvelle Calédonie et celui de Cayenne en Guyane
sont ouverts. Pour le reste, une colonisation ‘civile’ se met en place. 50 000 000 de budget est ouvert
pour 12 000 colons. On leur donne alors de 2 à 12 hectares de terres pour s’installer. Mais la plupart
du temps, les colons sont mal préparés au travail qui les attend dans la colonie. Si une bonne partie
restent en Algérie par exemple, une autre partie revient rapidement en France.
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