Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire ou, par
anglicisme, réchauffement global (de l'anglais global warming), désigne le phénomène
d'augmentation, à l'échelle de notre planète et sur plusieurs années, de la température
moyenne des océans et de l'atmosphère. Dans son acception commune, ce terme est appliqué
au changement climatique observé depuis la fin du XXe siècle.
Il est admis par la majorité des scientifiques (2003) qu'il existe actuellement un phénomène de
réchauffement planétaire. Selon la communauté scientifique, ce réchauffement est
principalement dû au "forçage anthropique", c'est à dire à l'augmentation des gaz à effet de
serre résultant de l'activité humaine dans l'atmosphère. Les scientifiques prévoient que le
réchauffement planétaire va se poursuivre au cours du siècle prochain mais l'amplitude de ce
réchauffement n'est pas connue. Selon les hypothèses retenues et les modèles employés, les
prévisions pour les 50 années à venir vont de 2 à 6°C.
L'hypothèse d'un lien entre la température moyenne du globe et le taux de gaz carbonique
dans l'atmosphère a été formulée pour la première fois en 1894 par Svante Arrhenius. En
1979, lors de la première conférence mondiale sur le climat, est portée pour la première fois
sur la scène internationale l'éventualité d’un impact de l'activité humaine sur le climat.
Cependant, le consensus scientifique sur le sujet est récent et une controverse a existé dans ce
milieu quant aux causes de ce réchauffement. Certains climatologues ont soutenu que le
réchauffement observé n'est que la conséquence de phénomènes naturels (tels que les
fluctuations de l'activité solaire et celles de l’orbite terrestre).
Aujourd'hui, il existe toujours une polémique, certains auteurs mettant en doute la réalité du
réchauffement planétaire, d'autres contestant son origine humaine, d'autres enfin mettant en
cause l'objectivité des climatologues. Les personnes remettant en cause le consensus
scientifique actuel préfèrent parfois employer le terme de variation climatique, qui insiste
sur la périodicité des fluctuations climatiques de grande amplitude et de longue durée, et qui
leur semble plus neutre.
Sommaire
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1 Evolution passée des températures et conséquences
o 1.1 Cycles climatiques
o 1.2 Le XXeme siècle
o 1.3 Observations liées au réchauffement climatique actuel
2 Prévisions: Le consensus scientifique
o 2.1 Les modèles climatiques
o 2.2 Poursuite du réchauffement climatique
o 2.3 Conséquences physiques du réchauffement climatique
o 2.4 Conséquences du réchauffement climatique sur l'homme et la nature
3 La controverse : les principales causes
o 3.1 L'effet de serre
o 3.2 Les fluctuations de l'activité solaire
4 Conséquences du réchauffement climatique
o 4.1 L'environnement
o 4.2 La montée des eaux
o 4.3 Les courants marins
o 4.4 Les variations climatiques
o 4.5 Les glaces polaires
o 4.6 Les effets positifs
o 4.7 Les surprises
o 4.8 Déplacements de population
5 Mesures en réponse au réchauffement climatique
o 5.1 Le protocole de Kyoto
o 5.2 La Chine, nouveau géant énergétique
o 5.3 États-Unis : pour ou contre Kyoto
o 5.4 Lutte contre le réchauffement climatique aux États-Unis
5.4.1 Exemples à l’échelle des États
6 Articles connexes
7 Liens externes
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Evolution passée des températures et conséquences
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Cycles climatiques
L'article Changement climatique développe ce sujet.
Les climatologues s'accordent sur le fait que la Terre a traversé plusieurs cycles de
réchauffement et de refroidissement planétaire durant les 400 000 dernières années.
Selon eux, un cycle de 100 000 ans environ s'est répété au cours de cette période. Ce cycle
commence par un réchauffement brutal suivi d’une période chaude de 10 000 à 20 000 ans
environ, appelée période interglaciaire. Cette période est suivie par un refroidissement
progressif et l'installation d’une ère glaciaire (ou glaciation). A la fin de la glaciation, un
réchauffement brutal amorce un nouveau cycle. La dernière période interglaciaire correspond
au temps présent et dure depuis 10 000 ans.
Ces variations du climat sont corrélées avec celles de l'insolation, des Paramètres de
Milankovitch, de l'albédo, des cycles solaire et des concentrations en gaz à effet de serre
comme le dioxyde de carbone.
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Le XXeme siècle
Les mesures de températures réalisées au cours du XXe siècle ont été analysées par
différentes équipes scientifiques à travers le monde. Ces équipes s'accordent aujourd'hui pour
faire la description suivante des variations planétaires de la température au cours de ce siècle :
Une élévation générale des températures a été observée. Ce réchauffement s'est déroulé en
deux phases, la première de 1910 à 1945, la seconde de 1976 à aujourd'hui. Ces deux phases
sont séparées par une période de léger refroidissement. Ce réchauffement planétaire est
corrélé avec une forte augmentation dans l'atmosphère de la concentration de plusieurs gaz à
effets de serre, dont le dioxyde de carbone, le méthane et le dioxyde d'azote.
L'élévation de la température moyenne du globe au cours du XXe siècle a été de 0,6°C. Il
s'agit de l'augmentation de température la plus rapide jamais enregistrée. La décennie 1990 et
l'année 1998 ont été, à l'échelle de la planète, les plus chaudes du second millénaire. Cette
augmentation récente et rapide des températures n'est pas corrélée avec les variations de
l'insolation due à l'orbite terrestre ou aux cycles solaires.
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Observations liées au réchauffement climatique actuel
Plusieurs changements ont été observés dans le monde qui semblent cohérents avec
l'existence d'un réchauffement climatique planétaire. Il faut cependant noter que, si l'existence
du réchauffement ne fait aucun doute parmi les climatologues, le lien entre ce réchauffement
et les observations faites n’est pas toujours établi de façon sûre.
Le climat. Selon le troisième rapport du GIEC, la répartition des précipitations s'est
modifiée au cours du XXe siècle. En particulier, les précipitations seraient devenues
plus importantes dans les latitudes moyennes et hautes de l'hémisphère nord, et moins
importantes dans les zones subtropicales de ce même hémisphère. Il semblerait aussi
que les phénomènes el Niño soient devenus plus fréquents que par le passé.
La fonte de portion de banquise. Plusieurs études indiquent que les banquises sont
en train de se réduire. D'une part des observations satellites montrent que ces
banquises perdent de la superficie, que ce soit dans l'océan arctique (lien en Anglais)
ou autour du continent antarctique. D'autre part, un amincissement de ces banquises,
en particulier autour du pôle nord, a été observé1. D'après les équipes scientifiques
travaillant sur ce sujet, cette diminution est due au réchauffement planétaire.
Le recul des glaciers de montagnes. A de rares exceptions près, l'ensemble des
glaciers montagnards du monde sont en phase de recul. De nombreux travaux (par
exemple dans les Alpes ou dans les Andes) documentent ce recul et cherchent à
l'expliquer. Un tel recul semble tout à fait cohérent avec un réchauffement du climat.
Cependant, l'étude détaillée de certains de ces glaciers montre que de nombreux
facteurs interviennent, comme les précipitations ou le phénomène El Niño, qui ne sont
pas nécessairement directement liés au réchauffement planétaire actuel.
Les pratiques agricoles. Le climat, et en particulier les températures, ont un effet sur
la date des récoltes agricoles. Dans certains cas, comme celui du raisin en Bourgogne,
ces dates de récolte (vendanges) ont été consignées dans le passé. De tels documents
permettent de comparer le climat actuel avec celui ayant existé avant l'utilisation de
thermomètres fiables. Leur utilisation semble indiquer que les dernières années du
XXe siècle et les premières années du XXIe siècle furent parmi les plus chaudes
depuis 500 ans.
Cyclones, typhons. Le nombre annuel des cyclones et des typhons de catégorie 4 et 5
a doublé entre 1975 et 2004. Selon une étude 2 publiée en 2005, cette augmentation
spectaculaire est à mettre en relation avec le réchauffement des eaux de surface
océaniques en lien avec le réchauffement climatique. D'autres climatologues attendent
des données sur une plus longue période pour pouvoir confirmer la tendance et
éliminer l'hypothèse d'une variation cyclique.
Aires de répartition. Plusieurs équipes de chercheurs ont observé une modification
de l'aire de répartition de différentes espèces animales et végétales. Dans certains cas,
en particulier lorsque cette aire se déplace vers le nord ou vers de plus hautes altitudes,
le réchauffement climatique planétaire est parfois proposé comme cause de ces
modifications.
Exemple de travaux chez la chenille processionnaire du pin.
L’élévation du niveau de la mer. Différentes données obtenues à l'aide de
marégraphes et de satellites ont été étudiées. Leur analyse suggère que le niveau de la
mer s'est élevé au cours du XXe siècle de plusieurs dizaines de centimètres, et qu'il
continue a s'élever régulièrement3. Cette élévation du niveau de la mer peut aussi être
observée indirectement par ses conséquences sur l'environnement, comme c'est le cas
au Nouveau-Brunswick.
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Prévisions: Le consensus scientifique
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Les modèles climatiques
La prévision par les scientifiques de l’évolution future du climat a été rendue possible par
l'utilisation de modèles informatiques4 de celui-ci. Ces modèles, appelés modèles de
circulation générale, simulent la circulation et les températures dans l'atmosphère et l'océan.
Les plus récents prennent aussi en compte d'autres phénomènes, comme le cycle du carbone.
Ces modèles sont considérés comme valides par la communauté scientifique lorsqu'ils sont
capables de simuler des variations connues du climat, comme les variations saisonnières, le
phénomène El Niño, ou l'oscillation Atlantique nord. Les modèles les plus récents simulent de
façon satisfaisante les variations de température au cours du XXe siècle.
Les modèles informatiques simulant le climat sont utilisés par les scientifiques pour prévoir
l'évolution future du climat, mais aussi pour cerner les causes du réchauffement climatique
actuel, en comparant les changements climatiques observés avec les changements induits dans
ces modèles par différentes causes naturelles ou humaines.
Il existe des causes d'incertitudes dans le fonctionnement de ces modèles, de nature
mathématique, informatique, physique, etc. Les deux principales sources d'incertitude
mentionnées par les climatologues sont :
La modélisation des nuages.
La simulation de phénomènes de petite échelle, comme les cellules orageuses, ou
l'effet du relief sur la circulation atmosphérique.
De façon plus générale, ces modèles sont limités par les capacités de calcul des ordinateurs
actuels, les phénomènes à modéliser étant d’une grande complexité.
Malgré ces limitations, le GIEC considère les modèles climatiques comme des outils
pertinents pour fournir des prévisions utiles du climat.
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Poursuite du réchauffement climatique
Le consensus parmi les climatologues, exprimé dans les rapports établi par le GIEC5 ( IPCC
en Anglais), est que l'augmentation des températures va se poursuivre au cours du XXIe siècle.
L'ampleur du réchauffement attendu est de 1,4 à 5,6 degrés Celcius.
Les incertitudes quant à l'ampleur du réchauffement attendu ont deux sources :
les incertitudes liées aux modèles (voir plus haut)
et les incertitudes sur le comportement de l'humanité au cours du XXIe siècle. Afin de
prendre en compte ce dernier paramètre dans leurs prédictions, les climatologues du
GIEC ont utilisé une famille de 40 scénarios d'émission de gaz à effet de serre
détaillés dans le SRES (Special report on Emission Scenarios, Site Web en Anglais).
Dans certains scénarios, la croissance de la population humaine et le développement
économique sont forts, tandis que les sources d’énergie utilisées sont principalement
fossiles. Dans d’autres scénarios, un ou plusieurs de ces paramètres sont modifiés,
causant une moins forte consommation des énergies fossiles, et une moins forte
production de gaz à effet de serre. Les scénarios utilisés comme hypothèse de travail
pour l’élaboration du troisième rapport du GIEC (2001) ne prennent pas en compte
l’éventualité d’une modification intentionnelle des émissions de gaz à effet de serre à
l’échelle mondiale.
Les incertitudes liées au fonctionnement des modèles sont mesurés en comparant les résultats
de plusieurs modèles pour un même scénario, et en comparant les effet de petites
modifications des scénario d’émission dans chaque modèle.
Les variations observées dans les simulations climatiques sont à l'origine d'un éparpillement
des prévisions de l'ordre de 1,3 a 2,4 degrés, pour un scénario (démographique, de croissance,
de "mix énergétique mondial", etc.) donné. Le type de scénario envisagé a un effet de l’ordre
de 2,6 degrés sur le réchauffement climatique simulé par ces modèles et explique une bonne
partie de la marge d’incertitude existant quant à l’ampleur du réchauffement à venir.
Dans le scénario le plus favorable, le réchauffement simulé par les modèles en 2100 est de 1,4
à 2,6 degrés. Dans le scénario le plus défavorable, il est de 3,2 à 5,6 degrés. Récemment, la
mise en évidence d'un phénomène d'obscurcissement global laisse entrevoir des scénarios
encore plus inquiétants.
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