Service de presse de Travail.Suisse – N° 8 – 22 mai 2006 – Formation _______________________________________________________________________________ Accorder une seconde chance aux jeunes adultes sans formation professionnelle La première statistique de l’aide sociale, couvrant l’ensemble de la Suisse, révèle que les jeunes adultes n’ayant pas terminé de formation professionnelle courent le risque particulièrement élevé de devoir recourir à l’aide sociale. Pour Travail.Suisse, c’est une indication à prendre au sérieux : il est nécessaire de promouvoir la formation de rattrapage destinée aux adultes sans certificat professionnel. La formation est aujourd’hui la condition sine qua non sans laquelle nul n’aura ses chances dans le monde professionnel. Il faut donc tout entreprendre pour que les jeunes gens puissent apprendre un métier. A cet égard, la Confédération met à la disposition des cantons et des organisations du monde du travail, par le biais du Fonds pour l’innovation, des fonds destinés à des projets visant à promouvoir les places d’apprentissage. Parallèlement, elle mène de son côté un grand projet lié aux places d’apprentissage et intitulé « Chance06 ». Au cours de ces dernières années, de nombreux jeunes n’ont pourtant pas trouvé leur chemin vers la formation professionnelle, en dépit des efforts déployés par la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail, et en dépit de l’accroissement, de plus de 10 pour cent, de l’offre de places d’apprentissage. Il faut promouvoir la formation de rattrapage pour ces jeunes adultes, auxquels il convient de donner une seconde chance de monter dans le train de la formation professionnelle. L’investissement en vaut la peine La proportion de jeunes adultes (âgés de 20 à 25 ans) qui n’ont pas obtenu de maturité ou terminé une formation professionnelle se situe entre 10 et 15 pour cent. Plusieurs d’entre eux ont la capacité de suivre une formation de rattrapage. Travail.Suisse a la ferme conviction que les efforts politiques qui seront entrepris dans ce domaine en vaudront largement la peine: Pour les personnes elles-mêmes: une formation de rattrapage permet à de jeunes adultes d’augmenter considérablement leurs chances sur le marché de l’emploi et d’améliorer durablement le sens de la responsabilité individuelle qui est exigé d’eux. De ce fait, ils améliorent leur autonomie et leur qualité de vie, pour eux-mêmes et pour leur famille. Pour l’Etat: déjà faible, le nombre d’emplois proposés à des personnes sans formation professionnelle continue de diminuer en raison de l’évolution économique. A l’avenir, les personnes sans formation professionnelle seront donc de plus en plus nombreuses à de- Service de presse de Travail.Suisse – N° 8 – 22 mai 2006 – Formation _______________________________________________________________________________ voir frapper aux portes de l’aide sociale. Les investissements faits dans la formation de rattrapage constituent une bonne politique propre à alléger la charge de l’Etat en matière d’aide sociale. Pour l’économie: l’économie a besoin de personnel qualifié, et elle recrute de moins en moins de personnes sans qualifications ou peu qualifiées. En offrant une formation de rattrapage à de jeunes adultes, il est possible de remédier en partie à la pénurie de maind’œuvre qui se profile en raison de la diminution du nombre d’élèves ayant terminé leur scolarité. Que faire? Les jeunes adultes qui ont la volonté et la capacité de rattraper une formation professionnelle de base de deux, trois ou quatre ans, devraient pouvoir le faire sans avoir à franchir d’énormes obstacles. A cet effet, il faut prévoir les financements possibles, que ce soit par le biais de bourses, de l’assurance chômage ou de nouvelles réglementations dans la loi sur la formation professionnelle. Dans le cas de l’assurance chômage, il conviendrait d’adapter la loi, parce que les subventions de formation ne sont prévues que pour des personnes âgées de plus de 30 ans. En outre, il faut mettre en place des structures propres à soutenir les personnes qui suivent une formation de rattrapage. Il convient par ailleurs de lancer une campagne qui fasse connaître et qui préconise la formation de rattrapage. Bruno Weber-Gobet, responsable de la politique de la formation, Travail.Suisse Service de presse de Travail.Suisse – N° 8 – 22 mai 2006 – Formation _______________________________________________________________________________ Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, tél. 031 370 21 11, courriel: [email protected], www.travailsuisse.ch