Le Bien Public 13.10.12 SOLIDARITE. Le Rotary club dijonnais et l

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Le Bien Public 13.10.12
SOLIDARITE. Le Rotary club dijonnais et
l’Établissement français du sang organisent, ce samedi
à l’hôtel de ville, une grande collecte de sang.
Le don, un acte simple mais essentiel
Près de 143 500 produits sanguins ont été distribués en 2011 en Bourgogne Franche-Comté. Un
chiffre en augmentation de 5,32 %. Photo Philippe Bruchot
Entre reconnaissance aux donneurs et volonté d’encourager
les dons, d’anciens bénéficiaires du don du sang témoignent.
«Le sang peut sauver des vies… En tant que médecin, je le savais, en tant que patient, je le
confirme. » Gérard(*), médecin à Dijon, s’est retrouvé de l’autre côté de la poche de sang il y
quelques années. Opéré en urgence, les médecins ont eu besoin de 11 poches de sang pour le
maintenir en vie.
Alors, même s’il avait déjà donné son sang, même s’il avait déjà pratiqué lui-même des
transfusions pour certains de ses patients, sa vision sur le don du sang a changé. « Avant ce qu’il
m’est arrivé, j’avais effectivement fait des dons, mais je n’avais jamais été du côté du patient. Je
me rends compte aujourd’hui que les gens n’ont pas toujours conscience de l’importance du sang
et du don », reconnaît Gérard. « Souvent, on voit le sang comme un médicament, mais ce n’est
pas le cas, le sang ne se fabrique pas. Il ne faut jamais l’oublier, c’est un don. Le don de
quelqu’un que je ne connais pas et qui m’a sauvé la vie. »
Cette sensation d’être en vie grâce à des anonymes, Michel, transfusé pendant des années en
raison d’anémie et membre du Rotary de Dijon, la ressent aussi. « Quand j’étais jeune, ma mère
était responsable de la Croix-Rouge et me poussait à aller faire des dons du sang. Je détestais ça
», raconte-t-il, conscient que sans donneurs, il ne serait pas là pour en parler. « Aujourd’hui, j’ai
énormément de reconnaissance pour eux, car donner son sang, ce n’est jamais un geste anodin. »
Toujours un manque de donneurs
Pour Mathilde, Gaëlle et Estelle, qui se sont présentées à la permanence de l’Établissement
français du sang du CHU de Dijon, qui accueille des donneurs tous les jours, c’est en revanche
naturel. « Franchement, c’est un geste simple, cela ne demande pas beaucoup de temps. On fait
des études de sages-femmes, et on sait que ça peut sauver des gens », détaillent les jeunes
étudiantes. « Au fond, c’est logique de le faire quand on sait que ça peut sauver une vie. »
Pourtant, malgré cette évidence, l’EFS manque toujours de donneurs. « C’est un domaine qui fait
peur », admet Michel. « Pour cela, j’ai beaucoup de respect pour les donneurs. C’est un geste
gratuit et qui sauve des vies. Pour inciter les gens à y aller, il faut répéter très souvent que tout le
monde peut avoir besoin d’une transfusion un jour ou l’autre… »
Cette vision, Gérard tente aujourd’hui de la répandre autour de lui. Et si, comme tous les
receveurs, Gérard ne peut aujourd’hui plus donner son sang, d’une autre manière, il s’implique,
communique. « Le plus important, c’est d’informer les gens, de leur faire comprendre que tout le
monde peut avoir besoin de sang, sa mère, son père, ses enfants… » Et surtout montrer que
l’EFS dit vrai, que « donner son sang, c’est sauver des vies » : « J’en suis la preuve. »
(*) Le prénom a été modifié.
Dr Heidrun Andreu : « Pas assez de donneurs à Dijon »
Dr Andreu, quel est aujourd’hui l’état des réserves de sang en Côte-d’Or ?
« Actuellement, l’état des réserves est bon. En Côte-d’Or, on prélève assez de sang, mais il faut
toujours prendre en compte que le sang est périssable et qu’on subit systématiquement des
baisses de dons pendant les vacances. Il faut aussi considérer que les besoins en sang augmentent
tous les ans en France. Surtout, après des années 90 difficiles (l’affaire du sang contaminé,
NDLR), la confiance dans les produits sanguins est revenue en France et les médecins ont
aujourd’hui beaucoup plus recours à la transfusion. »
Malgré tout, la ville de Dijon reste en retrait…
« Oui, notre équipe qui se déplace sur toute la Côte-d’Or a constaté que le pourcentage de don
est supérieur ailleurs dans le département. À Dijon, nous n’avons pas assez de donneurs qui se
déplacent vers notre centre. C’est pour cela que les collectes comme celles de ce week-end sont
indispensables. »
Au quotidien, à qui bénéficie ce sang récolté par l’Établissement français du sang ?
« Des malades en ont besoin tous les jours. Avant tout les personnes de plus de 50 ans, dont les
besoins en sang en cas de maladie sont très importants. Ensuite, lors de nombreuses opérations, il
est nécessaire de pratiquer des transfusions. C’est aussi le cas lors des accouchements ou des
accidents de la route. Et dans toutes les maladies directement liées au sang, comme les
leucémies. Enfin, beaucoup de sang est utilisé par des gens qui souffrent d’un cancer. Comme la
chimiothérapie détruit le sang, il est vital de pratiquer des transfusions. »
Du donneur au malade, le parcours d’une poche de sang
Du donneur au malade, le parcours d’une poche de sang
Vous voulez aller donner votre sang. Bien. Maintenant, que va devenir ce sang recueilli par
l’Établissement français du sang lors de manifestation comme celle de ce samedi, mais aussi tous
les jours à la permanence de l’EFS au CHU de Dijon (2, rue Angélique-Ducoudray à Dijon) ?
Avant d’être transfusé au patient, votre sang va être « qualifié et préparé ». À Besançon en ce qui
concerne la Bourgogne et la Franche-Comté. Le but est de séparer les différents composants du
sang (globules, plasma, plaquettes) afin de transfuser au patient uniquement ce dont il a besoin.
Place ensuite à quelques tests afin de s’assurer que le sang est sain. Si les données relevées
présentent une anomalie, la poche de sang est écartée et le donneur prévenu. Enfin, place à la
distribution aux hôpitaux et aux cliniques qui en font la demande. Puis aux malades.
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